dimanche 31 mars 2013

Yōko Ogawa - La mer

La mer, Yōko Ogawa, 2006, 149 pages.

Une nouvelle lecture dans le cadre du Challenge Écrivains Japonais d'Adalana, où le mois de mars est consacré à Yōko Ogawa. Après Le réfectoire un soir et une piscine sous la pluie, c'est ma deuxième lecture d'Ogawa, après une première mitigée mais teintée d'espoir. Une nouvelle fois il s'agit d'un recueil de nouvelles, 7 précisément (et donc des nouvelles plutôt courtes). Pas forcément rassurant quand on se souvient qu'un des problème du premier recueil était le non-décollage des histoires (oui, j'ai le droit de dire "non-décollage"), mais ne jugeons pas avant de lire.

Un recueil de nouvelles tire très souvent son titre de la première ou de la dernière nouvelle qui le compose. Je ne sais pas si c'est une règle implicite ou si je me fais juste des idées, mais c'est ce que j'ai remarqué... Ici, le titre provient de la première nouvelle : La mer. Hum. Il n'y a pas d'évocation de la détresse ou de l'Allemagne (deux éléments trouvés dans les deux premières nouvelles que j'avais lu...). Je ne dirai rien d'autre, je me laisse de l'espoir et je passe à la suite.

J'ai raison : Voyage à Vienne remonte le niveau. Est-ce juste l'ajout d'un élément de surprise ? Pas totalement, il me semble l'avoir apprécié avant le dénouement. Poursuivons avec Le bureau de dactylographie japonaise "Butterfly" : un récit assez mystérieux sur les mots, mais où mon occidentalisme m'a fait, à mon avis, perdre une partie de sa saveur. Et la fin m'a mis plutôt mal à l'aise... Mitigé. S'en suivent Le crochet argenté et Boîtes de pastilles, faisant respectivement 3 et 2 pages. Je n'ai absolument rien ressenti.

La lecture est pour le moment en demi-teinte, mais il reste deux nouvelles : Le camion de poussins et La guide. Enfin des histoires avec un peu de fond, et où on ressent quelque chose. C'est un peu mon problème récurrent avec Ogawa jusqu'à maintenant : je ne saisis pas ce que l'auteure veut faire passer. Ça me parait souvent plat et sans intérêt. Et pourtant, dans un genre approchant, des histoires du quotidien de personnages normaux, j'aime énormément ce que fait Haruki Murakami. Est-ce le grain de folie et d'absurde de Murakami qui fait la différence ? Je ne saurais dire, surtout que ces deux dernières nouvelles m'ont plu, sans avoir cet accent murakamiesque (ou murakamien, c'est vous qui voyez).

Au final, je suis vraiment partagé, il y a du bon et du moins bon. Peut-être trouverai-je plus à mon goût ce potentiel dans un récit de taille plus longue ? C'est ce qu'on verra prochainement, puisque mon triptyque Yōko Ogawa se terminera par un roman.

vendredi 29 mars 2013

Yōko Ogawa - Le réfectoire un soir et une piscine sous la pluie

Le réfectoire un soir et une piscine sous la pluie, Yōko Ogawa, 1991, 110 pages.

Une lecture dans le cadre du Challenge Écrivains Japonais d'Adalana. Le mois de mars était consacré à Yōko Ogawa, romancière japonaise (la répétition c'est pour être sûr que tout le monde suit). Il est temps de publier cette chronique me direz-vous, le mois est presque terminé... C'est vrai. Mais il était surtout temps de commencer à lire du Yōko Ogawa, puisqu'en ce matin du 29 mars, je n'avais rien commencé (non pas que je n'ai rien lu d'autre, mais vous savez ce que c'est, on se dit qu'on a bien le temps de lire celui-ci avant celui-là, et au final, on est un peu juste...). Bref, pour moi qui comptait faire un petit triptyque de lectures concernant Ogawa, cela semblait mal engagé. Mais rien n'est encore joué.

