vendredi 31 janvier 2014

Jack Vance - Le Palais de l'amour

Le Palais de l'amour, Jack Vance, Tome 3/5 de La Geste des Princes-Démons, 1967, 314 pages.

Le Défi Jack Vance de Cornwall est terminé mais ma découverte de l'auteur continue. Avant de m'attaquer à un nouvel univers (comme peut-être Emphyrio, par le plus grand des hasards de ma boite aux lettres...), je poursuis les aventures de Kirth Gersen dans le troisième tome de La Geste des Princes-Démons.

La première chose qu'il me faut dire, c'est que cette couverture est moche (je sais, on ne dit pas "moche" mais "je n'aime pas"... sauf quand c'est moche). Je comprends la symbolique, en relation avec le titre (qui n'est pas non plus des plus seyants, mais qui a une certaine logique vis-à-vis de l'histoire), mais je suis sûr qu'il était possible de faire quelque chose d'un peu plus agréable l'oeil. Cela n'enlève en rien à ce qui est à l'intérieur, mais tout de même.

Passée cette première surprise, une deuxième vient saluer le lecteur : il y a une certaine continuité avec le deuxième tome avec un personnage secondaire encore présent. Étonnant puisque entre les deux premiers livres, dans une situation presque identique, tout avait fait place nette. Qu'on se rassure, la situation ne dure pas et Kirth repart rapidement seul vers sa nouvelle cible : Viole Falushe.

Le Palais de l'amour est jusqu'à présent le tome que j'ai le moins apprécié de la série. Non pas qu'il soit mauvais, cela reste une lecture agréable et une bonne aventure où l'on retrouve globalement tous les éléments que j'ai pu évoquer dans mes billets précédents (Le Prince des étoiles et La Machine à tuer). Il est simplement un peu moins intéressant.

Deux raisons expliquent cette petite méforme. Premièrement, il y a moins d'actions et de grandes aventures. Une grande partie du livre voit Kirth et Viole se côtoyer sans que le héros n'arrive jamais à découvrir l'identité du méchant. Un peu frustrant et parfois un peu improbable. Le Palais de l'amour en lui-même fut un peu décevant aussi, manquant de grandiose et de rebondissements. Au final, j'en viens à penser que c'est le personnage de Viole Falushe qui manque de l'attrait d'un grand méchant comme l'était Attel Malagate ou Kokor Hekkus. J'ai surement été moins sensible à son penchant fanatique qu'à ceux des deux autres.

Deuxièmement, et cela me fait un peu plus peur, c'est le manque de textes introductifs dans toute la seconde partie. Ce qui était une vraie force n'apporte ici pas grand chose. Mettons que la situation ne s'y prêtait pas et que cela reviendra dans les tomes suivants.

Je peux paraître négatif, mais c'est seulement parce que j'ai déjà parlé de tous les points positifs de cette série et qu'il est plus utile de citer les nouveautés, bonnes ou mauvaises. Ne vous y trompez pas : Le Palais de l'amour est un bon livre, qui n'a pas le petit plus qu'avaient ses prédécesseurs, mais qui reste un sympathique divertissement. Une seule question : quelle sera la tendance du quatrième tome ?

mardi 28 janvier 2014

Régis Goddyn - Le Sang des 7 Rois, Livre Deuxième

Le Sang des 7 Rois, Livre Deuxième, Régis Goddyn, Tome 2/7 du Sang des 7 Rois, 2013, 400 pages.

Retour dans l'heptalogie de Régis Goddyn, avec une nouvelle couverture joliment crayonnée de Yann Tisseron. Du Livre Premier, je garde le souvenir d'un bon tome d'introduction avec une super idée : le sang bleu. Le Livre Deuxième réussira-t-il à confirmer ?

Dans la logique du premier tome où Régis Goddyn n'hésitait à proposer plusieurs fois les mêmes explications, ce livre commence par un court résumé de l'histoire lue précédemment, ce qui ne fait jamais de mal. L'occasion de remarquer que le Livre Premier était bien plus riche que ce que je m'en souvenais (c'est à dire le sang bleu dans ses grandes lignes et l'histoire d'Orville). Une impression qui s'étendra tout au long des premiers chapitres, le temps de récupérer à peu près l'ensemble de mes repères.

Le Livre Premier avait mis un peu de temps à véritablement se lancer, le niveau augmentait au fur et à mesure. Pour le Livre Deuxième... c'est la même chose. Cela s'explique : la première partie prend le temps de passer en revue les différents personnages et de relancer les intrigues. Mais surtout le début se concentre principalement sur Rosa, alors que la seconde partie met plus en avant Orville. Et ce dernier est bien plus intéressant que cette première (pour de multiples raisons, comme le fait qu'il fréquentera des pirates, mais essentiellement parce qu'il est intrinsèquement plus intéressant).

Ce deuxième tome est dans la droite lignée du premier. C'est sympathique, de plus en plus au fil des pages. Le nombre de personnage continue de grimper et commence à être conséquent. Cela offre un panel d'informations tout aussi conséquent et une belle vue d'ensemble de la situation. Je n'arrive par contre pas à évaluer si l'histoire avance vraiment. Mon impression globale est qu'il n'y a pas de grands éclats, que l'histoire suit son cours "normalement". 

