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dimanche 1 août 2021

Eoin Colfer - Mauvaise prise

Mauvaise prise, Eoin Colfer, Tome 2/? de Daniel McEvoy, 2013, 318 pages

Deuxième aventure pour Daniel McEvoy après les évènements de Prise directe. Soucieux de se ranger et de mener une vie plus calme, McEvoy s'apprête à ouvrir son club. Mais avant cela, il faut rester en vie et solder une ancienne dette, qui l'entraînera dans un puits apparemment sans fond d'improbables péripéties.

Mauvaise prise est un deuxième tome qui se lit de manière totalement indépendante. La preuve ? Je n'avais pas le moindre souvenir du premier volume. Et pourtant ça se lit très bien, de manière fluide et sans jamais donner l'impression de manquer quelque chose. De toute façon, il n'y a pas grand chose à manquer.

Mauvaise prise est un roman qui va pied au plancher du début à la fin, dans une avalanche de situations toujours plus débridées où la gouaille et les fanfaronnades du héros font le style et le plaisir du livre. Du pur divertissement, un peu (totalement) fou, qui atteint efficacement son objectif.

Couverture : © Image Source - Getty Images / Traduction : Sébastien Raizer

jeudi 10 novembre 2016

L.C. Tyler - Mort mystérieuse d'un respectable banquier anglais dans la bibliothèque d'un manoir Tudor du Sussex

Mort mystérieuse d'un respectable banquier anglais dans la bibliothèque d'un manoir Tudor du Sussex, L.C. Tyler, Tome 3/? des Aventures d'Elsie et Ethelred, 2010, 287 pages.

Mort mystérieuse d'un respectable banquier anglais dans la bibliothèque d'un manoir Tudor du Sussex (dont on ne citera le nom entier qu'une fois car c'est tout de même un peu long - ce qui n'empêche pas de souligner l'excellent travail de l'éditeur au niveau des titres qui compensent allégrement les jeux de mots intraduisibles des originaux), Mort mystérieuse... donc, est la troisième aventure d'Ethelred, écrivain de polar de troisième zone, et d'Elsie, son agent littéraire.

L.C. Tyler poursuit sa série de polars humoristiques en s'attaquant cette fois à deux nouveaux classiques du genre : le meurtre en chambre close et... le Cluedo. Comme d'habitude, les idées de base sont bonnes et l'humour est présent dans les dialogues et remarques des deux narrateurs tout comme une certaine dose de métafiction, souvent simple et efficace (et ce dès le début : alors que le chapitre 1 vante les mérites de ne pas utiliser de flashback dans un roman, le chapitre 2 commence évidemment par un flashback...).

Si les éléments habituels sont bien présents, Mort Mystérieuse est pourtant clairement le moins bon tome de la série car deux défauts principaux viennent entacher le tableau. Premièrement, l'impression d'être pris pour un idiot ou, au choix, le sentiment que les personnages sont complètement idiots, assez frustrant à la longue. Deuxièmement, la compréhension de la résolution de l'histoire après seulement un tiers du roman. Si quelques détails et explications ne sont découverts que logiquement à la fin du récit, les grandes lignes ne sont presque jamais mystérieuses. Et un polar sans mystère, ça perd grandement de son charme.

Ainsi, ce troisième volume est une déception. S'il se lit malgré tout très bien et qu'il reste globalement amusant, le manque d'une intrigue forte et d'un vrai suspense en font un polar seulement passable. Mieux vaudra attendre le quatrième tome avant de se lancer sur celui-là, histoire de savoir si ce n'était qu'une petite sortie de route ou déjà la fin d'un bon procédé.
« - Ce n’est pas un diner : on recommence une partie de Cluedo.
- Seulement si l’un d’entre nous se fait assassiner, répondis-je, le sourire confiant. Quelle est la probabilité, à ton avis ? »

mercredi 19 octobre 2016

Fredric Brown - Martiens, go home !

Martiens, go home !, Fredric Brown, 1955, 216 pages.

[Ceci n'est pas une véritable chronique, le livre ayant été lu il y a plusieurs mois et les souvenirs - s'ils en restent - étant donc bien plus flous qu'à l'habitude. Les quelques bafouilles suivantes sont là pour tout de même garder une trace de cette lecture.]

L'un des sujets les plus classiques de la science-fiction, l'arrivée d'extraterrestres sur Terre, à la sauce Fredric Brown. Soit quelque chose d'un peu moins classique, mais beaucoup plus amusant. Extraterrestres loufoques, scènes cocasses, absurdités à tous les coins de pages, Martiens, go home ! est drôle.

L'idée de base - simple et efficace - est bonne et fonctionne pendant la majeure partie du roman. On s'amuse, mais pas que : s'il propose une oeuvre humoristique, Fredric Brown en profite aussi pour faire une critique de nombreux aspects de la société, américaine notamment. Ça part un peu dans tous les sens, mais c'est intelligent et ça fait mouche.

Tout semble donc bien aller. Jusqu'au dénouement, malheureusement un peu attendu et décevant. Cela n'enlève en rien au bon moment passé précédemment, mais cela limite l'impact et la postérité de l'oeuvre. Martiens, go home ! ne peut donc pas se targuer d'être un très grand roman. Mais cela reste un récit tout à fait plaisant.

lundi 12 octobre 2015

John Lang - Chaos sous la montagne

Chaos sous la montagne, John Lang, Tome 4/4 ou 5/5 du "Donjon de Naheulbeuk", 2014, 379 pages.

