samedi 16 novembre 2024

Xia Jia - Ton temps hors d'atteinte

Ton temps hors d'atteinte, Xia Jia, 2012, 153 pages

Enfant, la narratrice a fait la connaissance d'un jeune garçon assis à un piano. S'ils n'auront fait que se croiser, elle sera marquée par cette rencontre et la gardera à tout jamais en tête, comme une âme soeur. Les hasards de la vie les feront se recroiser. Mais comment se rapprocher de lui alors qu'elle est considérée comme une fille un peu lente, toujours en léger décalage avec les autres, quand lui vit à cent à l'heure, hyperactif et insaisissable ?

Ton temps hors d'atteinte n'est pas une histoire d'amour à proprement parler. Ou en tout cas, si c'est une histoire d'amour, bien que principalement à sens unique, ce n'est pas une romance. Cela rend d'ailleurs la chose un peu bizarre par moment, avec un côté qui flirte avec le malsain. Heureusement la novella n'y tombe jamais et ce n'est pas du tout l'impression générale qu'elle laisse. Au contraire, à la fin, la sublime fin, il ne reste qu'une chose : la beauté. Ton temps hors d'atteinte est une très belle novella. Aussi belle dans son ensemble que lors de certains passages qui se transforment en petits instants de grâce.

Plus encore qu'une histoire d'amour, Ton temps hors d'atteinte est une quête. Une quête impossible, ce qui ne l'empêche pas d'être vécu à fond, sans se retourner. Une quête improbable - même si elle s'avèrera l'être bien moins que ce qu'elle laisse paraitre -, ce qui ne l'empêche pas d'être entraînante et d'être vécue en harmonie avec son attachante narratrice. Une quête aux légers accents de science-fiction - aussi intéressants pour l'idée en elle-même que pour la métaphore qu'elle file -, ce qui ne l'empêche pas de résonner et d'avoir des échos tout à fait réels. Non, définitivement, rien ne peux empêcher Ton temps hors d'atteinte d'être une excellente novella.

Couverture : Philippe Thiollier / Traduction : Gwennaël Gaffric
D'autres avis : Lorhkan, Lhisbei, Le nocher des livres, ...

dimanche 10 novembre 2024

David Mitchell - Les mille automnes de Jacob de Zoet

Les mille automnes de Jacob De Zoet, David Mitchell, 2010, 702 pages

En 1799, le jeune clerc Jacob de Zoet fait partie d'une mission de la Compagnie néerlandaise des Indes Orientales pour remettre de l'ordre à Dejima, une île artificielle dans la baie de Nagasaki, seul comptoir de commerce étranger au Japon. C'est là, dans un milieu hostile aux étrangers, qu'il s'éprendra d'Orito, une sage-femme, et que sa vie prendra une ampleur inattendue.

Si l'histoire est inventée, bien qu'inspirée d'éléments réels, Les mille automnes de Jacob De Zoet a tout du roman historique tant David Mitchell a fait un travail minutieux pour représenter ce Japon de la fin du XVIIIème siècle. Les habitués de l'auteur, notamment les lecteurices de L'Âme des horloges, pourront y percevoir quelques (très rares) clins d'oeil qui peuvent rattacher le roman au DavidMitchellUniverse et à l'imaginaire mais ce n'est clairement pas là l'essentiel.

L'essentiel, c'est que Les mille automnes de Jacob De Zoet est un ouvrage passionnant. Bien que la présentation et le style soient différents, il m'a fait penser aux romans de Guy Gavriel Kay. On y retrouve ce même souci du détail, cette même plongée totale dans un univers réaliste et ce même talent pour donner une vie et une personnalité à tous les personnages, principaux comme secondaires, qui sont l'indéniable coeur du récit. Et avec à la clé le même plaisir de lecture.

Il n'y a rien d'extravagant, rien de stupéfiant dans ce roman. Il est simplement excellent, d'une maitrise totale qui le rend captivant du début à la fin. C'est un très beau livre qui aura squatté mon esprit pendant plusieurs jours, que je sois en train de le lire ou non. C'est le genre de roman qui est si marquant qu'il reste encore en tête une fois la dernière page tournée et qui demande un peu de temps avant de passer à autre chose. Un très grand livre comme David Mitchell sait si bien en faire.

Couverture : / Traduction : Manuel Berri
D'autres avis : Vert, ...

lundi 4 novembre 2024

Bulles de feu #67 - Octobre 2024

Un petit récapitulatif de mes lectures BDs/mangas/comics du mois, pour en garder une trace.
Le classement est absolument imparfait, insatisfaisant et un peu aléatoire mais peut donner un ordre d'idée. Les avis sont (ultra)brefs, n'hésitez pas à demander un complément d'informations en commentaire si nécessaire.

Très bien


Le Deuil de la famille, Batman DC Renaissance T.3/9 - Scott Snyder, James Tynion IV, Greg Capullo et Jock

Un bon tome, une seule longue histoire totalement thriller, avec un Joker d'un niveau de psychopathie rarement vu. Ça n'évite pas le petit doute sur la suspension d'incrédulité par moment, mais c'est un sujet évoqué et ça fait assez sens vu les personnages.


