La mer, Yōko Ogawa, 2006, 149 pages.
Une nouvelle lecture dans le cadre du Challenge Écrivains Japonais d'Adalana, où le mois de mars est consacré à Yōko Ogawa. Après Le réfectoire un soir et une piscine sous la pluie, c'est ma deuxième lecture d'Ogawa, après une première mitigée mais teintée d'espoir. Une nouvelle fois il s'agit d'un recueil de nouvelles, 7 précisément (et donc des nouvelles plutôt courtes). Pas forcément rassurant quand on se souvient qu'un des problème du premier recueil était le non-décollage des histoires (oui, j'ai le droit de dire "non-décollage"), mais ne jugeons pas avant de lire.
Un recueil de nouvelles tire très souvent son titre de la première ou de la dernière nouvelle qui le compose. Je ne sais pas si c'est une règle implicite ou si je me fais juste des idées, mais c'est ce que j'ai remarqué... Ici, le titre provient de la première nouvelle : La mer. Hum. Il n'y a pas d'évocation de la détresse ou de l'Allemagne (deux éléments trouvés dans les deux premières nouvelles que j'avais lu...). Je ne dirai rien d'autre, je me laisse de l'espoir et je passe à la suite.
J'ai raison : Voyage à Vienne remonte le niveau. Est-ce juste l'ajout d'un élément de surprise ? Pas totalement, il me semble l'avoir apprécié avant le dénouement. Poursuivons avec Le bureau de dactylographie japonaise "Butterfly" : un récit assez mystérieux sur les mots, mais où mon occidentalisme m'a fait, à mon avis, perdre une partie de sa saveur. Et la fin m'a mis plutôt mal à l'aise... Mitigé. S'en suivent Le crochet argenté et Boîtes de pastilles, faisant respectivement 3 et 2 pages. Je n'ai absolument rien ressenti.
La lecture est pour le moment en demi-teinte, mais il reste deux nouvelles : Le camion de poussins et La guide. Enfin des histoires avec un peu de fond, et où on ressent quelque chose. C'est un peu mon problème récurrent avec Ogawa jusqu'à maintenant : je ne saisis pas ce que l'auteure veut faire passer. Ça me parait souvent plat et sans intérêt. Et pourtant, dans un genre approchant, des histoires du quotidien de personnages normaux, j'aime énormément ce que fait Haruki Murakami. Est-ce le grain de folie et d'absurde de Murakami qui fait la différence ? Je ne saurais dire, surtout que ces deux dernières nouvelles m'ont plu, sans avoir cet accent murakamiesque (ou murakamien, c'est vous qui voyez).
Au final, je suis vraiment partagé, il y a du bon et du moins bon. Peut-être trouverai-je plus à mon goût ce potentiel dans un récit de taille plus longue ? C'est ce qu'on verra prochainement, puisque mon triptyque Yōko Ogawa se terminera par un roman.