La fin de l'aventure (ou des aventures) de la compagnie des Fiers de Hache ! Après deux premières saisons audio (regroupées sous le roman À l'aventure, compagnons !) et trois romans (La Couette de l'oubli, L'Orbe de Xaraz et Le Conseil de Suak), Chaos sous la montagne vient clore l'épopée romanesque du Donjon de Naheulbeuk, une oeuvre devenu multi-surfaces, même si la Terre de Fangh réserve encore bien des surprises.

On retrouve notre troupe d'aventuriers quelques jours après la fin des évènements du Conseil de Suak et l'histoire se poursuit logiquement, même si l'ambiance est un peu particulière. Le fait que l'histoire se déroule pendant la guerre et que les héros soient au sein d'une masse plus importante y est surement pour quelque chose, tant on est habitué à les suivre de manière "intimiste" et à les voir évoluer "juste" ensemble. Cette minime séparation entraîne moins de dialogues et plus d'actions, perdant un peu du charme de la série et créant un petit coup de moins bien.

Pas d'inquiétude pour autant, le cours normal des choses reprend assez vite et on peut de nouveau savourer les saillies verbales de nos protagonistes et suivre avec joie les seconds rôles en arrière-plan, dans des parties souvent plus mordantes que le récit principal. Il n'y a ici pas de hasard : si l'on a apprécié la série jusque là, on aimera ce dernier tome. Peut-être pas pour la force de sa narration ni pour le style extraordinaire de John Lang. Mais bien pour le simple plaisir de voir évoluer cette bande que l'on suit depuis des années et d'entendre leurs répliques assassines en imaginant les voix de la saga mp3 d'origine. Un plaisir de fan déjà conquis qui n'en demande pas plus et sait à quoi s'attendre.

Quatrième lecture francophone pour le Challenge Francofou

CITRIQ

lundi 8 décembre 2014

L.C. Tyler - Homicides multiples dans un hôtel miteux des bords de Loire

Homicides multiples dans un un hôtel miteux des bords de Loire, L.C. Tyler, Tome 2 des Aventures d'Elsie et Ethelred, 2009, 278 pages.

Dans le très bon Étrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage, nous faisions la connaissance d'Ethelred, auteur de polar (entre autres) au succès limité, et d'Elsie, agent littéraire accro au chocolat. Les voilà de retour, dans une aventure qui les mène cette fois en France, dans un hôtel miteux des bords de Loire, à proximité d'une réunion de philatélistes, où deux homicides vont avoir lieu coup sur coup. Ceci dit, je ne vous apprends pas grand chose, vous aviez lu le titre.

Homicides multiples dans un hôtel miteux des bords de Loire reprend tous les éléments qui ont fait la réussite du premier tome. C'est donc une nouvelle fois un polar en douceur, sans violence (en tout cas au premier plan), à la Agatha Christie, que nous livre L.C. Tyler. Mais l'intérêt n'est pas seulement de lire un polar, l'intrigue étant aussi bien souvent une excuse pour faire évoluer nos deux héros dans des situations amusantes ou pour jouer avec le lecteur.

Une nouvelle fois, L.C. Tyler démontre sa maîtrise des codes du genre et de l'univers de l'édition en général. Habilement, il parvient à s'en amuser, à s'en moquer, tout en les respectant parfaitement. Et si on pouvait avoir peur que le filon soit épuisé et ne fasse que se répéter, il n'y a finalement pas d'inquiétude à avoir : ce deuxième tome est encore meilleur que le premier.

Peu importe que l'on devine rapidement le fin mot de l'histoire, le récit est suffisamment divertissant en lui-même pour passer un excellent moment. Et en allant en terrain connu, en retrouvant nos deux héros-qui-n'ont-rien-de-héros, le plaisir est encore plus fort que lors de la première découverte. Un nouveau coup de génie de la part de L.C. Tyler qui nous offre un livre parfaitement drôle et très intelligent.


Je fourrai Elsie dans la voiture et lançai :
« Roulez ! »
Le chauffeur de taxi, qui connaissait mal les conventions du roman policier, se contenta de se retourner, une cigarette ballante au bord des lèvres.
« Où ça ? »

samedi 28 juin 2014

Erik L'Homme - La pâle lumière des ténèbres

La pâle lumière des ténèbres, Erik L'Homme, Tome 1/8 de A comme Association, 2010, 154 pages.

Allez savoir pourquoi, je suis tombé ces derniers temps sur plusieurs chroniques de cette série, A comme Association. Tout le monde avait l'air enchanté. Et comme je suis facilement influençable...

A comme Association est une série écrite en collaboration par Erik L'Homme et Pierre Botero, chacun développant un personnage dans un même univers. Malheureusement, Pierre Botero mourut durant la genèse du projet, laissant derrière lui les manuscrits de ses deux premiers romans. En hommage, Erik L'Homme fignola les deux livres de Pierre Botero et termina la série seul, en 8 livres.

L'Association réunit des Paranormaux, humains adeptes de magies et autres pouvoirs, qui lutte discrètement pour le maintien de l'ordre entre les Normaux, les humains, et les Anormaux, vampires, garous, trolls et tout le reste d'un grand bestiaire fantastique. Jasper, lycéen et magicien, est un Agent stagiaire au sein de l'Association.

La première grande force de ce livre, c'est son humour. Outre les multiples références à des oeuvres ou des auteurs, Jasper est adepte de jeux de mots, pas forcément glorieux d'ailleurs. Et bien que cela ne m'ait pas vraiment accroché au départ, il faut avouer que cela rend le personnage très sympathique. Et la lecture finalement bien amusante.

Jasper, en sa qualité de narrateur, porte le roman sur ses (frêles) épaules. Malgré ses capacités de sorcier, il a un côté très réel. Tout comme les scènes d'action, bien détaillées, visuelles, qui donnent l'impression de pouvoir être vraies (comme dirait Jasper, "ce n'est pas de la magie d'Harry Potter").