River End Café T.1/9 - Akio Tanaka

Un manga absolument improbable plein d'éléments qui pris individuellement sont du grand n'importe quoi. Et pourtant, je ne sais pas comment, l'ensemble donne une simili-tranche de vie qui fonctionne très bien et se lit toute seul. À voir sur la longueur, si ça ne sera pas "trop", mais pour le moment c'est tout à fait plaisant.


La Femme à l'étoile - Anthony Pastor

Un bon western qui, contrairement à ce qu'il peut laisser penser, se concentre sur un duo de fugitifs, pour un quasi-huis clos dans la nature sous un blizzard que l'on ressent très bien.


Asadora ! T.8/? - Naoki Urasawa

Un très bon tome, touchant, qui continue d'évoluer et de brasser large.


Planètes T.1-4/4 - Makoto Yukimura

Un très bon manga, qui n'est pas parfait (des changements de tons étonnants et un manque d'approfondissement sur certains points) mais qui propose de bonnes tranches de vie dans les étoiles sur fond de pollution de l'espace.


Le Serpent et la Lance T.1-3/5 - Hub

Petite relecture des deux premiers tomes pour profiter pleinement du troisième. C'est vraiment très beau graphiquement, à la fois dans l'abondance de détails que dans les palettes de couleurs, et l'histoire est solide dans un cadre rare (l'empire aztèque).

mardi 29 octobre 2024

Nana Kwame Adjei-Brenyah - Friday Black

Friday Black, Nana Kwame Adjei-Brenyah, 2018, 258 pages

Friday Black est un recueil de 12 nouvelles teintées de science-fiction. Une utilisation de l'imaginaire qui permet d'exacerber certains aspects de notre monde dans un futur proche. Et pas les aspects les plus enviables, évidemment. Nana Kwame Adjei-Brenyah y expose sans fard, entre autres, le consumérisme, la violence et le racisme.

Comme dans tous les recueils, tous les textes ne s'apprécient pas de manière égale. Mais, à l'exception peut-être de Lark Street qui m'a laissé dubitatif, toutes les nouvelles sont au minimum vraiment bonnes à lire - je dirais bien "plaisantes" mais ce n'est pas un terme particulièrement approprié vu les contextes. Le plus souvent elles sont même très bonnes.

Si toutes offrent un point de vue individuel qui permet de tirer des conclusions d'ordre plus général, je distingue tout de même deux catégories dans ces 12 nouvelles. Il y a d'un côté des nouvelles plus "personnelles", des histoires de vie quotidienne aux fins ouvertes et aux finalités un peu nébuleuses. De l'autre il y a des textes plus frontaux, sans équivoque sur leurs messages. C'est dans ce deuxième groupe que se trouve mes nouvelles préférées, les plus puissantes, celles qui donnent des coups et me resteront en tête : Zimmer Land et son parc d'attractions pour blancs voulant se défendre contre l'envahisseur non-blanc ; Les 5 de Finkelstein et son racisme d'état, tristement réaliste, un chef-d'oeuvre qui vaut à elle-seule la lecture du recueil.

Mes attentes initiales me faisaient espérer plus de textes de ce genre, très marquant. Ce n'est pas nécessairement le cas, il y a de l'alternance et des choses relativement plus légères. Mais cela n'enlève finalement rien à la qualité générale du recueil qui vaut largement le détour. Notamment pour un dernier point que Gromovar a parfaitement explicité et que je me permets de citer pour conclure puisque je ne pourrais rien dire de mieux et qu'il résume très bien l'essence de ce recueil :
« Dans les nouvelles de Adjei-Brenyah, la parole officielle, juridique, historique, peut tuer ou meurtrir encore et encore, mais la parole humaine, celle qu'on donne intuitu personæ, celle qui nécessite qu'on se mette en état d’attention à l'autre qui parle et à qui l'on parle, est source de reconnaissance, de soin, d’apaisement. C'est parce qu'ils ne se parlent pas que les humains souffrent, c'est parce qu'ils ne s'écoutent pas qu'ils se divisent en clans irréconciliables ou parviennent à chosifier l'autre jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un obstacle ou un moyen. »
Couverture : Favor Nnebedum - EyeEm - Getty Images / Traduction : Stéphane Roques
D'autres avis : Gromovar, FeydRautha, Lhisbei, Yuyine, TmbM, ...

mercredi 23 octobre 2024

Elisa Beiram - Le premier jour de paix

Le premier jour de paix, Elisa Beiram, 2023, 184 pages

Fin du XXIème siècle. Le dérèglement climatique a entraîné un bouleversement du monde, entre exodes, guerres et famines. Dans un territoire isolé de Colombie, Aureliano rêve encore, difficilement, d'une issue à l'autodestruction de son village. Esfir parcourt elle le monde pour résoudre des conflits. Quant à América, c'est au plus haut niveau des instances mondiales survivantes qu'elle essaye de faire entendre raison.

