lundi 15 décembre 2014

Larry McMurtry - Lonesome Dove (épisode 1)

Lonesome Dove, Larry McMurtry, Épisode 1/2, 1985, 569 pages.

Lonesome Dove est un western. Mais il est un peu plus que cela. Pour beaucoup il est le western, celui qu'il faut avoir lu. Après 569 pages de plaisir, je suis bien obligé d'avouer, dans un aveu qui ne me coûte rien (bien au contraire), que je ne suis pas loin de devenir moi-même un propagateur de cette bonne parole.

Mais si Lonesome Dove est originalement un livre, il est découpé en français en deux "épisodes", chez les excellentes éditions Gallmeister. Ainsi, on peut facilement faire l'erreur de n'avoir que le premier tome sous la main, de le dévorer tout en prenant son temps pour pleinement le savourer, et se retrouver un peu bête de ne pas avoir la suite à disposition. Pour ma part, cette erreur sera réparée sous (très) peu.

En attendant, je ne fais pas de véritable chronique de ce premier épisode. Il y aurait déjà de nombreuses choses à dire, là n'est pas le problème. Mais j'ai envie d'avoir le fin de mot de l'histoire avant d'en parler, pour n'avoir aucun frein qui pourrait m'empêcher de crier pleinement mon bonheur.

Ceci est donc le teaser d'une chronique à venir. Mais je peux quand même vous le dire : Lonesome Dove c'est du bon, du très bon, du très très bon. À très vite.

jeudi 11 décembre 2014

Laurent Whale - Les Étoiles s'en balancent

Les Étoiles s'en balancent, Laurent Whale, 2011, 397 pages.

En cette fin de XXIème siècle, la France a changé. L'État s'est effondré, la misère est partout. Les Villes-États font la loi et la population se divise entre citadins pauvres et hors-murs encore plus miséreux. Ambiance post-apocalypse light. À Pontault, Tom Costa pilote l'un des rares avions encore en état et parvient ainsi à assurer sa survie. Mais dans le nord, la révolte gronde et une vague noire s'apprête à chambouler sa vie.

Une fois n'est pas coutume, commençons par une comparaison. Vous avez lu l'intégrale Alone de Thomas Geha ? Si vous avez aimé l'un, vous risquez d'apprécier l'autre. Je ne dis pas ça parce que les deux ont des références à L'Autoroute sauvage de Julia Verlanger sur leurs quatrièmes de couverture. Mais bien parce que nous sommes vraiment dans un même genre de livre, le pur roman d'action/aventure, qui plus est dans un cadre post-apocalyptique français.

Malheureusement, j'ai les mêmes réserves concernant Les Étoiles s'en balancent que celles que j'avais pour l'oeuvre de Thomas Geha. Les ficelles sont grosses, le déroulé est assez attendu, l'ensemble est un peu caricatural et s'offre quelques belles facilités. Je ne suis pas contre des romans "simples", bien plus porté sur l'action que sur la réflexion, mais je n'arrive pas à y accrocher pendant près de 400 pages. Au bout d'un moment, c'est trop répétitif et cela perd son intérêt premier de divertissement.

Je ne nierai pas que le roman comporte tout de même des qualités qui en font un bel exemple (et un potentiel hommage) de roman populaire. On découvre des personnages sympathiques et l'enchaînement des situations est fluide et dynamique. Surtout, la mise en scène du monde aéronautique apporte quelque chose de nouveau et de particulier à ce roman.

Si je n'ai pas pleinement apprécié Les Étoiles s'en balancent, c'est principalement parce que je ne suis pas la cible de ce roman. Malgré cela, j'ai tout de même passé un relatif bon moment et je pense avoir vu ce qui en faisait un bon roman pour d'autres lecteurs. Si vous appréciez le genre, il y a des chances que vous puissiez y trouver votre bonheur.


Huitième participation au Challenge Francofou

lundi 8 décembre 2014

L.C. Tyler - Homicides multiples dans un hôtel miteux des bords de Loire

Homicides multiples dans un un hôtel miteux des bords de Loire, L.C. Tyler, Tome 2 des Aventures d'Elsie et Ethelred, 2009, 278 pages.

Dans le très bon Étrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage, nous faisions la connaissance d'Ethelred, auteur de polar (entre autres) au succès limité, et d'Elsie, agent littéraire accro au chocolat. Les voilà de retour, dans une aventure qui les mène cette fois en France, dans un hôtel miteux des bords de Loire, à proximité d'une réunion de philatélistes, où deux homicides vont avoir lieu coup sur coup. Ceci dit, je ne vous apprends pas grand chose, vous aviez lu le titre.

Homicides multiples dans un hôtel miteux des bords de Loire reprend tous les éléments qui ont fait la réussite du premier tome. C'est donc une nouvelle fois un polar en douceur, sans violence (en tout cas au premier plan), à la Agatha Christie, que nous livre L.C. Tyler. Mais l'intérêt n'est pas seulement de lire un polar, l'intrigue étant aussi bien souvent une excuse pour faire évoluer nos deux héros dans des situations amusantes ou pour jouer avec le lecteur.

