dimanche 29 septembre 2013

Yukio Mishima - Le soleil et l'acier

Le soleil et l'acier, Yukio Mishima, 1968, 121 pages.

La lecture japonaise du mois de septembre, toujours dans le cadre du Challenge Écrivains Japonais d'Adalana. Ce mois-ci est consacré à Yukio Mishima. J'ai choisi de lire Le soleil et l'acier un peu par fainéantise, et aussi parce que l'idée pouvait sembler prometteuse : un livre quasi-testament pour un auteur qui se fera seppuku deux ans plus tard. 

J'ai hésité à chroniquer ce livre, puisque je dois avouer que je n'en ai pas compris grand chose. C'est un essai où l'auteur discute de plusieurs sujets tous plus philosophiques et abstraits les uns les autres. On suit sa démarche pour unir le monde des mots, le monde de l'esprit et le monde du corps, pour s'assurer de la réalité en se désolidarisant de tout imaginaire, tout en flirtant avec la mort.

Je signale que ma dernière phrase est plus concrète et simple que le moindre paragraphe que vous pourrez trouver dans ce livre. Clairement je n'étais pas au niveau pour lire un tel livre, demandant énormément d'attention et d'intelligence. D'accord, peut-être qu'en pensant 20 minutes sur chaque page et en analysant tout, j'aurais pu en comprendre plus. Mais je n'en ai pas le courage. J'ai quand même tout lu, et j'y ai malgré tout trouvé des choses intéressantes dans les bribes que j'ai comprises. 

Étonnamment, je ne suis pas dégoûté de Yukio Mishima. Au contraire, je suis plutôt intrigué par cet auteur, et particulièrement par sa vie. J'essayerai peut-être un(e) de ses romans/nouvelles, et j'aimerais encore plus trouver une bonne biographie de cet homme singulier.

vendredi 27 septembre 2013

Ayerdhal - Parleur ou les chroniques d'un rêve enclavé

Parleur ou les chroniques d'un rêve enclavé, Ayerdhal, 1997, 309 pages.

Une couverture rouge ? Un personnage au poing levé ? Un rêve ? Un parleur ? Oui, il y a des livres comme ça où l'on sent très rapidement ce qu'on attend d'eux. Alors, Ayerdhal va t-il réussir à réveiller nos instincts révolutionnaires ?

La réponse est oui. Parleur est l'histoire d'une "utopie", le rêve d'une société juste, la révolte du peuple contre les élites, mais pacifiquement. Et on a envie d'y croire, envie que cela réussisse. On regrettera peut-être un petit peu de manichéisme, les choses paraissant parfois un peu faciles. Mais j'ai préféré y voir une note d'espoir. Aussi, certains pourront peut-être trouver un manque de mise en application de cette nouvelle société. Il est vrai que l'on reste dans les grandes lignes et, hormis la question de l'argent, on voit peu de discussions sur les problèmes concrets que pose une autarcie. Ça ne m'a pas particulièrement gêné : ce livre n'est pas une utopie concrète, c'est un rêve.

Le personnage essentiel de l'histoire est, comme le titre l'indique, Parleur, l'orateur qui canalise ces idées de révolte. Mais c'est aussi Karel, qui n'apparaît jamais mais qui est présent dans l'esprit de tous, lui qui en premier a écrit et décrit cet esprit de révolte. J'ai bien aimé tout au long du récit cette réflexion sur comment naît le changement, le rôle des précurseurs, toujours trop tôt pour leurs temps, et de ceux qui vont reprendre ces idées pour les concrétiser. Car au final, le personnage central du roman, ce sont les idées.

Parleur ou les chroniques d'un rêve enclavé est un livre vraiment beau, qui donne envie de se lever et de changer les choses. Il fait assurément rêver, et n'est-ce pas tout ce que l'on demande ? Et puis, les amoureux de citations pourront se faire plaisir, puisque ce roman est rempli de phrases que l'on a envie de noter. Je ne vous gâche pas le plaisir de les découvrir, et n'en donne qu'une :
« - Si le monde ne te convient pas, tu n’as qu’à le changer. »

mercredi 25 septembre 2013

Christopher Priest - Le Prestige

Le Prestige, Christopher Priest, 1995, 409 pages.

Je garde un souvenir mitigé de ma découverte de Christopher Priest avec La Séparation. Mais comme une lecture n'est pas suffisante pour se faire un avis définitif, il me fallait réessayer. Alors quand j'ai entendu parler en bien du film Le Prestige, forcément, en toute logique, cela m'a donné envie de lire le livre.

