Les Vies parallèles de Greta Wells, Andrew Sean Greer, 2013, 306 pages
New-York, 1985. Greta Wells doit coup sur coup surmonter le décès de son frère Félix et le départ de son petit ami Nathan. En dépression, elle finit par suivre un traitement par électrochocs. Sauf que le lendemain, elle se réveille dans le corps d'une autre Greta Wells, entouré d'un autre Félix et d'un autre Nathan... en 1918. La même chose se reproduit le surlendemain, cette fois en 1941. Trois vies parallèles pour se reconstruire, pour les reconstruire.
Le terme de "vies parallèles" résume parfaitement le fonctionnement de ce livre. Ce n'est ni une uchronie ni un véritable voyage dans le temps, mais bien plusieurs vies différentes, de personnages proches, tels qu'ils auraient pu être s'ils avaient vécu à d'autres époques. Avec une justification via les électrochocs, qui servent, intelligemment, autant d'élément perturbateur que de péripéties et d'élément de résolution.
Les Vies parallèles de Greta Wells se condense sur une période de temps assez courte, quelques mois, et sur un petit nombre de personnages, créant une petite bulle agréable à vivre, portée par une héroïne volontaire. Un personnage principal, ainsi que sa tante Ruth, qui acceptent d'ailleurs la situation étonnamment bien et de manière quasi-naturelle. Je ne sais pas si c'est des plus crédibles, mais c'est reposant.
Malheureusement, tout n'est pas parfait, avec en premier lieu une narration assez fade, en retrait, ce qui entraîne un certain manque d'émotions. Alors que les situations ne sont guère joyeuses, je me suis surpris à ne jamais trouver ça particulièrement dramatique, suivant les déboires des personnages sans leur être réellement attachés émotionnellement. Ce qui n'est pas aidé par le fait que toute l'intrigue - toutes les intrigues - tourne autour d'histoires de couples et d'amour, avec seulement de fines variations. Malgré la volonté de l'auteur de prendre de temps en temps un peu de hauteur, le roman reste au stade des petites préoccupations personnelles. Cela dit, et à défaut d'être véritablement marquant, il reste tout de même l'agréable ballet de ces vies qui se chevauchent et se recoupent.
Couverture : Cyril Magnier / Traduction : Hélène Papot
D'autres avis : Lune, Lhisbei, ...