Aucune terre n'est promise, Lavie Tidhar, 2018, 253 pages
En 1903, lors du sixième Congrès sioniste, Théodore Herzl propose la création d'un état juif en Afrique. C'est le "Projet Ouganda", projet qui sera rejeté après l'envoi d'une mission sur place. Et si... Et si l'État d'Israël ne s'était pas créé au Moyen-Orient mais en Afrique ?
"Et si... ?". La phrase synonyme d'uchronie. Aucune terre n'est promise est une uchronie, indéniablement. Mais si l'expression n'était pas irrémédiablement galvaudée, on pourrait presque dire qu'elle est plus qu'une uchronie. Car si l'on s'attend à juste découvrir ce qui aurait pu se passer avec une installation juive massive en Afrique, on risque d'être surpris devant la tournure des évènements qui fait appel à d'autres tropes de la SF. En tout cas moi j'ai été surpris. Agréablement, je crois.
Aucune terre n'est promise a une qualité primordiale : bien qu'il s'agisse d'un ouvrage à message, ou tout du moins à réflexion, son récit tient la route et s'apprécie pour lui-même, sans que l'enjeu intellectuel prenne le pas sur l'enjeu 'physique'. C'est un roman agréable à lire, qui a de légères tendances mindblowing, notamment dans ses petites mises en abyme, mais qui réussit l'exploit de rester toujours suffisamment palpable.
Aucune terre n'est promise m'a un peu rappelé Ring Shout de P. Djèli Clark. Plus pour mon ressenti à la lecture que pour les histoires en elles-même - et encore, les deux se servant finalement des codes de l'imaginaire pour évoquer de manière flagrante une situation de notre réalité. Ainsi, si je ne peux pas dire que j'ai eu un attachement immense pour les personnages, le récit m'a gagné à sa cause au fil des pages. Et si ce n'est pas le grand coup de coeur, j'ai un profond respect pour cette oeuvre dont je n'ai certainement pas réussi à saisir toutes les subtilités et intelligences. La "faute" à une certaine nébulosité qui - et c'est un peu un comble - est aussi l'élément qui m'a sûrement permis de trouver mon chemin et mon plaisir entre ses pages. Une seule chose compte : c'est très respectable et très recommandable.
Couverture : Kévin Deneufchatel / Traduction : Julien Bétan
D'autres avis : Tigger Lilly, Lhisbei, Gromovar, TmbM, Yuyine, Cédric, Marc, Sometimes, ...
Très contente que tu aies apprécié ta lecture.
RépondreSupprimerLa nébulosité est fait exprès je crois, en reflet de l'état de Tirosh, ça ne parait pas si étonnant du coup qu'elle ait contribué à ton plaisir de lecture^^
@Tigger Lilly : C'est vrai que ça fait complètement sens avec le récit, c'est complètement méta. Et en un sens, même le fait que ça soit méta est méta. 🤯
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SupprimerMerci, tu rappelles à mon bon souvenir ce roman !
RépondreSupprimer@shaya : Avec plaisir. ^^
SupprimerMerci pour ton retour qui me convainc qu'il faut que je sorte ce titre de ma PAL bientôt !
RépondreSupprimer@Elwyn : Bonne future lecture alors !
SupprimerJe ne crois pas qu'il ferait pour moi, mais ça a l'air d'un roman de qualité!
RépondreSupprimer@Alys : Quand les qualités dépassent l'appréciation du texte en lui-même, c'est souvent bon signe.
SupprimerJe suis un peu comme Alys en fait, mais s'il croise ma route un jour, on verra ^^
Supprimer@Vert : Il est assez court, c'est moins risqué à tenter. 😇
SupprimerS'il devait croiser ma route, why not hein. Suis intriguée...
RépondreSupprimer@ité : Ça mérite d'y jeter un œil oui.
SupprimerPas un coup de cœur non plus pour moi (il manque un peu de rythme à mon sens), mais un texte de qualité que j’ai apprécié.
RépondreSupprimer@Brize : Quand on peut facilement reconnaître la qualité même sans avoir de coup de cœur, c'est sûrement la preuve d'un très bon livre.
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