Apex, Colson Whitehead, 2006, 202 pages
Un célèbre consultant en nomenclature, ayant notamment nommé le fameux Apex, arrive dans la petite ville de Winthrop. Pour sa première mission après une petite "infortune" qui le voit désormais boiter, il doit être l'arbitre d'un conflit municipal et décider si la ville doit changer de nom pour un toponyme plus moderne.
Apex est un court roman vif, fait de phrases courtes et de rebonds continus entre deux fils narratifs : dans le présent, le nouveau nom de Winthrop ; dans le passé, l' "infortune" du personnage principal qui se dévoile peu à peu. Les enjeux peuvent sembler minces mais ils sont suffisants pour tenir en haleine le lecteur, avec en arrière-plan la radiographie d'une bourgade américaine lambda - thème classique de l'auteur - et la présentation d'un homme sensiblement désabusé.
Si Apex n'est certainement pas le roman le plus percutant de l'auteur, il reste toutefois une lecture tout à fait sympathique dont l'ambition peut-être moindre n'empêche pas le livre d'avoir un petit fond intéressant sur le marketing, la mémoire et la condition noire. Le tout porté, évidemment, par la plume expressive de Colson Whitehead. Ce qui n'est que justice pour un roman dont le fil directeur est la recherche du bon nom, du bon mot. Il est certain que Colson Whitehead sait les trouver.
Couverture : photo © Adri Berger / Traduction : Serge Chauvin