lundi 30 juin 2025

Christelle Dabos - Les Disparus du Clairdelune

Les Disparus du Clairdelune, Christelle Dabos, Tome 2/4 de La Passe-Miroir, 2015, 551 pages

Les Disparus du Clairdelune prend place dans la continuité directe de Les Fiancés de l'hiver. Ce premier tome ne se terminait pas sur un énorme cliffhanger mais il s'arrêtait clairement avant le début d'une nouvelle phase pour Ophélie. Une nouvelle phase qui ne révolutionne pas l'histoire mais effectue un léger changement de cadre et de rapports de force, juste ce qu'il faut pour donner une couleur un peu différente à ce deuxième tome.

Mais dans l'ensemble il n'y a guère de surprise : celleux qui ont aimé Les Fiancés de l'hiver devraient aimer Les Disparus du Clairdelune tant le récit suit le même rythme, l'univers continue de se développer peu à peu et les personnages restent attachants, Ophélie en tête. Ce qui change un peu, c'est l'ampleur que commence à prendre l'histoire. Quelques premières réponses apparaissent et les enjeux ne cessent de prendre de l'envergure.

J'ai évité de faire la comparaison dès le premier tome mais il est difficile de ne pas penser à la saga Harry Potter. Les deux séries sont évidemment différentes sur bien des points, mais l'attrait de l'univers, la croissance des personnages et des enjeux et le côté très prenant de l'histoire rappellent tout le côté positif qui peut ressortir de la lecture d'Harry Potter. La Passe-Miroir ne doit pas être résumée à cette comparaison mais elle permet de comprendre rapidement ce qui peut être attendu de sa lecture : une vraie grande aventure, une immersion totale et un très grand plaisir.

Couverture : Laurent Gapaillard
D'autres avis : Vert, Yuyine, Alys, Acr0, Elessar, ...

mardi 24 juin 2025

Antoine Bello - Enquête sur la disparition d'Émilie Brunet

Enquête sur la disparition d'Émilie Brunet, Antoine Bello, 2010, 252 pages

Émilie Brunet a disparu en compagnie de son amant. C'est son mari, Claude Brunet, qui a signalé la disparition, mais il se révèlera rapidement le principal suspect. Pour aider à résoudre l'affaire, il est fait appel à Achille Dunot, un enquêteur qui a la particularité de souffrir d'amnésie antérograde, ce qui l'oblige à tenir un journal quotidien pour pouvoir se remémorer chaque matin ses avancées sur l'enquête.

Ce cas rare d'amnésie a le mérite de donner une raison à la narration de type journal, ce qui correspond à une présentation classique des romans d'Agatha Christie. Cette comparaison n'est pas qu'un détail puisque Enquête sur la disparition d'Émilie Brunet est un hommage aux romans policiers classiques et à ceux d'Agatha Christie en particulier.

Mais plus qu'un hommage, c'est une grande restitution de connaissances et d'analyses sur les oeuvres de l'autrice anglaise, divulgâchage d'un grand nombre d'intrigues inclus. Cela plaira peut-être aux spécialistes mais cela aura sinon de grands risques de ressembler à un vain étalage de savoirs. Et ce n'est pas l'intrigue qui pourra rattraper ça. Elle n'est là que pour permettre des digressions sur Agatha Christie mais n'est absolument pas un bon polar en elle-même. Il ne faut en fait presque pas considérer Enquête sur la disparition d'Émilie Brunet comme un roman : c'est entre l'essai et l'exercice de style. Et ce n'était pas pour moi.

Couverture : Pauline Daniel - Picturetank
D'autres avis : TmbM (dont j'aurais mieux fait de me souvenir de l'avis), ...

mercredi 18 juin 2025

Christelle Dabos - Les Fiancés de l'hiver

Les Fiancés de l'hiver, Christelle Dabos, Tome 1/4 de La Passe-Miroir, 2013, 519 pages

Jeune fille pouvant lire le passé des objets, Ophélie tient tranquillement un musée sur Anima. Jusqu'au jour où les matriarches de son Arche la force à se marier avec Thorn, un membre de la glaciale Arche du Pôle. Au-delà de l'aspect non-désirée de cette union, c'est un mariage qui se révèlera bien plus dangereux et mystérieux qu'imaginé.

Toute l'intrigue repose sur un mariage arrangé, et donc sur le potentiel d'une romance "ennemis qui deviennent amoureux". Et il y a un peu de ça, indéniablement. Sauf qu'il y a aussi une grande lucidité sur cette situation, tant de la part de Christelle Dabos que d'Ophélie, l'héroïne. Ça rend la chose bien plus digeste et acceptable, sans compter que cela s'accompagnera de quelques surprises.