De manière naturelle, à la suite du paragraphe précédent, j'avais écrit ceci : "il n'y a pas - pas encore ? - le petit truc pour faire passer la série au niveau supérieur". Je vous le raconte car je trouve que ça résume bien le sentiment que me laisse ce livre : bien, mais pas inoubliable. Sauf qu'en réfléchissant, je me suis souvenu que ce "petit truc" était peut-être déjà là. Sous la forme d'un court chapitre. Plus qu'intriguant. Qui a le potentiel de modifier considérablement la série. Mais nous n'avons le droit pour le moment qu'à un court aperçu, presque un teasing. Juste ce qu'il faut pour donner envie de lire la suite, pour découvrir si Régis Goddyn saura concrétiser tout ce potentiel. En espérant que cela commence dès le Livre Troisième, prévu pour Février 2014.

Et une lecture pour le Challenge Francofou

vendredi 24 janvier 2014

Les Lectures du Barouveur #1 : Ursula Le Guin - La Main gauche de la nuit

La Main gauche de la nuit, Ursula Le Guin, 1969, 331 pages.
« Le jour est la main gauche de la nuit,
et la nuit la main droite du jour.
Deux font un, la vie et la mort
enlacés comme des amants en kemma,
comme deux mains jointes,
comme la fin et le moyen. »
Un jour, un certain Kissifrott, Dévoreur de livres de son état, est venu me voir et m'a proposé de faire une lecture commune (et d'autres si affinités). Il apportait même un nom de projet terrifiant : Les Lectures du Barouveur. L'objectif premier, outre se faire plaisir et partager pleinement des lectures, est de lire des vieux livres qu'on ne croise plus tous les jours dans la blogosphère.

Kissifrott a eu l'idée de commencer par La Main gauche de la nuit, l'occasion pour moi de découvrir Ursula Le Guin, une auteure qui me faisait, je l'avoue, un peu peur. Pourquoi ? Aucune idée. Surement un mélange de préjugés : c'est ancien, c'est de la SF spatiale, ça a l'air compliqué, ... Oui, ma bêtise me fait moi-même peur. Car vous vous en doutez, j'étais totalement dans l'erreur. Mes remerciements publics à Kissifrott pour m'avoir ouvert les yeux.

La Main gauche de la nuit est un livre intelligent. Les réflexions s'enchaînent sur de nombreux sujets, notamment toutes les facettes du genre humain et la politique, avec souvent une pensée différente, voire novatrice. Mais le plus important, c'est que rien de cela ne semble forcé. Le Guin ne nous sert pas un semblant d'histoire pour pouvoir faire passer ses idées. Au contraire, chaque moment de réflexion vient naturellement dans la continuité du récit.

L'histoire en elle-même n'est pas des plus compliquées : un homme, représentant l'Ekumène, une association de 83 mondes, arrive sur la planète Géthen pour tenter de la rallier. On suit majoritairement cet Envoyé et l'on découvre avec lui cette planète hivernale, pas à pas, "sur le tas". La première partie se mélange entre l'aspect découverte et l'aspect politique et parvient à joliment se renouveler dans une seconde partie qui ressemble plus à de l'aventure (avec même un petit côté Horde du Contrevent).

L'ensemble est beau. Il y a une poésie qui se dégage de l'écriture de Le Guin. Ainsi qu'une profondeur touchante (le chapitre 13 est bouleversant, tout comme la fin). Ce livre foisonne de bonnes choses. Je suis incapable de rendre suffisamment hommage à ce qui s'apparente à un sans faute : intelligent, poétique, beau, touchant. Que vous faut-il de plus pour aller le lire ?
« - Dites-moi, Genry, que sait-on de certain, de prévisible, d’inéluctable… la seule chose sûre que vous sachiez sur votre avenir et sur le mien.
- Je sais que nous mourrons.
- Oui. Il n’est vraiment qu’une seule question à laquelle nous puissions répondre, et nous connaissons déjà la réponse… Ce qui seul rend la vie possible, c’est cette incertitude permanente, intolérable : ne pas savoir ce qui vous attend. »
L'avis de Kissifrott

mardi 21 janvier 2014

Eduardo Mendoza - Sans nouvelles de Gurb

Sans nouvelles de Gurb, Eduardo Mendoza, 1991, 125 pages.

08h.42 Je lis un billet d'AcrO du mois de décembre. Récapitulant son mois de septembre. Mais publié en décembre. Donc je lis en décembre son billet de septembre en décembre.

08h.45 J'y découvre un livre d'Eduardo Mendoza, Sans nouvelles de Gurb, qui me semble intéressant. Humour et péripéties d'extraterrestres sur Terre ? Avant d'oublier, j'en prends note sur un bout de papier que je glisse dans ma poche. J'ai tendance à avoir une mémoire à effacement rapide.

09h.21 Je me téléporte à la bibliothèque.

09h.22 J'arrive à la bibliothèque.
09h.26 J'y découvre un livre d'Eduardo Mendoza, Sans nouvelles de Gurb, qui me semble intéressant. Humour et péripéties d'extraterrestres sur Terre ? Je l'emprunte.

09h.27 Je me demande si je n'ai pas oublié quelque chose. Je jette à la poubelle un papier qui traîne dans ma poche.

10h.12 J'entame ma lecture. L'histoire se lance immédiatement, le cadre est posé dès la première page. Je me force à ne pas commencer à tout copier en citations.

10h.28 Je trouve l'idée, un extraterrestre débarquant sur la planète Terre et la découvrant avec sa sensibilité, bonne et efficace. Elle est loin d'être révolutionnaire mais elle est bien utilisée. Ce sont surtout les détails et toutes les micro-idées qui font sa force. Ça foisonne.

