jeudi 30 octobre 2025

Arkadi et Boris Strougatski - Il est difficile d'être un dieu

Il est difficile d'être un dieu, Arkadi et Boris Strougatski, 1964, 219 pages

Dans le royaume d'Arkanar, Don Roumata est un riche aristocrate, craint de tous, vivant tant dans les hautes sphères que dans les bas-fonds. Mais derrière cette façade se cache en fait un Terrien en mission d'observation avec d'autres de ses semblables. D'un niveau technologique bien supérieur, ils ont pour consigne de ne pas interférer dans l'évolution du monde, même quand le régime se fait de plus en plus dictatorial et terrifiant.

À défaut d'avoir lu la quatrième de couverture, il faut un bon tiers du roman pour réussir à comprendre la situation présentée ci-dessus. Ce premier tiers est particulièrement flou et incompréhensible, au point de m'avoir fait hésiter à arrêter ma lecture ou à la continuer en diagonale. Cela s'améliore par la suite, un peu, notamment parce que la narration est plus concentrée et suivie, avec un semblant d'objectif pour le héros. Mais ça n'est pas pour autant enthousiasmant, l'intrigue restant très limitée.

Plus qu'un roman en tant que tel, Il est difficile d'être un dieu tient plutôt du conte philosophique. Les auteurs y décrivent la mise en place d'un système fasciste et développent quelques réflexions sur la manière de gouverner un peuple. Ce n'est certainement pas inintéressant à analyser d'un point de vue intellectuel, encore plus quand on remet le livre dans son contexte d'écriture, l'URSS en 1964, mais c'est plus compliqué d'un point de vue purement romanesque. C'est un peu tout le paradoxe : je crois que j'aurais été bien plus intéressé par la lecture d'un article le décryptant que par la laborieuse lecture du roman en lui-même.

Couverture : Lasth / Traduction : Viktoriya Lajoye & Bernadette du Crest
D'autres avis : Gromovar, ...

vendredi 24 octobre 2025

David Bry - La Princesse au visage de nuit

David Bry, La Princesse au visage de nuit, 2020, 355 pages

Hugo est de retour dans son village natal pour l'enterrement de ses parents. Cela fait vingt ans qu'il n'y est pas venu. Vingt ans depuis qu'il fut retrouvé seul dans la forêt, sans souvenirs de cette nuit d'orage. Vingt ans depuis la disparition de ses deux amis. Vingt ans depuis que la princesse au visage de nuit a bouleversé sa vie. Vingt ans qui vont revenir le hanter comme si c'était hier.

La Princesse au visage de nuit est un polar fantastique qui reprend tous les codes de l'enquête dans un petit village de campagne, avec ses habitants qui se connaissent tous, ses secrets bien gardés depuis longtemps et ses légendes surnaturelles. Le 'cahier des charges' est totalement respecté et David Bry propose un récit très bien mené, aux personnages cabossés et à l'ambiance grise et pluvieuse, qui se lit tout seul.

Mon seul petit bémol provient de la dimension fantastique du roman. Je ne peux pas lui reprocher d'exister puisque c'est un aspect explicite dès le départ. Et qui fonctionne indéniablement bien, cela apporte une tension et un mystère qui vont très bien avec le reste de l'histoire. Mais je ne peux pas m'empêcher de trouver que ça apporte un peu trop de "facilités" sur la résolution de l'intrigue, que je n'ai pas trouvé très satisfaisante. J'en suis peut-être le seul responsable : au contraire de ce que j'en disais plus haut et pour l'apprécier pleinement, il ne faut pas lire La Princesse au visage de nuit comme un polar fantastique mais bien comme un conte fantastique.

Couverture : François-Xavier Pavion
D'autres avis : L'ours inculte, Yuyine, Sometimes a book, Zoéprendlaplume, Célinedanaë, ...

samedi 18 octobre 2025

Chloé Chevalier - Le Sans-Soleil

Chloé Chevalier, Le Sans-Soleil, Tome 2/2 de Loin des îles mauves, 2024, 477 pages

Le Sans-Soleil reprend dans la continuité directe de La Sans-Étoiles. On y retrouve la même petite bande de personnages, naviguant tant entre les îles mauves et l'Empire qu'entre leurs désirs personnels et leurs aspirations à une réussite collective.

Le premier tome avait été une très belle surprise. Ce second volume n'en est pas une, il est encore mieux. Parce que cette fois j'avais des espoirs et des attentes. Et Le Sans-Soleil fut totalement à leur hauteur, si ce n'est encore plus haut. J'ai adoré de la première à la dernière ligne.

De la même manière que l'histoire reprend là où La Sans-Étoiles s'arrêtait, toutes les qualités du premier livre reviennent elles aussi exactement comme précédemment. Avec trois d'entre elles particulièrement saillantes : les personnages si attachants, le mélange parfait entre l'intrigue de premier plan et les réflexions socio-politiques en filigrane, le rythme général du roman. C'est ce dernier qui m'a peut-être le plus (agréablement) surpris ici. Tout le roman est une grande marche en avant, avec très peu d'échecs ou de régressions, sans pourtant jamais donner l'impression d'être facile ou évident, laissant au contraire planer tout du long une ambiance assez dure et violente.