Pourquoi commencer par Le réfectoire un soir et une piscine sous la pluie ? Pour trois raisons : il faut bien débuter quelque part ; ce sont des nouvelles, et ça peut être pas mal pour se faire un petit avis ; le livre fait 110 pages (oui, j'ai assuré...). Et encore, 110 pages dans un format où tiennent 7 mots sur chaque ligne... Bref, peu de pages, et pourtant deux nouvelles : Le réfectoire un soir et une piscine sous la pluie (un titre bien pratique pour faire du remplissage) et Un thé qui ne refroidit pas.

La première nouvelle, dont-je-ne-rappellerai-pas-le-nom-parce-qu'il-est-long-quand-même, a un titre étonnamment explicite. Lisez le premier paragraphe de la quatrième de couverture, et vous saurez tout. Sauf pour la mélancolie qui s'installe, parce qu'honnêtement, non, j'ai pas trouvé... J'ai un peu de mal à exprimer ce que j'ai ressenti, mais dans l'ensemble cela équivaut à penser que l'histoire ne décolle pas. J'ai rien contre le fait de raconter un moment anodin, pour essayer de faire passer des sentiments notamment, mais là ça ne prend pas, ça reste plat, au niveau de l'anecdote.

Pour la deuxième nouvelle, même chemin, lisez le deuxième paragraphe de la quatrième de couverture. Un peu plus de mystères et d'histoires dans celle-ci. Mais de la même manière, je ne vois pas en quoi cela bascule dans l'absurde. En fait, je ne vois pas dans trop dans quoi cela bascule. Il y a pourtant quelques pistes, des possibilités d'idées sur la mort, la routine, les livres, ... Mais tout tombe à l'eau avant de prendre de l'ampleur. On se retrouve au final avec quelque chose dont on ne sait pas quoi penser ou comprendre, et où il n'y a pas cette pointe de poésie et de beauté qu'est capable de dégager un Murakami.

Mais je réserve ma comparaison avec Haruki Murakami pour une future chronique, après en avoir lu un peu plus. A l'heure actuelle, après cette première plongée avec Yōko Ogawa, je ne suis pas convaincu, mais je sens qu'il y a du potentiel. A suivre.

mercredi 27 mars 2013

Patricia Briggs - Le Sang du Dragon

Le Sang du Dragon, Patricia Briggs, 2003, 441 pages.

La suite de la duologie d'Hurog ! Vous vous en souvenez peut-être, mais il y a quelques semaines je vous avais parlé des Chaînes du Dragon, le premier tome narrant l'histoire de Stolon d'Hurog. En voici le second.

L'histoire prend place 4 ans après la fin du premier livre. C'est d'ailleurs à peu près tout ce que je peux décemment vous raconter sur l'histoire, pour ne pas prendre le risque de dévoiler des éléments du premier livre (bon, en fait, se déroulant bien plus tard, l'intrigue est différente, quoiqu'en même temps proche et reposant sur le passé... hum, je ne sais pas finalement...) On y retrouve pour l'essentiel l'ensemble des personnages entrevus précédemment, plus deux-trois petits nouveaux. On perd l'effet de surprise du malin et géant Stolon, mais dans le même temps on le retrouve avec joie, un mal pour un bien.

En parlant de surprise, ce n'est pas ce qui caractérise le plus ce livre. A l'image du premier, on ne se retrouve pas souvent en face de grandes ruptures ou rebondissements. On en est pas au points où l'on prévoit tout en avance  (hormis la fin...), mais on est pas étonnés outre mesure. Pour autant, les pages se tournent très facilement. L'histoire suit son cours, et on se laisse mener tranquillement.

Je me sens obligé de faire une comparaison entre les deux tomes. Bien qu'assez identiques, je pense que j'ai préféré le premier, pour, comme déjà dit précédemment, l'effet de surprise concernant Stolon. Mais au final, les deux sont sympathiques à lire. Pas révolutionnaires, mais sympas.

Pour finir, je me dois de citer Amandine Labarre, qui a fait deux belles couvertures. Parce que c'est quand même super important une couverture.

lundi 25 mars 2013

China Miéville - The City & The City

The City & the City, China Miéville, 2009, 391 pages

C'est dans un état d'esprit partagé que je me suis mis à la lecture de The City & The City. D'un côté, prix Elbakin.net 2012 (et d'un tas d'autres récompenses), et de l'autre un avis mitigé de Kissifrott (Le Dévoreur de livres), je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Enfin, si, à quelque chose qui risquait d'être particulier. Ça l'est.