La pâle lumière des ténèbres est un très bon premier tome, dynamique et très plaisant à lire. Le début de ce qui s'apparente à une très bonne aventure. Je n'ai qu'une seule envie : lire la suite. C'est souvent un bon signe.

lundi 14 avril 2014

Terry Pratchett - Le Huitième sortilège

Le Huitième sortilège, Terry Pratchett, Tome 2/35 des Annales du Disque-Monde, 1986, 270 pages.
« On n’a jamais vraiment voyagé tant qu’on n’est pas rentré chez soi. »
Le Huitième sortilège est la suite directe de La Huitième couleur. On y retrouve Rincevent et Deuxfleurs quelques minutes après leur décollage spatial. J'avais eu presque hâte que le premier tome se termine. J'ai hâte de lire le troisième.

J'ai rarement (jamais ?) vu une progression aussi impressionnante entre deux tomes. Alors que La Huitième couleur s'embarquait dans une suite d'aventures sans queue ni tête qui ne m'accrochait pas plus que ça, trouvant même le temps un peu long, Le Huitième sortilège m'a happé du début à la fin.

Je ne saurais précisément expliquer ce qui a fait la différence. Peut-être l'histoire plus définie et ayant un véritable fil conducteur. Le rythme est lui aussi mieux géré avec une capacité à être rapide ou lent aux bons moments (ne me demandez pas d'expliciter cela). Moins de - nouveaux - personnages aussi et une meilleure concentration de l'action. Mais surtout de l'humour à foison. Alors que dans le premier tome je n'avais trouvé que quelques fulgurances, ici les vannes sont grandes ouvertes et ce sans que la qualité du récit n'en pâtisse.

Le Huitième sortilège est donc un très bon roman. Il me réconcilie avec Rincevent que j'ai désormais envie de retrouver. Si la suite se maintient à ce niveau, je pense rapidement devenir accro. Une mention spéciale pour La Mort (qui a une nouvelle fois les meilleurs passages) et le Bagage (que j'imagine toujours en Coffrapatte de chez Rayman).
« La Mort ne répondit pas. Il regardait Spold à la façon d’un chien qui lorgne un os, sauf que dans le cas présent c’étaient plutôt les os qui lorgnaient le chien. »

lundi 24 février 2014

Terry Pratchett - La Huitième couleur

La Huitième couleur, Terry Pratchett, Tome 1/35 des Annales du Disque-Monde, 1983, 286 pages.
« Il est gênant de se savoir dieu d’un monde qui existe seulement parce que toute courbe d’improbabilité doit bien s’arrêter quelque part. »
Dans la catégorie "je n'ai honte de rien, même pas d'avouer n'avoir jamais lu ce livre hyper-connu", voici Les Annales du Disque-Monde. Cela fait bien longtemps que je pense à m'y mettre sans jamais oser franchir le pas, principalement par peur d'être déçu. Car sur le papier, cette série a tout pour me plaire. Les faits confirmeront-ils ce potentiel ?

Oui et non. Oui parce que c'est éminemment sympathique à lire. Comme prévu, c'est de la fantasy qui ne se prend pas au sérieux et se moque gentiment de ses clichés. Les aventures s'enchaînent et on voyage tranquillement à travers le Disque-Monde. C'est bien sans être totalement transcendant. L'humour est là en filigrane. Mais les meilleurs moments sont assurément les fulgurances de Pratchett, hilarantes mais qu'on ne peut que trouver trop rares.

Je dois avouer que le "non" est en grande partie du chipotage. La huitième couleur est un bon livre, voire très bon. Mais il aurait fallu au minimum quelque chose d'exceptionnel pour que je sorte complètement rassasié et satisfait. Là c'est "simplement" bien et sympathique. Je n'ai pas d'inquiétude pour autant, il me reste un paquet de tomes à lire et autant d'occasions d'être entièrement conquis.
« Certains pirates s'assuraient l'immortalité par de grands actes de cruauté ou de bravoure. D'autres en amassant de grandes richesses. Mais le capitaine avait depuis longtemps décidé qu'il préférait, en fin de compte, s'assurer l'immortalité en évitant de mourir. »

vendredi 21 février 2014

Eduardo Mendoza - Le Dernier voyage d'Horatio II

Le Dernier voyage d'Horatio II, Eduardo Mendoza, 2002, 225 pages.

Après avoir découvert Eduardo Mendoza avec Sans nouvelles de Gurb, un court et amusant livre, j'ai eu envie de prolonger l'expérience. Ce fut le cas avec Le Dernier voyage d'Horatio II, découvert une nouvelle fois grâce à AcrO.

Horatio II est commandant d'un vaisseau spatial. Ses passagers ? Des rebuts de la Terre, entre Délinquants, Femmes Dévoyées, Vieillards Imprévoyants et membres d'équipages un peu particuliers. Sa destination ? Aucune idée. Ce roman est son journal de bord, entre vie à bord du vaisseau et escales dans des stations spatiales qui ne sont pas forcément ce qu'elles semblent être.

Sur fond d'une sympathique et quelque peu mystérieuse aventure spatiale, Eduardo Mendoza livre un roman très drôle, que cela soit par ses situations rocambolesques ou par une géniale utilisation du comique de répétition (deux degrés au dessus de "drôle" et un degré en dessous de "hilarant"). Certains pourront même y voir un côté satirique de notre futur et de notre présent, de l'humain en somme, et en riront noir ou jaune, au choix.

