mardi 29 janvier 2013

Isaac Asimov - I, Robot

I, Robot, Isaac Asimov, 1950, 319 pages.

Tiens, du Asimov, ça faisait longtemps, n'est-ce pas ? Pourtant, on change un peu de domaine, puisqu'aujourd'hui on se tourne du côté des robots, et plus précisément dans le premier livre faisant partie du Cycle des Robots. Vu que j'ai passé un peu de temps à comprendre comment fonctionnait ce cycle, je vais commencer par vous l'expliquer.

Le Cycle des Robots est un ensemble de 6 livres, ayant pour trait les robots (je sais, c'est une grande révélation). Ces 6 livres peuvent se séparer en deux groupes : d'une part les 2 premiers livres (Les Robots (ou I, Robot en version originale et pour certaines versions françaises) et Un défilé de robots), qui sont des recueils de nouvelles traitant des trois lois de la robotique et des débuts de la robotique ; d'autre part les 4 romans (Les cavernes d'acier, Face aux feux du soleil, Les robots de l'aube, Les robots et l'empire), qui sont des histoires complètes, dans un futur plus lointain, centrées sur le personnage d'Elijah Baley.

Nous sommes donc ici dans le premier livre du cycle. Et comme la couverture ne l'indique pas, ce n'est pas le récit du film I, Robot que nous allons lire, mais bien 9 nouvelles évoquant les 3 lois de la robotique (que je suis obligé de citer) :

  1. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger.
  2. Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la Première loi.
  3. Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième loi.

Evidemment, il va y avoir quelques petits problèmes avec ces lois, qui amèneront généralement Susan Calvin (dont les souvenirs forment la trame du recueil) ou Powell & Donovan à devoir les comprendre et les résoudre.

J'ai beaucoup moins accroché à I, Robot que je ne l'avais fait avec Cailloux dans le ciel ou The Early Asimov. J'ai trouvé ça moins fluide, beaucoup plus compliqué et technique. Il y a de bonnes idées, mais on peine à avancer dans le développement. J'ai aussi eu un peu de mal avec certains personnages, notamment le duo Powell/Donovan (qui enchaînent trois nouvelles en plus, c'est bête...). Et je ne sais pas quoi ajouter.

Une petite déception dans mon élan asimovien.

samedi 26 janvier 2013

Keigo Higashino - La Maison où je suis mort autrefois

La Maison où je suis mort autrefois, Keigo Higashino, 1994, 254 pages.

Une lecture faite dans le cadre du Challenge Écrivains Japonais d'Adalana, qui permet de découvrir chaque mois un auteur japonais différent. Ma connaissance de la littérature japonaise se limitant aux mangas, c'est un bon moyen de pallier ce manque. Le mois de janvier étant consacré à Keigo Higashino, je me suis essayé à La Maison où je suis mort autrefois, l'un de ses trois livres traduits en français.

Cela faisait quelques temps que je n'avais pas lu de polar. Encore moins un de ce genre (l'avais-je déjà fait ?). Nous ne sommes pas dans un roman bourré d'actions et d'aventures, où tout s'enchaîne sans nous laisser le temps de reprendre notre souffle. Non, ici, seulement deux personnages (physiquement présents) et, globalement, un lieu, une maison.

J'ai eu un peu peur d'une mauvaise ambiance "film d'horreur", d'un huis-clos oppressant. Pas du tout. Pas de monstres sortant des placards, juste des souvenirs et un passé oublié. Ce qui n'en est pas moins stressant (dans le bon sens). On rentre complètement dans cette maison, on l'imagine, on la visualise. Là est le gros point fort : l'immersion dans une atmosphère toute particulière.
Ajoutez à cela des personnages pas tout à fait lisses, et une intrigue qui se dévoile petit à petit (j'ai plusieurs fois cru comprendre certains éléments en avance... en fait non), et vous obtenez un bon moment à passer.

Pour finir, un dernier élément : la crédibilité. Forcément relative quand il s'agit d'un roman, mais tout de même, l'histoire se tient bien, et on n'a pas vraiment d'éléments sortis de nulle part. Ça laisse toujours un meilleur goût en bouche.

mercredi 23 janvier 2013

Daniel Keyes - Des fleurs pour Algernon

Des fleurs pour Algernon, Daniel Keyes, 1966, 311 pages.

J'ai toujours un peu peur quand j'ouvre un livre en ayant de lui une grande attente. Ce fut le cas ici, puisque j'avais lu l'avis du Dévoreur de livres, qui lui avait donné sa note maximale, 10/10.
Je me suis lancé. Je n'ai pas été déçu. Merci à lui.