Ah, la magie. Un thème sympathique, même si les grandes illusions, la magie la plus développée ici, n'est pas vraiment ma tasse de thé. Le défi de faire de la magie le centre d'un roman, c'est de réussir à en parler sans trop en dévoiler (pour moi, la magie doit rester mystérieuse), mais tout en étant tout de même pas complètement flou. Et si vous voulez comprendre concrètement ma dernière phrase, lisez Le Prestige, puisque Christopher Priest réussit ça parfaitement.

Pour le reste, je ne sais pas si je peux le dire après seulement deux lectures, mais Priest fait du Priest. J'ai été assez impressionné par le nombre de points communs et parallèles que j'ai pu faire entre Le Prestige et La Séparation. Que cela soit la thème de la gémellité, la manière d'encadrer le récit sous la forme de livres dans le livre ou bien le doute constant sur le vrai et le faux, j'ai vraiment l'impression que l'auteur a des sujets qui l'obsèdent. Et puis, il y a ce style très consistant, l'impression d'avoir devant soit un bloc.

J'ai préféré Le Prestige à La Séparation. L'histoire m'a semblé plus complète et moins flou (ce qui peut s'expliquer par le thème du doute qui est moins majeur dans ce roman). À froid et objectivement, j'apprécie la gestion du récit et la capacité de l'auteur à tout emmêler et à faire réfléchir. Mais dans le feu de l'action et en terme de plaisir pur, je ne m'y retrouve pas. Passer tout un roman à se demander "Pourquoi ?" (que ce soit pour de petits détails, ou pour trouver un but global au récit), ça peut passer. Mais le refermer en se demandant toujours "Pourquoi ?", c'est gênant. J'ai toujours l'impression qu'il manque une partie, ou du liant. Christopher Priest n'a pas l'air fait pour moi.

vendredi 20 septembre 2013

Maurice Leblanc - Les Trois Yeux

Les Trois Yeux, Maurice Leblanc, 1920, 222 pages.

Maurice Leblanc, ça vous dit quelque chose ? Vous ne trouvez pas quoi ? Allons, quand même, Arsène Lupin ! Bon, je dois tout de même avouer que je ne savais pas qu'il avait écrit autre chose que des histoires du gentleman cambrioleur. C'est donc tout surpris que je découvris ce court roman, que je ne pouvais pas laisser passer.

Je dois tout d'abord aborder un petit problème de classification. La quatrième de couverture annonce une histoire fantastique. Peut-être que je n'y comprends plus rien, mais pour moi c'est de la science-fiction (ou roman d'anticipation si on veut respecter les termes en usage à l'époque). Je voulais juste le dire.

Les Trois Yeux repose sur un mystère, et comme tous les livres reposant sur un mystère, on ne peut pas en dire grand chose. Si ce n'est qu'une partie de la résolution semble un peu facile. À froid, il s'avère que l'autre partie n'est finalement pas si mal, avec une réflexion intéressante sur un sujet toujours traité aujourd'hui. C'est surtout impressionnant quand on se rappelle que l'écriture a eu lieu avant 1920.

On reconnait la maîtrise de Maurice Leblanc pour les intrigues emmêlées dans la façon où il parvient, avec peu de personnages, à multiplier les surprises et les retournements de situation. Malheureusement, ce n'est pas suffisant pour porter le livre sur toute sa longueur, puisqu'il y en a (des longueurs).

Ce roman n'est pas bien long, mais il aurait pu être meilleur en étant plus court, puisqu'au final les choses véritablement intéressantes ne durent pas longtemps. Entre temps, on a une histoire d'amour qui sent le factice, et une attente qui se révélera infructueuse. Un livre intéressant en 1920, mais qui aujourd'hui n'a surtout d'intérêt qu'en tant que pièce d'histoire.

mardi 17 septembre 2013

Oliver Peru - Druide

Druide, Oliver Peru, 2010, 603 pages.

C'est le mois d'Oliver Peru chez Book en Stock ! Bon, d'accord, c'était au mois d'avril, mais j'y suis presque, non ? Et puis son chat s'appelle Gilead, alors cela méritait que je m'y intéresse. Tant que je donne des informations utiles, avez-vous noté que c'est Oliver (nom d'auteur), et non pas Olivier (nom réel) ? Oui, c'est assez insignifiant, mais ça m'a pris pas mal de temps avant de le remarquer, et ça m'a fait un choc.

La particularité de Druide est d'être autant un roman de fantasy qu'un polar. Bien sûr, les deux ne sont pas de base incompatibles, mais il n'est pas pour autant fréquent de les rencontrer ensemble. Tout commence donc avec un meurtre, ou plutôt un massacre, dans le genre du Mystère de la chambre jaune. Sur fond de conflits entre royaumes, le druide Obrigan a 21 jours pour résoudre l'énigme, et éviter une guerre.