Le premier jour de paix se divise en trois parties. La première, celle d'Aureliano, est un peu déconnectée des deux suivantes mais elle permet de présenter l'état du monde et le désespoir qui s'y déploie. Ce n'est pas joyeux mais c'est nécessaire pour montrer les choses telles qu'elles sont. La suite continuera dans cette direction mais en y apportant de l'espoir, prenant le point de vue d'émissaires de la paix oeuvrant à trouver des solutions. Et la solution finale, c'est la paix.

Le premier jour de paix est un ouvrage qui a à la fois des airs d'apocalypse et de feel-good. Le parallèle avec Becky Chambers est facile sur de nombreux points mais Elisa Beiram trace sa propre route. C'est un roman qui peut sembler parfois naïf et facile mais ça n'est pas vraiment un problème car l'enjeu est ailleurs. Le but n'est pas d'être photoréaliste mais de proposer des idées et une réflexion globale sur la notion de paix. Et ça fonctionne, parce que le propos est intéressant et donne lieu à quelques très bons passages, notamment lors des moments de doute des personnages, mais aussi car l'histoire (et les protagonistes) est plaisante à suivre en elle-même, avec même une petite surprise dans sa troisième partie. La frontière entre espoir et niaiserie est souvent mince, et je ne doute pas que certains tomberont du deuxième côté de la pièce. Pour ma part, Le premier jour de paix est totalement resté du côté de l'espoir, ce qui en a fait une vraiment bonne lecture.

Couverture : Thomas Dambreville
D'autres avis : Alias, Le nocher des livres, Zoéprendlaplume, Lectures du Panda, ...

jeudi 17 octobre 2024

Lucius Shepard - Aztechs

Aztechs, Lucius Shepard, 1999-2003, 491 pages

Aztechs est un recueil de 6 (longues) nouvelles, entre science-fiction et fantastique, qui fait visiter du pays, du Mexique au Congo, des États-Unis à la Russie. Mais la visite n'a rien de touristique car ce sont plutôt les recoins mal famés qui sont à l'honneur, des prisons aux décombres de Ground Zero, des territoires des cartels à ceux de la mafia. En toute logique, les personnages ne sont pas des enfants de choeur. Ce qui n'en fait pas pour autant des personnages antipathiques. Car ils en ont conscience. Car ils ne sont pas le mal incarné. Ce sont juste des êtres qui cherchent à (sur)vivre dans des vies qui sont loin d'être manichéennes mais qui tendent bien plus vers le noir que vers le blanc.

C'est sûrement là qu'est l'unité de ce recueil qui peut sembler partir dans tous les sens. Il est question de (sur)vie d'individus face à des considérations bien trop grandes pour eux, face à des entités qui flirtent avec le divin ou en tout cas d'une ampleur proche. Comment résister à cela, comment trouver sa place ? Des questions qui se posent pour eux comme elles peuvent se poser pour nous - et dont la réponse shepardienne est presque toujours dans l'amour. C'est bien pourquoi on peut malgré tout se sentir proche de ces personnages avec lesquels on n'a à priori rien en commun et adorer ces textes alors qu'ils sentent à plein nez la drogue, l'alcool et le sexe.

Il faut lire du Lucius Shepard pour vraiment se rendre compte de ce qu'est le style de Lucius Shepard. C'est à la fois cru, violent, direct mais c'est aussi magnifiquement écrit, d'une écriture riche qui emporte et qui peut se faire hypnotisante dans des longs paragraphes hallucinés. Aztechs est un excellent recueil sans fausse note dont les fins ouvertes - à l'exception peut-être du dernier texte, plus déstabilisant - ne laissent aucune frustration. Plus qu'un voyage à travers le monde, c'est un voyage tout court, une expérience comme nul autre que Lucius Shepard ne sait en procurer.

Couverture : Marc Simonetti / Traduction : Jean-Daniel Brèque
D'autres avis : Gromovar, Boudicca, ...

vendredi 11 octobre 2024

Une Heure-Lumière - Hors-Série 2024 (Rich Larson - Comment Quini le Calmar a égaré son Klobucar)

Comment Quini le Calmar a égaré son Klobucar, Rich Larson, 2020, 61 pages

Comme chaque année, Le Bélial' devient le démon le plus gentil de l'édition et offre à ses lecteurices un hors-série - pour l'achat de deux novellas de l'excellente collection Une Heure-Lumière, il ne faut pas pousser non plus. Au programme, comme d'habitude, un mot du patron, le catalogue de la collection et une nouvelle, en l'occurrence de Rich Larson.

Contrairement à ce que peut laisser penser son titre, Comment Quini le Calmar a égaré son Klobucar est une nouvelle assez limpide qui se situe en majorité sur la terre ferme. C'est une bonne histoire de casse qui réussit à proposer une préparation, des rebondissements et une conclusion, à développer plusieurs personnages et à dépeindre une Catalogne science-fictive qui conserve un accent local. Le tout en seulement quelques dizaines de pages, dans un format compact qui ne réduit en rien tout le plaisir de ce genre d'histoire. Encore une belle réussite de la part de Rich Larson.

