mardi 30 juin 2015

Roger Zelazny - Le Signe de la licorne

Le Signe de la licorne, Roger Zelazny, Tome 3/10 du cycle des Princes d'Ambre, 1975, 296 pages.

Suite des aventures de Corwin et compagnie après Les Neuf princes d'Ambre et Les Fusils d'Avalon. Aux côtés de la lutte fraternelle pour la conquête du trône, une autre menace prend une forme de plus en plus concrète et accapare l'attention.

Avec la fin du deuxième tome, on aurait pu croire que l'intrigue allait quelque peu varier pour se concentrer hors de la ligne de succession. Il n'en est rien, Le Signe de la licorne étant peut-être le tome où le jeu d'échecs familial est le plus important et le plus au premier plan. Pour le plus grand plaisir du lecteur qui apprécie d'autant plus le jeu qu'il maîtrise désormais une partie de l'univers.

En parlant de l'univers, on en apprend encore et toujours plus sur celui-ci et son histoire. Mais pas d'inquiétude, dans le même temps de nouveaux mystères et subtilités se dévoilent, notamment dans l'étrange conclusion du roman. Il faudra néanmoins attendre le tome suivant pour espérer quelques réponses au mystère principal qui ne fait que s'épaissir. Définitivement, Roger Zelazny sait donner envie au lecteur de poursuivre l'aventure.


Douzième emprunt à la bibliothèque pour le challenge Morwenna's List

Deuxième lecture pour le challenge Summer Short Stories of SFFF

dimanche 28 juin 2015

Roger Zelazny - Les Fusils d'Avalon

Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny, Tome 2/10 du cycle des Princes d'Ambre, 1972, 327 pages.

Suite des aventures de Corwin, peu de temps après la fin des Neuf Princes d'Ambre. Toujours en quête du trône, Corwin se met en route vers Avalon pour y trouver de l'aide.

Roger Zelazny prouve ici sa capacité à mélanger les influences tout en gardant une parfaite harmonie. Ainsi, la mythique Avalon côtoie des monstres légendaires et notre bonne vieille Terre dans un cadre de fantasy à la fois habituel et novateur. L'univers est ici un vrai personnage à part entière.

Quant à l'histoire, elle se poursuit avec les mêmes qualités que dans le premier tome. Le mystère est moins grand pour Corwin, mais il reste de taille pour le lecteur qui continue de découvrir pas à pas le fonctionnement d'Ambre et ses secrets.

Il y a peu de choses à rajouter sur Les Fusils d'Avalon. Dans la directe lignée des Neuf Princes d'Ambre, il vous satisfera si vous avez apprécié ce dernier et confirme la qualité de cette série. Il possède tout de même une particularité supplémentaire : une fin abrupte, peut-être la plus abrupte que j'ai jamais lu. De quoi donner encore plus envie de poursuivre immédiatement avec le troisième tome.


Onzième emprunt à la bibliothèque pour le challenge Morwenna's List

Première lecture pour le challenge Summer Short Stories of SFFF

jeudi 25 juin 2015

Andrus Kivirähk - L'Homme qui savait la langue des serpents

L'Homme qui savait la langue des serpents, Andrus Kivirähk, 2007, 422 pages.

Leemet sait la langue des serpents. Il est le dernier homme à la savoir. Être le dernier, ça le connait. Il est aussi le dernier homme à vivre dans la forêt, à avoir résisté à l'appel de la civilisation et des cités qui l'ont dépeuplée. Il est le dernier symbole d'une époque et de ses traditions.

Comment en est-on arrivé là ? C'est la question à laquelle s'efforce de répondre ce roman. C'est en tout cas de cette question que découle l'intrigue, la partie "superficielle" du récit. Entendons-nous bien, l'histoire en elle-même est déjà fort bonne. Bien que la finalité soit connue, le chemin reste intéressant et, bien que l'empathie générale ne soit pas forcément de mise et que l'auteur ne fasse pas dans le feu d'artifice, on prend plaisir à suivre les aventures de Leemet.

Mais L'Homme qui savait la langue des serpents est bien plus qu'une simple histoire. C'est une fable, un conte philosophique, une réflexion sur l'Histoire estonienne qui s'étend à un questionnement général sur la croyance, la tradition, la civilisation et tous les fondements de notre histoire. Roman riche en idées, il n'est pas forcément facile de compréhension au premier abord, dans la manière dont il n'apporte pas de réponses ou de solutions toutes faites. Tout sauf manichéen, il laisse parfois un goût amer en bouche de par le sentiment d'inéluctabilité qui se dégage. Mais Andrus Kivirähk parvient heureusement, grâce à son écriture douce et maîtrisée, à ne jamais tomber dans la tristesse.