10h.49 Je continue de remarquer ce qui est remarquable depuis le début : ce livre est drôle. Que cela soit par des situations insolites tel qu'un extraterrestre peut en créer ou par toutes les petites critiques de notre société et de notre vie. Même en étant conscient d'en rater une bonne partie, cela reste très amusant. Les lecteurs barcelonais d'El Pais en 1990 ont dû vraiment passer d'excellents moments.

12h.00 Je m'arrête pour manger des beignets.

12h.12 Je m'arrête pour boire. Je reprends une douzaine de beignets.

12h.24 Je reprends ma lecture.

12h.25 Je décide finalement d'aller me laver les mains avant de reprendre ma lecture.

12h.42 J'arrive déjà à la fin de ce qui doit pouvoir s'appeler une novella. Le livre ne fait que 125 pages mais la lecture est rendu encore plus facile et rapide par le style utilisé. Écrit comme un journal de bord, c'est une succession de courts paragraphes, très majoritairement, toujours introduits par un horaire. Cela donne un rythme effréné et permet l'enchaînement des péripéties sans grands temps morts ni transitions.

12h.47 Je ressors de l'aventure avec un bon sentiment. Une lecture facile et drôle, aux accents satiriques et dotée d'une fin sympathique. Sympathique, c'est vraiment le mot qui définit le mieux l'ensemble.

18h.42 Je parodie sans vergogne la forme du roman pour tenter de lui rendre hommage. Que Señor Mendoza me pardonne.

vendredi 17 janvier 2014

Barry Hughart - La Magnificence des oiseaux

La Magnificence des oiseaux, Barry Hughart, Tome 1/3 des Aventures de Maître Li et Boeuf numéro Dix, 1984, 343 pages.

Illusion d'optique ou non, j'ai eu l'impression de voir récemment de nombreuses chroniques de La Magnificence des oiseaux, un livre qui n'est pourtant pas vraiment récent, lui. En tout cas, cela a suffi pour attiser ma curiosité. Il ne manquait plus que le Winter Mythic Fiction pour me donner le déclic.

L'idée semblait bonne : des aventures au parfum d'enquêtes dans une Chine ancienne et mythologique. Je ne peux pas critiquer cela, c'est une plutôt bonne définition de ce que l'on trouve, surtout l'aspect vieille Chine, peut-être complètement cliché (surtout au niveau des noms) mais qui crée l'ambiance voulue.

Ma prochaine phrase ne va peut-être pas vouloir dire grand chose, mais elle résume bien dans mon esprit ce que j'ai ressenti. J'ai eu l'impression d'obtenir plein de réponses mais sans jamais avoir les questions. Tout s’enchaîne assez vite, sans comprendre vraiment pourquoi. Les scènes "d'action" ne m'ont pas été du tout visuelles, trop brouillonnes et fouillis.

Beaucoup ont loué l'humour du récit. Je n'en ai absolument pas trouvé trace. Je peux à la rigueur comprendre qu'il se situe dans la répétition des scènes (que j'ai mis plus de 200 pages à remarquer) et dans certaines situations. Mais ça ne m'a rien fait. Il n'y avait pas assez de décalage entre l'improbabilité et l'histoire, cela restait juste improbable et bizarre.

J'ai réalisé une chose après plus de 250 pages de lecture. Ce livre s'apparente en fait à une pièce de théâtre, dans la manière dont les personnages et les retournements de situation sont utilisés. Un vaudeville un peu trop grotesque pour être drôle ?

Je suis vraiment embêté de n'avoir pas apprécié tant j'ai lu des critiques positives. La fin remonte un peu le niveau général, mais ce n'est pas suffisant. Je suis passé à côté et je ne suis toujours pas sûr de savoir pourquoi.

Deuxième participation au Winter Mythic Fiction

Lire aussi les avis de BlackWolf, Endea, ...

mercredi 15 janvier 2014

Ecran de fumée #2 - Sherlock Saison 3


« Welcome back, Mister Holmes »

L'an dernier, je me suis frustré quand je n'ai pas évoqué la fin de Breaking Bad. À l'époque (en des temps reculés, au moins), je n'avais pas encore franchi le pas de parler ici-même d'autres choses que de livres. Depuis, j'ai inventé un nom de rubrique (ça ne se voit peut-être pas au premier abord, mais c'est une avancée majeure) et j'ai dépassé mes réticences en évoquant La Désolation de Smaug.
Alors non, vous ne me verrez jamais entonné un majestueux (et tout à fait faux, même à l'écrit) "My baabyyyyyyy bluuuuuuuuue" plein d'un mélange de tristesse absolue et de joie absolue (ce qui ne doit pas vous empêcher de vous jeter sur Breaking Bad, cette série est une perle). Mais j'ai décidé de ne pas reproduire l'erreur et donc de parler de la saison 3 de Sherlock qui vient de s'achever.

À l'intention de ceux ne connaissant pas Sherlock (garanti sans spoiler) :

J'ose espérer que personne ne lira cela, puisque je n'imagine pas que quelqu'un ne puisse pas connaître Sherlock. Je ne vais pas dire que c'est la meilleure série anglaise contemporaine puisque je me mettrais à dos une bonne partie des fans de Doctor Who, mais je n'en pense pas forcément moins. C'est en tout cas l'adaptation la plus réussie du héros de Conan Doyle, à la fois innovante et respectueuse. Une série pleine d'intelligence et d'humour, que vouloir de plus ?
Et puis, avec seulement 3 épisodes de 90 minutes par saison, vous n'avez pas à avoir peur de passer des dizaines d'heures pour rattraper votre retard (vous le regretterez peut-être plus tard d'ailleurs). Allez hop, foncez.

