vendredi 30 août 2024

Sue Burke - Semiosis

Semiosis, Sue Burke, 2018, 435 pages

Fuyant une Terre de moins en moins habitable, un groupe d'humains triés sur le volet s'est installé sur une lointaine planète verdoyante baptisée Pax. Iels espèrent y créer une société meilleure, en symbiose avec leur nouvel environnement. Mais tant la cohabitation avec la faune et la flore de Pax que la vie communautaire entre ex-terriens leur réservera quelques surprises.

Semiosis est divisé en grands chapitres, chacun suivant un narrateur différent appartenant à une nouvelle génération de colons. Le style de la narration évolue en même temps que ces changements de parties, personnifiant encore plus chaque narrateur dont les histoires personnelles font partie intégrante de la grande Histoire de Pax. En un sens, Semiosis peut se lire comme un fix-up de nouvelles et c'est peut-être là son trait le plus caractéristique et sa plus grande réussite.

L'autre réussite de Semiosis, c'est sa volonté de présenter jusqu'au bout une utopie tout en n'évitant pas les conflits et les problèmes concrets - jusqu'à même flirter par moment avec la dystopie. Tout est loin d'être parfait, que ça soit la solide dose de suspension d'incrédulité nécessaire pour accepter la situation démographique ou le déroulé du récit qui n'a rien de réellement surprenant ou novateur, de bonnes idées mais rien de vraiment époustouflant. Mais le fait d'avoir une vraie idée directrice réhausse le sentiment que le livre laisse et participe de faire de Semiosis un livre agréable à lire.

Couverture : Manchu / Traduction : Florence Bury
D'autres avis : TmbM, Yuyine, Le chien critique, Lorhkan, FeydRautha, Gromovar, Le Maki, Célinedanaë, Anne-Laure, Apophis, Marc, Lune, Cédric, lutin82, Boudicca, Brize, Anudar, Acr0, ...


Cinquième escale pour le Summer Star Wars Ahsoka

samedi 24 août 2024

Katherine Arden - L'Hiver de la sorcière

L'Hiver de la sorcière, Katherine Arden, Tome 3/3 de la Trilogie d'une nuit d'hiver, 2019, 442 pages

L'Hiver de la sorcière est la suite directe et immédiate de La Fille dans la tour (qui suivait lui-même L'Ours et le Rossignol). Réellement directe : le temps écoulé entre les deux tomes ne se compte pas en jours mais en heures (et encore). Ce qui est bien moins long que le temps passé entre ma lecture du tome 2 et de ce tome 3 (à seulement trois ans près). Pourtant, à ma plus grande surprise, c'est une série qui se reprend très facilement. C'est aidé par deux choses : malgré sa continuité, ce volume est quasiment indépendant ; il y a très peu de personnages importants, une dizaine tout au plus, ce qui facilite grandement la prise de repères.

Poursuivre une série des années plus tard est un bon test pour savoir si celle-ci est un minimum marquante. C'est le cas de cette trilogie d'une nuit d'hiver. Les évènements importants - au-delà de ma détestation de Konstantin, indélébile - me sont revenus en mémoire assez vite et je m'y suis rapidement replongé sans aucune frustration. Le seul problème de ce délai, c'est que je ne peux pas assurer à 100% que ce troisième tome est le meilleur de la série, mon avis sur La Fille dans la tour semblant aussi très positif. Mais ça a tout de même de bonnes chances de l'être.

Le roman a tout un tas de qualités, notamment dans sa réflexion globale sur la haine et l'acceptation, mais il y a trois éléments qui m'ont été particulièrement marquants et en ont fait une lecture plus qu'agréable. Premièrement Vassia a grandi et a pris de l'indépendance. Il y a moins d'atermoiements, moins de secrets et plus de libertés, ce qui donne un roman d'autant plus plaisant à vivre. Deuxièmement il y a une évolution, à tendance romance, qui m'a d'abord gêné, me semblant contradictoire avec d'autres éléments, pour finalement me gagner à sa cause grâce à une gestion très intelligente. Enfin troisièmement il y a la fin du livre. Un final épique et une conclusion en forme d'apothéose, admirablement construite et donnant un dénouement d'une rare satisfaction. Un véritable aboutissement. Il fallait au moins ça pour rendre honneur à cet excellent roman.