Mais résumer Les Fiancés de l'hiver à une romance serait une grosse erreur, autant que l'enfermer dans une case jeunes adultes. Ça serait passer à côté de l'univers de La Passe-Miroir, un univers extrêmement riche dans son potentiel et qui offre déjà un paquet de bonnes idées, notamment sur les différents pouvoirs que peuvent avoir les personnages. C'est un univers où la magie et l'émerveillement sont partout, tout en donnant une image de "magie douce", en quantité limitée qui n'empiète pas sur l'importance des personnages en eux-mêmes.

Les Fiancés de l'hiver est un excellent premier tome, à la hauteur de sa réputation. Il est passionnant de bout en bout, bien rythmé, avec un vrai sens de l'aventure qui embarque et dépayse. Mais surtout il y a Ophélie. Une héroïne exceptionnelle, qui est imparfaite et maladroite mais qui ne se révèle jamais pitoyable ou gênante. Elle sonne vraie et elle agit avec intelligence malgré les difficultés. L'intrigue mystérieuse rend la lecture prenante mais c'est bien Ophélie qui la rend attachante. J'ai hâte de la retrouver dans le tome 2.

Couverture : Laurent Gapaillard
D'autres avis : Vert, Yuyine, Alys, Acr0, TmbM, ...

jeudi 12 juin 2025

Paolo Bacigalupi - Machine de guerre

Machine de guerre, Paolo Bacigalupi, Tome 3/3 des Cités englouties, 2017, 312 pages

Après Ferrailleurs des mers et Les Cités englouties, Paolo Bacigalupi revient une dernière fois dans l'univers post-apocalypse climatique des Cités englouties. Mais alors que le deuxième tome pouvait être considéré comme indépendant du premier (et possédait une fin en soi), ce troisième volume en est une suite quasi-directe, avec un focus encore plus important sur le personnage de Tool, le mémorable mi-homme mi-bête à la puissance dévastatrice et au passé compliqué.

Machine de guerre n'est pas le meilleur des trois récits proposés par Paolo Bacigalupi. Il est un chouïa moins bon parce que son déroulé est un peu trop évident et qu'il est un tout petit peu répétitif. C'est peut-être juste le contrecoup d'être la suite du tome précédent : il lui manque l'effet de surprise et de découverte. Cela dit, la différence est assez minime et, sans rien révolutionner, cela reste une lecture agréable et efficace qui offre une bonne conclusion tant au personnage de Tool, fil conducteur de la trilogie, qu'à la série dans son ensemble - tome 1 compris, oui. Agréable et efficace, ça aura été le mot d'ordre de ces Cités englouties.

Couverture : Olivier Fontvieille / Traduction : Sara Doke
D'autres avis : Xapur, ...

vendredi 6 juin 2025

Bulles de feu #74 - Mai 2025

Un petit récapitulatif de mes lectures BDs/mangas/comics du mois, pour en garder une trace.
Le classement est absolument imparfait, insatisfaisant et un peu aléatoire mais peut donner un ordre d'idée. Les avis sont (ultra)brefs, n'hésitez pas à demander un complément d'informations en commentaire si nécessaire.

Bien / Ok / Correct


Passé, présent, futur, Batman DC Renaissance T.6/9 - Scott Snyder et vraiment beaucoup d'autres personnes

Un "tome" de transition, recueil d'histoires courtes publiées ici et là. Une tentative de donner une continuité à l'ensemble - un effort louable mais presque désespéré dans l'univers des comics de superhéros.


Kaiju n°8 T.13/? - Naoya Matsumoto

Même les tomes de transition sont des tomes de purs combats !


All Out!! T.1/17 - Shiori Amase

Une base classique de manga sportif pour cette série sur le rugby. Les personnages ont un bon potentiel donc ça devrait être sympa.


Thermae Romae T.2/6 - Mari Yamazaki

La bonne surprise. Alors que je trouvais que ça devenait déjà répétitif dans le tome 1, ce tome 2 est étonnamment agréable à lire avec de bonnes idées pour continuer d'allier thermes romains et bains modernes.


FRNCK T.2-4/? - Olivier Bocquet et Brice Cossu

Moins bon que le tome 1 mais le niveau remonte peu à peu jusqu'à une vraiment bonne fin de cycle dans le tome 4. L'ensemble est assez inoffensif mais c'est sympa à lire - et avec des voyelles, désormais.


Daytripper - Fábio Moon et Gabriel Bá

Une suite de tranches de vie d'un même personnage, auteur et nécrologue, qui se terminent toujours pas sa mort. Un concept surprenant pour un livre qui n'a rien de triste et qui parle de vie, de famille et d'instant présent. Une bonne BD même s'il m'a manqué un petit truc pour dépasser le stade du juste bien.


Le Coeur en braille - Joris Chamblain et Anne-Lise Nalin

Une mignonne romance adolescente aux personnages sympathiques et attachants.


Rebels - Brian Wood et Andrea Mutti

Une sorte de petite anthologie sur la guerre de Sécession, du point de vue de personnages presque lambdas, des petites mains de la guerre. Un bon comics qui parle de luttes et de sacrifices avec diversité, sans donner un cours d'Histoire.