Que dire ? Ce livre est magnifique. Pourtant, ce n'est pas la première réaction que l'on a en l'ouvrant. Je pense que mon expression faciale après quelques pages devait pouvoir se résumer par des yeux exorbités, et une phrase du genre "Waouh, mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? Où est-ce que je suis tombé ?". Vous ferez peut-être même comme moi et irez directement voir quelques pages plus loin, pour vérifier que ce n'est pas une erreur. Ce n'en est pas une. C'est même une idée de génie. Je ne vous en dévoile pas plus, c'est une surprise qu'il faut se garder.

Plus on avance dans la lecture, plus on se retrouve pris dans les mailles de l'histoire. Absorbé par le récit, mais surtout par son personnage principal, Charlie Gordon. On le suit, on s'y attache, on l'apprécie, on le perd, on s'en rapproche, on le pleure, on le vit.
Et on se questionne, car Daniel Keyes nous apporte de quoi réfléchir, notamment sur ce qu'est un être humain ou notre rapport aux autres.

Mais si ce livre serait surement bon s'il n'y avait que l'histoire, il devient une véritable merveille combiné à la manière dont il est écrit. C'est la réunion parfaite du fond et de la forme. Une combinaison qui évolue en parallèle, magistralement. Et il vous faudra le lire pour bien comprendre ce que je veux dire.

Il arrive parfois que je lise un livre et qu'une fois terminé je sois encore dedans. Que je sois bouche bée, encore déconnecté de la réalité. Autant triste que cela soit terminé, qu'heureux que cela soit ainsi, et de l'avoir lu. Des fleurs pour Algernon fait partie de cette catégorie.

dimanche 20 janvier 2013

Bernard Werber - Troisième Humanité

Troisième Humanité, Bernard Werber, 2012, 584 pages.

Enfin ! Enfin j'ai pu lire le dernier livre de Bernard Werber.

Je dois commencer par me confesser : je crois qu'on peut dire que je suis "fan" de Werber. J'ai lu la totalité de ses romans, et je ne peux pas dire que je suis très objectif. D'un autre côté, nous ne sommes pas là pour être objectif, ça tombe bien.

Tout d'abord, avis à ceux n'ayant jamais lu de Werber : vous devez essayer. Prenez la Trilogie des Fourmis, ou si vous avez peur que cela fasse beaucoup, tentez l'un de mes préférés, Le Papillon des Etoiles. Pour moi, les livres de Werber ont tous des éléments communs qui les rendent si bons : des sujets de récit innovants, un apport de connaissance incroyable, des histoires à plusieurs entrées relançant continuellement l'action, des énigmes, des rebondissements et du suspense. Toujours un savant mélange de science et d'aventure, dont personnellement je suis friand. Dans Troisième Humanité, on retrouve une nouvelle fois tous ces éléments.

Pour parler de l'histoire en elle-même, je vais citer le site internet de Bernard Werber, qui offre un synopsis non-présent sur la quatrième de couverture :

"En Antarctique, le paléontologue Charles Wells et son expédition découvrent, tout au fond d'un lac souterrain, les restes de squelettes humains d'environ 17 m.
A Paris, son fils David Wells voit son projet d'étude sur le rapetissement humain sélectionné par un tout nouveau programme de recherches consacré à "l'évolution future de l'humanité".  
Le premier a trouvé l'ancienne humanité, le second entrevoit la prochaine humanité, mais ils sont loin encore de savoir la vérité.  
C'est grâce au soutien et à la passion amoureuse d'une femme, Aurore Kammerer, spécialiste dans la connaissance des Amazones, que sera révélé le plus surprenant des secrets et réalisée la plus folle des expériences, modifiant à jamais l'avenir des générations futures."

Du Werber classique, avec peut-être un peu plus de géopolitique que d'habitude. Peut-être aussi un peu moins de gros rebondissements. En tout cas, beaucoup de références à ses anciens romans (dont la lecture n'est pas nécessaire pour comprendre, ce sont plus des clins d'oeil), avec notamment le retour de l'Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu. Ah, ça donne envie de relire les Fourmis.

jeudi 17 janvier 2013

Isaac Asimov - Dangereuse Callisto & Noël sur Ganymède

Dangereuse Callisto, Isaac Asimov, 1972, 314 pages.

Noël sur Ganymède, Isaac Asimov, 1972, 199 pages.

Oh ? Qu'est-ce donc que cela ? Un avis sur deux livres en même temps ? Pourquoi pas quatre livres tant qu'on y est ? Et pourquoi ne pas faire la roue en mangeant des spaghettis aussi ?