Comparé à Sans nouvelles de Gurb, Le Dernier voyage d'Horatio II est un roman plus abouti et surtout plus consistant. Cela tient à des scènes plus longues et à une véritable histoire qui se développe. Et puis il a une forme qui ressemble plus à un roman (et non une suite de petites scénettes). En tout cas, c'est une histoire de science-fiction simple et drôle, très agréable à lire. Ne boudons pas notre plaisir.

mardi 18 février 2014

William Goldman - Princess Bride

Princess Bride, William Goldman, 1973, 329 pages.
« Bonjour, mon nom est Inigo Montoya, tu as tué mon père, prépare toi à mourir ! »
J'ai mis un certain temps avant de comprendre ce qu'était Princess Bride. Je voyais des gens l'encenser, en ressortir une citation étrange et je me disais bêtement "Mais... ça a l'air niais, non ?", bien aidé en cela par le sous-titre "Le Grand Classique du Conte de Grand Amour et de Grande Aventure de S. Morgenstern". Et un jour ce fut la révélation (même si les majuscules m'avaient un peu mis la puce à l'oreille...) : c'est un roman semi-parodique.

William Goldman nous explique tout dans son introduction. Princess Bride est un livre écrit par S. Morgenstern, un classique de la littérature florine, que Goldman a décidé d'abréger pour coller à la version que son père lui lisait. Il faut dire que la version originale est parfois quelque peu... digressive (et de la mauvaise digression).

Ou bien tout ceci est seulement le moyen de créer un cadre pour le livre et de permettre à Goldman quelques apartés. C'est peut-être plus cette version là. En tout cas, c'est extrêmement drôle et totalement fou. Au moins pour la première partie, qui reprend tous les clichés des contes de fées pour mieux s'en moquer (sans méchanceté).

Mais Princess Bride n'est finalement qu'à moitié parodique. Car en créant malicieusement une situation typique de conte de fées, il en devient finalement un à part entière. On se surprend à être totalement pris par l'histoire et à avoir envie que le héros réussisse sa quête. On regrettera seulement un manque de quelques petites touches d'humour pour relancer et balancer un peu plus le récit. 

À part ça, c'est un roman charmant, un bel hommage parodique au genre et un incroyable trouble de la personnalité chez William Goldman. Mais c'est aussi :
« - De l’escrime. Du combat. De la torture. Du poison. Le grand amour. La vengeance. Des géants. Des chasseurs. Des méchants. Des hommes bons. Des dames plus belles que tout. Des serpents. Des araignées. Des bêtes de toutes natures et de toutes formes. Des lâches. Des hommes forts. Des poursuites. Des évasions. Des mensonges. Des vérités. La passion. Des miracles. »

Troisième participation au Winter Mythic Fiction

mardi 21 janvier 2014

Eduardo Mendoza - Sans nouvelles de Gurb

Sans nouvelles de Gurb, Eduardo Mendoza, 1991, 125 pages.

08h.42 Je lis un billet d'AcrO du mois de décembre. Récapitulant son mois de septembre. Mais publié en décembre. Donc je lis en décembre son billet de septembre en décembre.

08h.45 J'y découvre un livre d'Eduardo Mendoza, Sans nouvelles de Gurb, qui me semble intéressant. Humour et péripéties d'extraterrestres sur Terre ? Avant d'oublier, j'en prends note sur un bout de papier que je glisse dans ma poche. J'ai tendance à avoir une mémoire à effacement rapide.

09h.21 Je me téléporte à la bibliothèque.

09h.22 J'arrive à la bibliothèque.
09h.26 J'y découvre un livre d'Eduardo Mendoza, Sans nouvelles de Gurb, qui me semble intéressant. Humour et péripéties d'extraterrestres sur Terre ? Je l'emprunte.

09h.27 Je me demande si je n'ai pas oublié quelque chose. Je jette à la poubelle un papier qui traîne dans ma poche.

10h.12 J'entame ma lecture. L'histoire se lance immédiatement, le cadre est posé dès la première page. Je me force à ne pas commencer à tout copier en citations.

10h.28 Je trouve l'idée, un extraterrestre débarquant sur la planète Terre et la découvrant avec sa sensibilité, bonne et efficace. Elle est loin d'être révolutionnaire mais elle est bien utilisée. Ce sont surtout les détails et toutes les micro-idées qui font sa force. Ça foisonne.

10h.49 Je continue de remarquer ce qui est remarquable depuis le début : ce livre est drôle. Que cela soit par des situations insolites tel qu'un extraterrestre peut en créer ou par toutes les petites critiques de notre société et de notre vie. Même en étant conscient d'en rater une bonne partie, cela reste très amusant. Les lecteurs barcelonais d'El Pais en 1990 ont dû vraiment passer d'excellents moments.

12h.00 Je m'arrête pour manger des beignets.

12h.12 Je m'arrête pour boire. Je reprends une douzaine de beignets.

12h.24 Je reprends ma lecture.

12h.25 Je décide finalement d'aller me laver les mains avant de reprendre ma lecture.

12h.42 J'arrive déjà à la fin de ce qui doit pouvoir s'appeler une novella. Le livre ne fait que 125 pages mais la lecture est rendu encore plus facile et rapide par le style utilisé. Écrit comme un journal de bord, c'est une succession de courts paragraphes, très majoritairement, toujours introduits par un horaire. Cela donne un rythme effréné et permet l'enchaînement des péripéties sans grands temps morts ni transitions.

12h.47 Je ressors de l'aventure avec un bon sentiment. Une lecture facile et drôle, aux accents satiriques et dotée d'une fin sympathique. Sympathique, c'est vraiment le mot qui définit le mieux l'ensemble.

18h.42 Je parodie sans vergogne la forme du roman pour tenter de lui rendre hommage. Que Señor Mendoza me pardonne.

lundi 13 janvier 2014

John Lang - « À l'aventure, compagnons »

« À l'aventure, compagnons », John Lang, Tome 1/5 du Donjon de Naheulbeuk, 2013, 368 pages.