Dr Brain saison 1 - Hongjacga

Un concept (la 'lecture' des souvenirs des morts) qui demande une petite suspension d'incrédulité mais qui permet de mener un bon polar/thriller efficace et prenant, aéré dans son propos et dans sa présentation.


Frieren T.13/? - Kanehito Yamada et Tsukasa Abe

Toujours une ambiance unique, toujours le chemin plus important que la destination, toujours d'une même qualité.
Très bien


Evol T.4/? - Atsushi Kaneko

La continuité dans le jusqu'au-boutisme et la violence mais aussi le début d'un nouvel arc/affrontement.


Thunder 3 T.1/? - Yuki Ikeda

Trois jeunes garçons basculent dans un monde parallèle où ils ont l'apparence de personnages d'animes et semblent dotés d'une grande puissance. Un monde parallèle qui semble identique au leur, si ce n'est pour les aliens qui ont récemment débarqué. Un démarrage très intrigant et franchement original qui rend curieux de la suite.


Blue Period T.15/? - Tsubasa Yamaguchi

La fin de l'arc des vacances d'été qui aura été de bout en bout très bon, surement le meilleur arc de la série.


Bootblack T.1-2/2 - Mikaël

Après Giant, une nouvelle plongée dans l'immigration américaine, cette fois avec un bootblack, un cireur de chaussure d'origine allemande qui cherchera son chemin entre New-York et la seconde guerre mondiale. Une vraie réussite, une histoire au découpage très bien mené et une ambiance très bien rendue, avec une économie de mots très bien compensée par les dessins.


Un Destin de trouveur, Les Contes de la Pieuvre T.2/? - Gess

La confirmation : le tome 1 était très bien, le tome 2 (indépendant) l'est tout autant, en étant à la fois pareil et différent. L'histoire n'est pas forcément des plus originales mais son traitement est impeccable et son univers général est fantastique. C'est très plaisant à lire et ça a une vraie âme.

samedi 31 mai 2025

A.E. Van Vogt - Le Cycle de Linn

Le Cycle de Linn, A.E. Van Vogt, 1956-1962, 394 pages

Sur une Terre future, quelques millénaires après une apocalypse nucléaire, les vestiges de cette catastrophe sont devenus à la fois une sorte de religion, un moteur technologique pour l'expansion galactique et un danger toujours vif. C'est à cause de ces radiations que Clane Linn, fils de l'Empereur régnant sur la Terre, est né difforme. Mais alors que les mutants sont d'ordinaire rejetés voire tués, Clane va être protégé et va se révéler d'une intelligence hors norme.

Cette intégrale du Cycle de Linn se compose de deux courts romans dont l'enchaînement est plus que bienvenu car c'est ensemble qu'ils forment un véritable récit. Ou en tout cas quelque chose s'en rapprochant plus que la longue introduction/présentation que semble être le premier tome, L'Empire de l'atome, une fois sa dernière page tournée. Il permet tout de même de découvrir ce monde mi-futuriste mi-ancien et surtout le personnage atypique de Clane Linn, handicapé physique en proie à des difficultés dans les relations sociales et à l'esprit à part. Même si malheureusement les deux premiers éléments vont peu à peu s'atténuer au fil des pages, laissant Clane dans un schéma de "génie différent de la norme" bien plus commun.

Une autre facette du récit est elle aussi atypique : son ambiance. L'atmosphère dégagée est assez étrange, avec peu d'émotions, un peu comme si tout était capitonné. Les enjeux qui finissent par se dévoiler, surtout dans le deuxième tome, Le Sorcier de Linn, sont assez démentiels et pourtant tout se déroule de manière assez clinique, très calmement, sans rendre pleinement compte du caractère extraordinaire des évènements. Ça manque de chaleur et d'un sentiment d'urgence.

Le Cycle de Linn est donc un ouvrage globalement atypique. Mais, une fois n'est pas coutume, ce n'est pas forcément avec une finalité très positive. Ce n'est pas un mauvais récit mais il n'est pas non plus particulièrement bon. Un peu à l'image de son ambiance, et malgré son potentiel, c'est un ouvrage assez neutre.

Couverture : Atelier Octobre Rouge / Traduction : Pierre Billon
D'autres avis : Anne-Laure, ...

dimanche 25 mai 2025

Louise Carey - Aux ordres

Aux ordres, Louise Carey, Tome 1/3 de Le Programme Harlow, 2021, 441 pages

Dans un futur où la société est dirigée par des corpos, Tanta, jeune femme formée depuis l'enfance par InTech, s'apprête à effectuer sa première mission pour l'entreprise : récupérer un disque dur volé. La mission est en apparence simple mais elle va l'entraîner dans une quête plus lointaine et la plonger dans une lutte de pouvoir où elle pourrait bien à son insu avoir un rôle majeur.

