mardi 27 novembre 2018

Mike Resnick - Santiago

Santiago, Mike Resnick, 1986, 271 & 245 pages.

Livre lu il y a plusieurs mois, mais non-chroniqué ici-bas. Par souci d'exhaustivité, en voici quelques bafouilles encore plus courtes que d'habitude, sur la base de mes souvenirs.

Qu'est-ce que c'est bien ! En même temps, comment peut-il en être autrement quand Mike Resnick associe western et space opera dans un véritable western spatial, avec chasseurs de primes et personnages étonnants à chaque coin de planète ?

Le tout dans un univers qui apparait comme immense et riche, avec ses propres légendes distillées à chaque début de chapitre par les quatrains d'Orphée Noire. Et pourtant, tout est fluide et dynamique, notamment car les points de vue varient et que les dialogues l'emportent aisément sur les descriptions. Du très bon divertissement !

mercredi 21 novembre 2018

Stéphane Beauverger - Le Déchronologue

Le Déchronologue, Stéphane Beauverger, 2009, 554 pages.

Cela dit, Le Déchronologue est une lecture sympathique. Ça aurait été encore mieux avec une centaine de pages de moins ou une fin plus marquante, mais cela reste un bon roman de pirates dans un cadre fort documenté - chapeau - qui est agréable à lire pour le(s) mystère(s) qui l'entoure(nt).

Si ce succinct résumé ne dévoile pas les véritables enjeux du roman, c'est que le principal intérêt du Déchronologue réside dans la découverte, la surprise et la compréhension de cet univers à la fois connu et inconnu. On peut tout de même dire, sans rien divulgâcher puisque le titre l'évoque, qu'il sera question de temps.

D'autre avis : Nikao, Lorhkan, Julien, Thom, Vert ...

Caraïbes, milieu du XVIIème siècle. Ayant quitté la France après la chute de La Rochelle, le capitaine Henri Villon est devenu flibustier et aide les huguenots à s'implanter dans les Caraïbes. Mais une chose l'intéresse davantage : la découverte de maravillas, ces petits objets étonnants qui apparaissent de plus en plus fréquemment dans les alentours.
« - Je pourrais le faire maintenant ?
- Non,
capitan. (...) Il faut que les choses se fassent dans l'ordre. »
Et puisqu'on parle de temps, il faut nécessairement signaler la particularité du roman qui est d'avoir ses chapitres mélangés, ne suivant pas l'ordre chronologique. C'est marrant, ça ménage un peu plus le suspense, ça rebondit, ça donne l'impression de lire un livre avec plusieurs points de vue (alors qu'il s'agit en fait toujours du même personnage). C'est marrant un temps. Et puis ça s'essouffle dans la seconde moitié, tant dans le procédé que dans l'histoire. Jusqu'à me faire dire, une fois le live refermé, que c'est une jolie fantaisie mais que ça n'apporte pas grand chose, voire rien.
« Je suis le capitaine Henri Villon et je mourrai bientôt. »

jeudi 15 novembre 2018

Philip K. Dick - Le Dernier des maîtres

Le Dernier des Maîtres, Philip K. Dick, 1952-1967, 363 pages.

Le Dernier des Maîtres est un recueil de 11 nouvelles qui pourrait presque être confondu avec une anthologie tant les textes semblent tous se rapporter aux mêmes thématiques : Réalités et Guerres. C'est cette dernière qui est la plus présente avec des récits montrant, en tant qu'élément central ou en arrière-plan, des conflits d'ampleur se préparer, se prolonger ou se dénouer.

Au-delà de ces conflits, c'est le danger du nucléaire - et particulièrement les bombes H - qui apparait omniprésent dans bon nombre de nouvelles. Rappelons qu'à l'exception de deux récits - Le Retour du refoulé et Match retour, parus en 1965 et 1967 - toutes les nouvelles ont été publiées entre 1952 et 1957, de quoi certainement expliquer cette obsession. Et cela reste toujours - toujours plus ? - d'actualité, tant dans la forme que dans le fond.

Si évidemment 2-3 nouvelles sont en-dessous - La Révolte des jouets qui ouvre l'ouvrage est parfaitement banale et Les Rampeurs n'apporte pas grand chose - il faut noter que le recueil est dans son ensemble de bonne, voire très bonne, qualité. De quoi me réconcilier avec l'auteur, avec lequel j'avais été quelque peu frustré en version longue, au travers de récits plus efficaces. Avec une mention spéciale pour Les Assiégés, ma préférée du recueil. À découvrir.

vendredi 9 novembre 2018

Kij Johnson - Magie des renards / Mêlée / Poneys

Magie des renards, Kij Johnson, 1993, 33 pages.

