samedi 5 octobre 2024

Bulles de feu #66 - Septembre 2024

Un petit récapitulatif de mes lectures BDs/mangas/comics du mois, pour en garder une trace.
Le classement est absolument imparfait, insatisfaisant et un peu aléatoire mais peut donner un ordre d'idée. Les avis sont (ultra)brefs, n'hésitez pas à demander un complément d'informations en commentaire si nécessaire.

Bien / Ok / Correct


Kaiju n°8 T.11/? - Naoya Matsumoto

Du pur combat, encore.


Insomniaques T.12/14 - Makoto Ojiro

Dans la continuité, bien sans être incroyable, mais avec une petite ellipse temporelle qui laisse entrevoir la fin de la série.


Tsugai - Deamons of the Shadow Realm T.4/? - Hiromu Arakawa

C'est bien et ça reste plaisant à lire mais ce n'est quand même pas facile à suivre, il y a beaucoup de pièces en mouvement dont les objectifs ne sont pas forcément clairs.


Blue Lock T.9-10/? - Muneyuki Kaneshiro et Yûsuke Nomura

C'est toujours aussi dommage pour l'esprit/cadre parce que la partie purement sportive est vraiment solide.


La Route - Manu Larcenet

Une excellente adaptation, tant dans l'aspect graphique parfait pour l'ambiance que dans le peu de paroles, qui rend parfaitement toute la noirceur et le désespoir du roman. Je ne peux pas dire que j'ai apprécié le moment passé, mais c'est objectivement une très grande oeuvre. N'hésitez pas à aller lire l'avis dithyrambique de Gromovar.


La Nuit des hiboux, Batman DC Renaissance T.2/9 - Scott Snyder, James Tynion IV, Greg Capullo, Becky Cloonan, Rafael Albuquerque, Andy Clarke et Jason Fabok

La "fin" de l'arc des hiboux entamé dans le tome 1, plus dans l'action que dans l'enquête mais toujours bien. Suivi de deux courtes histoires bonnes mais plus insignifiantes (pour le moment ?).
Très bien


Frieren T.12/? - Kanehito Yamada et Tsukasa Abe

Un bon tome avec une péripétie qui apporte de la fraicheur et permet de se rendre compte d'une partie du chemin parcouru depuis le début de la série.


Le Fils de Pan - Fabrizio Dori

La pas-vraiment-suite de Le Dieu vagabond qui peut se lire de manière indépendante. Une bonne aventure aux accents psychédéliques, tant dans le dessin que dans les couleurs ou les péripéties, et pourtant ça reste palpable et facile à lire. Fabrizio Dori crée vraiment un univers à part, une oeuvre à lui, et c'est forcément une bonne chose.


Les Quatre de Baker Street T.10/? - Olivier Legrand et David Etien

Une aventure très simple mais c'est toujours aussi agréable et joli à lire.


Eight Billion Genies - Charles Soule et Ryan Browne

Un excellent comics qui part d'une idée simple aux possibilités infinies - tous les humains se voit accorder un voeu - pour proposer une solide histoire qui va (très) loin mais sans se perdre en chemin, en gardant la dose de cohérence nécessaire et en parvenant même à conclure joliment.


Space Brothers T.43/? - Chûya Koyama

Un excellent tome, plein de tension et qui promet un nouveau très grand moment dans le tome suivant.

dimanche 29 septembre 2024

Michael McDowell - Les Aiguilles d'or

Les Aiguilles d'or, Michael McDowell, 1980, 517 pages

New-York, 1882. Dans les beaux quartiers vit la famille Stallworth, sous la houlette du juge James Stallworth. À des fins d'avancées politiques et sociales, ses membres vont lancer une grande campagne d'élimination du crime et du vice dans les quartiers pauvres. C'est là que vit la famille Shanks, sous la houlette de la receleuse Lena Shanks, qui va se retrouver dans le viseur des Stallworth.