Cela correspond finalement assez bien au résumé plus global que l'on peut faire de ce diptyque : c'est un récit d'équilibre. À la fois sombre et lumineux, à la fois engagé et en retrait, à la fois collectif et individuel, ... Et l'équilibre est parfait sur tous les points, très intelligemment dosé par Chloé Chevalier. « Hé ! Ho ! Adieux mes Gingeolines ! » dit la chanson. Je leur dis adieu oui, mais je leur conserve une belle place dans mon esprit et dans mon coeur.

Couverture : Lucille Clerc
D'autres avis : Xapur, ...

dimanche 12 octobre 2025

Luis Sepúlveda - Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler

Luis Sepúlveda, Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler, 1996, 119 pages

Au large du port d'Hambourg, Kengah, une mouette, se retrouve piégée par une marée noire. À l'agonie, elle parvient tout de même avec ses dernières forces à atteindre la terre ferme. Elle y atterrit sur un balcon où elle rencontre le chat Zorbas, à qui elle confie son dernier oeuf, lui demande d'en prendre soin et de lui apprendre à voler.

Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler est un petit conte très simple dans son déroulé et dans son écriture. Parfaitement adaptée à un jeune public, c'est une nouvelle qui ne casse pas trois pattes à une mouette mais qui est tout à fait plaisante à lire et ce peu importe son âge. C'est une gentille et mignonne histoire avec des personnages charismatiques et un final plein d'émotions. Une sympathique petite friandise.

Couverture : ? / Traduction : Anne-Marie Métailié

lundi 6 octobre 2025

Bulles de feu #78 - Septembre 2025

Un petit récapitulatif de mes lectures BDs/mangas/comics du mois, pour en garder une trace.
Le classement est absolument imparfait, insatisfaisant et un peu aléatoire mais peut donner un ordre d'idée. Les avis sont (ultra)brefs, n'hésitez pas à demander un complément d'informations en commentaire si nécessaire.

Mouais


Mascarade, Batman DC Renaissance T.7/9 - Scott Snyder, James Tynion IV et plein de dessinateurices

Encore plus que les autres tomes, juste un enchainement d'actions - à tendance glauque - et de 'toujours plus' qui ne donne pas de raison de s'investir dans le récit.
Bien / Ok / Correct


Thunder 3 T.4-5/? - Yuki Ikeda

Ça tourne un peu en rond et en pur manga d'action, sans grande histoire, c'est dommage. À noter que l'auteur cite "Gantz" dans un avant-propos et l'influence me parait maintenant évidente.


Thermae Romae T.4/6 - Mari Yamazaki

Une lecture plus aérée que les premiers tomes, avec une histoire ayant plus de continuité et jouant plus sur l'humour avec le décalage entre passé et présent.
Très bien


Ajin T.11-12/17 - Gamon Sakurai

Est-ce que l'histoire est complexe et poussée ? Non. Est-ce que c'est extrêmement efficace dans son genre ? Oui.


Hirayasumi T.7-8/? - Keigo Shinzô

Entre le bien et le très bien, c'est de la pure tranche de vie qui par je ne sais quel miracle ne tombe pas dans le trop plan-plan alors qu'il ne s'y passe pas grand chose.


Blue Period T.16/? - Tsubasa Yamaguchi

Encore un très bon tome, l'autrice a trouvé son rythme de croisière et le dosage parfait entre un récit entraînant et une réflexion philosophique/artistique, entre le concret et le technique.


Asadora ! T.9/? - Naoki Urasawa

Est-ce que l'histoire avance ? Pas vraiment. Est-ce que c'est toujours aussi plaisant de suivre les personnages, comme dans une bonne série télé ? Totalement.


Evol T.6/? - Atsushi Kaneko

C'est toujours aussi unique et ça continue d'évoluer, avec de nouveaux personnages et de nouvelles ambitions, pour une qualité constante.


Plus loin qu'ailleurs - Christophe Chabouté

« J'ai rêvé de partir, j'ai été contraint de rester... Alors, je suis parti en restant. »
Une très belle BD de peu de mots, qui n'est pas révolutionnaire dans son propos (l'importance des petites choses et de ce qui nous entoure) mais qui le fait sous une forme très maline et très réussie.


La Terre verte - Alain Ayroles et Hervé Tanquerelle

Un ouvrage massif qui permet de développer une grande histoire ou plutôt une grande tragédie shakespearienne. Rien de révolutionnaire mais c'est très bien mené - ce qui ne surprend personne avec Alain Ayroles au scénario - et joliment dessiné, c'est du très bel ouvrage.

mardi 30 septembre 2025

Antoine Bello - Les Falsificateurs

Antoine Bello, Les Falsificateurs, Tome 1/3 des Falsificateurs, 2007, 501 pages

Fraichement sortie de ses études, Sliv Dartunghuver s'engage dans un cabinet d'études environnementales. Mais rapidement, son supérieur lui propose un deuxième travail : entrer au Consortium de Falsification du Réel. Organisation secrète internationale, le CFR travaille à subtilement modifier la marche du monde, en inventant et en modifiant des évènements plus ou moins importants. Dans quel but ? Seules les plus hautes sphères du CFR le savent - et nombreux sont les échelons à gravir avant d'y arriver.

