Un Pont sur la brume, Kij Johnson, 2011, 124 pages.
« Kit arriva à Procheville avec deux malles et un porte-documents en tissu huilé contenant les plans du pont sur la brume. »
Et ainsi je fus conquis, allez savoir pourquoi. Peut-être car toute la simplicité de cette novella tient dans cet incipit, qui résume - presque - entièrement l'intrigue : un ingénieur, Kit Meinem d'Atyar, vient construire un pont, le premier entre l'Ouest et l'Est de l'Empire, au-dessus d'une dangereuse et mystérieuse brume navigable.
Mais ne croyez pas que cette "simplicité" soit un défaut. Bien au contraire, surtout quand elle est proposée avec un tel talent. Ajoutez à cela une belle sensibilité dans l'aspect humain, et vous n'avez aucune raison de ne pas vous y précipiter. Cerise sur le gâteau, j'ai ressenti un même sentiment d'intérêt et de fascination envers la construction du pont que j'en avais eu pour la cathédrale de Les Piliers de la Terre de Ken Follett. Amis auteurs, n'hésitez pas : les constructions de grands ouvrages font de parfaits sujets de livres.
Comme Kij Johnson, disons-le simplement : Un Pont sur la brume est un grand livre, bien plus grand que son petit format.
« C'est à cette époque que Kit remarqua qu'une grande partie de la structure constituant un pont ou une tour était faite de gens. »