Couverture : Aurélien Police / Traduction : Jacques Collin
D'autres avis : Vert, FeyGirl, Lhisbei, Lune, Célinedanaë, Lullaby, Yuyine, Boudicca, Cédric, Zoéprendlaplume, Alys, ...

dimanche 18 août 2024

Adam-Troy Castro - La Troisième Griffe de Dieu

La Troisième Griffe de Dieu, Adam-Troy Castro, Tome 2/3 d'Andrea Cort, 2009-2018, 456 pages

Suite à ses aventures dans Émissaires des morts, Andrea Cort est désormais Procureure extraordinaire, jouissant d'une liberté totale dans ses missions. Sur une invitation des propriétaires (et le conseil avisé de "proches"), elle se rend cette fois sur Xana, la planète-entreprise de la famille Bettelhine, les plus grands marchands d'armes de la galaxie. Sauf qu'avant d'y mettre les pieds, elle devra éviter une tentative d'assassinat et en résoudre un autre.

L'un des seuls petits bémols que j'avais concernant Émissaires des morts était l'évolution du caractère d'Andrea Cort. Un adoucissement (relatif) et le début d'une romance qui faisait craindre la perte de son caractère entier et cynique qui font le sel de ses aventures. C'est là qu'intervient l'avantage d'avoir laissé passer plus de deux ans depuis ma lecture du premier tome : j'avais bien moins d'éléments de comparaison et j'ai pu pleinement apprécier le personnage tel qu'il est désormais, un peu plus humain mais toujours aussi unique. Toujours aussi Andrea 'Sherlock' Cort.

La Troisième Griffe de Dieu est, une nouvelle fois, un excellent roman. C'est en majeure partie un mystère en chambre close qui est totalement maitrisé, faisant la part belle aux développements de personnages jusqu'à la fameuse révélation finale où tout s'imbrique logiquement sans pour autant sortir de nulle part, certains éléments étant devinables. Mais ce qui est encore mieux, c'est que ce n'est pas juste une enquête lambda. Elle s'inscrit dans la continuité des révélations et de l'évolution du personnage d'Andrea Cort, amenant à une deuxième scène de révélation finale.

Mon seul petit bémol, c'est que la toute fin, post-révélation, tombe un peu à plat, pas par déception mais plutôt avec un goût de "ah, c'est fini ?". C'est en même temps un bon signe puisque cela montre qu'on voudrait en lire encore plus. Ça s'explique aussi en partie par le fait qu'arrivé à la fin du roman, il reste un paquet de pages dans l'ouvrage. Et pour cause, il y a ensuite une nouvelle, Un coup de poignard, qui fait chronologiquement sens à cet emplacement et qui permet un intéressant pas de côté, aidant à bien visualiser l'aura des personnages d'un point de vue externe. Un texte agréable qui vient clore un excellent ouvrage.

Couverture : Manchu / Traduction : Benoît Domis
D'autres avis : Tigger Lilly, Zina, FeyGirl, Sabine, FeydRautha, Lune, Lhisbei, Brize, shaya, Vert, Xapur, Le Maki, Le chien critique, Gromovar, Yuyine, Le nocher des livres, Célinedanaë, Apophis, Sometimes a book, lutin82, JMG, Herbefol, Cédric, ...


Quatrième escale pour le Summer Star Wars Ahsoka

lundi 12 août 2024

Emilie Querbalec - Quitter les monts d'automne

Quitter les monts d'automne, Émilie Querbalec, 2020, 440 pages

Issue d'une lignée de conteuses, Kaori n'a semble-t-il pas hérité du don et se résigne à devenir danseuse. À la mort de sa grand-mère, sa seule famille, elle découvre dans ses affaires un rouleau calligraphié, un objet absolument tabou sur ce monde où l'écriture est interdite. Cela sera le déclenchement d'une nouvelle vie, en quête de réponses tant sur cet objet que sur ses origines, qui la mènera bien plus loin qu'imaginé.