Tout le livre repose sur un point de départ : le lieu où se déroule l'action. Le lieu, ou les lieux, ce sera à votre convenance. Besźel et Ul Qoma sont deux villes-états partageant un même territoire. Ou plutôt enchâssées sur un même territoire. Parce qu'il ne s'agit pas d'une séparation stricte et claire en deux parties, la division peut être partout (par exemple, un immeuble peut-être à Besźel, alors que celui d'à côté peut-être à Ul Qoma). Jusque là ça reste imaginable. Sauf que les habitants d'une ville non pas le droit d'agir ni de voir l'autre ville dans les zones tramées, bien que brutopiquement proches, ils doivent l'éviser et ne pas rompre sous peine de voir débarquer la Rupture. C'est clair ?

D'accord, j'aurais peut-être pu être légèrement plus explicatif, mais c'est ainsi que le livre se présente. Et il nous force à comprendre par nous-mêmes l'univers dans lequel nous sommes plongés. C'est à la fois positif et négatif. Le bon côté est que cela crée une situation toute particulière, qui va permettre une intrigue policière excellente, ainsi qu'un monde intriguant (qui au passage tient pour moi plus de la science-fiction que de la fantasy... non pas que j'accorde une quelconque importance aux classifications, mais pour une fois que je croyais commencer à les comprendre...). Mais personnellement, j'ai eu un énorme mal à réussir à accepter la plausibilité de la chose. En fait, je ne l'ai toujours pas vraiment accepté, mais j'ai réussi à peu près à passer outre. Ça restera pour moi le seul problème de ce livre : je n'arrive pas à y croire.

Le seul problème, puisque hormis cela, l'histoire est rondement menée. Entre intrigues policières et politiques, le suspense est prenant. Et tellement innovant, du fait de l'univers sus-expliqué qui permet des rebondissements improbables. Mais pour l'aimer entièrement, il faudra réussir à accepter le fonctionnement des deux villes. À vous d'essayer.

jeudi 21 mars 2013

Christopher Moore - L'agneau

L'agneau, Christopher Moore, 2002, 554 pages.
« Cher lecteur, si tu as l'intention de rire en lisant ce qui suit, tu seras sans doute servi.
Si tu te sens choqué, ne retiens ni ta colère ni ton indignation.
Si tu souhaites découvrir une aventure, puisse ce qui suit faire naître en toi un irrépressible sentiment d'évasion.
Si tu éprouves le besoin de tester ou d'approfondir tes croyances, puisses-tu arriver à de réconfortantes conclusions. »
Telle est la bénédiction de l'auteur, que vous retrouverez en tant que première page de L'agneau. Personnellement, je l'ai lu avec l'intention de rire, et pourquoi pas vivre une aventure. Résultat : j'ai ri, et j'ai suivi une aventure hors du commun. Et surtout, j'ai ri.

Mais avant de parler du livre en lui-même, je dois remercier AcrO (du blog Livrement), grâce à qui j'ai découvert L'agneau. D'ailleurs, lisez peut-être plutôt sa chronique, qui vous donnera plus envie que la mienne (au passage, je n'ai nullement copié le début de son message, j'ai écrit le mien avant de relire le sien, promis juré ; cela démontre seulement un manque flagrant d'originalité de ma part). Bref, merci AcrO !

L'agneau aurait pu s'intituler L'évangile selon Biff. Point religion : un évangile est un écrit qui relate la vie et/ou le message de Jésus. Non, ne prenez pas peur, ne fuyez pas ! Sauf peut-être si vous êtes adepte de Jésus (Jésus, mon mari ?) et n'avez pas d'humour ; dans ce cas-là, oui, vous risquez de trouver cela légèrement blasphématoire. Enfin, j'imagine, puisque personnellement, ma connaissance du Christ se résume à une Bible illustré pour les enfants et quelques bribes par-ci par-là. Comme quoi vous n'avez pas besoin d'être croyant pour aimer et comprendre ce livre. La connaissance préalable de l'histoire vous permettra seulement de comprendre toutes les références faites et triturées par Christopher Moore (qui a fait un immense travail de recherche ; le livre est vraiment très calé, très maîtrisé). Dans le cas contraire, vous pourrez toujours vivre un récit d'aventures haut en couleur. Réellement, c'est prenant, et il y a de l'action.