En un peu de plus de 500 pages, Les Aiguilles d'or conte une grande rivalité familiale qui prend autant la forme d'un roman social que d'un roman noir. Michael McDowell propose une plongée dans la fin du XIXème siècle, des deux côtés du spectre de l'argent, et le récit d'un affrontement à la violence bien réelle. Les péripéties tiennent en haleine - au moins pendant la grande majorité du récit, même si le côté implacable du final est un peu moins enthousiasmant bien que faisant complètement sens au regard du caractère tragique de l'ensemble - mais ce sont certainement les personnages qui sont les plus marquants. Tous et toutes sont uniques, loin d'être forcément sympathiques mais iels ont le mérite d'être droits dans leurs idées, agissant avec logique ce qui les rend au minimum supportables, jusqu'à fascinant pour certains (les jumeaux Rob et Ella notamment).

Au grand jeu des comparaisons, j'ai trouvé Les Aiguilles d'or meilleur que la saga Blackwater. Plus satisfaisant à la lecture en tout cas. Pour son absence de personnage insupportable ou lassant donc, mais surtout pour son rythme plus entrainant et actif. Tout se résume finalement à son format, un one-shot plus compact qui évite les petits coups de mou à tous les niveaux. Et qui fait de Les Aiguilles d'or un très bon roman qui se lit tout seul.

Couverture : Pedro Oyarbide / Traduction : Jean Szlamowicz
D'autres avis : Vert, Zoéprendlaplume, Gromovar, TmbM, ...

lundi 23 septembre 2024

Hiro Arikawa - Les Mémoires d'un chat

Les Mémoires d'un chat, Hiro Arikawa, 2017, 325 pages

Cinq ans auparavant, Satoru a soigné un chat errant, l'a recueilli et l'a nommé Nana. Mais aujourd'hui, pour des raisons personnelles, il doit s'en séparer et lui trouver une nouvelle maison. Dans cette quête, ils vont tous les deux parcourir le Japon pour rencontrer d'anciens camarades de Satoru, ce qui sera l'occasion d'en apprendre plus sur son passé.

J'ai découvert Hiro Arikawa avec l'excellent Au prochain arrêt, qui multipliait les petites tranches de vie au cours d'un trajet en train. C'est en voiture cette fois que l'on parcourt le Japon pour aller à la rencontre de nouvelles tranches de vie, tout aussi excellentes. Mais la principale, celle qui les unit toutes et les transcende, c'est celle de Satoru et Nana. Deux personnages extrêmement attachants, entre la gentillesse de Satoru et l'amusante verve de Nana, lui aussi un des narrateurs du roman.

C'est surement un peu réducteur et cliché tout en étant assez logique mais Les Mémoires d'un chat a un côté très japonais. Dans la société décrite bien sûr, mais aussi dans le ton du roman, avec une certaine douceur, toujours une petite distance respectueuse et quelque chose d'un peu feutré. Ce qui ne veut pas dire que le récit est plat, bien au contraire. C'est une histoire très émouvante, une ode à la vie et à l'amitié, globalement joyeuse mais qui laisse les larmes aux yeux, ce qui ne réduit en rien son côté feel-good. Les Mémoires d'un chat est comme un arc-en-ciel : il a autant besoin de soleil que de pluie pour resplendir de mille feux.

Couverture : Irina Garmashova-Cawron / Traduction : Jean-Louis De La Couronne

mardi 17 septembre 2024

Alastair Reynolds - La Millième Nuit

La Millième Nuit, Alastair Reynolds, 2005, 135 pages

Tous les deux cents mille ans, les membres de la Lignée Gentiane - tous "descendants" quasi-immortels d'Abigail Gentian - se réunissent pendant mille jours. C'est l'occasion pour eux de partager leurs pérégrinations depuis leur dernière rencontre avant de repartir explorer les galaxies et les différentes évolutions de l'humanité. Mais lors de leur dernière réunion, deux membres mettent le doigt sur une incohérence qui pourrait bien cacher un très grand secret.