Couverture : Aurélien Police
D'autres avis : Le Maki, Le nocher des livres, Célinedanaë, ...

samedi 5 octobre 2024

Bulles de feu #66 - Septembre 2024

Un petit récapitulatif de mes lectures BDs/mangas/comics du mois, pour en garder une trace.
Le classement est absolument imparfait, insatisfaisant et un peu aléatoire mais peut donner un ordre d'idée. Les avis sont (ultra)brefs, n'hésitez pas à demander un complément d'informations en commentaire si nécessaire.

Bien / Ok / Correct


Kaiju n°8 T.11/? - Naoya Matsumoto

Du pur combat, encore.


Insomniaques T.12/14 - Makoto Ojiro

Dans la continuité, bien sans être incroyable, mais avec une petite ellipse temporelle qui laisse entrevoir la fin de la série.


Tsugai - Deamons of the Shadow Realm T.4/? - Hiromu Arakawa

C'est bien et ça reste plaisant à lire mais ce n'est quand même pas facile à suivre, il y a beaucoup de pièces en mouvement dont les objectifs ne sont pas forcément clairs.


Blue Lock T.9-10/? - Muneyuki Kaneshiro et Yûsuke Nomura

C'est toujours aussi dommage pour l'esprit/cadre parce que la partie purement sportive est vraiment solide.


La Route - Manu Larcenet

Une excellente adaptation, tant dans l'aspect graphique parfait pour l'ambiance que dans le peu de paroles, qui rend parfaitement toute la noirceur et le désespoir du roman. Je ne peux pas dire que j'ai apprécié le moment passé, mais c'est objectivement une très grande oeuvre. N'hésitez pas à aller lire l'avis dithyrambique de Gromovar.


La Nuit des hiboux, Batman DC Renaissance T.2/9 - Scott Snyder, James Tynion IV, Greg Capullo, Becky Cloonan, Rafael Albuquerque, Andy Clarke et Jason Fabok

La "fin" de l'arc des hiboux entamé dans le tome 1, plus dans l'action que dans l'enquête mais toujours bien. Suivi de deux courtes histoires bonnes mais plus insignifiantes (pour le moment ?).
Très bien


Frieren T.12/? - Kanehito Yamada et Tsukasa Abe

Un bon tome avec une péripétie qui apporte de la fraicheur et permet de se rendre compte d'une partie du chemin parcouru depuis le début de la série.


Le Fils de Pan - Fabrizio Dori

La pas-vraiment-suite de Le Dieu vagabond qui peut se lire de manière indépendante. Une bonne aventure aux accents psychédéliques, tant dans le dessin que dans les couleurs ou les péripéties, et pourtant ça reste palpable et facile à lire. Fabrizio Dori crée vraiment un univers à part, une oeuvre à lui, et c'est forcément une bonne chose.


Les Quatre de Baker Street T.10/? - Olivier Legrand et David Etien

Une aventure très simple mais c'est toujours aussi agréable et joli à lire.


Eight Billion Genies - Charles Soule et Ryan Browne

Un excellent comics qui part d'une idée simple aux possibilités infinies - tous les humains se voit accorder un voeu - pour proposer une solide histoire qui va (très) loin mais sans se perdre en chemin, en gardant la dose de cohérence nécessaire et en parvenant même à conclure joliment.


Space Brothers T.43/? - Chûya Koyama

Un excellent tome, plein de tension et qui promet un nouveau très grand moment dans le tome suivant.

dimanche 29 septembre 2024

Michael McDowell - Les Aiguilles d'or

Les Aiguilles d'or, Michael McDowell, 1980, 517 pages

New-York, 1882. Dans les beaux quartiers vit la famille Stallworth, sous la houlette du juge James Stallworth. À des fins d'avancées politiques et sociales, ses membres vont lancer une grande campagne d'élimination du crime et du vice dans les quartiers pauvres. C'est là que vit la famille Shanks, sous la houlette de la receleuse Lena Shanks, qui va se retrouver dans le viseur des Stallworth.

En un peu de plus de 500 pages, Les Aiguilles d'or conte une grande rivalité familiale qui prend autant la forme d'un roman social que d'un roman noir. Michael McDowell propose une plongée dans la fin du XIXème siècle, des deux côtés du spectre de l'argent, et le récit d'un affrontement à la violence bien réelle. Les péripéties tiennent en haleine - au moins pendant la grande majorité du récit, même si le côté implacable du final est un peu moins enthousiasmant bien que faisant complètement sens au regard du caractère tragique de l'ensemble - mais ce sont certainement les personnages qui sont les plus marquants. Tous et toutes sont uniques, loin d'être forcément sympathiques mais iels ont le mérite d'être droits dans leurs idées, agissant avec logique ce qui les rend au minimum supportables, jusqu'à fascinant pour certains (les jumeaux Rob et Ella notamment).

Au grand jeu des comparaisons, j'ai trouvé Les Aiguilles d'or meilleur que la saga Blackwater. Plus satisfaisant à la lecture en tout cas. Pour son absence de personnage insupportable ou lassant donc, mais surtout pour son rythme plus entrainant et actif. Tout se résume finalement à son format, un one-shot plus compact qui évite les petits coups de mou à tous les niveaux. Et qui fait de Les Aiguilles d'or un très bon roman qui se lit tout seul.