Avis succinct pour ceux n'ayant pas vu la saison 3 (garanti sans spoiler) :

Comment ne pas apprécier le retour de Sherlock ? Après une telle attente, difficile de ne pas être emballé, quitte à en perdre un peu d'objectivité. J'ai vraiment l'impression que les réalisateurs se sont fait plaisir et par la même occasion font plaisir aux fans. J'ai par contre un peu peur que les moins accros se sentent un peu perdus et se lassent.
Il faut avouer que cette saison manque un peu de grandes énigmes à résoudre. La première et la deuxième servent plus de prétextes qu'autre chose. Quant à la troisième, elle parait un peu vite expédiée et un peu gâchée en comparaison du climax qu'elle est censée apporter. Pire : personnellement, j'en ai résolu deux sur trois bien avant le dénouement (et j'aurais presque pu faire un carton plein avec un peu plus d'attention).
Malgré tout, cette saison reste plaisante parce que c'est Sherlock. Et Watson. Le duo Benedict Cumberbatch et Martin Freeman est exceptionnel. Les personnages secondaires gagnent en profondeur et en importance, tandis que le personnage de Sherlock continue d'évoluer. L'humour est omniprésent tout comme les répliques cultes ("you should put that on a tee-shirt").
Au final, une saison pas exempte de quelques défauts, mais un énorme plaisir de retrouver une série inimitable.

Remarques diverses et avis plus/trop approfondi (potentiellement avec spoilers) :

Épisode 1
Quel stress et quelle excitation quand les premières images sont apparues ! Et quel choc. Les 4 premières séquences pré-générique sont sous le thème du choc : la théorie explicative totalement ahurissante et décevante (mais le baiser de Sherlock et Molly, quel classe), puis la tête d'Anderson, la moustache de Watson et les retrouvailles des deux frères. Bam. Générique. Wahou. He's baaaaack !
C'est parti ensuite pour 90 minutes d'auto-célébration, d'hommage à la série et de jeux avec les fans. On retrouve un à un, comme Sherlock, tous les personnages secondaires : Miss Hudson, Molly, Mycroft, Anderson, Lestrade (" - Graham. - Greg ! - Greg. "). Et Watson. Et la moustache de Watson ("- Wait, before you do anything that you might regret, one question, just let me ask one question. Are you really going to keep that ?").
Touchantes retrouvailles pour Sherlock et Watson, très intelligentes (même si je garde un faible pour celles avec Lestrade). Et très drôles. C'est le maître mot de cet épisode et même de la saison, encore plus que par le passé : l'humour. Cela passe toujours par des dialogues tranchants et ciselés (je vous épargne de toutes les citations que j'ai eu envie de relever) mais aussi, petite nouveauté ?, par du comique de situation. Qui ne s'est pas fait avoir par la partie d'échecs entre Mycroft et Sherlock ?
Mais l'élément principal, celui que tout le monde attendait, c'est la résolution du mystère qui nous a tenu en haleine depuis près de deux ans : comment a t-il survécu ? J'ai adoré comment la réalisation a joué avec nous jusqu'au bout. Que cela soit avec les fausses théories, qui auront permis de revoir le génial Moriarty, qu'avec les tentatives d'explications de Sherlock interrompues par Watson. Jusqu'à l'explication finale, qui comme ses prédécesseurs reprend presque toutes les théories développées par les fans sur Internet, qui n'est peut-être pas si finale... On peut trouver ça facile, moi je trouve ça judicieux. Une solution crédible est donnée pour ceux qui le veulent, une porte ouverte est laissée pour ceux qui le veulent. Et puis, cela participe du jeu entre la série et ses fans.

Bref, ce premier épisode était excellent (et je me rends compte que j'aurais pu lui consacrer un article entier) du début jusqu'à la fin, avec l'apparition d'un grand méchant énigmatique (ainsi que Mary et Tom). De quoi donner de grands espoirs pour la suite, notamment pour le côté "résolution d'énigmes". Parce qu'il faut avouer que le mystère de cet épisode ne servait quasiment à rien. J'ai compris que l'intrigue allait être littéralement souterraine la première fois que Mycroft en a parlé et que ça allait être explosif dès que le bûcher de Guy Fawkes est apparu (mais j'ai peut-être vu trop souvent V pour Vendetta).

Autres remarques :
- Je me suis enfin rendu compte que c'est Mark Gatiss qui joue Mycroft.
- Tout plein de caméos : Derren Brown (mentaliste anglais), Mary Morstan jouée par la compagne de Martin Freeman et les parents de Sherlock joués par les parents de Benedict Cumberbatch.

Épisode 2
Les épisodes 2 ont toujours été pour moi les moins bons des deux premières saisons. Celui-ci ne dérogera pas à l'habitude. L'idée est sympa, mais il est dommage qu'elle arrive si près d'un épisode déjà si particulier. En se concentrant sur le mariage, on perd la possibilité d'une vraie grande intrigue. Le mystère est ici plus que secondaire.
C'est la personnalité de Sherlock qui est mise en avant. Il évolue depuis la première saison et sa rencontre avec Watson, mais cela prend ici des tournures toujours plus importantes. Un tournant déjà entamé dans l'épisode 1 que cela soit avec Mary (et qu'est-ce que cela peut paraître bizarre d'ailleurs) mais surtout avec son frère : Sherlock s'humanise. Honnêtement, j'ai trouvé ça très perturbant. J'ai eu peur qu'il ne soit plus le Sherlock. Dans le même temps, je comprends qu'il faille faire évoluer le personnage. Peu importe : la dernière scène m'a fait tout accepter. Cela peut sembler idiot mais j'ai trouvé ça terriblement émouvant et touchant, une des meilleurs scènes de toute la série. Le travail de construction de ce personnage est décidément extraordinaire.
Pendant ce temps, l'humour reste toujours omniprésent. La scène la plus marquante étant surement celle de Watson demandant à Sherlock d'être son témoin.