Magie des renards conte l'histoire d'une famille de renards, et plus précisément de kitsune. Plongée donc dans un imaginaire japonisant pour un drame onirique où l'héroïne, une renarde, tente de séduire un homme. C'est moins bien qu'Un Pont sur la brume - forcément - mais ça se lit très bien malgré des contours tragiques.

Nouvelle parue, en français, dans l'anthologie "Extrême-Orient" des Éditions de l'Oxymore, puis distribuée gratuitement en août 2016 par Le Bélial' et reprise dans l'anthologie 2018 des Utopiales.

D'autre avis : Lorhkan, Elessar, Lhisbei, ...

Mêlée, Kij Johnson, 2009, 11 pages.

Une femme et un alien se retrouvent coincés dans une capsule de sauvetage au milieu de l'espace. Sans moyen de communication entre eux, ils se retrouvent à "communiquer" de manière "tactile".

Enfin, je crois, peut-être. À vrai dire j'ai essayé de lire cette nouvelle le plus rapidement possible - ne l'ayant pas stoppée seulement parce qu'elle est courte - avec la volonté de l'éloigner de mon esprit au plus vite. C'est très cru, très particulier, et s'il y a quelque chose à en tirer n'hésitez pas à me le signaler. Personnellement j'ai trouvé ça bien trop horrible à lire pour en retirer quoi que ce soit.

La nouvelle est lisible gratuitement sur le site d'Angle Mort.

Poneys, Kij Johnson, 2010, 7 pages.

Une petite fille et son poney ailé sont invités, pour la première fois, à une fête avec d'autres petites filles et leurs poneys. Sauf qu'on est bien loin de My Little Pony. Très loin.

Si je suis pas certain de ce qu'il faut comprendre de cette courte nouvelle (métaphore des difficultés d'intégration au sein d'un groupe ? de la perversité des enfants/adultes ?), elle reste avant tout un monument d'atrocité. C'est horrible sans être horrifique, très marquant, et je n'ai aucune idée de s'il faut en conseiller la lecture ou non.

La nouvelle est lisible gratuitement sur le site d'Angle Mort.

samedi 3 novembre 2018

David Gemmell - Légende

Légende, David Gemmell, 1984, 475 pages.
« - Restons-en aux faits. La Dros est défendue par un effectif au tiers de ce qui est nécessaire. Le moral est bas ; la peur règne. Ulric a une armée de plus d'un demi-million de guerriers, qui souhaitent tous - ça les excite - mourir pour lui dans la bataille. Je suis un maître d'armes et j'étudie la guerre. Dros Delnoch va tomber. Libérez votre esprit de toute autre conclusion. »
Sous l'impulsion d'Ulric, les tribus Nadir se sont unifiées et regardent désormais vers le sud. Devant eux se dresse Dros Delnoch, verrou de l'empire Drenaï, en large infériorité numérique. Légende conte leur impossible résistance.

À noter que si le coeur du roman est la fameuse bataille de Dros Delnoch, ingagnable pour les défenseurs, il faut tout de même attendre plus de 250 pages pour qu'elle commence réellement. Ce qui est loin d'être un défaut, la construction des personnages étant primordiale au fonctionnement dramatique de la suite. Je n'ai qu'un point négatif à soulever mais je ne peux pas l'énoncer clairement sans divulgâcher. Sachez juste qu'il s'agit d'un élément fantastique, lors de la toute fin, qui n'est nullement nécessaire à mon sens. Et je ne vous parle pas de la place des femmes...

Y'a-t-il vraiment besoin d'en dire plus sur Légende ? Si ce n'est que sa réputation n'est pas usurpée, loin de là : c'est très bien et ça se lit tout seul.
« - Un héros, un vrai. Enfin non, pas un héros, imbécile. Un guerrier, c'est tout. Parce que le héros, c'est toi. Toi qui as quitté ta famille et la ferme que tu aimes tant, pour venir mourir ici afin de les protéger. Qui écrira une chanson pour toi - ou pour moi ? »

D'autre avis : Xapur, Lorhkan, Boo, Lutin82 ...