Les Falsificateurs part d'un principe incroyable (littéralement) : une gigantesque organisation qui tire les ficelles en coulisses et réécrit l'Histoire à sa guise. Une sorte de paradis pour amateurices de théories du complot. Et pourtant c'est un roman qui parvient, miraculeusement, à ne justement pas tomber dans le complotisme. Oui, la manipulation des faits est au centre du récit. Mais c'est surtout un moyen pour disséquer les mécanismes de cette manipulation et la manière d'orienter les opinions.

Plus que le CFR en lui-même, ce sont bien les différents scénarios élaborés par Antoine Bello qui sont le plus fascinant à découvrir. Des mini-histoires dans l'histoire où l'on sent un gros travail de recherche et de réflexion pour parvenir à un résultat aussi érudit que limpide - c'est d'ailleurs, assez ironiquement vu le sujet et les habitudes d'Antoine Bello, peut-être le roman le plus clair et 'honnête' de l'auteur. Et le tout en réussissant à donner une bonne dose de crédibilité à l'ensemble.

Tout n'est pas parfait dans Les Falsificateurs. Le culte du secret sur les intentions du CFR risque de ne mener à rien et les personnages sont assez basiques - et pas franchement sympathique dans le cas du héros, même si cela sert son évolution. Mais le projet en lui-même et la réflexion qu'il permet de mener restent supérieurs à ces bémols, surtout en ces temps où la question de la désinformation est toujours plus prégnante.

Couverture : Photo © Michael Cogliantry - Getty Images
D'autres avis : Alys, ...

mercredi 24 septembre 2025

Catherine Dufour - Les Champs de la Lune

Catherine Dufour, Les Champs de la Lune, 2024, 284 pages

La Terre étant devenue inhabitable, les humains se sont déplacés sur la Lune. La majorité réside sous la surface mais quelques habitants vivent "à l'extérieur", sous des dômes, pour y faire pousser des plantes. C'est le cas d'El-Jarline, une fermière solitaire - à l'exception de son chat parlant - qui rend compte de ses activités dans des rapports qu'elle transmet à l'administration de sa cité.

Les Champs de la Lune est un ouvrage étonnant et particulier. L'intrigue y est infime. C'est un journal personnel, une tranche de vie, qui conte les quelques péripéties d'El-Jarline mais surtout présente un futur où l'humanité a colonisé la Lune, avec tous les problèmes afférents, dont la plupart ne dépareillent pas de ceux de la Terre. En plus de cette présentation, on observe aussi l'évolution du personnage d'El-Jarline, dans ce qui ressemble beaucoup à un coming of age, qu'on pourrait même qualifier de coming of conscience.

Le tout est très contemplatif. Un peu trop pour moi. Je dois avouer avoir par moment trouvé le temps long. La proposition est bonne, différente et bien réalisée, avec un vrai ton dans l'écriture. Mais elle n'a jamais réussi à m'enthousiasmer. J'ai trouvé ça objectivement bien mais subjectivement je n'ai pas réussi à y prendre beaucoup de plaisir.

Je commençais en disant que Les Champs de la Lune est un ouvrage étonnant et particulier. Ce qui est en somme la définition d'un ouvrage de Catherine Dufour. Parfois ça accroche, parfois moins. Mais une chose est sûre : Catherine Dufour parvient toujours à écrire des livres qui ne se ressemblent pas et qui ont quelque chose d'unique.

Couverture : Aurélien Police
D'autres avis : Tigger Lilly, Lhisbei, Le Maki, Zoéprendlaplume, Le chien critique, Chut maman lit !, Célinedanaë, Sometimes a book, Marc, ...

jeudi 18 septembre 2025

Stéphane Desienne - La Fille qui sauva Hiroshima

Stéphane Desienne, La Fille qui sauva Hiroshima, 2025, 153 pages

En 1960, Grant, un historien, est chargé par le président des États-Unis d'enquêter sur l'échec du bombardement d'Hiroshima, le 6 août 1945. Un raté tenu top secret et qui serait lié à la présence d'une mystérieuse jeune fille japonaise.

Même sans résumé, le titre de La Fille qui sauva Hiroshima donne toutes les informations nécessaires pour comprendre le pitch de l'histoire. Il s'agit d'une uchronie 'douce', dans le sens où l'Histoire ne s'est pas déroulée comme nous la connaissons mais sans pour autant remettre en cause la marche du monde, le bombardement de Nagasaki ayant bien eu lieu le 9 août 1945. Et tout est lié à une jeune fille, soeur d'un kamikaze, et à un médaillon magique.

Et une fois qu'on a dit ça, on a à peu près tout dit concernant La Fille qui sauva Hiroshima. Ce n'est pas une lecture désagréable, loin de là, mais c'est étonnamment linéaire malgré les deux narrations/trames temporelles. Je l'ai terminée en ne sachant pas trop quel est le but ou le message. Ce qui n'est pas toujours nécessaire mais qui en l'occurrence m'aurait permis de compenser une absence de surprises et d'émotions. Ça se lit bien mais il m'a manqué un petit truc en plus pour que je ne trouve pas la lecture malheureusement un peu vaine.