J'ai été étonné par le rythme du roman. Les jours s'enchaînent rapidement, tout comme les avancées et révélations de l'enquête. Après 200 pages, j'avais vraiment un doute sur le fait que cela puisse durer 600 pages. Et finalement, oh étonnement, si.

Une autre chose que j'ai appréciée est la gestion des personnages, ou plutôt le flou qui entoure les notions de bien et de mal. Il n'y a (presque) pas de personnage qui ne soit pas un peu mauvais, mais dans le même temps chacun a ses raisons pour agir, des raisons souvent compréhensibles qui font que chaque individu pour être aimé (ou détesté, ou entre les deux). Et puis, il y a des druides. Alors même si cela me fait toujours penser soit à Panoramix, soit à des elfes avec bien moins de super-pouvoirs, c'est sympa puisque non habituel.

Malheureusement, je dois finir avec une note un peu plus négative. Et c'est ironique que je finisse avec ça, puisque je n'ai absolument pas aimé la fin. À une exception près, j'ai trouvé ça très prévisible et décevant. Alors qu'il y avait de bonnes idées auparavant, cela retombe à plat.

Au final, Druide est un livre qui se lit bien. Surprenant par sa forme, un policier dans un monde de fantasy, le fond ne m'a pas convaincu jusqu'au bout. Bon sans être exceptionnel.

samedi 14 septembre 2013

Meyer Levin - Crime

Crime, Meyer Levin, 1956, 387 pages.

Cela fait des années que je connais vaguement ce livre, me l'ayant vu conseiller mais sans jamais le trouver (ou véritablement y penser). Et bien voilà, ça y est. Et l'attente valait le coup, ne serait-ce que pour la couverture : tout le monde ne peut pas se targuer d'avoir en couverture un extrait d'un tableau d'Edward Hopper (Room in New York pour être précis).

La particularité de Crime est que le récit est basé sur une histoire vraie. Mais ce n'est pas n'importe quel fait divers que l'auteur aurait choisi de mettre sur le papier, puisque l'auteur a réellement vécu l'affaire Leopold & Loeb (affaire ayant donné lieu à plusieurs autres adaptations, dont un film d'Hitchcock), en tant qu'ancien camarade de classe et reporter. C'est donc d'un point de vue un peu particulier que se déroule l'histoire. Et bien qu'elle s'avère forcément en partie romancée et qu'il faille toujours lire ce genre de chose avec un esprit critique, je pense que l'on peut dire que l'histoire est proche de la réalité.

Je ne peux pas parler de Crime sans évoquer Les mille et une vies de Billy Milligan, puisqu'on y retrouve nombre de faits communs. Outre qu'il s'agisse dans les deux cas d'histoires vraies romancées par un auteur impliqué dans le récit, ces deux affaires ont fait acte de jurisprudence dans la justice américaine. C'est encore plus remarquable dans Crime où le livre est divisé en deux parties : le crime (où s'emmêlent le présent après l'acte, et le passé) et le procès. On notera aussi que les deux livres ne sont pas forcément objectifs, ayant tendance à mettre en avant et à rendre sympathiques les coupables, ne serait-ce que par l'absence d'importance donnée aux victimes. Je peux comprendre le but de ce procédé, mais je sais aussi que cela pourra en rebuter certains.

Pour en revenir plus précisément à Crime, je l'ai trouvé simplement fascinant. Ce n'est pas du voyeurisme autour d'un crime, ce qui importe n'est pas l'acte en lui-même mais bien plus l'approche psychologique et philosophique qu'on peut en avoir (comme l'Übermensch de Nietzsche qui est partie intégrante du récit). Et en me relisant je découvre toute l'ironie de cette dernière phrase, puisque c'est globalement la même optique que Leopold & Loeb.

Ce n'est assurément pas un livre que tout le monde aimera. Mais il ne pourra pas non plus vous laisser indifférent. Et il vous donnera de quoi occuper votre cerveau pendant quelques temps.

mercredi 11 septembre 2013

Terry Bisson - Meucs

Meucs, Terry Bisson, 2003, 289 pages.

Et paf, encore une lecture pour le JLNN de Lune, avec ce recueil de 15 nouvelles par Terry Bisson, auteur dont je n'avais absolument jamais entendu parler. La couverture n'était pas moche, et la quatrième de couverture avait quelques arguments, alors je me suis finalement laissé tenter (après l'avoir laissé dans les rayons une précédente fois).