Le récit est donc celui de Jésus, raconté par Biff, le meilleur ami méconnu du Christ, ressuscité par l'ange Gabriel pour écrire la véritable histoire. Une histoire légèrement différente de la version officielle, et beaucoup moins sérieuse. Christopher Moore arrive à rentrer dans le cercle restreint des auteurs capables de me faire réellement rire en lisant. Il y en a pour tous les goûts : des dialogues totalement déjantés et anachroniques, et des situations improbables et irréelles. Normalement, le plus simple pour évoquer l'humour d'un livre, c'est de le citer. Mais je n'ai pas su choisir. Alors vous le lirez, et vous le découvrirez par vous-même, tout au long d'un récit consistant et réjouissant.

lundi 18 mars 2013

Justine Niogret - Chien du Heaume

Chien du heaume, Justine Niogret, 2009, 211 pages.

Alors que fleurissent depuis quelques temps les chroniques sur Gueule de Truie de Justine Niogret. Pour rester dans la thématique, j'ai fait mon grand rebelle et j'ai lu Chien du Heaume. Bon, c'est surtout parce que je ne l'ai jamais lu... Oui, honte à moi, tout ça, tout ça. Enfin, beaucoup moins désormais, puisque ça y est, je l'ai lu.

Plus que l'avoir lu, je l'ai bien aimé. Comment ne pas aimer quelqu'un qui se bat avec une hache ? (au passage, j'ai l'habitude de dire du mal des couvertures, mais il faut aussi saluer quand c'est du bon boulot, et là, c'est beau, et tout à fait dans l'univers). Voilà, il y a une hache (et même deux ! \o/), donc c'est bien, donc c'est à lire. Fin. Hum. Insuffisant ?

J'ai mieux : l'ambiance. C'est pas la grosse fiesta : soleil, chaleur, bien-être, gentillesse, tout est bien, tout va bien. Rien de tout ça (enfin, si, un peu, mais c'est pour l'idée d'ensemble). Je pense qu'on peut qualifier ce roman de sombre. Pas de manichéisme, pas de grands héros. Mais des personnages rongés, en souffrance, dans un monde moyenâgeux dur et froid. Pour un portrait chinois, la couleur de ce roman serait assurément le noir. Mais avec une pointe d'espoir tout de même, pour nous éviter de partir en dépression.

C'est simple, c'est cru (dans le sens que rien n'est idéalisé), et c'est bien. L'histoire suit parfaitement l'ambiance : pas de grandes envolées chevaleresques, d'immenses batailles, d'exploits impossibles. On suit la quête de Chien du Heaume, à la recherche de son nom (une idée formidable, soit dit en passant). On s'attache à ce personnage qui n'a pourtant pas grand chose au premier abord pour être attachant.

Chien du Heaume peut se lire comme un one-shot, un livre qui se suffit à lui-même. Ou être prolongé par Mordre le bouclier, que j'espère avoir la chance de lire prochainement. Et où j'espère trouver la petite chose qui manque pour faire atteindre à ce livre les plus hauts sommets (entendons-nous bien, ce livre est super, mais j'ai il y a un je-ne-sais-quoi qui ne le fait pas passer au cap du 5/5).

vendredi 15 mars 2013

James Herbert - Le Jour où je suis mort

Le Jour où je suis mort, James Herbert, 2003, 342 pages.

