mardi 17 septembre 2024

Alastair Reynolds - La Millième Nuit

La Millième Nuit, Alastair Reynolds, 2005, 135 pages

Tous les deux cents mille ans, les membres de la Lignée Gentiane - tous "descendants" quasi-immortels d'Abigail Gentian - se réunissent pendant mille jours. C'est l'occasion pour eux de partager leurs pérégrinations depuis leur dernière rencontre avant de repartir explorer les galaxies et les différentes évolutions de l'humanité. Mais lors de leur dernière réunion, deux membres mettent le doigt sur une incohérence qui pourrait bien cacher un très grand secret.

En 135 pages, La Millième Nuit est une oeuvre absolument complète. Il n'en faut pas plus à Alastair Reynolds pour proposer un univers époustouflant aux proportions aussi inimaginables qu'accessibles, de sympathiques personnages, un récit sous forme d'enquête et de mystère et une résolution totalement satisfaisante alors que la barre était haute au regard des enjeux démentiels mis en place. C'est la fusion parfaite entre un cadre plein de sense of wonder et une solide intrigue. Même la couverture est d'une grande qualité, et encore plus après lecture. Une très (très) bonne novella.

Couverture : Aurélien Police / Traduction : Laurent Queyssi
D'autres avis : Tigger Lilly, Vert, FeyGirl, Lhisbei, FeydRautha, Lorhkan, Gromovar, Le Maki, Célinedanaë, Le chien critique, OmbreBones, Herbefol, lutin82, Jean-Yves, Elwyn, f6k, ...

Sixième et dernière escale pour le Summer Star Wars Ahsoka

mercredi 11 septembre 2024

Alexandra Koszelyk - À crier dans les ruines

À crier dans les ruines, Alexandra Koszelyk, 2019, 251 pages

2006. Lena retourne pour la première fois à Prypiat, en Ukraine, sa ville de naissance. Elle en est partie vingt ans plus tôt, à l'âge de 13 ans, fuyant la catastrophe de Tchernobyl avec sa famille pour s'installer en France. Elle a laissé derrière elle ses origines ainsi qu'Ivan, son amour d'enfance. Deux absences qui ne cessent de la hanter depuis.

Plus que ce retour en Ukraine, c'est la vie de Lena jusqu'à ce moment qui compose l'essentiel du récit. Et si la catastrophe de Tchernobyl est une facette importante du récit - tout autant pour l'évènement en lui-même que pour ses conséquences naturelles, sociales et psychologiques - la réflexion sur l'exil, sur l'oubli, sur la construction de soi ou le besoin de racines est tout à fait universelle. Pour autant, malgré son sujet, À crier dans les ruines n'est pas un livre déprimant, Alexandra Koszelyk parvenant à conter tout ça d'une manière assez lumineuse.

À crier dans les ruines est un livre bien plus abordable que La Dixième Muse. La plume y est plus simple mais surtout le récit est limpide et l'héroïne tout à fait sympathique. Mais comme La Dixième Muse, c'est un livre que je n'aurais pas dû aimer. C'est un pur roman de littérature générale et c'est, plus que tout et en fil rouge de tout le reste, une histoire d'amour. Et pourtant. Pourtant j'ai aimé cette romance, prenante, extrêmement attachante et qui fait chaud au coeur, peu importe son improbabilité. Alexandra Koszelyk a définitivement un petit truc en plus.

Couverture : Elena Vieillard
D'autres avis : Le Maki, ...


jeudi 5 septembre 2024

Bulles de feu #65 - Août 2024

Un petit récapitulatif de mes lectures BDs/mangas/comics du mois, pour en garder une trace.
Le classement est absolument imparfait, insatisfaisant et un peu aléatoire mais peut donner un ordre d'idée. Les avis sont (ultra)brefs, n'hésitez pas à demander un complément d'informations en commentaire si nécessaire.

Bien / Ok / Correct


Kaiju n°8 T.10/? - Naoya Matsumoto

Du pur combat.


Darwin's incident T.1-2/? - Shun Umezawa

Un bon manga qui réussit à créer une vraie histoire sur fond de débat sur le véganisme et les droits des animaux ; malin dans l'idée et ne tombe pas pour le moment dans le trop didactique.


Ajin T.4-6/17 - Gamon Sakurai

Étonnamment différent de mes vagues souvenirs des trois premiers tomes, mais toujours ok avec un personnage principal assez atypique par son côté égoïste.


Banana Sioule T.3/? - Michaël Sanlaville

La partie 'sportive' n'est pas la meilleure mais l'histoire autour, dominante, est plaisante à lire.
Très bien


Hirayasumi T.5/? - Keigo Shinzô

Un très sympathique moment. Un peu à l'image d'Insomniaques, ça ne se lit pas pour l'histoire mais pour les personnages.


La Cour des hiboux, Batman DC Renaissance T.1/9 - Scott Snyder et Greg Capullo

Une très bonne porte d'entrée pour découvrir le personnage avec ce redémarrage de 2011. Un scénario solide, sur fond d'enquête/mystère, une ambiance sombre mais toujours lisible et un dessin très agréable, bien meilleur que la couverture.