Couverture : Paul Cosquer (Hiroshima Peace Memorial Museum/Depositphotos/Pixabay)
D'autres avis : Gromovar, Zoéprendlaplume, Sometimes a book, ...

vendredi 12 septembre 2025

James S.A. Corey - L'Éveil du Léviathan

James S.A. Corey, L'Éveil du Léviathan, Tome 1/9 de The Expanse, 2011, 694 pages

Sur Cérès, l'inspecteur Miller enquête sur la disparition d'une jeune femme, Julie Mao, dont les dernières traces seraient liées à un vaisseau, le Scopuli. C'est pour ce même Scopuli que va se dérouter le Canterbury, un vaisseau transportant de la glace entre Saturne et la Ceinture, en réponse à sa balise de détresse. Un détour qui va changer son destin, et particulièrement celui de son second, Jim Holden, en le plaçant au centre d'une potentielle guerre galactique entre les trois grandes puissances que sont la Terre, Mars et l'Alliance des Planètes Extérieures.

L'Éveil du Léviathan est le premier tome de la massive et renommée série The Expanse. Un succès qui se comprend facilement au vu de la qualité et de l'efficacité de ce volume. C'est du space opera à l'état pur, avec un sens de l'émerveillement et de la grandeur grâce à une intrigue qui se balade dans l'espace et fait intervenir toute la galaxie, voire plus. Mais si le cadre et ses implications sont gigantesques, le récit en lui-même est narré à hauteur humaine, alternant entre les points de vue d'Holden et de Miller - dont les routes vont inévitablement finir par se croiser -, ce qui rend la lecture facilement abordable.

L'Éveil du Léviathan est une grande aventure spatiale. Ça ne révolutionne pas forcément le genre mais c'est hyper efficace et très bien réalisé. Les quelques personnages ont du caractère - et sont forts sympathiques pour l'équipage d'Holden -, les rebondissements sont réguliers mais sans donner l'impression d'être forcés et plus globalement les développements ne sont pas cousus de fil blanc. Ce qui fait que les près de 700 pages coulent toutes seules et se lisent avec grand plaisir, voire avec avidité, tout du long, sans jamais perdre en intérêt ce qui est déjà un bel exploit. Si j'avais un peu peur de me lancer dans cette volumineuse saga, mon état d'esprit a bien changé : je me réjouis d'avoir encore 8 pavés à arpenter !

Couverture : Daniel Dociu / Traduction : Thierry Arson
D'autres avis : Monsieur Lhisbei, Lorhkan, Gromovar, Célinedanaë, Elessar, Anudar, Apophis, Herbefol, Lune, Anne-Laure, ...


Quatrième escale pour le Summer Star Wars Andor S2

samedi 6 septembre 2025

Bulles de feu #77 - Août 2025

Un petit récapitulatif de mes lectures BDs/mangas/comics du mois, pour en garder une trace.
Le classement est absolument imparfait, insatisfaisant et un peu aléatoire mais peut donner un ordre d'idée. Les avis sont (ultra)brefs, n'hésitez pas à demander un complément d'informations en commentaire si nécessaire.

Bien / Ok / Correct


Darwin's incident T.3/? - Shun Umezawa

Ce n'est pas forcément enthousiasmant mais pas à cause du manga en lui-même, qui réussit à être didactique et sans animosité, mais bien à cause de ses thématiques totalement réalistes (et énervantes) de liberté d'être, de respect, d'obscurantisme, de peur, de manipulation, ...


Le Dieu-Fauve - Fabien Vehlmann et Roger

L'idée est correcte et les dessins sont très bons mais c'est un peu trop linéaire et surtout c'est vraiment pas joyeux, il n'en ressort que de la tristesse et de la déprime.


Slam Dunk T.6-7/20 - Takehiko Inoue

Bien plus de basket - le tome 7 est uniquement un match - et donc bien plus de qualité.
Très bien


Ajin T.7-10/17 - Gamon Sakurai

Très efficace en tant que manga d'action saupoudré de thriller, porté par un méchant flippant et par un héros qui a pas mal de facettes non-héroïques.

dimanche 31 août 2025

Colson Whitehead - La Règle du crime

Colson Whitehead, La Règle du crime, Tome 2/3 de Ray Carney, 2023, 449 pages

Quelques années ont passé depuis les évènements de Harlem Shuffle. Ray Carney s'est rangé et s'occupe de son magasin de meubles. Mais la nécessité de trouver des places pour un concert des Jackson Five va le remettre dans le tordu chemin.

Après les années 60 d'Harlem Shuffle, place aux années 70 dans La Règle du crime. Et toujours le même principe : trois nouvelles mettant en scène Ray Carney et ses mauvaises fréquentations, dans un Harlem où il ne fait pas particulièrement bon vivre, sur fond d'incendies et de Black Liberation Army. Les intrigues sont assez minimalistes et comptent de nombreux détours par les souvenirs des différents personnages, rendant encore plus évident le but premier de l'auteur : parler de Harlem et des Harlémites.

La Règle du crime n'est pas l'oeuvre la plus transcendante de Colson Whitehead et elle n'a pas la puissance d'autres de ses romans. Mais c'est un bon panorama d'un quartier et de ses évolutions ainsi qu'un sympathique petit 'roman noir'. Une lecture agréable qui vaut pour son ambiance et pour sa galerie de personnages, avec un duo à sa tête qu'on prend autant de plaisir à suivre l'un que l'autre : Ray Carney et Harlem.