Au départ, Le Donjon de Naheulbeuk est une "saga mp3", une histoire sous forme de fichiers audio, diffusée sur son site internet par Pen of Chaos - aussi nommé John Lang. Deux saisons virent ainsi le jour. Ainsi que des chansons et des disques (par le Naheulband). Puis des BD. Et tout un paquet d'autres choses développant encore et toujours plus l'univers de la Terre de Fangh (encyclopédies, jeu de rôle, jeu de société, livre dont vous êtes le héros,...)

Mais concentrons-nous sur ce qui nous intéresse particulièrement : les romans. En 2008 sort La Couette de l'oubli poursuivant l'histoire des aventuriers du Donjon de Naheulbeuk dans leur troisième saison (puisque, si vous avez suivi, il y a déjà eu deux saisons audio). En 2009 sort L'orbe de Xaraz, la saison 4, et en 2011 parait Le Conseil de Suak, la saison 5. En attendant la saison 6 pour 2014, qui devrait être la dernière, John Lang a publié « À l'aventure, compagnons », un roman qui reprend les deux premières saisons (qui n'existaient jusqu'alors qu'en audio). C'est donc à la fois le Tome 1 ou le Tome 0, selon le point de vue, le 4ème roman à sortir et les saisons 1 et 2 de l'histoire. Simple, non ?

Vous êtes perdus ? Peu importe. Le point essentiel c'est que grâce à ce roman vous pouvez enfin lire l'aventure en partant de son tout début. Plus d'excuse pour ne pas découvrir les aventures de cette compagnie un peu particulière et totalement hétéroclite : un ranger, un nain, une elfe, un barbare, un voleur, une magicienne et un ogre. En bref, une bande de débutants un poil loosers réunis pour affronter les dangers du Donjon de Naheulbeuk et récupérer une statuette. 

Naheulbeuk, c'est l'aventure, la vraie, celle des quêtes et des donjons. Comme dans un jeu de rôle ? Comme dans un jeu de rôle. Les références seront d'autant plus amusantes si vous en êtes adeptes. Pas d'inquiétude si ce n'est pas le cas, tout reste compréhensible. Rien de sérieux, c'est drôle et loufoque. Une lecture facile où s'entremêlent dialogues cinglants, actions pas toujours valeureuses et introspections barrées. Il y a même des jolis dessins de Marion Poinsot !

J'ai peut-être trouvé ce tome un peu en dessous des précédents/suivants, mais j'attribue cela au fait de connaître déjà l'histoire et de perdre donc une part de surprise. Le contrecoup positif est que le roman est très fidèle à l'histoire auditive et c'est un plaisir de retrouver tout ce qui a fait la réussite de cette saga (une pensée particulière pour le Voleur et pour le vieux Gildas). Cela reste un pur plaisir à lire.

« À l'aventure, compagnons », c'est une porte d'entrée enfin ouverte pour une grande aventure. Et l'occasion de découvrir l'écriture efficace de John Lang, le Hugh Howey français avant Hugh Howey ?

Une nouvelle lecture pour le Challenge Francofou

lundi 6 janvier 2014

L.C. Tyler - Étrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage

Étrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage, L.C. Tyler, Tome 1 d'Elsie & Ethelred, 2007, 229 pages.
« Il y a une différence majeure entre la fiction et la vraie vie. La fiction doit être crédible. »
Ai-je besoin d'expliquer pourquoi ce livre m'a attiré ? Quand j'ai lu ce titre chez Adalana, la question de savoir de quoi il s'agissait était presque superflue. À noter que ce titre est une totale invention de la version française, pour compenser un jeu de mots intraduisible (The Herring Seller's Apprentice en VO, puis une déclinaison sur "Herring" dans les tomes suivants). Un tel titre implique deux choses : il va attirer les gens mais il va aussi augmenter leurs attentes. Un risque donc. Un risque réussi.

Avant tout, ce roman, au titre beaucoup trop long pour être utilisé comme sujet d'une phrase, est un hommage au polar classique, symbolisé entre autres par Agatha Christie. Par l'intermédiaire d'Ethelred puis d'Elsie, les narrateurs, L.C. Tyler s'amuse des codes du genre, les détaillant et les moquant juste avant de les utiliser à son tour. Pas de méchanceté ici, l'esprit est bon enfant et respectueux, avec un tas de références aux anciens.

Mais derrière l'hommage parodique se cache un véritable polar. Bien ficelé, il atteint exactement son but : qu'on le résolve juste avant la fin, après avoir passé un bon moment à imaginé des tas de solutions. L.C. Tyler qualifie lui-même son style de "cosy crime" : pas de sang, pas de violence, pas d'insulte, c'est simple, "gentil" et globalement "traditionnel".

Outre le mystère réussi et l'hommage bien mené, la qualité du livre vient de son humour. Il vient à la fois, comme dit plus haut, de la moquerie des ficelles du genre, mais aussi des dialogues et réflexions (avec un beau lot de citations à copier !) qui ont ce côté absurde à l'anglaise, avec un ton sans rupture par rapport à l'ensemble. Et puis, l'auteur en profite pour égratigner un peu tout l'univers du livre : auteurs, éditeurs, agents et lecteurs en prennent pour leurs grades.

Au final, ce livre est une excellente découverte. Un bon polar agrémenté d'un bel hommage au genre. Le ton est moqueur et drôle, mais sans jamais se départir d'une forme de respect et de tendresse pour l'objet moqué. Un moment agréable à passer dans une ambiance cosy.
« Il serait injuste de laisser croire que mon père n’était rien d’autre qu’un universitaire raté. Bien qu’il ait eu moins de temps à y consacrer, son échec dans le domaine politique était tout aussi et infiniment plus humiliant à la fois pour lui et pour sa famille. »

mardi 15 octobre 2013

Terry Bisson - Échecs et maths

Échecs et maths, Terry Bisson, 2003, 221 pages.