En 135 pages, La Millième Nuit est une oeuvre absolument complète. Il n'en faut pas plus à Alastair Reynolds pour proposer un univers époustouflant aux proportions aussi inimaginables qu'accessibles, de sympathiques personnages, un récit sous forme d'enquête et de mystère et une résolution totalement satisfaisante alors que la barre était haute au regard des enjeux démentiels mis en place. C'est la fusion parfaite entre un cadre plein de sense of wonder et une solide intrigue. Même la couverture est d'une grande qualité, et encore plus après lecture. Une très (très) bonne novella.

Couverture : Aurélien Police / Traduction : Laurent Queyssi
D'autres avis : Tigger Lilly, Vert, FeyGirl, Lhisbei, FeydRautha, Lorhkan, Gromovar, Le Maki, Célinedanaë, Le chien critique, OmbreBones, Herbefol, lutin82, Jean-Yves, Elwyn, f6k, ...

Sixième et dernière escale pour le Summer Star Wars Ahsoka

mercredi 11 septembre 2024

Alexandra Koszelyk - À crier dans les ruines

À crier dans les ruines, Alexandra Koszelyk, 2019, 251 pages

2006. Lena retourne pour la première fois à Prypiat, en Ukraine, sa ville de naissance. Elle en est partie vingt ans plus tôt, à l'âge de 13 ans, fuyant la catastrophe de Tchernobyl avec sa famille pour s'installer en France. Elle a laissé derrière elle ses origines ainsi qu'Ivan, son amour d'enfance. Deux absences qui ne cessent de la hanter depuis.

Plus que ce retour en Ukraine, c'est la vie de Lena jusqu'à ce moment qui compose l'essentiel du récit. Et si la catastrophe de Tchernobyl est une facette importante du récit - tout autant pour l'évènement en lui-même que pour ses conséquences naturelles, sociales et psychologiques - la réflexion sur l'exil, sur l'oubli, sur la construction de soi ou le besoin de racines est tout à fait universelle. Pour autant, malgré son sujet, À crier dans les ruines n'est pas un livre déprimant, Alexandra Koszelyk parvenant à conter tout ça d'une manière assez lumineuse.

À crier dans les ruines est un livre bien plus abordable que La Dixième Muse. La plume y est plus simple mais surtout le récit est limpide et l'héroïne tout à fait sympathique. Mais comme La Dixième Muse, c'est un livre que je n'aurais pas dû aimer. C'est un pur roman de littérature générale et c'est, plus que tout et en fil rouge de tout le reste, une histoire d'amour. Et pourtant. Pourtant j'ai aimé cette romance, prenante, extrêmement attachante et qui fait chaud au coeur, peu importe son improbabilité. Alexandra Koszelyk a définitivement un petit truc en plus.

Couverture : Elena Vieillard
D'autres avis : Le Maki, ...


jeudi 5 septembre 2024

Bulles de feu #65 - Août 2024

Un petit récapitulatif de mes lectures BDs/mangas/comics du mois, pour en garder une trace.
Le classement est absolument imparfait, insatisfaisant et un peu aléatoire mais peut donner un ordre d'idée. Les avis sont (ultra)brefs, n'hésitez pas à demander un complément d'informations en commentaire si nécessaire.

Bien / Ok / Correct


Kaiju n°8 T.10/? - Naoya Matsumoto

Du pur combat.


Darwin's incident T.1-2/? - Shun Umezawa

Un bon manga qui réussit à créer une vraie histoire sur fond de débat sur le véganisme et les droits des animaux ; malin dans l'idée et ne tombe pas pour le moment dans le trop didactique.


Ajin T.4-6/17 - Gamon Sakurai

Étonnamment différent de mes vagues souvenirs des trois premiers tomes, mais toujours ok avec un personnage principal assez atypique par son côté égoïste.


Banana Sioule T.3/? - Michaël Sanlaville

La partie 'sportive' n'est pas la meilleure mais l'histoire autour, dominante, est plaisante à lire.
Très bien


Hirayasumi T.5/? - Keigo Shinzô

Un très sympathique moment. Un peu à l'image d'Insomniaques, ça ne se lit pas pour l'histoire mais pour les personnages.