Couverture : Olivier Munday / Traduction : Charles Recoursé
D'autres avis : Le Maki, ...

lundi 25 août 2025

Chloé Chevalier - La Sans-Étoiles

Chloé Chevalier, La Sans-Étoiles, Tome 1/2 de Loin des îles mauves, 2022, 408 pages

Sur la petite île d'Aryl, Yvanel est un Héros, une jeune femme se faisant passer pour un homme pour tromper les Leifa. Car dans les îles mauves cohabitent deux peuples, celui des Bruyères et celui des Leifa, dominés et dominants mais obligés de s'entendre pour tous les deux perdurer. Yvanel s'acclimate tant bien que mal de la situation mais ses camarades d'âge ont d'autres ambitions : prendre le large et se rendre dans l'Empire.

Il y aurait bien plus à développer que ces quelques lignes de résumé pour rendre compte de l'univers proposé par Chloé Chevalier. Il n'y a rien qui soit révolutionnaire mais c'est plein de bonnes petites idées qui forment un tout harmonieux et plaisant à parcourir. Et puis il y a cette histoire de Héros, qui représente la thématique principale traversant le roman : la question du genre et de l'identité personnelle. Un questionnement qui aura de multiples facettes et qui sera présent régulièrement, mais sans jamais prendre le pas sur l'intrigue en elle-même et sans jamais paraitre forcé, s'intégrant naturellement au récit.

La Sans-Étoiles est un excellent roman doté d'une harmonie rare. Tous les éléments semblent servir leur but propre et immédiat tout en servant le livre dans son ensemble, sans qu'aucun ne prenne le pas sur les autres. L'univers donne envie d'être parcouru, les personnages sonnent vrais, le temps qui passe est palpable, le récit est dynamique, ... Tout ça avec beaucoup de variété et d'évolutions. Ainsi que du tact et de la simplicité pour évoquer des sujets sensibles - je crois n'avoir jamais lu un livre parlant autant des menstruations, et en le faisant très bien. C'est un des aspects qui en font pour moi totalement un roman "passerelle", aussi accessible et agréable pour un public adolescent que pour un public adulte.

La Sans-Étoiles a un seul défaut : sa richesse fait que j'ai - encore plus que d'habitude - l'impression de ne faire que le survoler et ne pas rendre compte de toutes ses qualités. Ce qui vient avec un corollaire plus positif : vous aurez encore plein de choses à découvrir quand vous le lirez.

Couverture : Lucille Clerc
D'autres avis : Xapur, Célinedanaë, Yuyine, ...

dimanche 17 août 2025

Adam-Troy Castro - La Guerre des marionnettes

Adam-Troy Castro, La Guerre des marionnettes, Tome 3/3 d'Andrea Cort, 2010-2019, 536 pages

Après Émissaires des morts et La Troisième Griffe de Dieu, La Guerre des marionnettes est le troisième roman mettant en scène Andrea Cort, la Procureure extraordinaire qui fait à peu près tout sauf aller dans les tribunaux. Elle y continue sa quête contre de vieux ennemis en se rendant sur Vlhan, une planète où les habitants pratiquent un ballet mortel.

Avant de rentrer dans le roman en lui-même, l'ouvrage démarre par Les Lames qui sculptent les marionnettes, une longue nouvelle qui n'a rien d'extraordinaire en elle-même mais qui est absolument parfaite pour faire le lien entre les tomes 2 et 3 et pour se remettre dans l'univers. Ça permet d'attaquer le roman sans nécessiter de temps d'adaptation et d'en profiter dès les premières pages.

La Guerre des marionnettes est un bon roman, qui tient plus de l'aventure que de l'enquête. C'est peut-être en partie ce qui en fait le moins bon des trois pour moi puisqu'il sort moins de l'ordinaire. Ça vaut aussi pour le caractère de son héroïne : son évolution est logique et certainement nécessaire, mais ça la rend aussi un peu plus 'normale' et moins sensationnelle - même si elle conserve toujours une grande force de caractère.

Mon autre bémol, c'est ce sentiment de "tout ça pour ça" une fois la dernière page tournée, l'impression que la grande histoire derrière tout ça n'a absolument pas avancé. C'est encore pire pour la 'petite' histoire puisque l'ouvrage se conclut par La Cachette, une nouvelle qui vient - malgré une réflexion intéressante - remettre en question les rares avancées effectuées dans le roman.

Je me concentre sur les points négatifs parce qu'ils sont ce qui change le plus par rapport aux tomes précédents mais cela ne doit pas occulter l'essentiel : j'ai pris plaisir à lire La Guerre des marionnettes. C'est une bonne aventure et l'univers imaginé par Adam-Troy Castro reste fascinant. Je ne trouve pas que ça soit un bon tome conclusif mais ça reste un bon roman en lui-même.

Couverture : Olivier Munday / Traduction : Charles Recoursé
D'autres avis : Vert, Yuyine, Le Maki, Gromovar, FeyGirl, Le chien critique, FeydRautha, Célinedanaë, Le nocher des livres, Brize, Herbefol, Apophis, ...


Troisième escale pour le Summer Star Wars Andor S2

lundi 11 août 2025

Emma Newman - Planetfall

Planetfall, Emma Newman, Tome indépendant 1/4 de "Planetfall", 2015, 287 pages

Sur une lointaine planète, une colonie humaine s'est installée au pied d'une étrange structure, la Cité de Dieu. Leur cheffe de file, Lee Suh-Mi, y a disparu depuis plusieurs années mais les terriens, incités par des messages annuels, continuent d'attendre son retour et des révélations sur Dieu. L'arrivée de Sung-Soo, descendant de Lee Suh-Mi et rescapé inattendu de la Chute initiale, va bouleverser l'équilibre de la communauté.