Un bon épisode concentré sur les personnages en eux-mêmes. On attend tout de même une grande intrigue pour le dernier épisode.

Épisode 3
Et le grand méchant fait son apparition. Flippant, c'est le mot qui me vient à l'esprit en premier pour le caractériser. Les scénaristes soignent les méchants autant que les seconds rôles. Cette saison encore plus qu'auparavant, tous ont gagné de la profondeur et de l'intérêt.
Comparé au reste de la saison, cet épisode a une énigme plus complexe et plus au centre de l'histoire. Comparé aux saisons précédentes, cela reste un peu en dessous. Parce qu'il ne se passe finalement pas grand chose avec ce Magnussen si effrayant. C'est bien dommage.
D'autant plus que j'ai tout de suite pensé que, malgré ce qu'on nous montrait, il avait lui aussi un palais mental et n'avait rien en dur. Je ne sais pas pourquoi mais j'en étais persuadé. Résultat : je me suis gâché le seul grand effet de surprise (enfin, je le pensais).
Finalement, cet épisode s'est une nouvelle fois plus concentré sur ses personnages. L'hésitation était présente depuis le début et Mary s'est avérée être plus que ce qu'elle prétendait être. La relation de Sherlock avec Janine était impossible... et elle l'était bien. Je n'avais pas du tout vu venir son utilisation et l'annonce de Sherlock fut énorme.
Le plus grand duel de cette saison aura été Sherlock vs La Mort. Cela pourrait sembler n'importe quoi pour quelqu'un d'autre, mais c'est Sherlock et ce passage ne semblait pas si irréaliste. Les réalisateurs auront pu une nouvelle fois se faire plaisir niveau effets visuels (je m'étais déjà fait la remarque dans l'épisode 1 qu'il y en avait encore plus que d'habitude, mais toujours réussis). Et puis surtout on a pu revoir Moriarty, toujours joué par un Andrew Scott phénoménal. Quand on voit les portes que se sont ouvertes Cumberbatch et Freeman (à juste titre, ils sont exceptionnels et leur duo fonctionne à merveille), je ne comprends pas que Scott ne soit pas une star tant il est intense dès qu'il apparaît à l'écran.
J'ai failli être un peu déçu. Cette saison est bonne, c'est du Sherlock, on prend un grand plaisir. Mais il manque un petit quelque chose de grandiose dans l'intrigue. Sauf qu'ils savent terminer leurs épisodes, les bougres ! Les deux fins de cette saison étaient très bonnes. Mais les season finale le sont encore plus. J'aurais dû m'en douter, il y a toujours eu un cliffhanger. Mais alors celui-là...
" Did you miss me ? Did you miss me ? Did you miss me ? "
Hell yeah I miss you ! Oh, je sais bien qu'il est impossible qu'il revienne, mais quelle baffe, quel plaisir ! Je n'ai pas pu m'empêcher de lever les bras et de crier devant mon écran. J'en suis encore abasourdi. C'est simplement énorme. Je sais que je me fais manipuler, mais grâce à ça je suis quasiment passé de "Oui, du bon Sherlock" à "Cette saison est excellente".

En résumé :
- Une saison centrée sur les personnages et leurs développements.
- Des acteurs toujours aussi excellents, les principaux comme les secondaires.
- Des fins d'épisodes géniales.
- Un manque de grandes énigmes.
- De l'humour à foison.
- La BBC l'a fait et l'a refait.
- Sherlock reste l'une des meilleurs séries au monde.

Le 12 janvier, la saison 3 s'est terminée. Elle avait commencé le 1er janvier. La vie est dure.
Même si sa rareté fait aussi sa force, je n'ai qu'une pensée : Vite, la saison 4 !

lundi 13 janvier 2014

John Lang - « À l'aventure, compagnons »

« À l'aventure, compagnons », John Lang, Tome 1/5 du Donjon de Naheulbeuk, 2013, 368 pages.

Au départ, Le Donjon de Naheulbeuk est une "saga mp3", une histoire sous forme de fichiers audio, diffusée sur son site internet par Pen of Chaos - aussi nommé John Lang. Deux saisons virent ainsi le jour. Ainsi que des chansons et des disques (par le Naheulband). Puis des BD. Et tout un paquet d'autres choses développant encore et toujours plus l'univers de la Terre de Fangh (encyclopédies, jeu de rôle, jeu de société, livre dont vous êtes le héros,...)

Mais concentrons-nous sur ce qui nous intéresse particulièrement : les romans. En 2008 sort La Couette de l'oubli poursuivant l'histoire des aventuriers du Donjon de Naheulbeuk dans leur troisième saison (puisque, si vous avez suivi, il y a déjà eu deux saisons audio). En 2009 sort L'orbe de Xaraz, la saison 4, et en 2011 parait Le Conseil de Suak, la saison 5. En attendant la saison 6 pour 2014, qui devrait être la dernière, John Lang a publié « À l'aventure, compagnons », un roman qui reprend les deux premières saisons (qui n'existaient jusqu'alors qu'en audio). C'est donc à la fois le Tome 1 ou le Tome 0, selon le point de vue, le 4ème roman à sortir et les saisons 1 et 2 de l'histoire. Simple, non ?