Si vous avez bien regardé le début de ce billet, vous savez pourquoi j'ai lu ce livre. C'est évident. C'est pour la couverture (insérez ici un jingle "gros rebondissement"). Ok, c'est légèrement ironique, mais ce n'est pas tout à fait faux. J'ai regardé ce livre après avoir accroché sur le titre. J'ai aperçu la première de couverture, et je l'ai immédiatement retourné, dans un réflexe primaire et instinctif. Mais la mauvaise surprise en apporta une meilleure : une quatrième de couverture accrocheuse. Si ce n'est pas fait, lisez la, vous ne prenez même pas le risque d'être "spoiler", puisque c'est exactement la première page du récit.

Tentant, non ? Personnellement, j'ai bien eu envie d'en savoir plus. Et surtout, j'ai complètement accroché au style. Une écriture à la première personne, avec force remarques, commentaires et digressions. Le genre de choses qui me plait bien, et qui souvent me fait (sou)rire. D'accord, ce ne sont pas des éclats de rire à la Douglas Adams ou à la John Lang, mais plus un amusement général sur la manière dont il arrive à jouer avec les mots, rehaussé d'une pointe d'absurde.

Un style, c'est bien. Une histoire qui va avec, aussi. Et là, ça se complique un peu.
Je pense qu'on peut diviser le roman en 4 parties :
- En premier, la découverte. On est pris par le style, et on découvre l'élément qui va faire fonctionner toute l'histoire. On accroche.
- En deuxième, l'ennui. On avance pas. Il y a quelques éléments utiles, mais un peu noyés par la stagnation de l'histoire.
- En troisième, le malaise. L'histoire commence à reprendre, mais on est face à un enchaînement de scènes crues/sales/trashs/je-trouve-pas-le-mot-précis/..., dont on peut trouver un certain intérêt (et encore, faut quand même chercher, et ça aurait peut-être pu se passer autrement), mais encore une fois légèrement noyé par le sentiment de malaise et de dégoût.
- En quatrième, l'action. Alors qu'on commence à se demander comment on va finir le livre, il reprend à toute  vitesse ! Les actions, les découvertes, les révélations, tout s'enchaîne, avec enfin du rythme.  

Alors, qu'en penser au final ? C'est assez mitigé, mais à tendance positive tout de même. Les parties 1 et 4 sont plus importantes que les parties 2 et 3, et le style fait le petit plus. Globalement une bonne idée, mais qui aurait peut-être mérité d'être traitée différemment. Ça reste un livre à tester, et personnellement cela me donne envie d'aller voir d'autres oeuvres de Herbert, pour savoir si je peux retrouver ce style, appliqué à d'autres histoires (meilleures et plus constantes de préférence).

mardi 12 mars 2013

Patricia Briggs - Les Chaînes du dragon

Les Chaînes du dragon, Patricia Briggs, Tome 1/2, 2002, 415 pages.

Je suis tombé sur ce livre par hasard. Je marchais, mon pied a tapé contre la tranche, j'ai perdu l'équilibre et je suis tombé dessus. Oh, non, dites moi que je n'ai pas écrit cela. Je peux être excusé si je dis qu'il n'est pas facile de trouver comment commencer un avis ? Non ? Tant pis...
D'un autre côté, tout n'est pas faux, c'était réellement du hasard. Le titre était attirant, la couverture jolie et le synopsis pas désagréable, bien qu'assez vague (ce qui est préférable à ceux révélant les deux tiers de l'histoire...). En plus, il y a une carte dans les premières pages, wouhou ! (oui, j'aime bien les cartes). Et une petite histoire de fantasy en un tome, ça ne peut pas faire de mal.

Et c'est vrai, ça ne fait pas de mal. Plus que ça, c'est bien. J'ai fortement l'impression d'avoir déjà dit ça, mais c'est encore mon sentiment : ce n'est pas révolutionnaire, mais c'est sympa à lire. Sur ce plan, cela me fait penser à Renégats de David Gemmell (attention, je parle bien de l'impression qui en reste, l'univers et l'histoire sont complètement différents). On ne voit pas tout arriver, mais il y a quelques rebondissements qu'on anticipe aisément. Ce n'est pas gênant, on passe un bon moment malgré tout.

