samedi 5 octobre 2024

Bulles de feu #66 - Septembre 2024

Un petit récapitulatif de mes lectures BDs/mangas/comics du mois, pour en garder une trace.
Le classement est absolument imparfait, insatisfaisant et un peu aléatoire mais peut donner un ordre d'idée. Les avis sont (ultra)brefs, n'hésitez pas à demander un complément d'informations en commentaire si nécessaire.

Bien / Ok / Correct


Kaiju n°8 T.11/? - Naoya Matsumoto

Du pur combat, encore.


Insomniaques T.12/14 - Makoto Ojiro

Dans la continuité, bien sans être incroyable, mais avec une petite ellipse temporelle qui laisse entrevoir la fin de la série.


Tsugai - Deamons of the Shadow Realm T.4/? - Hiromu Arakawa

C'est bien et ça reste plaisant à lire mais ce n'est quand même pas facile à suivre, il y a beaucoup de pièces en mouvement dont les objectifs ne sont pas forcément clairs.


Blue Lock T.9-10/? - Muneyuki Kaneshiro et Yûsuke Nomura

C'est toujours aussi dommage pour l'esprit/cadre parce que la partie purement sportive est vraiment solide.


La Route - Manu Larcenet

Une excellente adaptation, tant dans l'aspect graphique parfait pour l'ambiance que dans le peu de paroles, qui rend parfaitement toute la noirceur et le désespoir du roman. Je ne peux pas dire que j'ai apprécié le moment passé, mais c'est objectivement une très grande oeuvre. N'hésitez pas à aller lire l'avis dithyrambique de Gromovar.


La Nuit des hiboux, Batman DC Renaissance T.2/9 - Scott Snyder, James Tynion IV, Greg Capullo, Becky Cloonan, Rafael Albuquerque, Andy Clarke et Jason Fabok

La "fin" de l'arc des hiboux entamé dans le tome 1, plus dans l'action que dans l'enquête mais toujours bien. Suivi de deux courtes histoires bonnes mais plus insignifiantes (pour le moment ?).
Très bien


Frieren T.12/? - Kanehito Yamada et Tsukasa Abe

Un bon tome avec une péripétie qui apporte de la fraicheur et permet de se rendre compte d'une partie du chemin parcouru depuis le début de la série.


Le Fils de Pan - Fabrizio Dori

La pas-vraiment-suite de Le Dieu vagabond qui peut se lire de manière indépendante. Une bonne aventure aux accents psychédéliques, tant dans le dessin que dans les couleurs ou les péripéties, et pourtant ça reste palpable et facile à lire. Fabrizio Dori crée vraiment un univers à part, une oeuvre à lui, et c'est forcément une bonne chose.


Les Quatre de Baker Street T.10/? - Olivier Legrand et David Etien

Une aventure très simple mais c'est toujours aussi agréable et joli à lire.


Eight Billion Genies - Charles Soule et Ryan Browne

Un excellent comics qui part d'une idée simple aux possibilités infinies - tous les humains se voit accorder un voeu - pour proposer une solide histoire qui va (très) loin mais sans se perdre en chemin, en gardant la dose de cohérence nécessaire et en parvenant même à conclure joliment.


Space Brothers T.43/? - Chûya Koyama

Un excellent tome, plein de tension et qui promet un nouveau très grand moment dans le tome suivant.

dimanche 29 septembre 2024

Michael McDowell - Les Aiguilles d'or

Les Aiguilles d'or, Michael McDowell, 1980, 517 pages

New-York, 1882. Dans les beaux quartiers vit la famille Stallworth, sous la houlette du juge James Stallworth. À des fins d'avancées politiques et sociales, ses membres vont lancer une grande campagne d'élimination du crime et du vice dans les quartiers pauvres. C'est là que vit la famille Shanks, sous la houlette de la receleuse Lena Shanks, qui va se retrouver dans le viseur des Stallworth.

En un peu de plus de 500 pages, Les Aiguilles d'or conte une grande rivalité familiale qui prend autant la forme d'un roman social que d'un roman noir. Michael McDowell propose une plongée dans la fin du XIXème siècle, des deux côtés du spectre de l'argent, et le récit d'un affrontement à la violence bien réelle. Les péripéties tiennent en haleine - au moins pendant la grande majorité du récit, même si le côté implacable du final est un peu moins enthousiasmant bien que faisant complètement sens au regard du caractère tragique de l'ensemble - mais ce sont certainement les personnages qui sont les plus marquants. Tous et toutes sont uniques, loin d'être forcément sympathiques mais iels ont le mérite d'être droits dans leurs idées, agissant avec logique ce qui les rend au minimum supportables, jusqu'à fascinant pour certains (les jumeaux Rob et Ella notamment).

Au grand jeu des comparaisons, j'ai trouvé Les Aiguilles d'or meilleur que la saga Blackwater. Plus satisfaisant à la lecture en tout cas. Pour son absence de personnage insupportable ou lassant donc, mais surtout pour son rythme plus entrainant et actif. Tout se résume finalement à son format, un one-shot plus compact qui évite les petits coups de mou à tous les niveaux. Et qui fait de Les Aiguilles d'or un très bon roman qui se lit tout seul.