La Cour des hiboux, Batman DC Renaissance T.1/9 - Scott Snyder et Greg Capullo

Une très bonne porte d'entrée pour découvrir le personnage avec ce redémarrage de 2011. Un scénario solide, sur fond d'enquête/mystère, une ambiance sombre mais toujours lisible et un dessin très agréable, bien meilleur que la couverture.


Kroma - Lorenzo De Felici

Une très bonne BD qui joue avec la notion de couleur à la fois dans son intrigue et dans ses illustrations. Pas forcément révolutionnaire dans le déroulé mais c'est bien fait et ça a en plus une finalité.
Excellent


Les 5 Terres T.12/? - Lewelyn et Jérôme Lereculey

La fin du deuxième cycle, ce qui m'a un peu surpris quand je l'ai remarqué après avoir terminé ce volume tant j'aurais bien poursuivi avec ces personnages. Mais ça fait sens et la suite sera sans aucun doute tout aussi exceptionnelle. Ça mérite bien une quatrième flamme pour marquer le coup et bien souligner qu'on ne fait pas grand chose de mieux depuis plusieurs années.

vendredi 30 août 2024

Sue Burke - Semiosis

Semiosis, Sue Burke, 2018, 435 pages

Fuyant une Terre de moins en moins habitable, un groupe d'humains triés sur le volet s'est installé sur une lointaine planète verdoyante baptisée Pax. Iels espèrent y créer une société meilleure, en symbiose avec leur nouvel environnement. Mais tant la cohabitation avec la faune et la flore de Pax que la vie communautaire entre ex-terriens leur réservera quelques surprises.

Semiosis est divisé en grands chapitres, chacun suivant un narrateur différent appartenant à une nouvelle génération de colons. Le style de la narration évolue en même temps que ces changements de parties, personnifiant encore plus chaque narrateur dont les histoires personnelles font partie intégrante de la grande Histoire de Pax. En un sens, Semiosis peut se lire comme un fix-up de nouvelles et c'est peut-être là son trait le plus caractéristique et sa plus grande réussite.

L'autre réussite de Semiosis, c'est sa volonté de présenter jusqu'au bout une utopie tout en n'évitant pas les conflits et les problèmes concrets - jusqu'à même flirter par moment avec la dystopie. Tout est loin d'être parfait, que ça soit la solide dose de suspension d'incrédulité nécessaire pour accepter la situation démographique ou le déroulé du récit qui n'a rien de réellement surprenant ou novateur, de bonnes idées mais rien de vraiment époustouflant. Mais le fait d'avoir une vraie idée directrice réhausse le sentiment que le livre laisse et participe de faire de Semiosis un livre agréable à lire.

Couverture : Manchu / Traduction : Florence Bury
D'autres avis : TmbM, Yuyine, Le chien critique, Lorhkan, FeydRautha, Gromovar, Le Maki, Célinedanaë, Anne-Laure, Apophis, Marc, Lune, Cédric, lutin82, Boudicca, Brize, Anudar, Acr0, ...


Cinquième escale pour le Summer Star Wars Ahsoka

samedi 24 août 2024

Katherine Arden - L'Hiver de la sorcière

L'Hiver de la sorcière, Katherine Arden, Tome 3/3 de la Trilogie d'une nuit d'hiver, 2019, 442 pages

L'Hiver de la sorcière est la suite directe et immédiate de La Fille dans la tour (qui suivait lui-même L'Ours et le Rossignol). Réellement directe : le temps écoulé entre les deux tomes ne se compte pas en jours mais en heures (et encore). Ce qui est bien moins long que le temps passé entre ma lecture du tome 2 et de ce tome 3 (à seulement trois ans près). Pourtant, à ma plus grande surprise, c'est une série qui se reprend très facilement. C'est aidé par deux choses : malgré sa continuité, ce volume est quasiment indépendant ; il y a très peu de personnages importants, une dizaine tout au plus, ce qui facilite grandement la prise de repères.