Stop ! Arrêtez les questions, je vais m'expliquer. Deux livres aujourd'hui, c'est exact, les images parlent d'elles-mêmes. Mais deux livres en version française. En effet, si l'on se réfère à la version originale, ces deux livres n'en forment qu'un : The Early Asimov. Et encore, je ne suis pas tout à fait correct, car The Early Asimov a été traduit en français en quatre livres (Dangereuse Callisto, Noël sur Ganymède, Chrono-minets et La mère des mondes), et jamais en un seul volume. Je n'en présente que deux car ça prend déjà de la place, et surtout parce que je n'ai pas encore lu les deux derniers...

De nouveau du Asimov, pour continuer ma plongée dans son univers. Une plongée en haut profonde, car ces deux livres sont des recueils de nouvelles des débuts d'Isaac Asimov, dans les années 1940. Des nouvelles en tout genre, de la science-fiction pure à des récits beaucoup plus portés sur l'humour, en passant par "Le Sens Secret", moment de poésie et de réflexion assez original. On accroche plus ou moins à chaque histoire, appréciant que cela ne soit qu'une nouvelle, ou au contraire en désirant plus. Un souhait parfois réalisé, car il arrive que certaines nouvelles soient en partie liées, apparaissant dans un même univers. D'ailleurs, on sent bien qu'Asimov se crée au fur et à mesure une base d'éléments qu'il peut réemployer à sa guise.

Mais l'aspect le plus important de ces livres, selon moi, sont les commentaires qu'apportent Isaac Asimov entre chaque nouvelle. Il explique sa situation au moment de l'écriture, son histoire et le contexte de publication. Outre le fait que cela lie les nouvelles entre elles, cela apporte une idée sur le parcours d'Asimov, et c'est très agréable à lire.


lundi 14 janvier 2013

Dostoïevski - L'Idiot

L'Idiot, Fiodor Dostoïevski, 1869, 900 pages.

Je vous vois. Je vois vos visages surpris en découvrant le livre du jour. Assurément une expression proche de la mienne pendant le début de ma lecture. Pendant une grande partie de ma lecture en fait. Comment vous en expliquer simplement la raison... Je sais comment résumer (en réalité, ça m'a pris un peu de temps pour trouver le bon mot, mais je vous épargne l'attente) : ce roman est surréaliste.
Par ce terme, je n'évoque par le mouvement culturel (que je suis bien incapable de définir d'ailleurs), mais la sensation de folie et d'absurde qui se dégage de ce livre. Il se veut réaliste, et je pense que dans un certain sens il l'est, mais toute l'histoire est tellement déconnecté de notre époque que j'ai eu du mal à y accrocher et y donner du crédit.

Pour moi, il y a deux problèmes majeurs.
Le premier est, comme je viens de le dire, la déconnexion avec notre réalité. A l'inverse de ce que j'ai écrit il y a quelques jours au sujet d'Isaac Asimov, ce livre est daté. Nous sommes dans la Russie du XIXème siècle, et il faut continuellement s'en souvenir pour comprendre les choses (ou au moins ne pas se dire que c'est totalement n'importe quoi), et même ainsi... C'est particulier. J'ai souvent eu l'impression d'être dans une pièce de théâtre, une pièce de boulevard, une pièce de "portes qui claquent".
La deuxième gêne que j'ai eu a plus rapport avec le fond. La plupart des scènes sont de grandes discussions entre plein de personnages, sur divers sujets (dont peu font véritablement avancés l'histoire). La plupart du temps, cela amène à des débats philosophiques ou métaphysiques, à demi cachés dans les répliques. Avec de l'envie, il y a surement de bonnes choses à en ressortir, mais personnellement je suis un peu passé à travers. Comme le livre en général, les controverses sont plutôt datées, ou ne m'intéressent pas énormément.

Tout n'est pas à jeter, il y a des bons passages et un potentiel pour ceux qui aiment ce genre de littérature. Trouvons même quelques points positifs : le personnage du prince Muichkine (l'idiot) est intéressant, et la fin est assez géniale. Cela sauve un peu le livre.

