Raffles Hotel, Ryû Murakami, 1989, 176 pages.
Rituel de chaque fin de mois (on va considérer comme un fait que je suis toujours limite niveau temps), c'est une lecture faite dans le cadre du Challenge Écrivains Japonais d'Adalana. Le mois de mai est consacré à Ryû Murakami, à ne pas confondre avec Haruki Murakami (enfin, vous pouvez difficilement confondre si vous donnez le prénom...).
J'ai choisi ce livre pour de multiples raisons : il n'était pas trop long (raison très noble), il n'avait pas comme les autres une couverture moche avec seulement une femme ou un visage (raison très superficielle), il avait un synopsis plutôt pas mal (plus tentant que d'autres en tout cas, raison très désespéré).Wouhou, c'est parti !
« Ceci est la version romancée du film Raffles Hotel. La méthode habituelle en pareil cas consiste à partir du scénario et à l'enrichir pour en faire un roman, mais en ce qui me concerne, j'avais sous les yeux comme base un film pratiquement achevé. »
Extrait de la postface de Raffles Hotel. Je ne savais, avant la lecture, absolument rien du film (qui est de Ryû Murakami aussi), ni du Raffles Hotel (qui est un grand hôtel singapourien, datant du temps des colonies), et cela ne m'a pas gêné à la lecture. Considérez donc que ceci est un véritable livre, et que les informations réelles ne servent qu'à donner un peu de cachet au tout.
On suit trois personnages - Kariya, Taeko et Moeko - dont les chemins se croisent en divers lieux. Ou plutôt, les chemins de Kariya et Takeo croisent celui de Moeko, actrice "folle". Je mets "folle" en désespoir de trouver un mot qui correspondrait mieux. Pour résumer, les chapitres parlant de Moeko amènent très souvent à émettre des "Quoi ?!", d'incompréhension et d'étonnement.
C'est un roman court et rapide, dont je ne sais pas vraiment quoi penser. C'est une sorte d'ovni, et cette impression doit être à peu près la même que celle qu'ont les personnages en rencontrant Moeko. Cette ambiance sauve d'ailleurs la mise à des personnages que je n'ai pas trouvé plus attachants que ça. Moeko est intrigante, mais il manque encore un petit truc. A côté de ça, le livre pose des questions intéressantes sur la réalité et la fiction, et surtout sur l'être et le paraître.
Au final, c'est une petite lecture qui est pas mal. Il faudrait peut-être que je la relise en prenant plus mon temps pour en comprendre d'autres aspects. Et je serais étonné de voir comment est le film. Une bonne façon de découvrir Ryû Murakami, même si je crois avoir compris qu'elle n'est pas vraiment représentative du reste de l'oeuvre de l'auteur, souvent plus trash.