Mais avant d'évoquer les 15 nouvelles, il faut parler de la préface de James Morrow, Vous allez rire, M. Bisson, qui est quasiment une nouvelle à part entière. C'est une manière très originale de parler des nouvelles qui vont suivre, à la fois inventive et intéressante. Autant dire que l'on entame la première nouvelle dans un état d'esprit positif (et avec l'envie de découvrir James Morrow).

Alors quand la première nouvelle, Meucs, qui donne son titre au recueil, s'avère être géniale, tant par son mode de narration que par l'idée sous-jacente, j'avoue avoir été au bord de l'hystérie. Surtout que la deuxième nouvelle, Ils sont faits de viande, était tout aussi bien, et dans un registre bien différent. Étais-je tombé sur le livre parfait ? Malheureusement pas tout à fait, puisque ces deux premières nouvelles s'avérèrent être finalement, à mon goût, les deux meilleures (avec Suivant! et Choisissez Anne tout de même).

La force de ce recueil est à coup sûr la manière dont les nouvelles arrivent à se renouveler. Les sujets abordés sont variés, tout comme le traitement apporté : il y a des nouvelles drôles, des nouvelles qui portent un message, des nouvelles poétiques, des nouvelles scientifiques, des nouvelles philosophiques,... Surtout, on notera des variations dans le style proposé (et je me rends compte après coup que mes nouvelles préférées sont celles qui présentent une forme différente).

Néanmoins, si la diversité des nouvelles est à coup sûr une force, c'est peut-être aussi une faiblesse, dans le sens où il est difficile d'être touché par tous les genres. Personnellement, je suis plus ou moins passé à côté de certaines, notamment les plus poétiques, ainsi que celles s'installant plus durement dans la science-fiction.

Au final, malgré une lecture en dents de scie, je garde un bon souvenir de Meucs. J'y ai trouvé 4 très bonnes nouvelles (Meucs, Ils sont faits de viande, Suivant! et Choisissez Anne), et je suis sûr que vous saurez vous aussi trouver votre bonheur au coin de l'une (ou de plusieurs, j'espère) de ces 15 nouvelles. Et puis, comment ne pas être intrigué par une nouvelle au titre si sympathique, et à l'histoire aussi ovniesque qu'on peut l'imaginer : Dites-leur d'arrêter leurs conneries et d'aller se faire foutre.

lundi 9 septembre 2013

Scott Lynch - Des Horizons rouge sang

Des Horizons rouge sang, Scott Lynch, Tome 2/7 des salauds Gentilshommes, 2007, 640 pages.

C'est avec un mélange d'envie et de peur que je me suis attaqué au deuxième tome des Salauds Gentilshommes. D'envie, et même plus, parce que j'avais adoré le premier tome, Les Mensonges de Locke Lamora. De peur, parce que Scott Lynch était-il capable de faire aussi bien, de ne pas gâcher ce premier tome ?

Ne ménageons pas le suspense pour rien : Des Horizons rouge sang est à la hauteur de mes attentes (même si je n'aurais pas su définir mes attentes, mais passons). On y découvre nos Salauds Gentilshommes deux ans après la fin du premier tome, en pleine action dès les premières pages. Un nouveau coup, pour sûr, mais pas dans n'importe quel lieu : dans un casino. Ou plutôt ce qui en s'en rapproche le plus dans ce monde. Il m'a fallu à peu près 10 pages pour être sûr que j'allais aimer.
« La véritable magie de cet établissement émanait de son élitisme versatile : refusez quelque chose à suffisamment de gens et, tôt ou tard, cette chose se parera d’une aura de mystère aussi épaisse qu’une nappe de brouillard. »
Parce que je ne sais pas pour vous, mais moi j'ai toujours aimé les histoires qui mettaient en scène des jeux et des duels. Autant dire que la première partie est plus qu'appréciable. J'ai par contre un doute : est-ce l'élément que j'ai préféré, ou bien est-ce plutôt les pirates ? Oui, c'est la fête, il y a aussi des pirates !

J'ai beau chercher, je n'arrive pas à trouver quelque chose que je n'ai pas aimé. Dans le registre des détails, peut-être la carte, dont l'orientation m'a paru étrange (et fausse par moment). Je pourrais aussi critiquer le prologue, dont la chute est évidente, mais il fait le boulot en nous mettant tout de suite dans l'action et en nous faisant écarquiller les yeux. Ou bien ce fusil de Tchekhov (terme appris dans La Horde du Contrevent, et que je n'ai depuis de cesse d'utiliser dans mon esprit) étonnamment non-utilisé dans ce tome, mais que je n'oublierai pas pour la suite. 

