Sous la porte qui chuchote, T.J. Klune, 2021, 468 pages
Wallace Price est un avocat implacable. S'il n'inspire aucune sympathie à son entourage, tout va pourtant bien pour lui. Jusqu'à ce qu'il meure subitement d'une crise cardiaque. Au lieu de le conduire dans l'au-delà, une faucheuse du nom de Mei l'emmène... dans un salon de thé, La Traversée de Charon, où le tenancier, Hugo, est là pour permettre aux morts de passer sereinement au-delà de la porte.
Sous la porte qui chuchote est un livre sympathique qui se lit facilement, qui comporte quelques bons passages et propose une agréable représentation queer, traitant toutes les relations de manière égale et normale. Cette dernière qualité est malheureusement aussi un petit défaut à titre tout à fait personnel : s'il traite de la mort, du deuil et par extension de la manière dont vivre sa vie, Sous la porte qui chuchote est fondamentalement une romance. Et ça n'a jamais été mon fort.
L'autre bémol qui m'appartient, c'est qu'il tient difficilement la comparaison avec les livres de Becky Chambers. T.J. Klune partage pourtant avec elle l'écriture de romans feel-good, avec peu d'action, basés sur les personnages et avec une forte propension à boire du thé. Sauf qu'ici, tout m'a semblé plus lisse, plus lambda, moins profond, moins touchant.
S'il n'est pas forcément juste de ma part de tenir rigueur à T.J. Klune de ces deux bémols, c'est un peu moins le cas des deux suivants. D'abord la rédemption du personnage de Wallace est bien trop rapide, passant de personnage supposément antipathique et détestable (et intéressant) à sympathique (et banal) héros de l'histoire en à peine quelques pages. Mais le plus gros problème est surement le dénouement du récit, sans surprise mais qui vient à mon sens à l'encontre totale du coeur même de l'intrigue.
Si je m'étends plus sur les défauts que sur les qualités, car ce sont ces premiers qui sont plus saillants, Sous la porte qui chuchote reste malgré tout un livre sympathique, à défaut d'être un très bon roman.
Couverture : Red Nose Studio / Traduction : Benoit Domis
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