Une nouvelle fois, L.C. Tyler démontre sa maîtrise des codes du genre et de l'univers de l'édition en général. Habilement, il parvient à s'en amuser, à s'en moquer, tout en les respectant parfaitement. Et si on pouvait avoir peur que le filon soit épuisé et ne fasse que se répéter, il n'y a finalement pas d'inquiétude à avoir : ce deuxième tome est encore meilleur que le premier.

Peu importe que l'on devine rapidement le fin mot de l'histoire, le récit est suffisamment divertissant en lui-même pour passer un excellent moment. Et en allant en terrain connu, en retrouvant nos deux héros-qui-n'ont-rien-de-héros, le plaisir est encore plus fort que lors de la première découverte. Un nouveau coup de génie de la part de L.C. Tyler qui nous offre un livre parfaitement drôle et très intelligent.


Je fourrai Elsie dans la voiture et lançai :
« Roulez ! »
Le chauffeur de taxi, qui connaissait mal les conventions du roman policier, se contenta de se retourner, une cigarette ballante au bord des lèvres.
« Où ça ? »

vendredi 5 décembre 2014

P.-J. Hérault - Le Chineur de l'espace / La Famille

Le Chineur de l'espace / La Famille, P.-J. Hérault, 2014 (1995/1987), 362 pages.

(Le Chineur de l'espace) Glen et Pali sont deux chasseurs d'épaves à la recherche du mythique vaisseau 3M. Mais alors que leur longue recherche touche à son terme, ils s'écrasent sur une planète à la végétation luxuriante. Pire, Pali meurt et Glen se retrouve seul à errer sur cette planète déserte de tout autre être intelligent. Enfin, peut-être pas tout à fait seul...

Le Chineur de l'espace commence comme un simple roman d'aventures, un space-opera de survie. Mais il devient rapidement bien plus que ça, grâce à une rencontre étonnante que je ne vous spoilerai pas, qui peut laisser à douter au départ mais devient rapidement magnifique. Un court roman tout en douceur et très touchant.

(La Famille) Quand il voit la bulle-taxi qu'il aurait dû emprunter exploser, Romaric se rend compte qu'il vient d'échapper pour la troisième fois à une mort accidentelle. Ce qui l'amène à se rendre sur sa planète natale où il obtient confirmation que des tueurs sont à ses trousses, comme à celles de toute sa famille.

La Famille commence quant à lui comme un simple roman d'aventures... et reste un simple roman d'aventures. Après un début quasi-effrayant et un lancement de l'intrigue légèrement forcé, le récit se met en place. Une quête du héros solitaire contre le méchant bien plus fort, héros qui recueille au cours de son aventure quelques amis pour finir par lui botter les fesses. C'est simple, c'est sympa, c'est à tendance Jack Vance et cela fonctionne car ça a l'intelligence de ne pas être trop long.

Un livre, deux courts romans : un superbe texte et une sympathique aventure. Deux récits efficaces qui savent faire plaisir au lecteur en parvenant à toucher deux cordes différentes. Une très bonne manière de découvrir P.-J. Hérault.


Septième participation au Challenge Francofou

mardi 2 décembre 2014

Leigh Brackett - La Malédiction de Bisha

La Malédiction de Bisha, Leigh Brackett, 1954, 30 pages (pdf).

La nouvelle gratuite du mois de décembre offerte par Le Bélial' est La Malédiction de Bisha, une nouvelle de Leigh Brackett, à télécharger ici. Nouvelle se déroulant sur Mars, lieu privilégié de l'auteur, elle apparaît dans l'omnibus Le Grand Livre de Mars, disponible en numérique à partir du 4 décembre.

Fraser est un médecin terrien vivant sur Mars, isolé dans un désert, considéré comme indésirable, comme tous ses compatriotes, par les autochtones de la planète rouge. Un jour, une femme martienne lui amène et abandonne une enfant de 7 ans, Bisha, pour lui éviter la mort au sein de sa tribu : la jeune fille serait porteuse d'une malédiction...

La Malédiction de Bisha est une bonne nouvelle. Elle ne comporte rien d'exceptionnel, elle est courte et se déroule rapidement, elle ne joue pas avec de multiples rebondissements. Et pourtant, l'intérêt et le plaisir sont là. En quelques mots, Leigh Brackett parvient à créer deux personnages avec une relation forte, ainsi qu'un sense of wonder épatant concernant cette planète rouge inamicale. De quoi (re)motiver la lecture d'un pavé consacré à l'auteur.

« Vous nous tenez pour un peuple dégénéré et ignare. Or vous êtes un peuple ignorant, vous aussi, non parce que vous avez oublié mais parce que vous n’avez pas encore appris. »

Vingt-septième participation au challenge SFFF au féminin