L'Hôtel de verre, Emily St. John Mandel, 2020, 398 pages
« Et si vous avaliez du verre brisé ? »C'est le graffiti qui apparait un soir sur une vitre de l'hôtel Caiette, un hôtel de luxe isolé sur une île de la région de Vancouver. Un graffiti qui perturbe les rares touristes de l'établissement tout comme les employés, Vincent la barmaid en tête mais aussi Paul, l'homme à tout faire, son demi-frère. Un graffiti qui semble destiné au propriétaire de l'établissement, le riche homme d'affaires Jonathan Alkaitis.
L'Hôtel de verre est un livre extrêmement difficile à résumer. Le pitch ci-dessus n'est pas vraiment le début du roman mais est surtout l'élément le plus saillant du récit, ce qui se rapproche le plus d'un élément perturbateur permettant de lancer l'intrigue. Sauf que l'intrigue n'évolue en fait pas particulièrement à partir de ce point, parce qu'elle n'existe pas réellement. L'Hôtel de verre est plus une addition de tranches de vies. De vies brisées.
L'Hôtel de verre n'est pas un mauvais roman. Il est dynamique, sautant de personnage en personnage, et se lit très facilement. Ce n'est pas inintéressant, je n'ai pas passé un mauvais moment, mais je ne l'ai pas non plus trouvé particulièrement intéressant. J'aurais pourtant voulu l'aimer, mais je l'ai surtout trouvé désespéramment vide. Il ne crée ni surprise ni empathie, il ne s'y passe rien. Après mes réserves concernant Station Eleven - roman avec lequel il partage le même manque d'étincelle et d'excitation - Emily St. John Mandel ne semble définitivement pas une autrice pour moi.
Couverture : © Getty images / Traduction : Gérard de Chergé
D'autres avis : Yuyine, Lune, Le Maki, Le nocher des livres, Zina, ...