Couverture : Pedro Oyarbide / Traduction : Jean Szlamowicz
D'autres avis : Vert, Zoéprendlaplume, Gromovar, TmbM, ...

lundi 23 septembre 2024

Hiro Arikawa - Les Mémoires d'un chat

Les Mémoires d'un chat, Hiro Arikawa, 2017, 325 pages

Cinq ans auparavant, Satoru a soigné un chat errant, l'a recueilli et l'a nommé Nana. Mais aujourd'hui, pour des raisons personnelles, il doit s'en séparer et lui trouver une nouvelle maison. Dans cette quête, ils vont tous les deux parcourir le Japon pour rencontrer d'anciens camarades de Satoru, ce qui sera l'occasion d'en apprendre plus sur son passé.

J'ai découvert Hiro Arikawa avec l'excellent Au prochain arrêt, qui multipliait les petites tranches de vie au cours d'un trajet en train. C'est en voiture cette fois que l'on parcourt le Japon pour aller à la rencontre de nouvelles tranches de vie, tout aussi excellentes. Mais la principale, celle qui les unit toutes et les transcende, c'est celle de Satoru et Nana. Deux personnages extrêmement attachants, entre la gentillesse de Satoru et l'amusante verve de Nana, lui aussi un des narrateurs du roman.

C'est surement un peu réducteur et cliché tout en étant assez logique mais Les Mémoires d'un chat a un côté très japonais. Dans la société décrite bien sûr, mais aussi dans le ton du roman, avec une certaine douceur, toujours une petite distance respectueuse et quelque chose d'un peu feutré. Ce qui ne veut pas dire que le récit est plat, bien au contraire. C'est une histoire très émouvante, une ode à la vie et à l'amitié, globalement joyeuse mais qui laisse les larmes aux yeux, ce qui ne réduit en rien son côté feel-good. Les Mémoires d'un chat est comme un arc-en-ciel : il a autant besoin de soleil que de pluie pour resplendir de mille feux.

Couverture : Irina Garmashova-Cawron / Traduction : Jean-Louis De La Couronne

mardi 17 septembre 2024

Alastair Reynolds - La Millième Nuit

La Millième Nuit, Alastair Reynolds, 2005, 135 pages

Tous les deux cents mille ans, les membres de la Lignée Gentiane - tous "descendants" quasi-immortels d'Abigail Gentian - se réunissent pendant mille jours. C'est l'occasion pour eux de partager leurs pérégrinations depuis leur dernière rencontre avant de repartir explorer les galaxies et les différentes évolutions de l'humanité. Mais lors de leur dernière réunion, deux membres mettent le doigt sur une incohérence qui pourrait bien cacher un très grand secret.

En 135 pages, La Millième Nuit est une oeuvre absolument complète. Il n'en faut pas plus à Alastair Reynolds pour proposer un univers époustouflant aux proportions aussi inimaginables qu'accessibles, de sympathiques personnages, un récit sous forme d'enquête et de mystère et une résolution totalement satisfaisante alors que la barre était haute au regard des enjeux démentiels mis en place. C'est la fusion parfaite entre un cadre plein de sense of wonder et une solide intrigue. Même la couverture est d'une grande qualité, et encore plus après lecture. Une très (très) bonne novella.

Couverture : Aurélien Police / Traduction : Laurent Queyssi
D'autres avis : Tigger Lilly, Vert, FeyGirl, Lhisbei, FeydRautha, Lorhkan, Gromovar, Le Maki, Célinedanaë, Le chien critique, OmbreBones, Herbefol, lutin82, Jean-Yves, Elwyn, f6k, ...

Sixième et dernière escale pour le Summer Star Wars Ahsoka

mercredi 11 septembre 2024

Alexandra Koszelyk - À crier dans les ruines

À crier dans les ruines, Alexandra Koszelyk, 2019, 251 pages

2006. Lena retourne pour la première fois à Prypiat, en Ukraine, sa ville de naissance. Elle en est partie vingt ans plus tôt, à l'âge de 13 ans, fuyant la catastrophe de Tchernobyl avec sa famille pour s'installer en France. Elle a laissé derrière elle ses origines ainsi qu'Ivan, son amour d'enfance. Deux absences qui ne cessent de la hanter depuis.

Plus que ce retour en Ukraine, c'est la vie de Lena jusqu'à ce moment qui compose l'essentiel du récit. Et si la catastrophe de Tchernobyl est une facette importante du récit - tout autant pour l'évènement en lui-même que pour ses conséquences naturelles, sociales et psychologiques - la réflexion sur l'exil, sur l'oubli, sur la construction de soi ou le besoin de racines est tout à fait universelle. Pour autant, malgré son sujet, À crier dans les ruines n'est pas un livre déprimant, Alexandra Koszelyk parvenant à conter tout ça d'une manière assez lumineuse.