Aux ordres prend place dans un futur proche légèrement cyberpunk : outre les territoires divisés entre états-entreprises, les technologies sont encore plus omniprésentes et avancées, chaque individu ou presque étant amélioré pour y accéder directement. L'histoire quant à elle est un mélange d'action et de thriller d'espionnage. Aucun de ces deux éléments n'est révolutionnaire ou grandement original : le cadre est commun et le récit ne comporte pas de grande surprise, les rebondissements se devinant toujours un peu avant qu'ils arrivent.

Pourtant, Aux ordres est un bon roman. Il ne fait rien d'extraordinaire mais ça ne l'empêche pas de faire les choses bien. Il part d'une bonne idée de base et construit autour une intrigue efficace. Il repose surtout sur un duo de personnages sympathiques qui évoluent logiquement. Aux ordres est sans hésitation dans le groupe des bonnes lectures, celles qui ne bouleversent pas le monde mais qu'on lit avec un réel plaisir. Et qui donnent totalement envie de poursuivre l'aventure avec les tomes suivants, ce qui est indéniablement un bon signe.

Couverture : Simon Prades / Traduction : Florence Bury
D'autres avis : Le Maki, Le nocher des livres, ...

lundi 19 mai 2025

Stuart Turton - Dernier meurtre au bout du monde

Dernier meurtre au bout du monde, Stuart Turton, 2024, 435 pages

Toute la Terre a été recouverte par un mystérieux brouillard tuant tout sur son passage. Toute ? Non, une dernière île résiste encore et toujours à l'envahisseur. Une centaine d'habitants y survit dans une ambiance paisible. Jusqu'à ce qu'un meurtre y soit commis et que le système de protection entourant l'île soit désactivé. Le seul moyen de le remettre en place ? Résoudre le meurtre.

Dernier meurtre au bout du monde prend place dans un univers post-apo qui n'a rien de révolutionnaire mais qui fait le boulot et qui comporte quelques surprises de plus que ce pitch, comme un narrateur réellement omniscient. Ce n'est de toute façon pas un roman post-apo : c'est un polar prenant place dans un univers post-apo. Ce dernier a une fonction essentiellement utilitaire, c'est un cadre permettant de créer des situations inédites et de complexifier l'intrigue.

Assez logiquement, Dernier meurtre au bout du monde n'est donc pas un très bon roman post-apo. Ce n'est pas non plus un très bon polar, étant sur ce point aussi un peu trop limité. Mais l'alliance des deux parvient tout de même à en faire un bon roman, créant quelque chose d'assez différent. Et puis il conserve le plaisir de voir toutes les pièces finir par s'imbriquer.

De tous les romans de Stuart Turton, Dernier meurtre au bout du monde reste toutefois à mon sens le moins bon des trois, notamment parce qu'il ne parvient pas à se départir d'un certain côté trop artificiel, créant une distance et un manque de passion. S'il est à déconseiller à celleux ayant déjà trouvé L'Étrange Traversée du Saardam trop faible, il reste néanmoins tout à fait envisageable pour celleux que ça n'a pas dérangé.

Couverture : Rémi Pépin - David Mano / Traduction : Cindy Colin Kapen
D'autres avis : Le Maki, ...

mardi 13 mai 2025

Paolo Bacigalupi - Les Cités Englouties

Les Cités englouties, Paolo Bacigalupi, Tome 2/3 des Cités englouties, 2012, 342 pages

Mahlia et Mouse sont deux jeunes orphelins qui survivent à Banyan Town, à proximité des Cités englouties. Mais dans un monde où les seigneurs de guerre se battent pour le contrôle du territoire à coup d'enfants-soldats, l'avenir ne peut être que sombre. Encore plus quand on est une bâtarde avec un moignon à la place de la main droite. La rencontre avec Tool, un mi-bête à la puissance dévastatrice, pourrait-elle changer leur destin ?

Les Cités englouties n'est pas réellement la suite de Ferrailleurs des mers. Il se situe dans le même univers post-apocalyptique où les eaux sont montés, modifiant totalement le sens du monde et les avancées technologiques. Et il partage le personnage de Tool, hybride génétiquement modifié, moitié-humain moitié-animal. Pour le reste, et même pour cela, c'est totalement indépendant. La preuve : je l'ai totalement apprécié sans me souvenir du 'premier'.

Les Cités englouties partage une dernière chose avec Ferrailleurs des mers : toutes ses qualités. C'est une bonne histoire, efficace et bien rythmée - sans temps mort mais sans jamais non plus donner l'impression d'aller trop vite -, prenante de la première à la dernière ligne. Le récit est loin d'être gentillet, il baigne dans la guerre et les situations dramatiques, mais est pourtant toujours agréable à lire. C'est de la vraie bonne littérature d'action-aventure, simple mais pas simpliste, efficace dans son déroulé, attachant par ses personnages, intelligent dans son propos en arrière-plan sur la guerre et les décisions impossibles qui font la survie. et le tout accessible au plus grand nombre. Une très bonne lecture.