Poursuivre une série des années plus tard est un bon test pour savoir si celle-ci est un minimum marquante. C'est le cas de cette trilogie d'une nuit d'hiver. Les évènements importants - au-delà de ma détestation de Konstantin, indélébile - me sont revenus en mémoire assez vite et je m'y suis rapidement replongé sans aucune frustration. Le seul problème de ce délai, c'est que je ne peux pas assurer à 100% que ce troisième tome est le meilleur de la série, mon avis sur La Fille dans la tour semblant aussi très positif. Mais ça a tout de même de bonnes chances de l'être.

Le roman a tout un tas de qualités, notamment dans sa réflexion globale sur la haine et l'acceptation, mais il y a trois éléments qui m'ont été particulièrement marquants et en ont fait une lecture plus qu'agréable. Premièrement Vassia a grandi et a pris de l'indépendance. Il y a moins d'atermoiements, moins de secrets et plus de libertés, ce qui donne un roman d'autant plus plaisant à vivre. Deuxièmement il y a une évolution, à tendance romance, qui m'a d'abord gêné, me semblant contradictoire avec d'autres éléments, pour finalement me gagner à sa cause grâce à une gestion très intelligente. Enfin troisièmement il y a la fin du livre. Un final épique et une conclusion en forme d'apothéose, admirablement construite et donnant un dénouement d'une rare satisfaction. Un véritable aboutissement. Il fallait au moins ça pour rendre honneur à cet excellent roman.

Couverture : Aurélien Police / Traduction : Jacques Collin
D'autres avis : Vert, FeyGirl, Lhisbei, Lune, Célinedanaë, Lullaby, Yuyine, Boudicca, Cédric, Zoéprendlaplume, Alys, ...

dimanche 18 août 2024

Adam-Troy Castro - La Troisième Griffe de Dieu

La Troisième Griffe de Dieu, Adam-Troy Castro, Tome 2/3 d'Andrea Cort, 2009-2018, 456 pages

Suite à ses aventures dans Émissaires des morts, Andrea Cort est désormais Procureure extraordinaire, jouissant d'une liberté totale dans ses missions. Sur une invitation des propriétaires (et le conseil avisé de "proches"), elle se rend cette fois sur Xana, la planète-entreprise de la famille Bettelhine, les plus grands marchands d'armes de la galaxie. Sauf qu'avant d'y mettre les pieds, elle devra éviter une tentative d'assassinat et en résoudre un autre.

L'un des seuls petits bémols que j'avais concernant Émissaires des morts était l'évolution du caractère d'Andrea Cort. Un adoucissement (relatif) et le début d'une romance qui faisait craindre la perte de son caractère entier et cynique qui font le sel de ses aventures. C'est là qu'intervient l'avantage d'avoir laissé passer plus de deux ans depuis ma lecture du premier tome : j'avais bien moins d'éléments de comparaison et j'ai pu pleinement apprécier le personnage tel qu'il est désormais, un peu plus humain mais toujours aussi unique. Toujours aussi Andrea 'Sherlock' Cort.

La Troisième Griffe de Dieu est, une nouvelle fois, un excellent roman. C'est en majeure partie un mystère en chambre close qui est totalement maitrisé, faisant la part belle aux développements de personnages jusqu'à la fameuse révélation finale où tout s'imbrique logiquement sans pour autant sortir de nulle part, certains éléments étant devinables. Mais ce qui est encore mieux, c'est que ce n'est pas juste une enquête lambda. Elle s'inscrit dans la continuité des révélations et de l'évolution du personnage d'Andrea Cort, amenant à une deuxième scène de révélation finale.

Mon seul petit bémol, c'est que la toute fin, post-révélation, tombe un peu à plat, pas par déception mais plutôt avec un goût de "ah, c'est fini ?". C'est en même temps un bon signe puisque cela montre qu'on voudrait en lire encore plus. Ça s'explique aussi en partie par le fait qu'arrivé à la fin du roman, il reste un paquet de pages dans l'ouvrage. Et pour cause, il y a ensuite une nouvelle, Un coup de poignard, qui fait chronologiquement sens à cet emplacement et qui permet un intéressant pas de côté, aidant à bien visualiser l'aura des personnages d'un point de vue externe. Un texte agréable qui vient clore un excellent ouvrage.