À crier dans les ruines est un livre bien plus abordable que La Dixième Muse. La plume y est plus simple mais surtout le récit est limpide et l'héroïne tout à fait sympathique. Mais comme La Dixième Muse, c'est un livre que je n'aurais pas dû aimer. C'est un pur roman de littérature générale et c'est, plus que tout et en fil rouge de tout le reste, une histoire d'amour. Et pourtant. Pourtant j'ai aimé cette romance, prenante, extrêmement attachante et qui fait chaud au coeur, peu importe son improbabilité. Alexandra Koszelyk a définitivement un petit truc en plus.

Couverture : Elena Vieillard
D'autres avis : Le Maki, ...


jeudi 5 septembre 2024

Bulles de feu #65 - Août 2024

Un petit récapitulatif de mes lectures BDs/mangas/comics du mois, pour en garder une trace.
Le classement est absolument imparfait, insatisfaisant et un peu aléatoire mais peut donner un ordre d'idée. Les avis sont (ultra)brefs, n'hésitez pas à demander un complément d'informations en commentaire si nécessaire.

Bien / Ok / Correct


Kaiju n°8 T.10/? - Naoya Matsumoto

Du pur combat.


Darwin's incident T.1-2/? - Shun Umezawa

Un bon manga qui réussit à créer une vraie histoire sur fond de débat sur le véganisme et les droits des animaux ; malin dans l'idée et ne tombe pas pour le moment dans le trop didactique.


Ajin T.4-6/17 - Gamon Sakurai

Étonnamment différent de mes vagues souvenirs des trois premiers tomes, mais toujours ok avec un personnage principal assez atypique par son côté égoïste.


Banana Sioule T.3/? - Michaël Sanlaville

La partie 'sportive' n'est pas la meilleure mais l'histoire autour, dominante, est plaisante à lire.
Très bien


Hirayasumi T.5/? - Keigo Shinzô

Un très sympathique moment. Un peu à l'image d'Insomniaques, ça ne se lit pas pour l'histoire mais pour les personnages.


La Cour des hiboux, Batman DC Renaissance T.1/9 - Scott Snyder et Greg Capullo

Une très bonne porte d'entrée pour découvrir le personnage avec ce redémarrage de 2011. Un scénario solide, sur fond d'enquête/mystère, une ambiance sombre mais toujours lisible et un dessin très agréable, bien meilleur que la couverture.


Kroma - Lorenzo De Felici

Une très bonne BD qui joue avec la notion de couleur à la fois dans son intrigue et dans ses illustrations. Pas forcément révolutionnaire dans le déroulé mais c'est bien fait et ça a en plus une finalité.
Excellent


Les 5 Terres T.12/? - Lewelyn et Jérôme Lereculey

La fin du deuxième cycle, ce qui m'a un peu surpris quand je l'ai remarqué après avoir terminé ce volume tant j'aurais bien poursuivi avec ces personnages. Mais ça fait sens et la suite sera sans aucun doute tout aussi exceptionnelle. Ça mérite bien une quatrième flamme pour marquer le coup et bien souligner qu'on ne fait pas grand chose de mieux depuis plusieurs années.

vendredi 30 août 2024

Sue Burke - Semiosis

Semiosis, Sue Burke, 2018, 435 pages

Fuyant une Terre de moins en moins habitable, un groupe d'humains triés sur le volet s'est installé sur une lointaine planète verdoyante baptisée Pax. Iels espèrent y créer une société meilleure, en symbiose avec leur nouvel environnement. Mais tant la cohabitation avec la faune et la flore de Pax que la vie communautaire entre ex-terriens leur réservera quelques surprises.

Semiosis est divisé en grands chapitres, chacun suivant un narrateur différent appartenant à une nouvelle génération de colons. Le style de la narration évolue en même temps que ces changements de parties, personnifiant encore plus chaque narrateur dont les histoires personnelles font partie intégrante de la grande Histoire de Pax. En un sens, Semiosis peut se lire comme un fix-up de nouvelles et c'est peut-être là son trait le plus caractéristique et sa plus grande réussite.

L'autre réussite de Semiosis, c'est sa volonté de présenter jusqu'au bout une utopie tout en n'évitant pas les conflits et les problèmes concrets - jusqu'à même flirter par moment avec la dystopie. Tout est loin d'être parfait, que ça soit la solide dose de suspension d'incrédulité nécessaire pour accepter la situation démographique ou le déroulé du récit qui n'a rien de réellement surprenant ou novateur, de bonnes idées mais rien de vraiment époustouflant. Mais le fait d'avoir une vraie idée directrice réhausse le sentiment que le livre laisse et participe de faire de Semiosis un livre agréable à lire.

Couverture : Manchu / Traduction : Florence Bury
D'autres avis : TmbM, Yuyine, Le chien critique, Lorhkan, FeydRautha, Gromovar, Le Maki, Célinedanaë, Anne-Laure, Apophis, Marc, Lune, Cédric, lutin82, Boudicca, Brize, Anudar, Acr0, ...