Si Andrus Kivirähk offre une oeuvre très forte, il faut souligner le parfait travail de Jean-Pierre Minaudier, traducteur du roman qui distille en cours de lecture les informations essentielles à la compréhension des références estoniennes. Il parvient aussi dans sa postface à soulager le lecteur et mettant les mots sur le sentiment qui l'a animé à la lecture et à rendre compte de l'intelligence du travail d'Andrus Kivirähk.

Si je devais jouer au jeu des comparaisons, je dirais, pour l'utilisation du procédé malgré des sujets légèrement différents, que L'Homme qui savait la langue des serpents est une version bien plus subtile et profonde de Pourquoi j'ai mangé mon père de Roy Lewis. Mais au-delà de ça, c'est surtout un livre malin, qui allie à la fois le plaisir pur de la lecture au plaisir de la réflexion.

jeudi 18 juin 2015

Roland C. Wagner - Un Homme-singe à la mode d'Épinal

Un Homme-singe à la mode d'Épinal, Roland C. Wagner, 2003, 21 pages (epub).

À l'occasion de la Décade de l'imaginaire 2015, du 8 au 17 juin, l'Atalante fait des promotions sur 10 romans et offre 6 nouvelles. Un Homme-singe à la mode d'Épinal de Roland C. Wagner est la sixième.

Ceci n'est pas une nouvelle. Ceci est un extrait, un chapitre, du roman Kali-Yuga de Roland C. Wagner, le 8ème volume des "Futurs mystères de Paris". Lisez-vous souvent un chapitre du milieu d'un roman sans en connaître le début ou la fin ? Moi pas.

Un Homme-singe à la mode d'Épinal ne vaut même pas les 10 clics que j'ai fait pour l'obtenir.

mercredi 17 juin 2015

Johan Heliot - La Chose dans la glace

La Chose dans la glace, Johan Heliot, 2008, 23 pages (epub).

À l'occasion de la Décade de l'imaginaire 2015, du 8 au 17 juin, l'Atalante fait des promotions sur 10 romans et offre 6 nouvelles. La Chose dans la glace de Johan Heliot, écrite pour "Utopod" puis parue dans le recueil Johan Heliot vous présente ses hommages, est la cinquième.

Désespéré par la mort de sa femme, Hermann est recruté par le professeur Morgenstern pour partir en mission au pole Nord à la recherche d'une mystérieuse "chose dans la glace"...

Je ne dévoilerai rien de plus de l'intrigue, et surtout de quelques à-côtés qui apportent du sel au récit, pour réserver un peu de surprise. La Chose dans la glace est une nouvelle étonnante qui fonctionne fort bien et happe le lecteur. Malheureusement, la conclusion tombe un peu à plat. Ce n'est pas tant la résolution qui est insatisfaisante mais plutôt la rapidité avec laquelle elle arrive : alors que le lecteur est accroché et a envie de découvrir une grande histoire et un mystère, tout est déjà fini.

La Chose dans la glace s'avère avoir les défauts de ses qualités et de son ambition première. Une frustration finale qui ne doit pas faire totalement oublier que cela reste un texte sympathique à lire.

mardi 16 juin 2015

Anne Fakhouri - Je crois que chevalerie y sera

Je crois que chevalerie y sera, Anne Fakhouri, 2014, 77 pages (epub).

À l'occasion de la Décade de l'imaginaire 2015, du 8 au 17 juin, l'Atalante fait des promotions sur 10 romans et offre 6 nouvelles. Je crois que chevalerie y sera d'Anne Fakhouri, précédemment parue dans l'anthologie Lancelot, est la quatrième.

Quatre chevaliers de la Table Ronde, Gauvain, Hector, Bohort et Lionel, sont à la recherche de Lancelot. En chemin, il découvre une mystérieuse nappe de brume et d'intrigants personnages.

Dans Je crois que chevalerie y sera, Anne Fakhouri réécrit une partie de l'histoire de Lancelot et de la Table Ronde en mettant sur le devant de la scène tout une parade d'illustres noms. Ceux qui apprécient la légende arthurienne y trouveront certainement un certain plaisir, les autres pourraient être moins enchantés, même si les références ne sont pas nécessaires à la compréhension.

Cette nouvelle a, en plus de l'utilisation des chevaliers de la Table Ronde, un autre ressort : le mystère et l'étrangeté. À la fois une aura aussi palpable que cette brume au coeur du récit et un jeu sur l'histoire et son écriture. Un texte qui a des qualités même s'il n'offre pas un immense sentiment de satisfaction. Mais il pourra tout de même vous offrir la réponse à une importante question :

« Que reste-t-il des chevaliers, lorsque leur dernier adversaire les a terrassés ? »

vendredi 12 juin 2015

Jean-Marc Ligny - Le Dernier survivant sur Terre

Le Dernier survivant sur Terre, Jean-Marc Ligny, 2005, 12 pages (epub)

À l'occasion de la Décade de l'imaginaire 2015, du 8 au 17 juin, l'Atalante fait des promotions sur 10 romans et offre 6 nouvelles. Le Dernier survivant sur Terre de Jean-Marc Ligny, précédemment parue dans le n°37 de la revue Galaxies, est la troisième.