Couverture : Olivier Fontvieille / Traduction : Sara Doke
D'autres avis : Xapur, ...

mercredi 7 mai 2025

Jocelyn Nicole Johnson - Mon nom dans le noir

Mon nom dans le noir, Jocelyn Nicole Johnson, 2021, 211 pages

Le chaos règne à Charlottesville. Les avions ne volent plus, l'électricité est coupée, les services sociaux sont à l'arrêt. Des groupes de suprémacistes blancs prennent les armes pour faire régner leur loi. C'est dans ce contexte qu'un groupe d'habitants de First Street, mené par Da’Naisha, va parvenir à fuir à bord d'un bus. Et trouver refuge dans les collines, dans un lieu abandonné : Monticello, l'ancienne plantation de Thomas Jefferson.

Mon nom dans le noir n'est pas un post-apo, c'est une apocalypse tout court. Pas une apocalypse avec bombe nucléaire ou épidémie de zombies mais une apocalypse à petite échelle, totalement réaliste et crédible au vu des évènements passées et présents. Mais ce qui est surement le plus apocalyptique dans tout ça, c'est son côté inéluctable et désespérant.

Mon nom dans le noir n'est pas un livre joyeux. C'est un livre de survie qui fait peur et qui fait mal, mais qui ne tombe pourtant pas dans l'angoisse pure, qui parvient à rester une lecture 'agréable', toute proportion gardée. Si le cadre est apocalyptique, le ressenti est à un degré moindre. En partie grâce à ce qui se dégage de positif et de solidaire de ce groupe hétéroclite de personnages. Aussi parce que le récit est ramassé sur quelques jours et ne se prolonge pas sur des centaines et des centaines de pages. Il n'y a pas besoin de plus. Mon nom dans le noir est un condensé, pas si exacerbé que ça, des préoccupations et du climat racial actuel.

Couverture : Kishan Rajani / Traduction : Sika Fakambi
D'autres avis : Le nocher des livres, ...

jeudi 1 mai 2025

Bulles de feu #73 - Avril 2025

Un petit récapitulatif de mes lectures BDs/mangas/comics du mois, pour en garder une trace.
Le classement est absolument imparfait, insatisfaisant et un peu aléatoire mais peut donner un ordre d'idée. Les avis sont (ultra)brefs, n'hésitez pas à demander un complément d'informations en commentaire si nécessaire.

Mouais


Le Bateau de Thésée T.8-10/10 - Toshiya Higashimoto

Une déception dans la continuité des tomes précédents. C'est trop long pour pas grand chose et la résolution est ok mais fait de la série un manga purement "fantastique aléatoire" et pas un bon polar.
Bien / Ok / Correct


Vagabond T.11/37 - Takehiko Inoue

Un tome de transition, plus métaphysique qu'actif.


Midnight Tales T.1/4 - Mathieu Bablet, Gax, Guillaume Singelin et Sourya

Un ouvrage comportant 4 BDs et 1 courte nouvelle consacrées à l'Ordre de Minuit, une organisation de sorcières gérant et combattant les forces obscures via des groupes de magical girls, ainsi que quelques courts dossiers sur l'histoire de la magie et des mythes. Les histoires n'ont rien d'extraordinaire mais le projet est vraiment original et sympa dans son principe, ça donne envie de poursuivre juste pour ça.
Très bien


Là où gisait le corps - Ed Brubaker et Sean Phillips

Une BD très bien menée et très maline, dans sa présentation et son déroulé, qui est loin d'être le polar qu'elle laisse imaginer, se concentrant plus sur des portraits de personnages dont les vies vont se croiser.


La petite lumière - Grégory Panaccione et Antonio Moresco

Une jolie petite histoire fantastique qui correspond très bien au style de Grégory Panaccione, touchante et avec une vraie aura malgré un sujet peu joyeux.

vendredi 25 avril 2025

Keigo Higashino - Mondes parallèles, une histoire d’amour

Mondes parallèles, une histoire d’amour, Keigo Higashino, 1995, 333 pages

Takashi travaille chez Bitech, une entreprise spécialisée dans la réalité virtuelle, en compagnie de son ami Tomohiko. Un jour, ce dernier lui présente Mayuko, sa petite amie, dont il tombe amoureux. Le lendemain, Takashi et Tomohiko travaillent toujours chez Bitech mais c'est Takashi qui est en couple avec Mayuko.

Mondes parallèles, une histoire d’amour démarre comme une uchronie personnelle, avec une réalité où Takashi est en couple avec Mayuko et une réalité où il ne l'est pas. Et le titre oriente totalement le lecteurice à y penser ainsi. Mais le fait que Keigo Higashino est avant tout un auteur de polar et que les protagonistes travaillent dans le domaine de la mémoire et des souvenirs sont deux gros indices qu'il se cache en fait quelque chose derrière cette 'réalité', finalement bien plus thriller (assez plat) qu'uchronie.