Planetfall est un roman mystérieux. Et ce n'est pas qu'une formule puisque tout le récit repose sur le fait de comprendre ce qu'est cette expédition et cette planète. Et plus encore ce qu'est le secret sur lequel tout semble être construit. La réponse à la première question s'avèrera plus ou moins satisfaisante selon qu'on aime ou non les fins ouvertes et mystico-fantasmagoriques. J'ai trouvé ça un peu perturbant mais cela colle finalement assez bien avec ce qui est présenté tout au long du récit. Et puis ça tombe bien, l'important est ailleurs, dans la seconde question, le secret.

Le secret en lui-même n'est pas exceptionnel. Mais toute sa présentation et son intégration au récit sont remarquables. Et plus encore son lien avec Ren, la narratrice du récit. Un personnage exceptionnel, dans le sens où l'on ne voit presque jamais de telles représentations. Et le fait de vivre le récit à travers ses yeux rend la chose encore plus forte puisqu'il est impossible de deviner avant longtemps que Ren a quelque chose de particulier, d'anormal.

Planetfall est très loin d'être un planet-opera classique. Il ne faut peut-être même pas le lire en s'attendant à un roman de science-fiction. C'est un roman qui utilise la science-fiction et la foi, toutes les palettes de l'imaginaire en somme, pour mieux proposer un portrait profondément réaliste et absolument humain. Est-ce que c'est un roman parfait ? Non. Est-ce que le personnage de Ren vaut à lui seul la lecture ? Oui, sans aucun doute.

Couverture : Anxo Amarelle / Traduction : Racquel Jemint
D'autres avis : Vert, Lhisbei, Le Maki, Shaya, Le chien critique, Lorhkan, Gromovar, FeydRautha, Xapur, Lune, Elessar, Cédric, Célinedanaë, Jean-Yves, ...


Deuxième escale pour le Summer Star Wars Andor S2

mardi 5 août 2025

Bulles de feu #76 - Juillet 2025

Un petit récapitulatif de mes lectures BDs/mangas/comics du mois, pour en garder une trace.
Le classement est absolument imparfait, insatisfaisant et un peu aléatoire mais peut donner un ordre d'idée. Les avis sont (ultra)brefs, n'hésitez pas à demander un complément d'informations en commentaire si nécessaire.

Bien / Ok / Correct


Vagabond T.12-13/37 - Takehiko Inoue

Ça poursuit son chemin de haine et de mort, tout en questionnant un peu le caractère vain de tout cela.


Teenage Mutant Ninja Turtles - The Last Ronin - Lost Years T.2/? - Kevin Eastman, Tom Waltz, Ben Bishop et SL Gallant

Une sorte de suite à The Last Ronin, dont les deux tiers forment une préquelle aux enjeux inexistants et le dernier tiers est juste une phase de transition pour une possible suite. L'univers, le potentiel et les dessins sont heureusement toujours sympas, ça sauve l'ensemble.


Insomniaques T.14/14 - Makoto Ojiro

La fin d'une sympathique série qui n'aura malheureusement jamais atteint tout son potentiel et sera un peu trop restée dans son train-train.
Très bien


Les Vieux Fourneaux T.8/? - Wilfrid Lupano et Paul Cauuet

Toujours très bon. Des secrets venus du passé, des travers modernes dénoncés et des passages vraiment amusants : un tome des Vieux Fourneaux quoi.


Bride Stories T.14-15/? - Kaoru Mori

Une relecture du tome 14 et une découverte du tome 15 toujours aussi plaisante, une galerie de personnages vraiment adorables.


Space Brothers T.44/? - Chûya Koyama

Encore un excellent tome, qui rappelle que les choses peuvent toujours empirer.


L'Héritage fossile - Philippe Valette

Un très beau sens du gigantisme, dans le récit et dans le graphisme, pour cette BD qui parle d'un voyage de colonisation d'une planète à plusieurs millénaires de la Terre. Je ne suis pas un grand fan de l'aspect 3D numérique et du mélange 2D/3D mais j'admets qu'il apporte son style et donne quelques planches marquantes. Rien de totalement révolutionnaire dans l'histoire mais c'est franchement bien mené jusqu'à la toute fin, sans temps faible. Très fluide et prenant, une vraie bonne BD.


The Nice House on the Lake T.1-2/2 - James Tynion IV et Álvaro Mártinez Bueno

Un excellent diptyque qui revisite le post-apo et le huis clos pour créer une oeuvre haletante, pleine de mystères, avec une très bonne logique interne et du sens jusqu'au bout. À la hauteur de sa réputation.

mercredi 30 juillet 2025

Eduardo Mendoza - Bataille de chats

Bataille de chats, Eduardo Mendoza, 2010, 391 pages

Madrid, 1936. Anthony Whitelands est un spécialiste anglais de la peinture espagnole du Siècle d'or. Il est appelé en Espagne, où les tensions montent de plus en plus entre républicains et nationalistes, pour estimer un tableau qui doit servir à financer la fuite du pays d'un duc et de sa famille.