Pour finir, un petit bonus, un élément que je n'ai pas abordé : les noms des personnages. Le roman commence par un index des personnages de deux pages. Vous rirez peut-être en le voyant, pensant vous souvenir aisément de la vingtaine de noms et ne voyant pas pourquoi il existe. Vous rirez moins quand vous aurez commencé la lecture : les noms russes sont vraiment difficiles à mémoriser (tout du moins sans en avoir l'habitude, j'imagine). Ils ont tendance à se confondre phonétiquement, mais le plus gros problème est ailleurs : chaque individu a un patronyme composé de trois mots ; ajoutez à cela un surnom, un grade et une situation familiale, et vous obtenez au moins 5 façons d'appeler chaque personne. Honnêtement, c'est suffisant pour parfois s'y perdre un peu.

vendredi 11 janvier 2013

Isaac Asimov - Cailloux dans le ciel

Cailloux dans le ciel, Isaac Asimov, 1950, 254 pages.

Je dois avouer une chose : je n'avais jamais lu de livre d'Isaac Asimov. Moi-même je ne sais pas trop comment cela est possible, mais l'erreur est réparée (ou tout du moins en cours de fixation). En cherchant, je peux tout de même dire que j'ai vu le film I, Robot. Ça reste limité.

Bref, je me suis lancé, pour le meilleur et pour le pire. Seulement pour le meilleur en fait, car j'ai vraiment apprécié ce livre. Le gros point fort pour moi est la manière dont Asimov déroule son histoire : pas de temps mort, pas de moments d'ennui, on passe d'une action à une autre simplement, sans avoir des paragraphes et des paragraphes de "blabla" pas forcément utile. C'est simple, c'est clair, c'est fluide.
Attention, ce n'est pas pour autant juste des péripéties lancées les unes après les autres sans logique ni réflexion, il y a une trame et de la cohérence. En parlant de cohérence, on a même le droit à quelques passages d'explications scientifiques pour éclairer certains phénomènes - oui, ma naïveté fait que quelques mots compliqués dans un même paragraphe me donne l'impression que l'auteur cherche une certaine crédibilité (même si personnellement, je ne vois aucune bizarrerie dans le fait de changer d'époque en enjambant une peluche dans la rue).

Une dernière petite chose m'ayant marqué : on ne sent absolument pas que le livre date de 1950. Cela pourrait tout à fait être une oeuvre actuelle, cela passerait de la même manière. Un livre intemporel pour une histoire de saut dans le temps.

mardi 8 janvier 2013

Grand Corps Malade - Patients

Patients, Grand Corps Malade, 2012, 164 pages.

Il est vrai que mes lectures principales se trouvent du côté de la science-fiction/fantasy/..., mais je ne me fixe aucune limite (oui, c'est mon côté rebelle). Ainsi, je me suis donc retrouvé à lire Patients. Enfin, je dis "lire", mais je devrais peut-être plutôt dire "dévorer", car en à peu près 2 heures il n'en restait rien.
Bon, il n'est pas bien long, ça aide. Mais au-delà de ça, je l'ai lu d'une traite sans avoir eu une fois l'envie de le quitter, ce qui me semble être un signe d'appréciation. Pour employer une expression totalement dénuée de sens : "ça se lit tout seul" !

Pourtant, l'histoire n'est pas des plus joyeuses : la vie dans un centre de rééducation.
Je vais essayer d'éviter les stéréotypes, du genre "on comprend ce que ça fait d'être tétraplégique". Je ne pense pas qu'on puisse réellement imaginer ce qu'endurent les handicapés en général. De toute manière, ce n'est pas le but ici. Enfin, pas le but premier en tout cas : Grand Corps Malade n'écrit pas pour faire pleurer dans les chaumières (soit dit en passant, plus personne n'a de chaumière), ni pour s'apitoyer. On n'est pas dans le larmoyant, ni dans le documentaire télévisuel chiant.
Non, dans ce livre, Grand Corps Malade exprime simplement les choses telles qu'elles sont, telles qu'il les a vécues, avec le plus souvent une pointe d'humour rendant le texte irrésistible. Je ne vais pas m'éterniser sur cela, la quatrième de couverture l'exprime très bien.

Un livre parfois triste, parfois drôle, parfois les deux en même temps. En tout cas, un livre qui se lit toujours avec plaisir. Et puis, si vous connaissez un peu Grand Corps Malade et que vous appréciez ses textes, foncez, c'est dans la même veine. Si vous ne le connaissez pas (mais si, vous savez, le monsieur avec une canne, qui a popularisé le slam en France), cela sera l'occasion !

samedi 5 janvier 2013

J.R.R. Tolkien - Le Silmarillion

Le Silmarillion, J.R.R. Tolkien, 1977, 478 pages.

Amis de la généalogie et de la cartographie, ce livre est pour vous !
En effet, avec 20 personnages et 15 lieux différents par page, il vous faudra des connaissances dans ces deux domaines pour espérer suivre complètement l'histoire. Mais ne nous précipitons pas, et commençons par le commencement.