J'ai récemment découvert Terry Bisson avec Meucs. C'est avec un nouveau recueil de nouvelles, Échecs et maths, que je poursuis mon exploration de l'univers bissonien et que je rajoute une participation au JLNN de Lune.

Échecs et maths comporte 3 nouvelles parues indépendamment mais qui reprennent toutes le même duo de personnages principaux et le même principe : Irving va vivre une aventure aux allures à priori banales, mais qui va rapidement se confronter à un problème classique de la science-fiction (distorsion spatiale, expansion de l'univers et distorsion temporelle). Un problème que Wilson Wu, scientifique multi-tâches , va s'évertuer d'expliquer à l'aide de grandes tirades aux mots compliqués et de formules mathématiques indéchiffrables.

Ce qui fait que cela fonctionne, c'est que l'on suit continuellement Irving, qui n'en comprend pas plus que nous. Outre le traitement scientifique grandiloquent, l'humour est présent par diverses petites touches décalées qui rendent la lecture très agréable. Aussi, alors que chaque nouvelle est bonne en soi, la force de ce recueil est de permettre la création d'un comique de répétition.

J'ai toujours eu du mal avec la hard science, mais cela ne pose ici aucun problème, tant elle n'est présente que pour être tournée en dérision et se concentrer sur les petits détails qu'elle engendre. Point de peur donc à avoir avant la lecture de Le Trou dans le trou, Le Bord de l'univers et Lune de miel à New-York. Dernière preuve que ce recueil est bon : je n'arrive pas à me décider sur celle que j'ai préféré.

dimanche 13 octobre 2013

Eoin Colfer - Prise directe

Prise directe, Eoin Colfer, Tome 1/? de Daniel McEvoy, 2011, 309 pages.

Eoin Colfer est l'auteur d'Artemis Fowl, ainsi que du sixième tome de la trilogie en cinq volumes H2G2 (vous avez assez de chiffres, c'est bon ?). Mais j'ai découvert complètement par hasard qu'il écrivait aussi des polars, dont Prise Directe que j'ai essayé sans hésiter.

Vu que je vais le faire à un moment ou à un autre, autant faire tout de suite référence à Harlan Coben et son Myron Bolitar. À la fois pour le type de personnage, un ex-FBI et un ex-casque bleu rangés dont le passé castagneur revient à la charge, que pour le style d'écriture. En effet, la narration est simple, basée en très grande partie sur les actions et les dialogues, ce qui donne une grande fluidité.

Et puis l'humour est grandement présent dans les deux cas. Mais si Myron doit son amusement quasi-exclusivement à ses réparties suicidaires, Dan s'offre une palette un peu plus large et dotée d'un peu plus de réflexion. Autant dire que c'est encore mieux !

Concernant l'histoire en elle-même, on suit Daniel McEvoy qui perd son amie et son docteur, et se retrouve en quête de réponses, en parcourant une palette de personnages tous plus tordus les uns que les autres. C'est un polar très honorable avec une histoire prenante et qui tient la route, avec son lot d'actions survitaminées, servi par un personnage principal sympathique et drôle. Et même si ce roman peut se suffire à lui-même, une suite est sortie en VO en mai dernier : Screwed. Vivement la VF !

mardi 11 juin 2013

Neil Gaiman - Anansi Boys

Anansi Boys, Neil Gaiman, 2005, 488 pages.

Après un début d'année quasiment dédiée à sa découverte, c'est le retour d'une lecture de Neil Gaiman. De Monsieur Neil Gaiman. Et en plus aux éditions du Diable Vauvert, éditions que je trouve toujours belles et agréables à lire. Que demander de plus ? Que cela soit bien ? Mais ça l'est, évidemment !

L'action d'Anansi Boys se situe dans le même univers qu'American Gods, soit un monde contemporain où cohabitent de nombreuses divinités. Ce n'est pas pour autant une suite, bien qu'on y retrouve le personnage de M. Nancy, personnage secondaire d'American Gods. De toute manière, l'histoire se concentre plus sur ses enfants que sur M. Nancy. Mais ça, vous le saviez déjà, puisque vous aviez lu le titre du roman...

Si je devais définir Anansi Boys, je prendrais la définition que donne Neil Gaiman sur la quatrième de couverture. C'est exactement ça, c'est du Gaiman. On y retrouve sa plus grande force : des personnages hauts en couleur et complètement loufoques. Plus toujours une dose d'humour. Au passage, le citron vert (une sorte de running gag hilarant) m'a fait pensé au cachalot et au pot de pétunia d'H2G2. J'avais juste envie de le dire.

Au niveau de l'histoire en elle-même, cela met un peu de temps à se déclencher. La première partie existe sans véritable but, si ce n'est de suivre la vie d'un personnage. Puis, alors qu'on se fait à l'idée que ce livre n'ira nul part, une intrigue se crée. Ce n'est peut-être pas exceptionnel, on sait globalement où le récit va aller, mais la plume de Neil Gaiman sait faire la différence, et rendre cela prenant. Et on pourra peut-être y voir quelques belles métaphores et réflexions sur les histoires et l'enfance.

vendredi 19 avril 2013

Fabrice Colin - A vos souhaits

A vos souhaits, Fabrice Colin, 2000, 382 pages.

Je connaissais Fabrice Colin de nom, pour l'avoir vu cité ici ou là. Il était temps d'essayer, en trouvant une première lecture parmi une impressionnante bibliographie. Pourquoi A vos souhaits ? Parce que la quatrième de couverture parle d'un nain neurasthénique. Oui, je suis capable de choisir un livre pour une aussi petite raison. Réellement, le reste du synopsis ne me tentait pas plus que cela, ça sentait un peu le gros bazar.