L'autre élément important du titre, c'est "une histoire d'amour". C'est bien ce qui est au coeur du récit, un triangle amoureux qui n'est vraiment pas bon. Au-delà de mon désamour pour le genre, Takashi est un personnage égoïste et antipathique, ce qui ne crée aucune compassion pour sa situation. Mais le plus dérangeant, c'est sa relation à Mayuko, ponctuée d'une scène d'un autre temps qui ne peut plus passer en 2025. Si je comprends que certains choix sont faits pour les besoins de l'intrigue, ce ne peut pas être une excuse ici tant il y avait très facilement d'autres moyens pour arriver au même résultat.

Mondes parallèles, une histoire d’amour est incontestablement le moins bon roman de Keigo Higashino que j'ai pu lire. L'idée de base est bonne et a du potentiel mais sa réalisation me laisse plus que dubitatif. Ça me rend d'autant plus triste que j'adore l'auteur. Vu le nombre de ses romans encore non-traduits, je m'étonne que celui-ci ait été choisi. Ne vous y trompez pas : lisez Keigo Higashino, mais évitez celui-ci.

Couverture : Kanda Tangtrongchitr / Traduction : Sophie Refle
D'autres avis : Le nocher des livres, ...

samedi 19 avril 2025

Régis Goddyn - Le Sang des 7 Rois : Livre Sept

Le Sang des 7 Rois : Livre Sept, Régis Goddyn, Tome 7/7 du Sang des 7 Rois, 2016, 430 pages

Après les premier, deuxième, troisième, quatrième, cinquième et sixième tomes, voici venue l'heure de la conclusion pour Le Sang des 7 rois. Avec un tome globalement dans la lignée de son prédécesseur direct, c'est-à-dire à la fois dans une tranquille continuité sans grande surprise mais avec pourtant d'énormes bouleversements.

Ce qui est pratique, c'est que mon avis sur cet ultime livre correspond assez bien à mon avis sur l'ensemble de la série. Le point le plus flagrant, et peut-être le meilleur résumé des deux, c'est qu'ils comportent plein de qualités et plein de défauts. Qui se rapportent d'ailleurs le plus souvent aux mêmes éléments, comme si tous les choix faits par Régis Goddyn sont à la fois appréciables et critiquables, sans que l'un ne prenne réellement le pas sur l'autre. Entendons-nous bien : on ne lit pas près de 3000 pages sans que le positif soit supérieur au négatif. Mais si je devais résumer mon sentiment global, ma réponse la plus honnête serait : je ne sais pas.

Ce que je sais c'est que Régis Goddyn a le mérite d'aller au bout de ses idées et de son projet pour proposer quelque chose d'assez radical et unique. À tel point que, au-delà de mon paragraphe précédent, je ne sais pas du tout à qui cette série est conseillable et je serais assez curieux de connaître les retours que sa fin a pu susciter. Qu'on apprécie ou non cette évolution, le fait de proposer quelque chose de différent est en tout cas respectable. Ça ne compense pas totalement le manque d'émotion et de tension dramatique que j'ai pu ressentir alors que les évènements ont tout pour être marquants vu leur ampleur, ni mon doute concernant certains choix, mais je dois lui reconnaître un certain côté fun quand on se détache de ces préoccupations. Le Sang des 7 Rois n'aura pas eu ce côté 'wahou' qu'il aurait dû avoir, mais il aura tout de même été une bonne aventure.

Couverture : Yann Tisseron
D'autres avis : ...

dimanche 13 avril 2025

Wendy Delorme - Viendra le temps du feu

Viendra le temps du feu, Wendy Delorme, 2021, 252 pages

Viendra le temps du feu prend place dans une dystopie tout ce qu'il y a de plus classique : les frontières sont fermées, la population est contrôlée, la parole n'est pas libre, ... C'est cette société que présente le roman, par la voix de plusieurs narratrices tentant d'y survivre voire d'y résister, pour la plupart issue d'une ancienne communauté de femmes qui vivait à ses abords avant d'être éradiquée.

Le mot-clé est "présente". Il n'y a pas réellement d'intrigue dans ce roman, pas de destination claire et concrète, au-delà de la croisée des chemins des personnages. Viendra le temps du feu est surtout une grande exposition d'une dystopie bien trop crédible. Et comme souvent dans les dystopies, l'important n'est pas la dystopie en elle-même mais la résistance qui s'y oppose, à base ici de sororité, de livres et de mémoire.