Ah, Tolkien. Tolkien ! Que celui n'en ayant jamais entendu parler me jette le premier hobbit !
Le Seigneur des Anneaux est un classique, Bilbo le Hobbit aussi dans une moindre mesure (mais son statut est définitivement en cours de modification). Le Silmarillion était pour moi la dernière pierre du triptyque des oeuvres majeures de Tolkien, et la seule que je n'avais pas encore lue. Je me suis donc attelé à corriger mon ignorance, profitant de la sortie de la première partie du Hobbit (que j'ai, au passage, trouvé très bon) pour me faire une période Tolkien. J'en parle car je pense que cela m'a aidé dans ma lecture : j'étais déjà dans l'univers, j'avais envie d'en savoir plus. Sans cela, je pense que j'aurais eu un peu plus de mal.

Mais Le Silmarillion, qu'est-ce que c'est ? C'est une oeuvre posthume, publié quelques années après la mort de Tolkien par son fils Christopher, qui compile 5 histoires (4 courtes et 1 longue) : 3 sur la création du monde et le Premier Age (dont la partie sur les Silmarils, la plus importante, qui donne son nom au livre) ; 1 sur le Second Age et le Royaume de Numenor ; 1 sur le Troisième Age et les anneaux de pouvoir.

Deux choses importantes : si vous n'avez jamais lu de Tolkien, ne commencez pas par celui-ci ; si vous en avez déjà lu, ne vous attendez pas à la même chose. Le Silmarillion est différent, plus compliqué. Vous aurez plus à faire à un manuel d'histoire qu'à un roman. Il y a réellement un nombre considérable de noms de personnages et de lieux, qui rendent la lecture parfois un peu difficile. Pour preuve, à la fin vous trouverez une cinquantaine de pages hors récit, avec notamment un index des personnages, quelques arbres généalogiques et des cartes.

Vous en êtes arrivés à la conclusion que je n'ai pas aimé ? Et bien non ! Malgré quelques passages où j'ai un peu lâché prise, j'ai apprécié ce livre. On rentre dans les fondements d'un univers mythique et on découvre des tonnes de choses. En en sortant, j'ai eu l'impression d'avoir acquis un savoir. Bien sûr, je n'ai pas pu tout ingurgiter, mais pourquoi ne pas y revenir y lire un chapitre, au hasard, ou bien pour chercher un élément précis.

Pour terminer, deux petites remarques : si vous êtes fan des elfes, vous en aurez pour votre argent ; ne vous fiez pas à la couverture, Gandalf contre le Balrog ce n'est pas dans ce livre.

jeudi 3 janvier 2013

Andreas Eschbach - Des milliards de tapis de cheveux



Des milliards de tapis de cheveux, Andreas Eschbach, 1995, 316 pages.

Je crois que la lecture d'un livre de science-fiction allemand était une première pour moi. Et même si le caractère germanique de l'oeuvre importe peu quand on lit en français, c'est tout à fait symbolique (et insignifiant) qu'elle soit ma première chronique.

Mais son pays d'origine n'est pas la seule originalité de ce titre. En effet, la narration de l'histoire n'est pas tout à fait habituelle, suivant un (ou quelques) personnage/héros au fil d'une histoire, du début à la fin. Non, ici, chaque chapitre suit un personnage différent, avec sa propre histoire. Le tout s'imbrique par des références à de mêmes évènements d'un chapitre à l'autre, et par la trame de fond : les tapis de cheveux.
Et cette particularité (que j'ai un peu de mal à expliquer) est à la fois un point positif et un point négatif.
D'un côté, c'est un peu perturbant. On s'attend à revoir un personnage, à connaitre la suite de son histoire, on s'attache un peu, ... et non, on ne le revoit jamais, on en saura pas plus, ou seulement en arrière-plan dans un autre chapitre. Cela peut être un peu frustrant. Mais, positivement, cela donne aussi au roman un rythme et un renouvellement constant. Pas le temps de s'ennuyer, ou de sortir du livre.

Personnellement, après un petit temps d'adaptation, j'ai réussi à abandonner les points négatifs, et à admirer cela comme un cachet tout particulier. A chacun de voir comment il le vit.
Concernant le fond, nous ne sommes pas ici dans de la science-fiction avec énormément d'action. C'est plutôt calme. On s'installe dans un univers, on apprend à le connaitre, puis on résout le mystère petit à petit. Simple et efficace.

Une raison bonus de le lire ? La couverture que j'ai trouvé vraiment belle (et qui a du sens, vous la comprendrez en lisant), qui permet de rentrer dans le livre avec un esprit positif.