lundi 14 janvier 2013

Dostoïevski - L'Idiot

L'Idiot, Fiodor Dostoïevski, 1869, 900 pages.

Je vous vois. Je vois vos visages surpris en découvrant le livre du jour. Assurément une expression proche de la mienne pendant le début de ma lecture. Pendant une grande partie de ma lecture en fait. Comment vous en expliquer simplement la raison... Je sais comment résumer (en réalité, ça m'a pris un peu de temps pour trouver le bon mot, mais je vous épargne l'attente) : ce roman est surréaliste.
Par ce terme, je n'évoque par le mouvement culturel (que je suis bien incapable de définir d'ailleurs), mais la sensation de folie et d'absurde qui se dégage de ce livre. Il se veut réaliste, et je pense que dans un certain sens il l'est, mais toute l'histoire est tellement déconnecté de notre époque que j'ai eu du mal à y accrocher et y donner du crédit.

Pour moi, il y a deux problèmes majeurs.
Le premier est, comme je viens de le dire, la déconnexion avec notre réalité. A l'inverse de ce que j'ai écrit il y a quelques jours au sujet d'Isaac Asimov, ce livre est daté. Nous sommes dans la Russie du XIXème siècle, et il faut continuellement s'en souvenir pour comprendre les choses (ou au moins ne pas se dire que c'est totalement n'importe quoi), et même ainsi... C'est particulier. J'ai souvent eu l'impression d'être dans une pièce de théâtre, une pièce de boulevard, une pièce de "portes qui claquent".
La deuxième gêne que j'ai eu a plus rapport avec le fond. La plupart des scènes sont de grandes discussions entre plein de personnages, sur divers sujets (dont peu font véritablement avancés l'histoire). La plupart du temps, cela amène à des débats philosophiques ou métaphysiques, à demi cachés dans les répliques. Avec de l'envie, il y a surement de bonnes choses à en ressortir, mais personnellement je suis un peu passé à travers. Comme le livre en général, les controverses sont plutôt datées, ou ne m'intéressent pas énormément.

Tout n'est pas à jeter, il y a des bons passages et un potentiel pour ceux qui aiment ce genre de littérature. Trouvons même quelques points positifs : le personnage du prince Muichkine (l'idiot) est intéressant, et la fin est assez géniale. Cela sauve un peu le livre.

Pour finir, un petit bonus, un élément que je n'ai pas abordé : les noms des personnages. Le roman commence par un index des personnages de deux pages. Vous rirez peut-être en le voyant, pensant vous souvenir aisément de la vingtaine de noms et ne voyant pas pourquoi il existe. Vous rirez moins quand vous aurez commencé la lecture : les noms russes sont vraiment difficiles à mémoriser (tout du moins sans en avoir l'habitude, j'imagine). Ils ont tendance à se confondre phonétiquement, mais le plus gros problème est ailleurs : chaque individu a un patronyme composé de trois mots ; ajoutez à cela un surnom, un grade et une situation familiale, et vous obtenez au moins 5 façons d'appeler chaque personne. Honnêtement, c'est suffisant pour parfois s'y perdre un peu.

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