Non, vraiment, ce livre est très bon. Les personnages sont toujours attachants, et se dotent d'encore un peu plus de profondeur. L'histoire se tient et on la finit comblé et rassasié par tant d'aventures. Enfin, jusqu'à pouvoir lire la suite, et la résolution de ce semi-cliffhanger énorme, qui sortira le 8 octobre aux Etats-Unis, et j'espère très vite en France.

jeudi 5 septembre 2013

Roland C. Wagner - Celui qui bave et qui glougloute

Celui qui bave et qui glougloute, Roland C. Wagner, 1999, 88 pages.

Ayant il y a peu de temps bien aimé Le Serpent d'angoisse, j'ai décidé de tenter une nouvelle novella de Roland C. Wagner, toujours chez ActuSF et leurs couvertures qui attirent l'oeil. Evidemment, c'est aussi une lecture dans le cadre du JLNN de Lune.

Autant le dire tout de suite, j'ai un petit problème avec ce livre : je ne m'en souviens plus vraiment. Ça ne fait pourtant pas si longtemps que ça que je l'ai lu, et cela me confirme donc dans mon ressenti : je n'ai pas vraiment apprécié cette lecture.

L'idée de base était plutôt alléchante, avec les Indiens qui se trouvent des alliés intergalactiques, et la Terre qui se retrouve finalement au milieu de quelque chose de bien plus grand. Sauf que cet aspect est finalement retombé assez vite, se concentrant plus sur le côté mystère et créatures bizarres. En plus, je n'ai étonnamment pas vraiment accroché à cet univers Far West combiné à des extraterrestres (dont les références se révèlent assez anecdotiques).

À côté de ça, il me faut souligner les autres clins d'oeil intégrés par Roland C. Wagner, dont ceux à H.P. Lovecraft, que bien qu'étant complètement inculte j'ai cru pouvoir déceler. Vous verrez assurément plus de choses que moi.

Au final, je suis plutôt passé à côté de ce livre, qui bien que commençant bien, a évolué sur des territoires qui ne sont pas mes préférés (ni ceux que je connais le mieux). Mais elle pourrait tout de même vous plaire, vu tout le bien dont j'en ai lu ailleurs.

lundi 2 septembre 2013

Jean-Philippe Jaworski - Gagner la guerre

Gagner la guerre, Jean-Philippe Jaworski, 2009, 684 pages.

Dire que Le Dévoreur de livres m'a légèrement incité à lire ce livre serait peu dire. Et même les dévoreurs, puisque à la fois Kissifrott et Eäron Valil l'ont encensé. Et même si j'avais promis de le lire il y a de ça quelques mois, mieux vaut tard que jamais et patati patata, non ?

Un livre qui commence par une bataille navale marque tout de suite de bons points. Mais un livre qui utilise son premier chapitre pour complètement berner le lecteur et faire un énorme rebondissement passe presque aussitôt dans la catégorie des bons livres. Il ne reste plus qu'à confirmer dans les quelques 600 pages restantes.

Et c'est le cas. Les héros voleurs et/ou assassins sont une valeur sûre en fantasy, et sont toujours plaisants à suivre. D'autant plus quand les implications dans les intrigues politiques sont importantes. Si vous aimez Le Trône de fer mais avez toujours trouvé que les manigances et ruses mettaient du temps à se mettre en place, la première partie de Gagner la guerre devrait vous satisfaire.

Par la suite, une part plus importante est donnée à l'action/aventure, mais cela reste bien sympathique, surtout que cela reste, relativement, réaliste. Cela va de pair avec notre protagoniste principal, Benvenuto Gesufal, qui n'a rien d'un super-héros : intelligent, cynique et conscient de ce qu'il est. Le tout offre un sentiment de vérité.

J'ai trouvé la plume de Jean-Philippe Jaworski à la fois fluide et dense, dans un bon compromis, et l'histoire bien menée, même l'interlude, avec son lot de bons rebondissements. La taille du livre fait un peu peur au départ, mais n'est finalement pas une difficulté. On s'attache à Benvenuto, dont les réparties ne sont jamais dénuées d'humour, et qui s'offre parfois quelques envolées à l'attention directe du lecteur, brisant le quatrième mur, qui sont quasiment pour moi les meilleurs moments du livre (et dont l'auteur n'a, très intelligemment, pas abusé). Et si vous n'êtes pas convaincu, un dernier argument, et pas des moindres : Gagner la guerre est un one-shot, avec un début et une fin.
« Notre destin, c’était de gagner la guerre, quitte à détruire ce que nous croyions défendre. »