Il m'a manqué quelque chose pour être vraiment transporté par le roman, pour qu'il décolle et ne reste pas juste au stade de l'exposition. J'en ressors malgré tout avec un sentiment assez positif. Parce que c'est un ouvrage très respectable dans ce qu'il raconte et parce que l'écriture est accrocheuse, ayant cette capacité à rester fluide tout en étant teintée de poésie.
« Souvent, c'est moins le sens des mots qui rend pleinement ce qu'ils tentent de décrire, que le rythme qu'ils prennent à l'oreille qui entend, sans même qu'on les prononce. Car les mots qu'on écrit présentent ceci d'étrange qu'ils s'égrènent en musique résonnant seulement pour l'être qui les lit. Et c'est cette musique silencieuse et secrète qui dessine le mieux la forme de ce qu'ils disent. »
Couverture : Karine Rougier
D'autres avis : Yuyine, Zoéprendlaplume, Shaya, ...

lundi 7 avril 2025

Margaret Killjoy - L'Agneau égorgera le lion

L'Agneau égorgera le lion, Margaret Killjoy, Tome 1/? de Danielle Cain, 2017, 132 pages

Danielle Cain débarque à Freedom, une ancienne ville délabrée où vit désormais une communauté anarchiste. Elle est à la recherche de réponses sur ce qui a pu pousser son ami Clay, ancien citoyen de Freedom, à se suicider. Sa quête commencera par la découverte d'Uliksi, un cerf rouge à trois bois qui rend la justice et est suivi par un cortège d'animaux morts-vivants.

La première qualité de L'Agneau égorgera le lion, c'est de parvenir à rendre ce pitch parfaitement normal et logique dès les premières pages. Ça fait bien lever un sourcil à la première mention d'Uliksi - voire un deuxième à la vue de la vitesse d'intégration de l'héroïne, même si cela peut se justifier - mais il se rebaisse très rapidement tant cela laisse immédiatement place à une très bonne histoire fantastique, simple et efficace, à l'intrigue resserrée mais qui n'a aucun goût de 'pas assez'.

Mais ce qui fait passer la novella dans une autre dimension et lui donne tout son intérêt, c'est que cette part fantastique n'est pas juste là pour faire jolie, elle sert un propos. Avec tact et par petites touches, L'Agneau égorgera le lion questionne les fondements de la liberté, du pouvoir et de la justice. Elle traite d'anarchisme en somme, sans tomber dans le dithyrambique ou le prosélytisme. C'est donc tout autant une bonne base de réflexion qu'une plaisante histoire à lire, ce qui est globalement la définition d'une excellente novella.

Couverture : Anouck Faure / Traduction : Mathieu Prioux
D'autres avis : Vert, Yuyine, Le nocher des livres, Boudicca, Célinedanaë, ...

mardi 1 avril 2025

Bulles de feu #72 - Mars 2025

Un petit récapitulatif de mes lectures BDs/mangas/comics du mois, pour en garder une trace.
Le classement est absolument imparfait, insatisfaisant et un peu aléatoire mais peut donner un ordre d'idée. Les avis sont (ultra)brefs, n'hésitez pas à demander un complément d'informations en commentaire si nécessaire.

Mouais


Deep It, "Deep" T.2/? - Marc-Antoine Mathieu

La suite du très marquant Deep Me. Sauf que ça ne reprend pas le côté fascinant du premier, seulement son aspect philosophique entrevu dans la conclusion et qui m'avait moins plu. Ce n'est pas mauvais mais ce n'est pas pour moi, j'ai trouvé ça assez vain.
Bien / Ok / Correct


Le Bateau de Thésée T.3-7/10 - Toshiya Higashimoto

Une bonne série, pas extraordinaire mais prenante et qui se lit toute seule. Malheureusement le fort potentiel laisse de plus en plus place a un côté assez artificiel.


Demeus Lor - Lewelyn et Sylvain Guinebaud

Un petit tome spin-off de l'excellente série Les 5 Terres prenant place entre les cycles 2 et 3. C'est tout à fait correct mais son format plus réduit fait que ça n'a pas l'ampleur et l'impact de la série principale.


Slam Dunk T.3-5/20 - Takehiko Inoue

Ça serait toujours mieux en pur manga de sport mais l'aspect "bastons lycéennes" a le mérite de faire sens dans cette partie. Le seul bémol c'est l'excentricité du héros, lassante et énervante.


Vagabond T.7-10/37 - Takehiko Inoue

Un manga de pur combat avec aussi peu d'actions et de mouvements et pourtant tellement de tension et d'intensité, c'est quelque chose d'assez unique.
Très bien

Au loin, une montagne - Chongrui Nie

Un très bon récit autobiographique où l'auteur retrace quelques moments marquants de sa jeunesse en tant qu'ouvrier dans la campagne chinoise. Ça parle d'amour de la montagne et de la nature mais surtout des affres de la Révolution culturelle, le tout dans un style crayonné beau et puissant, particulièrement dans les grands paysages magnifiés par le format à l'italienne.

mercredi 26 mars 2025

Catriona Ward - Mirror Bay

Mirror Bay, Catriona Ward, 2023, 395 pages

Etats-Unis, 1989. Wilder Harlow et ses parents partent en vacances au bord de la mer. Adolescent solitaire, harcelé et mal dans sa peau, il s'y fait rapidement deux amis, Harper et Nat. Tout semble idyllique, si ce n'est la disparition d'une femme et la légende du Rôdeur, qui photographie les enfants dans leurs chambres.