Couverture : Manchu / Traduction : Benoît Domis
D'autres avis : Tigger Lilly, Zina, FeyGirl, Sabine, FeydRautha, Lune, Lhisbei, Brize, shaya, Vert, Xapur, Le Maki, Le chien critique, Gromovar, Yuyine, Le nocher des livres, Célinedanaë, Apophis, Sometimes a book, lutin82, JMG, Herbefol, Cédric, ...


Quatrième escale pour le Summer Star Wars Ahsoka

lundi 12 août 2024

Emilie Querbalec - Quitter les monts d'automne

Quitter les monts d'automne, Émilie Querbalec, 2020, 440 pages

Issue d'une lignée de conteuses, Kaori n'a semble-t-il pas hérité du don et se résigne à devenir danseuse. À la mort de sa grand-mère, sa seule famille, elle découvre dans ses affaires un rouleau calligraphié, un objet absolument tabou sur ce monde où l'écriture est interdite. Cela sera le déclenchement d'une nouvelle vie, en quête de réponses tant sur cet objet que sur ses origines, qui la mènera bien plus loin qu'imaginé.

Commençant comme une quête initiatique dans un monde de fantasy japonisante, Quitter les monts d'automne s'avère assez rapidement un roman de science-fiction. Comme dans Les Chants de Nüying, Émilie Querbalec ne suit pas un chemin tout tracé et l'aventure prendra des tournants inattendus. Mais cela se fait de manière fluide et en douceur, sans grande rupture. C'est certainement aidé par la capacité d'adaptation de Kaori, qui s'acclimate presque trop bien à tous ces changements mais permet au moins au récit de ne pas tergiverser et d'avancer.

Quitter les monts d'automne est un roman solide et imprévisible. Sa fin n'est peut-être pas l'idée la plus originale au monde mais elle est bien amenée, elle donne du sens à l'ensemble et elle fait très bien office de dernière pièce du puzzle, permettant de boucler la boucle de manière satisfaisante. Elle fait d'autant plus sens qu'elle entre pleinement dans la thématique qui parcourt l'ensemble du récit : la mémoire. Une thématique qui prend diverses formes, certaines qu'on aurait presque voulu plus développées ou mises en avant, mais l'ensemble reste important et bien réalisé. Un très bon roman.

Couverture : Manchu
D'autres avis : Tigger Lilly, Yuyine, Vert, Gromovar, Shaya, L'ours inculte, Lhisbei, FeyGirl, FeydRautha, Lorhkan, Le Maki, Zoé, Le chien critique, Xapur, Lectures du panda, Elwyn, Apophis, Sometimes a book, Lullaby, Anne-Laure, Célinedanaë, Dionysos, OmbreBones, Marc, Le nocher des livres, Anudar, ...


Troisième escale pour le Summer Star Wars Ahsoka

mardi 6 août 2024

Bulles de feu #64 - Juillet 2024

Un petit récapitulatif de mes lectures BDs/mangas/comics du mois, pour en garder une trace.
Le classement est absolument imparfait, insatisfaisant et un peu aléatoire mais peut donner un ordre d'idée. Les avis sont (ultra)brefs, n'hésitez pas à demander un complément d'informations en commentaire si nécessaire.

Bien / Ok / Correct


Le vieil homme et son chat T.9/? - Nekomaki

Toujours une petite bulle de paisibilité.


Le grand large - Jean Cremers

L'un des plus gros MacGuffin que j'ai pu voir. On peut certainement y voir une métaphore et la balade a de bons moments, mais le but reste vague et l'ensemble un peu bateau.


Vingt Décembre - Chroniques de l'abolition - Appollo et Téhem

Une BD qui conte autant l'abolition de l'esclavage sur l'île de la Réunion le 20 décembre 1848 que la vie d'Edmond Albius, esclave ayant découvert la pollinisation artificielle de la vanille. Intéressant sur le plan historique, moins sur le plan émotionnel.


