mercredi 30 septembre 2015

Arthur C. Clarke - Les Enfants d'Icare

Les Enfants d'Icare, Arthur C. Clarke, 1953, 253 pages.

En pleine Guerre Froide, la course aux étoiles fait rage. Alors que les États-Unis et la Russie sont tous les deux sur le point de faire décoller leurs fusées, un évènement bouleverse complètement la donne : des vaisseaux extraterrestres abordent la Terre.

Par nécessité de pouvoir parler quelque peu de l'histoire, j'évoque ce retournement de situation qui arrive après quelques pages. L'effet est excellent. Et si on ne l'a pas lu sur la quatrième de couverture ou dans une chronique auparavant, ou si on a la chance de l'avoir oublié comme ce fut mon cas, il est encore plus excellent. Et si au lieu de partir à la conquête des étoiles, les étoiles elles-mêmes venaient nous apporter leurs lumières ? En renversant la donnée initiale, Arthur C. Clarke parvient à créer une sorte de planet-opera terrestre, où l'on redécouvre, sur une période de temps assez longue, notre planète Terre et ses évolutions.

Les Enfants d'Icare est un très bon roman. Il allie à la fois un côté mystérieux, et une recherche de réponses qui tient en haleine le lecteur, à un environnement plaisant. Pas (ou peu) de luttes et de conflits ici, l'histoire s'avère presque paisible et reposante. Un premier trait de caractère inhabituel et fort agréable.

Le second, c'est son aura de grande science-fiction, celle qui apporte quelque chose, qui voit plus loin et différemment. J'ai été il y a peu scotché par La Création a prix huit jours de Robert Heinlein. Bien que le traitement diffère sensiblement, leurs idées générales peuvent se rapprocher, tout comme les sensations qui s'en dégagent. C'est fascinant et l'on se sent tout petit une fois la dernière page tournée. Mais pas de tristesse ou de gêne pour autant. Le sentiment d'inéluctabilité et la douce mélancolie qui en découle ne sombrent jamais dans le pathos. Tout est juste dit, simplement dit, bien dit. Cela suffit. Et fait ce de roman, un grand roman.

CITRIQ

dimanche 27 septembre 2015

Robin Hobb - La Fille de l'assassin

La Fille de l'assassin, Robin Hobb, Tome 7b/9 du cycle de L'Assassin royal, 2014, 385 pages.

Suite des nouvelles aventures de FitzChevalerie avec, grâce au découpage de Pygmalion, la deuxième partie du premier tome VO. Où l’on découvre donc ce qui suit après un évènement important pour notre héros, évènement spoilé par le titre du roman. Tant qu’à parler de spoil, ne lisez pour aucune raison la quatrième de couverture qui est une honte du genre. Merci Pygmalion.

Il est difficile de rentrer dans les premières pages de La Fille de l’Assassin. Ce n’est pas étonnant quand on considère qu’il s’agit en fait d’un milieu de roman, Robin Hobb n’en est donc absolument pas responsable. Il faut retrouver ses repères dans un texte qui n’est pas fait pour cela. Cela donne une note moins positive à un début qui doit pourtant être très bon si sa lecture est enchaînée après Le Fou et l’Assassin.

Le rythme et le plaisir reviennent assez vite. Cela devient de plus en plus prenant et l’on replonge avec ferveur dans la vie de Fitz. Malgré mon appréhension, la double narration s’avère parfaitement efficace, les fils se combinent de manière très cinématographique et l’on apprend à aimer et détester ce deuxième narrateur – par moment tout autant tête à claques qu’a pu l’être Fitz.

La Fille de l’Assassin qui monte en puissance continuellement. Le milieu du roman voit une scène mémorable se dérouler – une scène qui a bien failli attenter à ma vie – et pourtant la suite parvient à rester de haute volée et à poursuivre son chemin jusqu’à une fin en forme de petit cliffhanger énorme d’intensité et qui ne donne qu’une envie : lire la suite. À coup sûr, malgré l’appréhension qu’on aurait pu avoir là aussi, le retour de Robin Hobb vers son héros principal est un retour très réussi.

CITRIQ

jeudi 24 septembre 2015

Feux Divers #10 - Fin de l'été et fin de challenges

Le 23 septembre est une date cruciale pour la blogosphère : ce n'est pas un, mais bien deux challenges qui arrivent à leurs termes !
L'occasion de faire un petit bilan de mes participations à ces deux évènements, ainsi que de fêter l'arrivée d'un petit nouveau qui répond au cri du corbeau.

Summer Star Wars épisode III

Le Summer Star Wars Épisode III était organisé par Lhisbei et M. Lhisbei du 21 juin au 23 septembre. Il consistait toujours à chroniquer des oeuvres de space-opera ou de planet-opera.

Après un poussif décollage, la navette est parvenue à prendre de l'altitude pour terminer à hauteur de 6 participations spatiales :

- La Danse des étoiles de Spider & Jeanne Robinson
- La Stratégie Ender d'Orson Scott Card
- Kirinyaga de Mike Resnick
- Le Livre des rêves de Jack Vance
- Solaris de Stanislas Lem
- Jackpots de Robert A. Heinlein

Merci Lhisbei pour cette nouvelle plongée estivale dans l'espace !


Summer Short Stories of SFFF

Le Summer Short Stories of SFFF était organisé par Xapur du 21 juin au 23 septembre. Le S4F3, de son petit nom, consistait en la lecture de romans ou recueils de nouvelles SFFF de moins de 350 pages.

L'avantage d'un challenge de lectures courtes, c'est qu'il est plus facile d'enchaîner, même si j'aurais pu encore en lire davantage. Ainsi, je compte 12 lectures à mon actif, pour une très grande majorité de bons moments, merci Xapur !