Mirror Bay est un roman difficile à présenter et à résumer. Contrairement à ce que le pitch ci-dessus peut laisser penser, ce n'est ni réellement une histoire d'éveil adolescent ni un thriller avec un trio de jeunes enquêteurs. Ça l'est dans une certaine mesure mais ce n'est pas là le plus important. Car Mirror Bay est surtout un roman surprenant, où les cartes sont plusieurs fois rebattues et viennent remettre en question ce que le lecteurice est en train de lire. Disons que plus qu'un livre sur des adolescents, c'est un livre sur les livres.

Le meilleur résumé que je peux faire de Mirror Bay, c'est de dire qu'il est conçu comme des poupées russes. C'est un jeu d'entremêlement qui est objectivement bien réalisé et maitrisé, notamment parce qu'il pousse le concept jusqu'au bout et offre un vrai bon nombre de tiroirs. Mon problème, c'est que si la forme est au top, je n'ai pas trouvé le fond à la hauteur. Il y a quelques bonnes réflexions sur le travail d'un écrivain et sur la vérité, mais je l'ai trouvé assez répétitif dans son discours - contrecoup de son format - et il ne m'a pas procuré de grand enthousiasme. Ce qui ne l'empêche pas d'être un ouvrage agréable à lire et tout à fait respectable, sans toutefois dépasser pour moi le stade du 'ok'.

Couverture : Rémi Pépin - Mathieu Rivrin - Moment - Getty Images / Traduction : Pierre Szczeciner
D'autres avis : Le Maki, Gromovar, ...

lundi 17 mars 2025

Régis Goddyn - Le Sang des 7 Rois : Livre Six

Le Sang des 7 Rois : Livre Six, Régis Goddyn, Tome 6/7 du Sang des 7 Rois, 2015, 429 pages

Après les premier, deuxième, troisième, quatrième et cinquième livres, on se rapproche de la fin de l'heptalogie de Régis Goddyn. Avec un tome que j'ai entamé en croyant avoir trouvé une bonne formule pour le résumer, lui et ses prédécesseurs : routinier. Un terme qui ne doit pas être vu que par son aspect négatif de manque de surprise mais aussi par le côté plus positif du plaisir de retourner en terrain connu où les choses vont bien se passer.

Mais ça, c'était avant que j'avance dans ce sixième livre. Sans rien divulgâcher, disons qu'il propose un petit changement de paradigme. Ce n'est pas une révolution étant donné que c'est la suite logique d'éléments aperçus puis explicités dans les cinq tomes précédents. Là où c'est surprenant, c'est le poids et la part du récit qui y est désormais consacrée. C'est très clairement devenu le point d'attention principal.

Ce changement a un côté très positif : cela crée un peu de nouveauté et rebooste l'intérêt, surtout que je trouve l'écriture de Régis Goddyn plus vive et vivante dans ces parties-là. Il apporte par contre un aspect plus négatif : bien que je comprenne le projet, il diminue quelque peu l'importance des récits suivis depuis cinq livres et donne à certains fils un côté assez vain. C'est tout le paradoxe assez unique de ce Livre Six : c'est un livre qui est bon en lui-même mais qui est plus discutable en tant que sixième tome.

Couverture : Yann Tisseron
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mardi 11 mars 2025

Ursula K. Le Guin - Le Langage de la nuit

Le Langage de la nuit, Ursula K. Le Guin, 1973-1979, 312 pages

Le Langage de la nuit est un recueil de 24 courts textes d'Ursula K. Le Guin composé d'essais, de préfaces et de discours. La thématique principale est surement la place et le rôle de la littérature d'imaginaire mais l'autrice y évoque aussi la manière d'en écrire, la place des femmes et la psychologie jungienne.

Les textes évoquant directement les oeuvres d'Ursula K. Le Guin sont surement ceux qui m'ont le plus parlé mais tous sont intéressants. Pour leurs idées en elles-mêmes mais encore plus pour voir à l'oeuvre la pensée de l'autrice, qui parvient à être à la fois ouverte et compréhensive tout en ayant des idées très affirmées. Ce qui fait presque regretter que le recueil se concentre sur une courte période de temps : ça permet une belle unité du recueil mais empêche de voir une potentielle évolution de ces idées.

S'il est certainement à réserver aux personnes déjà conquises par l'autrice ou à celles qui s'intéressent à l'analyse littéraire, Le Langage de la nuit est un bon recueil dont les propos sont, dans leur écrasante majorité, toujours d'actualité. Une nouvelle preuve de la brillance de l'autrice.

Couverture : Elena Vieillard / Traduction : Francis Guévremont
D'autres avis : Vert, Alys, ...