Le Cycle de Linn, A.E. Van Vogt, 1956-1962, 394 pages
Sur une Terre future, quelques millénaires après une apocalypse nucléaire, les vestiges de cette catastrophe sont devenus à la fois une sorte de religion, un moteur technologique pour l'expansion galactique et un danger toujours vif. C'est à cause de ces radiations que Clane Linn, fils de l'Empereur régnant sur la Terre, est né difforme. Mais alors que les mutants sont d'ordinaire rejetés voire tués, Clane va être protégé et va se révéler d'une intelligence hors norme.
Cette intégrale du Cycle de Linn se compose de deux courts romans dont l'enchaînement est plus que bienvenu car c'est ensemble qu'ils forment un véritable récit. Ou en tout cas quelque chose s'en rapprochant plus que la longue introduction/présentation que semble être le premier tome, L'Empire de l'atome, une fois sa dernière page tournée. Il permet tout de même de découvrir ce monde mi-futuriste mi-ancien et surtout le personnage atypique de Clane Linn, handicapé physique en proie à des difficultés dans les relations sociales et à l'esprit à part. Même si malheureusement les deux premiers éléments vont peu à peu s'atténuer au fil des pages, laissant Clane dans un schéma de "génie différent de la norme" bien plus commun.
Une autre facette du récit est elle aussi atypique : son ambiance. L'atmosphère dégagée est assez étrange, avec peu d'émotions, un peu comme si tout était capitonné. Les enjeux qui finissent par se dévoiler, surtout dans le deuxième tome, Le Sorcier de Linn, sont assez démentiels et pourtant tout se déroule de manière assez clinique, très calmement, sans rendre pleinement compte du caractère extraordinaire des évènements. Ça manque de chaleur et d'un sentiment d'urgence.
Le Cycle de Linn est donc un ouvrage globalement atypique. Mais, une fois n'est pas coutume, ce n'est pas forcément avec une finalité très positive. Ce n'est pas un mauvais récit mais il n'est pas non plus particulièrement bon. Un peu à l'image de son ambiance, et malgré son potentiel, c'est un ouvrage assez neutre.
Couverture : Atelier Octobre Rouge / Traduction : Pierre Billon
D'autres avis : Anne-Laure, ...