Contrairement à ce que son titre indique, il n'est nullement question de félins dans Bataille de chats. La possible confusion vient du jeu de mots intraduisible qu'est le titre original, Riñas de gatos, où les gatos sont bien le terme espagnol désignant les chats mais aussi, et surtout dans le cas présent, le surnom des madrilènes.

Loin des rixes félines donc, ce sont les prémices de la guerre civile espagnole qui sont au coeur du récit. Le principe est assez malin : prendre un personnage neutre, un anglais en l'occurrence, et le mettre dans une situation qui va l'amener à côtoyer les deux camps, pour pouvoir évoquer leurs idéaux et leurs fonctionnements. Sauf que cet aspect reste trop en surface et ne donne pas envie de s'intéresser à la situation.

Le problème majeur, qui parasite le potentiel historico-social, c'est que la majeure partie du récit est un vaudeville. Et pas vraiment un bon en plus, bien que je ne sois pas le mieux placé pour juger le genre. Mais il y a une chose dont je suis sûr : les personnages féminins sont bien trop jeunes pour que cela soit sain. Ce n'est pas le seul problème de ce roman qui jongle très bizarrement entre ses différents projets mais c'est un problème rédhibitoire. D'Eduardo Mendoza j'avais grandement apprécié les excellents Sans nouvelles de Gurb et Le Dernier Voyage d'Horatio II. J'aurais peut-être mieux fait de m'en tenir à sa science-fiction humoristique.

Couverture : Virginie Perrollaz / Traduction : François Maspero
D'autres avis : ...

jeudi 24 juillet 2025

Raphaël Bardas - Les Fourneaux de Crachemort

Raphaël Bardas, Les Fourneaux de Crachemort, 2024, 356 pages

Quatre jeunes adultes se sont liés d'amitié lors de leurs cours de théâtre. Ils forment une vraie petite bande, au point de parfois commettre quelques cambriolages pour passer le temps. Jusqu'au jour où l'un de ces larcins, chez un dramaturge fraichement décédé, tourne mal et qu'ils doivent fuir leur ville de Brillanza à bord d'un food-truck. Mais les quatre objets qu'ils ont innocemment récupéré pourraient bien avoir lancé à leurs trousses des problèmes bien plus graves qu'une simple poursuite pour vol.

Les Fourneaux de Crachemort peut être résumé très facilement en trois thématiques : nourriture, théâtre et sexualité. L'ambiance méditerranéenne des débuts laissera plus tard place à des contrées moins chaleureuses mais l'esprit lui restera toujours le même : la fête et le plaisir comme mots d'ordre, malgré tous les problèmes. Encore plus face à certains d'entre eux, d'ailleurs.

Il y a un vrai ton, une vraie ambiance différente dans Les Fourneaux de Crachemort. Ce n'est pas une révolution mais ça donne un vrai charme à l'ensemble, surtout que ce n'est pas qu'une façade et que cela fait partie intégrante de l'histoire. L'univers parait parfois un peu foutraque et le récit en lui-même n'est pas le plus palpitant, mais c'est compensé par le vent de fraicheur et de liberté qui souffle entre ces pages - et ce malgré le monde bien sombre qu'elles décrivent -, à l'image de la dynamique rafraichissante et pas si commune entre les quatre héro.ïne.s. L'ensemble a un côté facétieux qui n'accrochera pas tout le monde mais qui en fait une bonne aventure.

Couverture : Emiliano Renzi
D'autres avis : L'ours inculte, Le nocher des livres, Célinedanaë, ...

vendredi 18 juillet 2025

Alastair Reynolds - La Maison des Soleils

La Maison des Soleils, Alastair Reynolds, 2008, 504 pages

Campion et Purslane sont deux fragments de la Lignée Gentiane, clones d'Abigail Gentian parcourant l'univers depuis des millions d'années. Tous les deux cent mille ans, les mille clones se réunissent pour faire la fête et partager leurs découvertes. Une réunion est justement sur le point de commencer, à laquelle Campion et Purslane sont en retard. Ce qui s'avèrera être une chance, et le début d'une aventure aux enjeux encore plus gigantesques que leurs périples habituels.

Avoir découvert l'univers de la Lignée Gentiane dans La Millième Nuit permet d'entrer plus sereinement et facilement dans La Maison des Soleils mais les premières pages font tout de même leur effet. Un effet wahou tant les chiffres, de distances et de durées, sont vertigineux. Tout est démesuré dans La Maison des Soleils, inimaginable, et pourtant cela reste constamment à portée d'appréhension. Cela ne veut pas dire que tout est parfaitement compréhensible mais cela se fait sans frustration.

Le sense of wonder est sans aucun doute la qualité première de La Maison des Soleils. Ses personnages sont aussi très bons et l'histoire tient bien la route. J'ai un peu plus de bémols concernant la structure et le rythme du récit. J'y ai discerné trois grandes parties qui ne s'imbriquent pas idéalement les unes dans les autres : une première qui prend le temps de présenter, avec force détails, son univers et ses concepts ; une deuxième bien plus terre-à-terre où des êtres surhumains s'avèrent être aussi bêtes et détestables que des humains lambdas ; un brusque basculement vers une troisième partie finale qui propose une aventure et une conclusion. C'est cette dernière qui est d'ailleurs la meilleure parce qu'elle mélange mieux ses différents éléments pour en faire une lecture à la fois prenante et émerveillante, et avec bien moins de lassitude.