Seizon - Life T.1-2/2 - Nobuyuki Fukumoto et Kaiji Kawaguchi

Un petit polar qui a des qualités mais dont l'histoire est si improbable que la suspension d'incrédulité est mise à mal.


Rebis - Irene Marchesini et Carlotta Dicataldo

Une BD tout à fait correcte et plaisante à lire mais qui ne passe jamais à la vitesse supérieure - et qui semble le savoir si on en croit un dialogue des dernières pages.


Loire - Étienne Davodeau

Une BD à la Davodeau : une histoire sensible à défaut d'être éclatante ou marquante et malgré son scénario digne du cliché d'un film français ; une grande importance accordée à la nature et à la sérénité que l'humain peut y trouver ; des dessins doux et chaleureux pour faire vivre le paysage ligérien.


Tsugai - Daemons of the Shadow Realm T.3/? - Hiromu Arakawa

Du Hiromu Arakawa. Il y a pas mal d'éléments donc ça s'appréciera encore plus en enchaînant les tomes lors d'une relecture, mais c'est déjà fort plaisant.
Très bien


Blue Period T.14/? - Tsubasa Yamaguchi

Encore un très bon tome, qui développe plus les personnages que la philosophie de l'art sans pour autant l'oublier, touchant.

mercredi 31 juillet 2024

Floriane Soulas - Les Oubliés de l'Amas

Les Oubliés de l'Amas, Floriane Soulas, 2021, 627 pages

En périphérie de Jupiter, seule planète non conquise par l'humanité, l'Amas est un agglutinement de vieux vaisseaux et de débris en tous genres. La décharge de l'univers, sur laquelle s'est développée une communauté de personnes devant, par choix ou par contrainte, exister hors du système. C'est là que vit Kat, ancienne scientifique de haut niveau devenue recycleuse, sur les traces de son frère jumeau disparu.

Les Oubliés de l'Amas est une bonne aventure, bien construite, dans un cadre assez original. Elle est un peu prévisible dans sa partie centrale et l'enchainement, très détaillé, des différentes péripéties et rencontres de personnages fait parfois un peu trop penser à un compte-rendu d'une partie de jeu de rôle. Mais ce ne sont même pas des défauts, bien plus un ressenti et une préférence personnelle. Le récit est indéniablement bien mené et va au bout de ses idées.

C'est avec un sentiment un peu bizarre que j'ai terminé ce roman. Je n'ai pas été emballé plus que ça, il n'a pas eu ce petit truc en plus qui provoque des émotions particulières. Et dans le même temps je n'ai pas de reproches à lui faire et ma lecture s'est bien passée. Mon avis se résume finalement facilement : Les Oubliés de l'Amas est un bon roman, ni plus, ni moins.

Couverture : Germain Barthélémy
D'autres avis : L'ours inculte, Yuyine, Sometimes a book, OmbreBones, ...


Deuxième escale pour le Summer Star Wars Ahsoka

jeudi 25 juillet 2024

GennaRose Nethercott - La Maison aux pattes de poulet

La Maison aux pattes de poulet, GennaRose Nethercott, 2022, 520 pages

Bellatine et Isaac sont frère et soeur. Séparés depuis des années, ils vont se retrouver à l'occasion d'un héritage. Pas n'importe quel héritage : une maison, vivante, aux pattes de poulet, ayant appartenu à Baba Yaga, leur ancêtre ukrainienne. Et comme si les choses n'étaient pas assez étranges, il semble qu'un mystérieux individu en ait après la maison et soit sur leurs traces.

Comme toute bonne urban fantasy, l'improbabilité de cette maison disparait rapidement et cet univers - notre monde ponctué d'un peu de mythologie slave et juive - apparait tout à fait crédible et logique. C'est un peu comme un spectacle de marionnettes : si la marionnettiste est bonne, il ne faut pas longtemps pour ne plus voir les artifices et être simplement emporté par une bonne histoire. Et GennaRose Nethercott est une excellente marionnettiste.