Vous êtes perdus ? Peu importe. Le point essentiel c'est que grâce à ce roman vous pouvez enfin lire l'aventure en partant de son tout début. Plus d'excuse pour ne pas découvrir les aventures de cette compagnie un peu particulière et totalement hétéroclite : un ranger, un nain, une elfe, un barbare, un voleur, une magicienne et un ogre. En bref, une bande de débutants un poil loosers réunis pour affronter les dangers du Donjon de Naheulbeuk et récupérer une statuette. 

Naheulbeuk, c'est l'aventure, la vraie, celle des quêtes et des donjons. Comme dans un jeu de rôle ? Comme dans un jeu de rôle. Les références seront d'autant plus amusantes si vous en êtes adeptes. Pas d'inquiétude si ce n'est pas le cas, tout reste compréhensible. Rien de sérieux, c'est drôle et loufoque. Une lecture facile où s'entremêlent dialogues cinglants, actions pas toujours valeureuses et introspections barrées. Il y a même des jolis dessins de Marion Poinsot !

J'ai peut-être trouvé ce tome un peu en dessous des précédents/suivants, mais j'attribue cela au fait de connaître déjà l'histoire et de perdre donc une part de surprise. Le contrecoup positif est que le roman est très fidèle à l'histoire auditive et c'est un plaisir de retrouver tout ce qui a fait la réussite de cette saga (une pensée particulière pour le Voleur et pour le vieux Gildas). Cela reste un pur plaisir à lire.

« À l'aventure, compagnons », c'est une porte d'entrée enfin ouverte pour une grande aventure. Et l'occasion de découvrir l'écriture efficace de John Lang, le Hugh Howey français avant Hugh Howey ?

Une nouvelle lecture pour le Challenge Francofou

jeudi 9 janvier 2014

Patrick Rothfuss - Le Nom du vent

Le Nom du vent, Patrick Rothfuss, Tome 1/3 de Chronique du tueur de roi, 2007, 7782 pages.

Vous aurez déjà remarqué que j'ai de grosses lacunes de lecture, mais je ne sais toujours pas comment j'ai pu attendre autant de temps pour lire ce monument, au moins en devenir, de la fantasy contemporaine. L'erreur est enfin réparée.

Premier tome d'une trilogie qui comprendra plus de trois livres en français (on en reparlera dans le tome 2), Le Nom du vent a déjà pour lui un beau titre et une sublime couverture de Marc Simonetti (auteur aussi des couvertures "J'ai Lu" du Trône de Fer - regardez son site si vous avez 5 minutes, c'est encore plus magnifique en grand et propre). Personnellement, le titre en lui-même me fait rêver. Là où ça tourne déjà au génie, c'est que ce nom du vent va revenir régulièrement au cours du récit et en être une pierre centrale. Un titre beau et sensé, c'est une première réussite.

L'histoire commence dans le présent. Grossièrement, Kvothe va rencontrer Chroniqueur et lui raconter son histoire, sous forme d'un très long flashback. Il décide qu'il lui faudra trois journées pour raconter son récit entièrement. Trois jours, trois livres. J'ai eu très peur quand j'ai vu la direction prise par l'auteur. J'ai du mal avec les flashbacks, qui servent surtout à annuler une partie du suspense pour très souvent ne rien apporter. Mais pas ici. Intelligemment, Patrick Rothfuss se sert de cette situation pour insérer des interludes qui ajoutent quelques éléments, posent des questions et créent une impatience et surtout un mystère supplémentaire. En plus, cela donne une vraie raison d'exister au texte que l'on lit. Tout simplement intelligent.
« Ça devrait suffire pour aujourd'hui, dit Kvothe en faisant signe à Chroniqueur de poser sa plume. C’en est fini du travail préparatoire. Nous avons posé les fondations pour notre histoire. »
L'histoire en elle-même s'avère classique. On y suit la jeunesse de Kvothe avec tous les éléments incontournables du roman d'apprentissage : un grand drame, la survie dans la misère, le temps de l'école, le premier amour, les premiers faits d'armes. Comme le dit Kvothe lui-même, ce premier tome est une introduction. À près de 800 pages l'introduction, surtout pour une histoire qui parait très classique, cela peut sembler long. Personnellement je ne l'ai absolument pas ressenti. Déjà, parce que l'auteur maîtrise parfaitement son histoire et semble savoir où il va et ce qu'il fait, jusqu'à en jouer (à deux trois reprises, après certaines remarques, je l'ai parfaitement imaginé avec un petit sourire en coin). Mais il y a surtout une raison primordiale : le personnage de Kvothe. Sympathique et intelligent, il a tout pour être attachant. Jamais je n'ai eu envie de lui mettre une baffe (coucou Fitz), toujours j'ai eu envie qu'il réussisse. Un bonheur de héros.