Cinquième escale pour le Summer Star Wars Ahsoka

samedi 24 août 2024

Katherine Arden - L'Hiver de la sorcière

L'Hiver de la sorcière, Katherine Arden, Tome 3/3 de la Trilogie d'une nuit d'hiver, 2019, 442 pages

L'Hiver de la sorcière est la suite directe et immédiate de La Fille dans la tour (qui suivait lui-même L'Ours et le Rossignol). Réellement directe : le temps écoulé entre les deux tomes ne se compte pas en jours mais en heures (et encore). Ce qui est bien moins long que le temps passé entre ma lecture du tome 2 et de ce tome 3 (à seulement trois ans près). Pourtant, à ma plus grande surprise, c'est une série qui se reprend très facilement. C'est aidé par deux choses : malgré sa continuité, ce volume est quasiment indépendant ; il y a très peu de personnages importants, une dizaine tout au plus, ce qui facilite grandement la prise de repères.

Poursuivre une série des années plus tard est un bon test pour savoir si celle-ci est un minimum marquante. C'est le cas de cette trilogie d'une nuit d'hiver. Les évènements importants - au-delà de ma détestation de Konstantin, indélébile - me sont revenus en mémoire assez vite et je m'y suis rapidement replongé sans aucune frustration. Le seul problème de ce délai, c'est que je ne peux pas assurer à 100% que ce troisième tome est le meilleur de la série, mon avis sur La Fille dans la tour semblant aussi très positif. Mais ça a tout de même de bonnes chances de l'être.

Le roman a tout un tas de qualités, notamment dans sa réflexion globale sur la haine et l'acceptation, mais il y a trois éléments qui m'ont été particulièrement marquants et en ont fait une lecture plus qu'agréable. Premièrement Vassia a grandi et a pris de l'indépendance. Il y a moins d'atermoiements, moins de secrets et plus de libertés, ce qui donne un roman d'autant plus plaisant à vivre. Deuxièmement il y a une évolution, à tendance romance, qui m'a d'abord gêné, me semblant contradictoire avec d'autres éléments, pour finalement me gagner à sa cause grâce à une gestion très intelligente. Enfin troisièmement il y a la fin du livre. Un final épique et une conclusion en forme d'apothéose, admirablement construite et donnant un dénouement d'une rare satisfaction. Un véritable aboutissement. Il fallait au moins ça pour rendre honneur à cet excellent roman.

Couverture : Aurélien Police / Traduction : Jacques Collin
D'autres avis : Vert, FeyGirl, Lhisbei, Lune, Célinedanaë, Lullaby, Yuyine, Boudicca, Cédric, Zoéprendlaplume, Alys, ...

dimanche 18 août 2024

Adam-Troy Castro - La Troisième Griffe de Dieu

La Troisième Griffe de Dieu, Adam-Troy Castro, Tome 2/3 d'Andrea Cort, 2009-2018, 456 pages

Suite à ses aventures dans Émissaires des morts, Andrea Cort est désormais Procureure extraordinaire, jouissant d'une liberté totale dans ses missions. Sur une invitation des propriétaires (et le conseil avisé de "proches"), elle se rend cette fois sur Xana, la planète-entreprise de la famille Bettelhine, les plus grands marchands d'armes de la galaxie. Sauf qu'avant d'y mettre les pieds, elle devra éviter une tentative d'assassinat et en résoudre un autre.

L'un des seuls petits bémols que j'avais concernant Émissaires des morts était l'évolution du caractère d'Andrea Cort. Un adoucissement (relatif) et le début d'une romance qui faisait craindre la perte de son caractère entier et cynique qui font le sel de ses aventures. C'est là qu'intervient l'avantage d'avoir laissé passer plus de deux ans depuis ma lecture du premier tome : j'avais bien moins d'éléments de comparaison et j'ai pu pleinement apprécier le personnage tel qu'il est désormais, un peu plus humain mais toujours aussi unique. Toujours aussi Andrea 'Sherlock' Cort.

La Troisième Griffe de Dieu est, une nouvelle fois, un excellent roman. C'est en majeure partie un mystère en chambre close qui est totalement maitrisé, faisant la part belle aux développements de personnages jusqu'à la fameuse révélation finale où tout s'imbrique logiquement sans pour autant sortir de nulle part, certains éléments étant devinables. Mais ce qui est encore mieux, c'est que ce n'est pas juste une enquête lambda. Elle s'inscrit dans la continuité des révélations et de l'évolution du personnage d'Andrea Cort, amenant à une deuxième scène de révélation finale.

Mon seul petit bémol, c'est que la toute fin, post-révélation, tombe un peu à plat, pas par déception mais plutôt avec un goût de "ah, c'est fini ?". C'est en même temps un bon signe puisque cela montre qu'on voudrait en lire encore plus. Ça s'explique aussi en partie par le fait qu'arrivé à la fin du roman, il reste un paquet de pages dans l'ouvrage. Et pour cause, il y a ensuite une nouvelle, Un coup de poignard, qui fait chronologiquement sens à cet emplacement et qui permet un intéressant pas de côté, aidant à bien visualiser l'aura des personnages d'un point de vue externe. Un texte agréable qui vient clore un excellent ouvrage.