Restons dans la comparaison avec Renégats. Si j'avais trouvé à Gemmell une force dans le nombre de personnages qu'il amenait à la vie et gérait magistralement, je saluerai pour Patricia Briggs le travail fait autour de son héros, Stolon d'Hurog. Un géant intelligent qui se fait passer pour un idiot, qui nous est dès le début sympathique. Et quand je dis dès le début, je pense que l'empathie commence à la troisième page (je dis ça à la louche, donc je vois peut-être même large... ^^). Stolon est vraiment le gros point fort du livre.

Pour finir, parlons de la fin (non, je ne vais pas vous "spoiler"). J'ai dit plus haut que les rebondissements étaient souvent évidents, mais la fin reste une bonne trouvaille, et conclut bien le livre (encore un point commun avec Renégats). Enfin, la première fin devrais-je dire, avant l'épilogue. Un épilogue pas forcément nécessaire à mon avis, mais qui n'est pas non plus à ne pas lire (je dois avouer une certaine phobie des épilogues depuis Harry Potter...). Surtout, il amène des éléments pour le deuxième tome. Surprise !
Oui, il s'agit finalement d'une duologie, je l'ai découvert à la fin. Honnêtement, on peut lire Les Chaînes du dragon seul, sans lire la suite, il se suffit à lui-même. Mais Stolon continue ses aventures dans Le Sang du dragon, qui devrait dans un futur proche passer entre mes mains, et donc bientôt ici-même, sous vos yeux.

dimanche 10 mars 2013

Harlan Coben - Rupture de contrat

Rupture de contrat, Harlan Coben, Tome 1/? de Myron Bolitar, 1995, 285 pages.

Un petit détour du côté des polars, des romans policiers, des appelez-ça-comme-vous-le-voulez. Je ne suis pas vraiment un grand connaisseur de ce genre littéraire, je lis surtout des auteurs que j'ai déjà expérimenté ou qu'on m'a fortement recommandé. Un peu de temps en temps, pour changer. Et j'ai décidé de me remettre à Harlan Coben. J'ai déjà lu quelques livres de sa part, dont deux (à peu près) de son personnage phare : Myron Bolitar. Cette fois, on reprend au tout début, avec la première aventure de Myron Bolitar.

J'étais donc déjà familiarisé avec le personnage. Ex-sportif de haut niveau, ex-agent du FBI, et désormais agent sportif, ça vous donne un bonhomme avec un peu de passé. Vous l'aurez compris, agent sportif qui va forcément devoir renouer avec son passé d'enquêteur quand un de ses clients en aura besoin.
Le problème avec les romans policiers, c'est que c'est un peu toujours pareil. Ici aussi, à première vue, c'est "bateau" : comme de par hasard, il est aussi enquêteur, et il va devoir mener des enquêtes. C'est pas faux.

Mais il y a pour moi deux choses qui font que ça fonctionne.
Premièrement, l'histoire prend sa base dans le milieu sportif, et on en a fréquemment des références. C'est déjà moins commun, et c'est plutôt sympa quand on apprécie le sport. Honnêtement, je ne peux pas dire comment on vit le livre si on n'aime pas le sport. Ce n'est pas en soit nécessaire pour comprendre, mais cela apporte un plus.
Deuxièmement, le style de Coben. Je dirais que le livre est composé aux deux-tiers de dialogues (chiffre absolument soumis à ma subjectivité, mais en tout cas, y'en a beaucoup). Cela donne une lecture animée, et facile. Ajoutez à cela un duo de héros haut en couleur, Myron Bolitar, son autodérision et ses remarques drôles, et son ami Windsor Lockwood III, un personnage totalement improbable.

Ce n'est peut-être pas révolutionnaire, mais c'est excellent dans son genre. L'histoire tient la route, avec son lot de découvertes et de rebondissements. Tout se passe rapidement, et cela se lit aussi vite. Un bon moment à passer, entre mystère et humour.

mercredi 6 mars 2013

George R.R. Martin - Le Trône de fer / Intégrale 1

Le Trône de fer, l'intégrale 1, George R.R. Martin, Tome 1/?, 1996, 786 pages.