- Les Fusils d'Avalon de Roger Zelazny
- Le Signe de la licorne de Roger Zelazny
- Les Âmes envolées de Nicolas Le Breton
- Le Voyageur imprudent de René Barjavel
- La République des enragés de Xavier Bruce
- La Musique du silence de Patrick Rothfuss
- La Main d'Oberon de Roger Zelazny
- Les Cours du chaos de Roger Zelazny
- Les Groseilles de novembre d'Andrus Kivirähk
- L'Océan au bout du chemin de Neil Gaiman
- Solaris de Stanislas Lem
- Jackpots de Robert A. Heinlein


Challenge Recueils And Anthologies Addict

Le CRAAA est organisé par Cornwall du 15 juillet 2015 au 15 juillet 2016. Il consiste en la lecture de recueils de nouvelles ou d'anthologies ou de fix-up. Comme son nom l'indique.
Je ne suis pas spécialement un "addict" du genre, mais comme j'aurais certainement dans l'année quelques lectures qui rentreront dans le sujet, il n'y avait pas de raison de ne pas me lancer pour le palier le plus faible : 2 lectures.

Et justement, 2 lectures c'est déjà mon nombre de participations, dont une d'ailleurs gagnée grâce au CRAAA (merci Cornwall !) :

- Kirinyaga de Mike Resnick
- Jackpots de Robert A. Heinlein



Retour vers le Futur

Le challenge Retour vers le Futur est organisé par Lune jusqu'au 21 octobre 2015. Évidemment, le voyage dans le temps est à l'honneur !

Petit à petit, je progresse, à hauteur d'une nouvelle participation par bilan. Malheureusement, le challenge ne durera pas 4 ans et je ne vois pas comment je pourrais terminer les 12 lectures annoncées :

- Les Lumineuses de Lauren Beukes
- Black-Out de Connie Willis
- La Patrouille du temps de Poul Anderson
- Le Voyageur imprudent de René Barjavel

dimanche 20 septembre 2015

Robert A. Heinlein - Jackpots

Jackpots, Robert A. Heinlein, 1941-1953, 234 pages.

Un pilote obligé de se lancer dans un dangereux voyage dans l’espace. Un homme cherchant à contrôler l’arme nucléaire. Une apparition extraordinaire sur la Terre. Une année particulièrement folle. Tout ça, c’est dans Jackpots.

Jackpots est un recueil de 4 nouvelles de Robert Heinlein, dont une inédite. Et quelle inédite ! « La Création a pris huit jours » est une nouvelle superbe, malgré sa tristesse et son inexorabilité, qui traite de la rencontre extraterrestre à un niveau bien différent des habitudes. Bien que datant de 1942, le récit est parfaitement actuel, ne sent absolument pas la poussière – c’est d’ailleurs le cas de l’ensemble des textes présents ici - et est un bel apport à la science-fiction.

Si cette nouvelle nécessite à elle seule la lecture de ce recueil, les autres nouvelles ne sont pas en reste et sont toutes bonnes. « Sous le poids des responsabilités » est un récit très humain sur le destin d’un pilote de vaisseau. « Solution non satisfaisante », écrite en 1941, traite par anticipation de l’arme nucléaire, de ses conséquences et de son contrôle : un récit fortement politisé. Enfin, « Une année faste » est une amusante digression sur les prédictions, les statistiques, les cycles, mais tourne à autre chose qu’une simple farce.

Jackpots est un très bon recueil où l’on retrouve toutes les qualités de Robert Heinlein, une écriture simple et dynamique en tête, dans des sujets quelque peu différents de ses romans. Avec en plus un très bon travail des éditions ActuSF, notamment avec une courte introduction très intéressante à chaque nouvelle, avez-vous vraiment encore une raison de ne pas lire ce recueil ?


Sixième escale pour le Summer Star Wars

Douzième lecture pour le challenge Summer Short Stories of SFFF

Deuxième participation pour le CRAAA

jeudi 17 septembre 2015

Stanislas Lem - Solaris

Solaris, Stanislas Lam, 1961, 250 pages.

Solaris est une planète très particulière et un mystère pour les scientifiques depuis des dizaines d’années. En orbite autour de deux soleils, elle n’en reste pas moins stable. Inhabitée, elle est pourtant recouverte d’un océan qui pourrait être intelligent. C’est dans ces conditions que le docteur Kelvin arrive dans la station scientifique qui étudie Solaris.

Solaris est un livre étrange. En premier lieu pour son démarrage, qui semble parfaitement improbable avec ce scientifique qui arrive dans une station presque désertée sans être préalablement au courant et la découverte de ce qui sera le cadre d’un quasi-huis clos, le tout in media res.

Pourtant, il se dégage rapidement une ambiance à la Doctor Who, par ce décor fermé avec peu de personnages rapidement caractérisés mais surtout par cet esprit de mystère surnaturel scientifique qui ne demande qu’à être exploré et résolu.

Mais le Docteur n’arrive jamais. Malheureusement. À la place on trouve plutôt de longues descriptions scientifiques. Le travail sur cette planète nouvelle est fascinant mais cela s’avère tout de même bien trop aride et long pour garder la pleine attention du lecteur. D’autant plus que l’histoire en elle-même, pourtant suffisamment accrocheuse dans ses moments actifs, ne mène presque nulle part.

Malgré quelques forces – un très grand sens de la création notamment - et bons passages, Solaris ne s’avère pas un livre marquant ni même vraiment recommandable, l’histoire semblant pouvoir se résumer en 5 lignes. À la différence du docteur Kelvin, vous voilà avertis.


Cinquième escale pour le Summer Star Wars

Onzième lecture pour le challenge Summer Short Stories of SFFF