Couverture : Manchu / Traduction : Benoît Domis
D'autres avis : Tigger Lilly, Zina, FeyGirl, Sabine, FeydRautha, Lune, Lhisbei, Brize, shaya, Vert, Xapur, Le Maki, Le chien critique, Gromovar, Yuyine, Le nocher des livres, Célinedanaë, Apophis, Sometimes a book, lutin82, JMG, Herbefol, Cédric, ...


Quatrième escale pour le Summer Star Wars Ahsoka

lundi 12 août 2024

Emilie Querbalec - Quitter les monts d'automne

Quitter les monts d'automne, Émilie Querbalec, 2020, 440 pages

Issue d'une lignée de conteuses, Kaori n'a semble-t-il pas hérité du don et se résigne à devenir danseuse. À la mort de sa grand-mère, sa seule famille, elle découvre dans ses affaires un rouleau calligraphié, un objet absolument tabou sur ce monde où l'écriture est interdite. Cela sera le déclenchement d'une nouvelle vie, en quête de réponses tant sur cet objet que sur ses origines, qui la mènera bien plus loin qu'imaginé.

Commençant comme une quête initiatique dans un monde de fantasy japonisante, Quitter les monts d'automne s'avère assez rapidement un roman de science-fiction. Comme dans Les Chants de Nüying, Émilie Querbalec ne suit pas un chemin tout tracé et l'aventure prendra des tournants inattendus. Mais cela se fait de manière fluide et en douceur, sans grande rupture. C'est certainement aidé par la capacité d'adaptation de Kaori, qui s'acclimate presque trop bien à tous ces changements mais permet au moins au récit de ne pas tergiverser et d'avancer.

Quitter les monts d'automne est un roman solide et imprévisible. Sa fin n'est peut-être pas l'idée la plus originale au monde mais elle est bien amenée, elle donne du sens à l'ensemble et elle fait très bien office de dernière pièce du puzzle, permettant de boucler la boucle de manière satisfaisante. Elle fait d'autant plus sens qu'elle entre pleinement dans la thématique qui parcourt l'ensemble du récit : la mémoire. Une thématique qui prend diverses formes, certaines qu'on aurait presque voulu plus développées ou mises en avant, mais l'ensemble reste important et bien réalisé. Un très bon roman.

Couverture : Manchu
D'autres avis : Tigger Lilly, Yuyine, Vert, Gromovar, Shaya, L'ours inculte, Lhisbei, FeyGirl, FeydRautha, Lorhkan, Le Maki, Zoé, Le chien critique, Xapur, Lectures du panda, Elwyn, Apophis, Sometimes a book, Lullaby, Anne-Laure, Célinedanaë, Dionysos, OmbreBones, Marc, Le nocher des livres, Anudar, ...


Troisième escale pour le Summer Star Wars Ahsoka

mardi 6 août 2024

Bulles de feu #64 - Juillet 2024

Un petit récapitulatif de mes lectures BDs/mangas/comics du mois, pour en garder une trace.
Le classement est absolument imparfait, insatisfaisant et un peu aléatoire mais peut donner un ordre d'idée. Les avis sont (ultra)brefs, n'hésitez pas à demander un complément d'informations en commentaire si nécessaire.

Bien / Ok / Correct


Le vieil homme et son chat T.9/? - Nekomaki

Toujours une petite bulle de paisibilité.


Le grand large - Jean Cremers

L'un des plus gros MacGuffin que j'ai pu voir. On peut certainement y voir une métaphore et la balade a de bons moments, mais le but reste vague et l'ensemble un peu bateau.


Vingt Décembre - Chroniques de l'abolition - Appollo et Téhem

Une BD qui conte autant l'abolition de l'esclavage sur l'île de la Réunion le 20 décembre 1848 que la vie d'Edmond Albius, esclave ayant découvert la pollinisation artificielle de la vanille. Intéressant sur le plan historique, moins sur le plan émotionnel.


Seizon - Life T.1-2/2 - Nobuyuki Fukumoto et Kaiji Kawaguchi

Un petit polar qui a des qualités mais dont l'histoire est si improbable que la suspension d'incrédulité est mise à mal.


Rebis - Irene Marchesini et Carlotta Dicataldo

Une BD tout à fait correcte et plaisante à lire mais qui ne passe jamais à la vitesse supérieure - et qui semble le savoir si on en croit un dialogue des dernières pages.


Loire - Étienne Davodeau

Une BD à la Davodeau : une histoire sensible à défaut d'être éclatante ou marquante et malgré son scénario digne du cliché d'un film français ; une grande importance accordée à la nature et à la sérénité que l'humain peut y trouver ; des dessins doux et chaleureux pour faire vivre le paysage ligérien.


Tsugai - Daemons of the Shadow Realm T.3/? - Hiromu Arakawa

Du Hiromu Arakawa. Il y a pas mal d'éléments donc ça s'appréciera encore plus en enchaînant les tomes lors d'une relecture, mais c'est déjà fort plaisant.
Très bien


Blue Period T.14/? - Tsubasa Yamaguchi

Encore un très bon tome, qui développe plus les personnages que la philosophie de l'art sans pour autant l'oublier, touchant.