Station Eleven, Emily St. John Mandel, 2014, 475 pages
En pleine représentation du Roi Lear, Arthur Leander s'effondre et meurt, malgré l'intervention rapide d'un secouriste, sous les yeux de Kirsten Raymonde, une jeune enfant actrice.
« De tous ceux qui étaient présents ce soir-là, ce fut le barman qui survécut le plus longtemps. Il mourut trois semaines plus tard, sur la route, en quittant la ville. »Deux périodes se chevauchent dans la narration de Station Eleven : l'avant épidémie, où l'on découvre la vie d'Arthur et de certains autres personnages gravitant autour de lui, et l'après épidémie, où les rares survivants, Kirsten en premier lieu, évoluent dans un monde post-apocalyptique. Les deux trames, en plus d'avoir leurs vies propres, sont évidemment liées, se développant l'une l'autre. À défaut d'être réellement ambitieuse, restant finalement assez simple, cette construction est réussie et est surement l'une des points forts de l'ouvrage.
Bien plus axé sur des tranches de vie que sur une véritable intrigue, Station Eleven est un bon roman, solide, mais qui ne m'aura jamais enthousiasmé plus que ça. Il comporte pourtant pas mal de bons éléments, mais beaucoup semble avoir déjà été vu en mieux ailleurs. Surtout, l'assemblage fonctionne mais manque d'une étincelle, d'un petit quelque chose pour rendre le récit vraiment spécial. Un roman néanmoins plaisant à lire, loin d'être morose malgré la thématique, mais qui ne m'aura pas marqué plus que ça.
Couverture : Michael Kenna / Traduction : Gérard de Chergé
D'autres avis : Lune, Lorhkan, Gromovar, Yuyine, Yogo, Acr0, ...