Commençant comme une quête initiatique dans un monde de fantasy japonisante, Quitter les monts d'automne s'avère assez rapidement un roman de science-fiction. Comme dans Les Chants de Nüying, Émilie Querbalec ne suit pas un chemin tout tracé et l'aventure prendra des tournants inattendus. Mais cela se fait de manière fluide et en douceur, sans grande rupture. C'est certainement aidé par la capacité d'adaptation de Kaori, qui s'acclimate presque trop bien à tous ces changements mais permet au moins au récit de ne pas tergiverser et d'avancer.

Quitter les monts d'automne est un roman solide et imprévisible. Sa fin n'est peut-être pas l'idée la plus originale au monde mais elle est bien amenée, elle donne du sens à l'ensemble et elle fait très bien office de dernière pièce du puzzle, permettant de boucler la boucle de manière satisfaisante. Elle fait d'autant plus sens qu'elle entre pleinement dans la thématique qui parcourt l'ensemble du récit : la mémoire. Une thématique qui prend diverses formes, certaines qu'on aurait presque voulu plus développées ou mises en avant, mais l'ensemble reste important et bien réalisé. Un très bon roman.

Couverture : Manchu
D'autres avis : Tigger Lilly, Yuyine, Vert, Gromovar, Shaya, L'ours inculte, Lhisbei, FeyGirl, FeydRautha, Lorhkan, Le Maki, Zoé, Le chien critique, Xapur, Lectures du panda, Elwyn, Apophis, Sometimes a book, Lullaby, Anne-Laure, Célinedanaë, Dionysos, OmbreBones, Marc, Le nocher des livres, Anudar, ...


Troisième escale pour le Summer Star Wars Ahsoka

mardi 6 août 2024

Bulles de feu #64 - Juillet 2024

Un petit récapitulatif de mes lectures BDs/mangas/comics du mois, pour en garder une trace.
Le classement est absolument imparfait, insatisfaisant et un peu aléatoire mais peut donner un ordre d'idée. Les avis sont (ultra)brefs, n'hésitez pas à demander un complément d'informations en commentaire si nécessaire.

Bien / Ok / Correct


Le vieil homme et son chat T.9/? - Nekomaki

Toujours une petite bulle de paisibilité.


Le grand large - Jean Cremers

L'un des plus gros MacGuffin que j'ai pu voir. On peut certainement y voir une métaphore et la balade a de bons moments, mais le but reste vague et l'ensemble un peu bateau.


Vingt Décembre - Chroniques de l'abolition - Appollo et Téhem

Une BD qui conte autant l'abolition de l'esclavage sur l'île de la Réunion le 20 décembre 1848 que la vie d'Edmond Albius, esclave ayant découvert la pollinisation artificielle de la vanille. Intéressant sur le plan historique, moins sur le plan émotionnel.


Seizon - Life T.1-2/2 - Nobuyuki Fukumoto et Kaiji Kawaguchi

Un petit polar qui a des qualités mais dont l'histoire est si improbable que la suspension d'incrédulité est mise à mal.


Rebis - Irene Marchesini et Carlotta Dicataldo

Une BD tout à fait correcte et plaisante à lire mais qui ne passe jamais à la vitesse supérieure - et qui semble le savoir si on en croit un dialogue des dernières pages.


Loire - Étienne Davodeau

Une BD à la Davodeau : une histoire sensible à défaut d'être éclatante ou marquante et malgré son scénario digne du cliché d'un film français ; une grande importance accordée à la nature et à la sérénité que l'humain peut y trouver ; des dessins doux et chaleureux pour faire vivre le paysage ligérien.


Tsugai - Daemons of the Shadow Realm T.3/? - Hiromu Arakawa

Du Hiromu Arakawa. Il y a pas mal d'éléments donc ça s'appréciera encore plus en enchaînant les tomes lors d'une relecture, mais c'est déjà fort plaisant.
Très bien


Blue Period T.14/? - Tsubasa Yamaguchi

Encore un très bon tome, qui développe plus les personnages que la philosophie de l'art sans pour autant l'oublier, touchant.