Couverture : Pedro Oyarbide / Traduction : Jean Szlamowicz
D'autres avis : Vert, Zoéprendlaplume, Gromovar, TmbM, ...

lundi 23 septembre 2024

Hiro Arikawa - Les Mémoires d'un chat

Les Mémoires d'un chat, Hiro Arikawa, 2017, 325 pages

Cinq ans auparavant, Satoru a soigné un chat errant, l'a recueilli et l'a nommé Nana. Mais aujourd'hui, pour des raisons personnelles, il doit s'en séparer et lui trouver une nouvelle maison. Dans cette quête, ils vont tous les deux parcourir le Japon pour rencontrer d'anciens camarades de Satoru, ce qui sera l'occasion d'en apprendre plus sur son passé.

J'ai découvert Hiro Arikawa avec l'excellent Au prochain arrêt, qui multipliait les petites tranches de vie au cours d'un trajet en train. C'est en voiture cette fois que l'on parcourt le Japon pour aller à la rencontre de nouvelles tranches de vie, tout aussi excellentes. Mais la principale, celle qui les unit toutes et les transcende, c'est celle de Satoru et Nana. Deux personnages extrêmement attachants, entre la gentillesse de Satoru et l'amusante verve de Nana, lui aussi un des narrateurs du roman.

C'est surement un peu réducteur et cliché tout en étant assez logique mais Les Mémoires d'un chat a un côté très japonais. Dans la société décrite bien sûr, mais aussi dans le ton du roman, avec une certaine douceur, toujours une petite distance respectueuse et quelque chose d'un peu feutré. Ce qui ne veut pas dire que le récit est plat, bien au contraire. C'est une histoire très émouvante, une ode à la vie et à l'amitié, globalement joyeuse mais qui laisse les larmes aux yeux, ce qui ne réduit en rien son côté feel-good. Les Mémoires d'un chat est comme un arc-en-ciel : il a autant besoin de soleil que de pluie pour resplendir de mille feux.

Couverture : Irina Garmashova-Cawron / Traduction : Jean-Louis De La Couronne

mardi 17 septembre 2024

Alastair Reynolds - La Millième Nuit

La Millième Nuit, Alastair Reynolds, 2005, 135 pages

Tous les deux cents mille ans, les membres de la Lignée Gentiane - tous "descendants" quasi-immortels d'Abigail Gentian - se réunissent pendant mille jours. C'est l'occasion pour eux de partager leurs pérégrinations depuis leur dernière rencontre avant de repartir explorer les galaxies et les différentes évolutions de l'humanité. Mais lors de leur dernière réunion, deux membres mettent le doigt sur une incohérence qui pourrait bien cacher un très grand secret.

En 135 pages, La Millième Nuit est une oeuvre absolument complète. Il n'en faut pas plus à Alastair Reynolds pour proposer un univers époustouflant aux proportions aussi inimaginables qu'accessibles, de sympathiques personnages, un récit sous forme d'enquête et de mystère et une résolution totalement satisfaisante alors que la barre était haute au regard des enjeux démentiels mis en place. C'est la fusion parfaite entre un cadre plein de sense of wonder et une solide intrigue. Même la couverture est d'une grande qualité, et encore plus après lecture. Une très (très) bonne novella.

Couverture : Aurélien Police / Traduction : Laurent Queyssi
D'autres avis : Tigger Lilly, Vert, FeyGirl, Lhisbei, FeydRautha, Lorhkan, Gromovar, Le Maki, Célinedanaë, Le chien critique, OmbreBones, Herbefol, lutin82, Jean-Yves, Elwyn, f6k, ...

Sixième et dernière escale pour le Summer Star Wars Ahsoka

mercredi 11 septembre 2024

Alexandra Koszelyk - À crier dans les ruines

À crier dans les ruines, Alexandra Koszelyk, 2019, 251 pages

2006. Lena retourne pour la première fois à Prypiat, en Ukraine, sa ville de naissance. Elle en est partie vingt ans plus tôt, à l'âge de 13 ans, fuyant la catastrophe de Tchernobyl avec sa famille pour s'installer en France. Elle a laissé derrière elle ses origines ainsi qu'Ivan, son amour d'enfance. Deux absences qui ne cessent de la hanter depuis.

Plus que ce retour en Ukraine, c'est la vie de Lena jusqu'à ce moment qui compose l'essentiel du récit. Et si la catastrophe de Tchernobyl est une facette importante du récit - tout autant pour l'évènement en lui-même que pour ses conséquences naturelles, sociales et psychologiques - la réflexion sur l'exil, sur l'oubli, sur la construction de soi ou le besoin de racines est tout à fait universelle. Pour autant, malgré son sujet, À crier dans les ruines n'est pas un livre déprimant, Alexandra Koszelyk parvenant à conter tout ça d'une manière assez lumineuse.

À crier dans les ruines est un livre bien plus abordable que La Dixième Muse. La plume y est plus simple mais surtout le récit est limpide et l'héroïne tout à fait sympathique. Mais comme La Dixième Muse, c'est un livre que je n'aurais pas dû aimer. C'est un pur roman de littérature générale et c'est, plus que tout et en fil rouge de tout le reste, une histoire d'amour. Et pourtant. Pourtant j'ai aimé cette romance, prenante, extrêmement attachante et qui fait chaud au coeur, peu importe son improbabilité. Alexandra Koszelyk a définitivement un petit truc en plus.

Couverture : Elena Vieillard
D'autres avis : Le Maki, ...