La Maison aux pattes de poulet est un excellent roman de bout en bout et sur tous les aspects. Les personnages sont vivants et touchants, crédibles dans leurs failles et leurs faiblesses sans jamais être gémissants. L'intrigue est solide, elle ne repose pas sur de nombreux rebondissements mais parvient pourtant à conserver de l'incertitude et à ne dévoiler que tardivement sa véritable finalité. Dans un final qui justement est très réussi, utilisant astucieusement tous les éléments développés auparavant et parvenant à laisser le lecteurice avec à la fois la larme à l'oeil et le sourire aux lèvres.

Si tout ça fait déjà de La Maison aux pattes de poulet un très bon roman, il y a encore (au moins) une autre grande composante qu'il faut évoquer : sa portée. La Maison aux pattes de poulet est la preuve - non-nécessaire mais toujours bonne à rappeler - qu'au-delà de faire vivre des aventures la fantasy peut avoir une grande portée sociétale. Il est ici question d'Histoire et de mémoire, et GennaRose Nethercott utilise admirablement les frontières entre conte et réalité pour amener ça de manière à la fois subtile et évidente (comprendre : ça ne prend pas le pas sur une bonne histoire mais il n'y a pas besoin d'avoir un doctorat en lecture entre les lignes pour saisir le message). C'est absolument remarquable, à l'image du roman dans son ensemble.

Couverture : Anouck Faure / Traduction : Anne-Sylvie Homassel
D'autres avis : Tigger Lilly, FeyGirl, Gromovar, FeydRautha, Zina, Célinedanaë, Le nocher des livres, Boudicca, Sometimes a book, ...

vendredi 19 juillet 2024

Laurent Genefort - Opexx

Opexx, Laurent Genefort, 2022, 114 pages

Le Blend - une union pacifiée de millions de mondes s'étendant sur plusieurs galaxies - a récemment contacté la Terre. Avant une éventuelle intégration à sa communauté, le Blend a besoin que la Terre mette à sa disposition des soldats pour aller combattre à sa place. C'est au sein de cette unité Opexx que travaille le narrateur, atteint du syndrome de Restorff qui lui vaut un déficit d'empathie mais lui permet aussi de conserver la mémoire de toutes ses missions.

Opexx n'est pas ce qu'il semble être. Ce n'est pas exactement un texte de science-fiction militaire tel qu'on l'imagine basiquement. S'il apporte évidemment une réflexion sur la guerre au sens large, les combats y ont une place infime et ce n'est pas forcément sur ce thème qu'il est le plus marquant. Il ne faut en tout cas pas le laisser de côté par peur d'y voir un cliché d'oeuvre militariste.

Mais il ne faut pas non plus s'attendre à une grande intrigue. Pas vraiment à une intrigue tout court en fait. Il faut attendre la deuxième moitié du récit pour vraiment voir où va le texte. C'est un peu perturbant, mais c'est compensé par deux choses : la capacité - qui n'étonnera personne ayant déjà lu l'auteur - de Laurent Genefort à créer de vastes mondes et de l'altérité ainsi que le destin évocateur et touchant de ce narrateur anonyme.

Opexx n'est pas une novella palpitante ou exaltante. Elle m'a longtemps laissé de côté avant de me rattraper sur la fin et me convainc quasiment plus après sa lecture que pendant. Je n'ai pas adoré ce texte mais je suis encore plus incapable d'en dire du mal que du bien. Il me faudrait certainement une relecture pour en saisir plus de subtilités, et ce n'est pas inenvisageable.

Couverture : Aurélien Police
D'autres avis : Tigger Lilly, Vert, FeyGirl, Xapur, Le Maki, FeydRautha, Yuyine, Jean-Yves, Herbefol, Célinedanaë, OmbreBones, lutin82, Dionysos, Sometimes a book, Apophis, ...


Première escale pour le Summer Star Wars Ahsoka