Et en effet, il faut rentrer dans cet univers un peu déjanté, où toutes les races se côtoient (nains, elfes, humains, morts-vivants,...) et où le sport national est le Quartek, sorte de course au drapeau où tout est permis (sauf la magie, il y a des règles quand même !). Dans ce monde, une galerie de personnages atypiques (il faut savoir qu'ici les nains sont végétariens et adorent les plantes), auxquels on accroche plus ou moins. Mais il en est un qui ne fait pas débat et ressort du lot : John Moon, personnage principal (et suicidaire). Je ne résiste pas à citer le premier paragraphe du roman :
« La mort par les flammes, pourquoi pas ? Mais le truc un peu gênant avec cette méthode c'est que primo, vous risquez de mettre le feu à toute la maison (ce qui ne m'arrangerait guère dans la mesure où je comptais laisser une lettre d'explication) et que secundo, un type transformé en torche vivante a le plus souvent beaucoup de mal à garder son calme. C'est fou ce que le savoir-vivre passe au second plan dans ce genre de situation. Et moi, je ne tenais pas particulièrement à me donner en spectacle. Mon existence en général était déjà un spectacle. »
C'est un livre globalement amusant, sans grands éclats, mais avec souvent un petit sourire (ayant récemment lu pas mal de livres très drôles, je suis peut-être plus/trop critique, je ne sais pas). L'histoire est bonne et improbable (un peu trop peut-être, ça en devient presque "facile" par moment), et ça se lit bien.

Mais il y a un point négatif. Je pense que ce livre se veut être dans la lignée des grands livres d'absurde à l'anglaise. Sauf qu'il manque un petit quelque chose pour qu'il y arrive. Notamment la consécration d'une super idée qui jalonne tout le récit (et même avant, avec cet « Avertissement : ce roman est totalement dépourvu de cochon. »). Je ne peux pas en dire trop pour ne rien dévoiler, mais il y a une sorte de running gag sur les cochons (et les théâtromanes), qui monte en puissance au fil du récit (aaah, les pages 291-292...), mais qui finit par tomber à plat, un peu oublié. Alors peut-être ai-je raté quelque chose, mais j'ai terminé le livre un peu frustré.

Cela reste un livre agréable, mais qui a raté de peu la possibilité d'être énorme. A lire sans prise de tête, et sans grandes attentes sur de possibles révélations et mystères, sous peine d'être, vous aussi, un peu frustré.

mercredi 10 avril 2013

Terry Pratchett & Neil Gaiman - De bons présages

De bons présages, Terry Pratchett & Neil Gaiman, 1990, 441 pages.

Prenez l'auteur d'un monde légendaire. Prenez un deuxième génie de la fantasy humoristique. Faites-les travailler ensemble. Savourez une perle. Enfin, pas une vraie perle, un livre. Mais un super livre. Et même un peu plus que super.

Terry Pratchett est un auteur que j'ai envie de lire depuis longtemps. Sauf que s'attaquer aux Annales du Disque-Monde, cela fait un peu peur (mais je commencerai un jour, je le sais). Neil Gaiman, je suis déjà tombé sous le charme, c'est juste fantastique à chaque fois. Du coup, De bons présages était une bonne manière pour moi de débuter avec l'un, tout en s'assurant du plaisir avec l'autre. Au passage, les livres à quatre mains ne sont pas choses communes, et pour ceux que ça intéresse il y a quelques infos sur la méthode de celui-ci ici, c'est intéressant (et drôle).

Mais parlons de l'histoire en elle-même. Le livre commence par narrer l'arrivée sur Terre du fils du Seigneur des Ténèbres, par qui l'Apocalypse doit arriver, 11 ans plus tard. Sauf que ce n'est pas du goût des émissaires du Bien et du Mal présents ici-bas : Aziraphale, ange et libraire, n'a pas envie de voir la planète sombrer dans le chaos ; Rampa, démon aimant le XXème siècle mais détestant le XIVème, n'a pas trop envie de quitter ses habitudes et son terrain de jeu favori (et oui, ce sont les deux personnages présents sur la couverture... elle n'est pas forcément très belle, mais ça annonce bien le côté loufoque du livre). Et rapidement, de onze ans de délai, nous allons les suivre dans les derniers jours avant la fin du monde.

Enfin, nous ne suivons pas que ce duo magique, mais aussi l'Antéchrist et sa bande de copains, les cavaliers de l'Apocalypse, une descendante de la prophétesse Agnès Barge,... un bon paquet de personnages, mais avouons-le, personne n'atteint le niveau d'Aziraphale et de Rampa. D'ailleurs, le milieu du livre où les deux ne sont pas présents est surement le seul passage légèrement en dessous (mais légèrement en dessous du génie à l'état pur, donc c'est encore bon).

Ce livre a tout ce qu'on peut attendre d'un bon livre : des personnages géniaux, une histoire captivante avec du suspense et de l'action, de l'humour sous différentes formes, du rythme (via notamment les nombreux changements de points de vue), quelques réflexions bien placées sur notre époque,...