Si ce bémol est l'un des éléments les plus saillants de mon ressenti, il ne doit pas éclipser le fait que La Maison des Soleils est un vrai bon roman. Ça n'aura pas été un coup de coeur et j'ai préféré La Millième Nuit, mieux rythmé et plus constant, mais cela reste rare de pouvoir lire un texte avec un tel sens du gigantisme.

Couverture : Amir Zand / Traduction : Pierre-Paul Durastanti
D'autres avis : Tigger Lilly, Vert, Lhisbei, shaya, FeyGirl, Lorhkan, Gromovar, Le Maki, FeydRautha, Anne-Laure, Apophis, Célinedanaë, Anudar, Cédric, ...


Première escale pour le Summer Star Wars Andor S2

samedi 12 juillet 2025

Claire North - Sweet Harmony

Sweet Harmony, Claire North, 2020, 159 pages

Tout va bien pour Harmony Meads. Un corps parfait, une santé parfaite, un petit ami parfait, un emploi parfait. Jusqu'au jour où apparait, sur son visage, un bouton. Ce qui est strictement impossible puisque les nanos dans son corps font en sorte de lui assurer une apparence parfaite. Mais tous ces abonnements ont un coût... et les finances d'Harmony ne sont pas parfaites, elles.

Sweet Harmony est une novella qui parle, sans surprise, du culte de l'apparence. Et ce sans évoquer les réseaux sociaux. Il n'y en a pas besoin, les relations sociales de la vie de tous les jours suffisent largement à pousser l'envie du corps parfait, confortable, attractif, qui ouvre toutes les portes ou presque. Mais le texte de Claire North ne se limite pas à dénoncer les ravages et les risques de cette beauté à tout prix. Ce n'est qu'un des multiples thèmes évoqués, avec aussi la pression sociale, les relations toxiques ou encore le cercle vicieux de la dette.

Sweet Harmony est un récit qui ne donne pas de leçon mais pousse à réfléchir sur son propre rapport au corps, au sien comme à ceux des autres. Le constat proposé par Claire North n'est pas joyeux. Il est même triste, mais tristement vrai. C'est aussi effarant que lucide, et c'est symbolisé par une héroïne avec laquelle on ne peut ni être complètement dans l'empathie ni être complètement dans le dédain tant elle est aussi imparfaite que réaliste. Indéniablement un texte fort.

Couverture : Aurélien Police / Traduction : Michel Pagel
D'autres avis : Vert, Tigger Lilly, FeyGirl, Yuyine, Le Maki, FeydRautha, Gromovar, Jean-Yves, Xapur, Boudicca, Zoé, Célinedanaë, Herbefol, ...

dimanche 6 juillet 2025

Bulles de feu #75 - Juin 2025

Un petit récapitulatif de mes lectures BDs/mangas/comics du mois, pour en garder une trace.
Le classement est absolument imparfait, insatisfaisant et un peu aléatoire mais peut donner un ordre d'idée. Les avis sont (ultra)brefs, n'hésitez pas à demander un complément d'informations en commentaire si nécessaire.

Bien / Ok / Correct


Thermae Romae T.3/6 - Mari Yamazaki

La série continue de s'améliorer sur la durée : les histoires se permettent de durer plusieurs chapitres et il y a une plus grande continuité globale, sans pour autant délaisser les improbables voyages temporels et le thème des bains.


Thunder 3 T.2-3/? - Yuki Ikeda

Ça s'avère être une sorte de One Punch Man en plus sérieux. Ça manque peut-être d'un enjeu dramatique plus fort et d'un peu de tension, mais c'est agréable et surprenant à lire.


The Private Eye - Brian K. Vaughan et Marcos Martin

Un bon polar/thriller dans un futur où Internet n'existe plus, portant une réflexion sur la vie privée. Une histoire noire aux dessins énergiques et aux couleurs lumineuses.
Très bien


Evol T.5/? - Atsushi Kaneko

Ça évolue juste ce qu'il faut pour ne pas être répétitif.


Célestin et le coeur de Vendrezanne, Les Contes de la Pieuvre T.3/? - Gess

Une nouvelle très bonne histoire qui continue de faire grandir un univers riche et fascinant, autant dans son aspect fantastique qu'historico-géographique, peuplé de personnages charismatiques.


Shin Zero T.1/3 - Mathieu Bablet et Guillaume Singelin

Un duo d'auteurs qui fait rêver et un ouvrage à la hauteur des attentes, sur le fond et sur la forme. C'est un hommage aux sentai qui fait bien plus que ça, c'est une bonne aventure mais surtout de très bonnes tranches de vie de personnages qui se cherchent.


Blue Giant T.1-5/10 - Shinichi Ishizuka

Un manga sur un jeune homme voulant devenir le meilleur saxophoniste de jazz au monde. Ça sonne comme un manga d'apprentissage classique mais ça ne tombe pas du tout dans cette routine ou dans le didactique. C'est absolument excellent et très intelligemment écrit. Le jazz y est décrit comme une musique d'émotions et c'est exactement ça que rend le manga : des émotions. C'est puissant, ça prend au coeur, à mettre les larmes aux yeux de joie.