Un court hommage à Fredric Brown. Utilisant le même incipit que la nouvelle Un Coup à la porte de l'auteur américain, "Le dernier survivant sur Terre était assis dans une pièce. Il y eut un coup à la porte.", Le Dernier survivant sur Terre est une courte nouvelle à chute.

Rien de très marquant dans ces 3 minutes de lecture, mais rien de mauvais non plus. C'est même au final plutôt un bon moment à passer, surtout en comparaison du coût monétaire et du temps passé à la lecture.

mercredi 10 juin 2015

Pierre Bordage - Dernières nouvelles de la Terre

Dernières nouvelles de la Terre, Pierre Bordage, 2010, 25 pages (epub).

À l'occasion de la Décade de l'imaginaire 2015, du 8 au 17 juin, l'Atalante fait des promotions sur 10 romans et offre 6 nouvelles. Dernières nouvelles de la Terre de Pierre Bordage, précédemment parue dans un recueil éponyme, est la deuxième.

Sur une planète éloignée, en cours de terraformation, un homme cherche à reconstruire sa vie. Mais il n'oublie pas le passé et continue à prendre des nouvelles, via les rares journaux qu'il peut trouver, de la Terre, la planète originelle.

Dernières nouvelles de la Terre est une nouvelle sans histoire. Son seul but semble être d'énoncer des causes probables de la fin de la vie sur Terre. Le but est-il de faire réfléchir le lecteur ? De lui montrer la faculté d'adaptation et d'amnésie, le manque de reconnaissance de l'être humain ? Cela ne prend pas. Pas de subtilité, pas d'accroches possibles, pas d'intérêt.

lundi 8 juin 2015

Dmitry Glukhovsky - L'Évangile selon Artyom

L'Évangile selon Artyom, Dmitry Glukhovsky, 2011, 43 pages (epub).

À l'occasion de la Décade de l'imaginaire 2015, du 8 au 17 juin, l'Atalante fait des promotions sur 10 romans et offre 6 nouvelles. L'Évangile selon Artyom de Dmitry Glukhovsky, précédemment parue dans l'anthologie des Utopiales 2014, est la première.

Dans un futur proche, à Moscou, dans un monde post-apocalyptique, les survivants de l'humanité vivent dans les tunnels du métro, à l'abri des "monstres" vivant à la surface. Artyom est l'un des rares à être revenu en vie de la surface.

L'Évangile selon Artyom se déroule dans l'univers du roman Métro 2033 du même auteur. Ne l'ayant pas lu, je ne pourrai comparer ou envisager de comprendre l'étendue de cette nouvelle. J'aurais même tendance à la déconseiller à ceux n'ayant pas lu le roman et comptant le faire, pour éviter tout potentiel spoiler dans cette nouvelle au héros identique et qui semble narrer d'importants événements concernant cet univers.

Pour la nouvelle en elle-même, il y a une certaine force dans la narration et un héros qui a du potentiel. Malheureusement, le récit n'est pas si emballant que ça. Difficile en plus de s'attacher à un univers inconnu et peu décrit, surtout en sachant qu'il se réfère à quelque chose d'autre. Au final, une nouvelle qui n'est pas mauvaise mais qui est loin d'être marquante. À réserver peut-être à ceux ayant lu le roman.

mardi 2 juin 2015

Ian Watson - L'Horloge de l'émir

L'Horloge de l'émir, Ian Watson, 1989, 29 pages (pdf).

La nouvelle gratuite du mois de juin offerte par Le Bélial' est L'Horloge de l'émir, une nouvelle de Ian Watson, à télécharger ici, à l'occasion de la réédition prochaine de son roman L'Enchâssement.

Bunny, surnom de l'héritier d'un émir, anglophile, fait ses études en Angleterre. Sous couvert d'un riche fils à papa, il ambitionne de réformer son pays, et peut-être plus. Une horloge va changer sa vie.

Je peux résumer mon sentiment vis-à-vis de cette nouvelle en une phrase : L'Horloge de l'émir sonne comme un prologue. Elle fait partie de cette catégorie de textes qui s'arrêtent au moment où ils deviennent intéressants. Ce n'est pas un récit inintéressant en soi, il manque juste de finalité. Au final, rien de mémorable, dommage.