Au final, c'est un très bon tome pour entrer dans l'univers. Tout est en place pour que la suite soit exquise. Mais en lui-même, ce livre arrive déjà à transcender son classicisme notamment par son souci des détails et son personnage principal déjà iconique. Une réussite qui ne pourra que se confirmer, je suis confiant.

lundi 6 janvier 2014

L.C. Tyler - Étrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage

Étrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage, L.C. Tyler, Tome 1 d'Elsie & Ethelred, 2007, 229 pages.
« Il y a une différence majeure entre la fiction et la vraie vie. La fiction doit être crédible. »
Ai-je besoin d'expliquer pourquoi ce livre m'a attiré ? Quand j'ai lu ce titre chez Adalana, la question de savoir de quoi il s'agissait était presque superflue. À noter que ce titre est une totale invention de la version française, pour compenser un jeu de mots intraduisible (The Herring Seller's Apprentice en VO, puis une déclinaison sur "Herring" dans les tomes suivants). Un tel titre implique deux choses : il va attirer les gens mais il va aussi augmenter leurs attentes. Un risque donc. Un risque réussi.

Avant tout, ce roman, au titre beaucoup trop long pour être utilisé comme sujet d'une phrase, est un hommage au polar classique, symbolisé entre autres par Agatha Christie. Par l'intermédiaire d'Ethelred puis d'Elsie, les narrateurs, L.C. Tyler s'amuse des codes du genre, les détaillant et les moquant juste avant de les utiliser à son tour. Pas de méchanceté ici, l'esprit est bon enfant et respectueux, avec un tas de références aux anciens.

Mais derrière l'hommage parodique se cache un véritable polar. Bien ficelé, il atteint exactement son but : qu'on le résolve juste avant la fin, après avoir passé un bon moment à imaginé des tas de solutions. L.C. Tyler qualifie lui-même son style de "cosy crime" : pas de sang, pas de violence, pas d'insulte, c'est simple, "gentil" et globalement "traditionnel".

Outre le mystère réussi et l'hommage bien mené, la qualité du livre vient de son humour. Il vient à la fois, comme dit plus haut, de la moquerie des ficelles du genre, mais aussi des dialogues et réflexions (avec un beau lot de citations à copier !) qui ont ce côté absurde à l'anglaise, avec un ton sans rupture par rapport à l'ensemble. Et puis, l'auteur en profite pour égratigner un peu tout l'univers du livre : auteurs, éditeurs, agents et lecteurs en prennent pour leurs grades.

Au final, ce livre est une excellente découverte. Un bon polar agrémenté d'un bel hommage au genre. Le ton est moqueur et drôle, mais sans jamais se départir d'une forme de respect et de tendresse pour l'objet moqué. Un moment agréable à passer dans une ambiance cosy.
« Il serait injuste de laisser croire que mon père n’était rien d’autre qu’un universitaire raté. Bien qu’il ait eu moins de temps à y consacrer, son échec dans le domaine politique était tout aussi et infiniment plus humiliant à la fois pour lui et pour sa famille. »

vendredi 3 janvier 2014

Jean-Philippe Jaworski - Même pas mort

Même pas mort, Jean-Philippe Jaworski, Tome 1/3 des Rois du Monde, 2013, 297 pages.

« Toi. Oui, toi. Toi, petit blogueur insignifiant qui hasarde avec les mots comme une adolescente prépubère devant le beau gosse du quartier. Tu vas me raconter. Tu vas porter ma parole auprès de tous. Je t'arrête tout de suite : tu n'es pas un grand apôtre. Seulement tout le monde a déjà parlé de moi (Lune, Kissifrott, Xapur, entre autres) et en a dit le plus grand bien. J'ai pris goût à cette réussite et j'ai donc besoin que tu en fasses de même.

   Remercie-moi, ce n'est pas une tâche difficile que je t'impose. Après tout, je suis un livre écrit par Jean-Philippe Jaworski, un gage de qualité. Je ne suis pas une exception à la règle : mon écriture est ciselée, précise, efficace. Et il n'y aurait que ça qu'il faudrait déjà absolument me lire.

   Je te laisse quelques libertés pour la suite. Tu peux raconter comment j'utilise très bien le décor celte, qu'on ne croise pas tous les jours, pour une plongée intense et réaliste. N'en fais pas trop sur ce point, j'ai déjà chargé Gromovar de le décrire et il le fait mieux que tu ne le sauras jamais. À la place, tu pourras dire que je suis une grande aventure et que Bellovèse, mon personnage principal, est attachant. Mais tu le sais, puisque à travers moi tu as découvert sa jeunesse et son périple jusqu'au bout du monde pour devenir un homme vivant. Tu t'arrangeras pour trouver des transitions et tu ajouteras que je suis un objet-livre vraiment beau et agréable à prendre en main.

   L'histoire n'est pas terminée, mais écris déjà ça. Je reviendrai te voir l'année prochaine, et tu raconteras ma suite. Tu peux leur rappeler que je ne suis qu'un premier tome et que deux autres viendront m'étoffer et me rendre plus grand. Permets-toi un avis personnel si tu le souhaites. Tiens, tu n'as qu'à dire que je suis trop court et que tu voudrais immédiatement lire la suite. Ou si tu veux, tu peux même oser me critiquer. Explique leur que la triple succession de flashbacks, toujours aux moments-clés, t'as laissé un petit arrière-goût en bouche. Tu me considères comme une introduction et tu penses que tu sauras apprécier davantage mes frères. Soit.