Des années. Cela faisait des années que je voulais, que je devais lire Le Trône de fer. La machine est enfin lancée, avec cette première intégrale, qui n'est en fait que le premier tome originel. Magie de l'édition française...
Forcément, après tant de temps, et tant de critiques positives et d'engouement (bon, l'engouement récent est surtout télévisuel, mais tout de même), mes attentes sont assez élevées, ce qui n'est jamais bon. Sauf si le livre s'avère être au niveau espéré. Ce qui est le cas.

Comment parler du Trône de fer ? Que dire ?
Je vais rapidement reprendre la base pour ceux qui seraient passer à côté (quand on voit que je commence seulement la saga, je ne peux pas vraiment me permettre de jeter la pierre...). Prenez un royaume. Prenez diverses grandes familles habitant au sein de ce royaume (ou pas totalement d'ailleurs). Prenez un Trône de fer symbolisant le roi et son pouvoir. Et je vous laisse imaginer ce que vous pouvez obtenir. Un grand bordel remplit d'intrigues, de complots, de trahisons et de guerres est une possibilité.

J'ai osé dire "grand bordel", mais c'est en fait tout le contraire. Tout est contrôlé, tout est millimétré. On suit différents personnages, de différentes familles, mais principalement la famille Stark (pas celle de Tony, bien qu'il soit lui l'homme de fer... coïncidence ?). On change de point de vue à chaque chapitre, mais la beauté de la chose c'est qu'il n'y a aucune répétition dans les actions. On ne va pas lire une scène, puis la relire avec une autre vision. Non, tout s'enchaîne, tout est parfaitement orchestré.

C'est réellement grandiose. Prenant de tous les côtés, dans tous les aspects de l'histoire. Le livre est impressionnant à prendre en main, et pourtant ça se lit assez facilement. Je pourrais faire une liste d'adjectifs mélioratifs, mais je pense que vous avez compris l'idée. C'est à la hauteur de sa réputation et de ce qu'on peut en attendre. Je n'ai qu'une envie : lire la suite.

Oh, j'allais oublier ! Prenez garde, l'hiver vient.

dimanche 3 mars 2013

Neil Gaiman - Stardust : le mystère de l'étoile

Stardust : le mystère de l'étoile, Neil Gaiman, 1999, 289 pages.

Bienvenue dans notre troisième épisode de "Neil Gaiman revisite..." ! Après Neil Gaiman revisite le road-trip, avec American Gods, et après Neil Gaiman revisite la quête, avec Neverwhere, voici Neil Gaiman revisite le conte de fées, avec Stardust ! (Je frémis d'avance de savoir si je découvrirai bientôt un quatrième thème en autant de livres différents)
Voilà, je crois que j'ai tout dit, à la prochaine !

Non ? Bon, ok, je vais essayer de développer un peu. Stardust (et blablabla le sous-titre français) est un roman avant d'être un film (je précise, parce que c'est pas toujours le cas avec Gaiman). N'ayant pas vu le film, je n'en parlerai pas. Même si j'ai tout de même bien envie de l'insulter, parce qu'il a fait qu'on peut se retrouver devant une telle couverture. Définitivement, amis éditeurs, ne faites pas de couvertures de livres à partir d'images de films. Vous me direz peut-être que ce n'est pas pire que certaines autres couvertures, et je vous répondrais que c'est aussi mauvais.

Bref, c'était pour le "coup de gueule" rituel. Stardust est donc un conte de fées. Vous ne me croyez pas ? Page 1, Ligne 1 : "Il était une fois". Ajoutez à cela un jeune homme qui part dans une forêt interdite chercher une étoile filante tombée du ciel... Le ton est donné. Même si je ne suis pas spécialiste, je pense qu'on y retrouve globalement tous les classiques du genre. A la sauce Gaiman, bien sûr. C'est-à-dire avec toujours un soupçon d'humour et une écriture très simple.
Ce n'est pas révolutionnaire. Mais ça se lit très bien. Peu de temps mort, les actions s'enchaînent. Et comme d'habitude avec Gaiman, des personnages remarquables (sacrés 7 frères).

Je ne sais vraiment pas quoi ajouter. Un peu en-dessous de mes précédentes lectures du même auteur (mais quel niveau atteint aussi !), mais un bon moment tout de même.