Kroma - Lorenzo De Felici

Une très bonne BD qui joue avec la notion de couleur à la fois dans son intrigue et dans ses illustrations. Pas forcément révolutionnaire dans le déroulé mais c'est bien fait et ça a en plus une finalité.
Excellent


Les 5 Terres T.12/? - Lewelyn et Jérôme Lereculey

La fin du deuxième cycle, ce qui m'a un peu surpris quand je l'ai remarqué après avoir terminé ce volume tant j'aurais bien poursuivi avec ces personnages. Mais ça fait sens et la suite sera sans aucun doute tout aussi exceptionnelle. Ça mérite bien une quatrième flamme pour marquer le coup et bien souligner qu'on ne fait pas grand chose de mieux depuis plusieurs années.

vendredi 30 août 2024

Sue Burke - Semiosis

Semiosis, Sue Burke, 2018, 435 pages

Fuyant une Terre de moins en moins habitable, un groupe d'humains triés sur le volet s'est installé sur une lointaine planète verdoyante baptisée Pax. Iels espèrent y créer une société meilleure, en symbiose avec leur nouvel environnement. Mais tant la cohabitation avec la faune et la flore de Pax que la vie communautaire entre ex-terriens leur réservera quelques surprises.

Semiosis est divisé en grands chapitres, chacun suivant un narrateur différent appartenant à une nouvelle génération de colons. Le style de la narration évolue en même temps que ces changements de parties, personnifiant encore plus chaque narrateur dont les histoires personnelles font partie intégrante de la grande Histoire de Pax. En un sens, Semiosis peut se lire comme un fix-up de nouvelles et c'est peut-être là son trait le plus caractéristique et sa plus grande réussite.

L'autre réussite de Semiosis, c'est sa volonté de présenter jusqu'au bout une utopie tout en n'évitant pas les conflits et les problèmes concrets - jusqu'à même flirter par moment avec la dystopie. Tout est loin d'être parfait, que ça soit la solide dose de suspension d'incrédulité nécessaire pour accepter la situation démographique ou le déroulé du récit qui n'a rien de réellement surprenant ou novateur, de bonnes idées mais rien de vraiment époustouflant. Mais le fait d'avoir une vraie idée directrice réhausse le sentiment que le livre laisse et participe de faire de Semiosis un livre agréable à lire.

Couverture : Manchu / Traduction : Florence Bury
D'autres avis : TmbM, Yuyine, Le chien critique, Lorhkan, FeydRautha, Gromovar, Le Maki, Célinedanaë, Anne-Laure, Apophis, Marc, Lune, Cédric, lutin82, Boudicca, Brize, Anudar, Acr0, ...


Cinquième escale pour le Summer Star Wars Ahsoka

samedi 24 août 2024

Katherine Arden - L'Hiver de la sorcière

L'Hiver de la sorcière, Katherine Arden, Tome 3/3 de la Trilogie d'une nuit d'hiver, 2019, 442 pages

L'Hiver de la sorcière est la suite directe et immédiate de La Fille dans la tour (qui suivait lui-même L'Ours et le Rossignol). Réellement directe : le temps écoulé entre les deux tomes ne se compte pas en jours mais en heures (et encore). Ce qui est bien moins long que le temps passé entre ma lecture du tome 2 et de ce tome 3 (à seulement trois ans près). Pourtant, à ma plus grande surprise, c'est une série qui se reprend très facilement. C'est aidé par deux choses : malgré sa continuité, ce volume est quasiment indépendant ; il y a très peu de personnages importants, une dizaine tout au plus, ce qui facilite grandement la prise de repères.

Poursuivre une série des années plus tard est un bon test pour savoir si celle-ci est un minimum marquante. C'est le cas de cette trilogie d'une nuit d'hiver. Les évènements importants - au-delà de ma détestation de Konstantin, indélébile - me sont revenus en mémoire assez vite et je m'y suis rapidement replongé sans aucune frustration. Le seul problème de ce délai, c'est que je ne peux pas assurer à 100% que ce troisième tome est le meilleur de la série, mon avis sur La Fille dans la tour semblant aussi très positif. Mais ça a tout de même de bonnes chances de l'être.

Le roman a tout un tas de qualités, notamment dans sa réflexion globale sur la haine et l'acceptation, mais il y a trois éléments qui m'ont été particulièrement marquants et en ont fait une lecture plus qu'agréable. Premièrement Vassia a grandi et a pris de l'indépendance. Il y a moins d'atermoiements, moins de secrets et plus de libertés, ce qui donne un roman d'autant plus plaisant à vivre. Deuxièmement il y a une évolution, à tendance romance, qui m'a d'abord gêné, me semblant contradictoire avec d'autres éléments, pour finalement me gagner à sa cause grâce à une gestion très intelligente. Enfin troisièmement il y a la fin du livre. Un final épique et une conclusion en forme d'apothéose, admirablement construite et donnant un dénouement d'une rare satisfaction. Un véritable aboutissement. Il fallait au moins ça pour rendre honneur à cet excellent roman.

Couverture : Aurélien Police / Traduction : Jacques Collin
D'autres avis : Vert, FeyGirl, Lhisbei, Lune, Célinedanaë, Lullaby, Yuyine, Boudicca, Cédric, Zoéprendlaplume, Alys, ...