Pas encore convaincu ? J'ai le argument décisif. Au sein des grandes parties/chapitres (correspondants aux différents jours restants), pour changer de personnage, il n'y a pas juste un saut de trois lignes. Non, au sein de ce blanc, il y a un petit dessin, qui change en fonction de la situation. C'est le détail qui tue et qui est super sympa.

jeudi 21 mars 2013

Christopher Moore - L'agneau

L'agneau, Christopher Moore, 2002, 554 pages.
« Cher lecteur, si tu as l'intention de rire en lisant ce qui suit, tu seras sans doute servi.
Si tu te sens choqué, ne retiens ni ta colère ni ton indignation.
Si tu souhaites découvrir une aventure, puisse ce qui suit faire naître en toi un irrépressible sentiment d'évasion.
Si tu éprouves le besoin de tester ou d'approfondir tes croyances, puisses-tu arriver à de réconfortantes conclusions. »
Telle est la bénédiction de l'auteur, que vous retrouverez en tant que première page de L'agneau. Personnellement, je l'ai lu avec l'intention de rire, et pourquoi pas vivre une aventure. Résultat : j'ai ri, et j'ai suivi une aventure hors du commun. Et surtout, j'ai ri.

Mais avant de parler du livre en lui-même, je dois remercier AcrO (du blog Livrement), grâce à qui j'ai découvert L'agneau. D'ailleurs, lisez peut-être plutôt sa chronique, qui vous donnera plus envie que la mienne (au passage, je n'ai nullement copié le début de son message, j'ai écrit le mien avant de relire le sien, promis juré ; cela démontre seulement un manque flagrant d'originalité de ma part). Bref, merci AcrO !

L'agneau aurait pu s'intituler L'évangile selon Biff. Point religion : un évangile est un écrit qui relate la vie et/ou le message de Jésus. Non, ne prenez pas peur, ne fuyez pas ! Sauf peut-être si vous êtes adepte de Jésus (Jésus, mon mari ?) et n'avez pas d'humour ; dans ce cas-là, oui, vous risquez de trouver cela légèrement blasphématoire. Enfin, j'imagine, puisque personnellement, ma connaissance du Christ se résume à une Bible illustré pour les enfants et quelques bribes par-ci par-là. Comme quoi vous n'avez pas besoin d'être croyant pour aimer et comprendre ce livre. La connaissance préalable de l'histoire vous permettra seulement de comprendre toutes les références faites et triturées par Christopher Moore (qui a fait un immense travail de recherche ; le livre est vraiment très calé, très maîtrisé). Dans le cas contraire, vous pourrez toujours vivre un récit d'aventures haut en couleur. Réellement, c'est prenant, et il y a de l'action.

Le récit est donc celui de Jésus, raconté par Biff, le meilleur ami méconnu du Christ, ressuscité par l'ange Gabriel pour écrire la véritable histoire. Une histoire légèrement différente de la version officielle, et beaucoup moins sérieuse. Christopher Moore arrive à rentrer dans le cercle restreint des auteurs capables de me faire réellement rire en lisant. Il y en a pour tous les goûts : des dialogues totalement déjantés et anachroniques, et des situations improbables et irréelles. Normalement, le plus simple pour évoquer l'humour d'un livre, c'est de le citer. Mais je n'ai pas su choisir. Alors vous le lirez, et vous le découvrirez par vous-même, tout au long d'un récit consistant et réjouissant.

dimanche 10 février 2013

Neil Gaiman - Neverwhere

Neverwhere, Neil Gaiman, 1996, 360 pages.

Je ne peux pas me retenir, je dois commencer en le disant : comment peut-on oser publier une couverture aussi moche ? Cela ne parait peut-être pas énorme comme ça, en image (quoique déjà, c'est assez affreux), mais en vrai, en dur, c'est réellement horrible. D'autant plus que même en ayant lu le livre, je n'en comprends pas du tout la signification... Un mauvais point de départ, compensé par ma précédente expérience de lecture de Neil Gaiman, American Gods (qui avait une bien meilleure couverture).

Oui, deuxième lecture de Gaiman en peu de temps. Cela ne peut que vous confirmer mon appréciation de la première. Soyons clairs tout de suite : celle-ci est au moins aussi bonne. Peut-être même un peu meilleure. Différentes en tout cas (avec quelques similitudes de style, mais c'est un bon point). Si American Gods revisitait le road-trip, Neverwhere reprend lui le principe de la quête (il doit y avoir un mot pour mieux définir le genre, mais je ne le trouve pas) : la formation d'un groupe de héros, un objectif, des lieux à découvrir, des épreuves, ... Cela peut paraître banal, mais à la sauce Neil Gaiman, c'est juste savoureux.

L'histoire est bonne, mais ce qui fait vraiment la différence, selon moi, ce sont les personnages. Tous plus énormes les uns que les autres. La plupart mériterait un livre à part entière sur leur vie. Chacun à son caractère et ses caractéristiques, mais tous ont en commun d'être attachants (par des côtés différents) et surtout drôles (pas forcément volontairement d'ailleurs, mais l'addition de leurs folies respectives donnent des dialogues qui vous obligeront à garder le sourire).
Et s'il ne fallait en retenir qu'un, j'en garderais deux, mais qui ne font qu'un : Croup et Vandemar. Pardon : M. Croup et M. Vandemar. Duo de tueurs, ce sont les méchants de l'histoire, mais vous ne pourrez que les adorer.
« Il existe quatre moyens faciles, si l'on est observateur, de distinguer M. Croup et M. Vandemar : d'abord, M. Vandemar mesure deux têtes et demie de plus que M. Croup ; ensuite, M. Croup a des yeux d'un bleu de porcelaine fané tandis que M. Vandemar a les yeux marrons ; en troisième lieu, si M. Vandemar a fabriqué à partir des crânes de quatre corbeaux les bagues qu'il porte à la main droite, M. Croup n'arbore aucun bijou visible ; quatrièmement, M. Croup aime les mots, tandis que M. Vandemar a toujours faim. Et de plus, ils ne se ressemblent absolument pas. »
Il y aurait tellement de citations à retranscrire. Mais le plus simple, c'est que vous lisiez Neverwhere.