   N'oublie pas de finir en rappelant que mon univers est somptueux et qu'il faut me lire. Je ne te force pas la main, c'est la remarque que chacun se fait à ma lecture. Tu leur expliqueras aussi que tu as été marqué par le prologue, écrit à le deuxième personne du singulier, qui t'a mis une baffe et donné des frissons alors que tu as parfois du mal avec ce procédé. Le souffle épique dis-tu ? Oui, il y a de ça. Mais peu importe. Ne t'avise surtout pas de pasticher ce trait de génie de manière éhontée. Dans tes mains, ce ne serait pas un hommage, mais un affront. Ou alors aie au moins l'intelligence de finir sur une note positive. Jaworski est grand. »

Une nouvelle lecture pour le Challenge Francofou

Première participation au Winter Mythic Fiction

mercredi 1 janvier 2014

Feux Divers #3 - 2013 est morte, vive 2014 !

On est en 2014. Voilà.
Le plus important (et je suis assez fier que tant de gens fassent une fête pour cela, même si cela me semble légèrement disproportionné), c'est que ce blog a environ un an. Une belle année de découverte de ce grand microcosme qu'est la blogosphère. Voilà.
Je ne vais pas faire de bilan long et ennuyeux de cette année (ça m'arrange bien, je n'aurais pas su quoi dire). Surtout que c'est du passé maintenant. Mais je ne vais pas faire non plus un bilan du futur, parce que ça équivaudrait à spoiler, et spoiler c'est mal. Voilà.

Reste le présent. Et le présent, c'est un petit tour d'horizon des challenges passés, présents et futurs.

Je Lis des Nouvelles et des Novellas

Le grand challenge de Lune s'est terminé le 11 décembre avec 890 chroniques de la part de tous les participants.
J'ai rejoint tardivement le JLNN mais ai essayé de me faire pardonner en mettant les bouchées doubles. Résultat, 16 billets certifiés JLNN :

- Le Serpent d'angoisse de Roland C. Wagner
- L'arc-en-ciel blanc d'Akira Yoshimura
- Celui qui bave et qui glougloute de Roland C. Wagner
- Meucs de Terry Bisson
- Échecs et maths de Terry Bisson
- This is not America de Thomas Day
- Profanation de Jean-Philippe Jaworski
- La Mère des mondes de Jean-Laurent Del Socorro
- La Route de Sinharat de Leigh Brackett
- Abandons d'Hiromi Kawakami
- 50 micronouvelles de 50 auteurs
- Le Dragon Griaule de Lucius Shepard
- La Tour de Babylone de Ted Chiang
- 3 nouvelles de la collection Micro Walrus (1888 de Céline Etcheberry, En Adon je puise mes forces de Dominique Lémuri et Carpe Sesamum d'Esteban Bogasi)

Un challenge très sympa qui m'a poussé à lire plus de nouvelles et qui aura certainement au moins légèrement modifié mon regard sur ce genre. Un grand bravo et un grand merci à Lune pour l'organisation au top !


Challenge Écrivains Japonais

Le Challenge Écrivains Japonais d'Adalana a pris fin en même temps que 2013.
11 auteurs découverts, pour des satisfactions très diverses mais avec de bonnes surprises. Pour les autres, cela m'aura au moins permis de remplir mon quota de lecture "généraliste" pour l'année et m'aura rappelé si besoin pourquoi j'aime tant l'imaginaire.

- L'Éléphant s'évapore d'Haruki Murakami
- Après le tremblement de terre d'Haruki Murakami
- Saules aveugles, femme endormie d'Haruki Murakami
- La Mer de Yoko Ogawa
- Soleil couchant d'Osamu Dazai
- Raffles Hotel de Ryû Murakami
- Le faste des morts de Kenzaburô Ôé
- Le Diable chuchotait de Miyuki Miyabe
- L'Arc-en-ciel blanc d'Akira Yoshimura
- Le Soleil et l'acier de Yukio Mishima
- Le Vrai monde de Natsuo Kirino
- Abandons d'Hiromi Kawakami
- Un café maison de Keigo Higashino

Merci à Adalana pour cette découverte d'une frange de la littérature japonaise.


Défi Jack Vance

Le Défi Jack Vance organisé par Cornwall a pris fin le 28 décembre.
J'aurais mis du temps pour m'y mettre mais mon entrée dans l'univers de Jack Vance fut fracassante avec deux lectures coup sur coup :

- Le Prince des étoiles de Jack Vance
- La Machine à tuer de Jack Vance

Un grand merci à Cornwall qui m'a poussé à découvrir le monsieur et un cycle très plaisant à lire !


Challenge Francofou

Le Challenge Francofou organisé par Doris est toujours en cours jusqu'au 12 février 2014. Le but : lire des auteurs francophones dans le domaine de l'imaginaire.
Ma participation suit son cours tranquillement avec pour le moment 10 chroniques :

- This is not America de Thomas Day
- Nid de coucou de David Calvo
- Profanation de Jean-Philippe Jaworski
- La Mère des mondes de Jean-Laurent Del Socorro
- 3 nouvelles de la collection Micro Walrus (1888 de Céline Etcheberry, En Adon je puise mes forces de Dominique Lémuri et Carpe Sesamum d'Esteban Bogasi)
- Le Gambit des étoiles de Gérard Klein
- Anamnèse de Lady Star de L.L. Kloetzer


Winter Mythic Fiction

Dernier challenge en date, le Winter Mythic Fiction est organisé par Lhisbei jusqu'au 21 mars.
Comme son nom l'indique, il consiste en la lecture de "Mythic Fiction", soit des textes qui utilisent ou réécrivent des mythes, contes et légendes authentiques de notre monde. Plus d'informations et d'idées ici. Pour ma part, j'ai au moins Même pas mort qui va arriver très rapidement. Ensuite je ne suis sûr de rien, même si un tour de côté de chez Barry Hughart me semble probable.