L'Été de l'infini, Christopher Priest, 1970-2013, 476 pages
L'Été de l'infini est avant tout un recueil de 12 nouvelles - dont l'éprouvante La Tête et la Main que je n'ai pas relu - comprenant 4 textes inédits. Tout commence parfaitement avec le bijou qu'est la nouvelle éponyme. Tout se termine presque aussi bien avec la très bonne "Errant solitaire et pâle". Deux touchantes nouvelles, sensibles et humaines, agrémentées de voyage dans le temps - kind of. Valent-elles à elles-seules la lecture du recueil ? Dure question.
Entre ces deux sommets, Christopher Priest fait du Christopher Priest, poursuivant ses thématiques habituelles (le réel, la vérité, l'art, la magie, ...) dans des textes plus ou moins agréables, d'une échelle de "bien" à "euh ?" pour une moyenne de "ok". Cela manque globalement de satisfaction finale et n'arrive jamais au niveau, même de loin, des deux nouvelles citées plus haut, confirmant que ça a bien du mal à matcher entre l'auteur et moi.
Mais L'Été de l'infini n'est pas qu'un recueil de nouvelles puisque le dernier tiers de l'ouvrage offre deux interviews de Christopher Priest par Thomas Day (une de 2005 précédemment publiée dans Bifrost, une deuxième inédite de 2015) ainsi qu'un essai de l'auteur sur l'adaptation de son livre Le Prestige par Christopher Nolan. Un ajout fort intéressant, même s'il est parfois un peu troublant de voir à quel point l'auteur - qui a vu les Beatles au Cavern Club en 1962, excusez du peu - semble avoir une haute estime de lui-même et des idées bien arrêtées. Cela a au moins le mérite de ne pas être banal. Et puis, peut-on vraiment reprocher quelque chose à quelqu'un qui met plusieurs fois en avant l'excellent Pavane de Keith Roberts ?
L'Été de l'infini est un ouvrage fondamentalement priestien qui ne bouleversera pas les opinions déjà faites. C'est certainement un indispensable pour tous les fans de Christopher Priest, et un conseil avisé pour tous ceux qui voudraient découvrir le volet "nouvelles" de l'auteur, ne serait-ce que par la présence de deux petites pépites.
Couverture : Aurélien Police / Traduction : Pierre-Paul Durastanti, Henry-Luc Planchat, Marianne Leconte, Michelle Charrier, France-Marie Watkins, M. Mathieu
D'autres avis : Lune, Le chien critique, Acr0, ...
Anecdote : Livre "gagné" - ou volé, selon le point de vue - il y a quelques années chez Lune, merci à elle et au Bélial'.
Ok, bon de toute façon je suis plus intéressée par ses romans, ceci attendra que je les ai lus, huhu (quand ? that is the question).
RépondreSupprimer@Tigger Lilly : Une fois que tu auras poursuivi ta découverte de Nina Allan ? O=)
SupprimerOooh ça y est !
RépondreSupprimerJ'adore ce que Priest fait. Quelques nouvelles m'avaient bluffée d'autres moins, mais c'est clairement l'essai qui m'a scotchée aussi parce que Le Prestige est un de mes films préférés 😁
@Lune : Eh oui, enfin. Encore merci pour ce cadeau ! =D
SupprimerPar chance j'avais vu le film peu de temps avant et je l'avais encore bien en tête, du coup j'ai aussi pu vraiment apprécier l'essai. Et j'imagine facilement le plaisir de quelqu'un dont c'est en plus un des films préférés. ^^
"d'une échelle de "bien" à "euh ?" pour une moyenne de "ok" --> Ce sens de la classification Baroona. Bravo, bravo.
RépondreSupprimerPlus sérieusement, je me note donc de ne pas commencer par ici si je lis Priest un jour.
PS: J'ai lu le texte sur la licorne et le pistolero. Je me prosterne.
Supprimer@Alys : Huhu. À moins de trouver une des deux pépites à l'unité, mieux vaut commencer par un roman oui, c'est à mon avis plus facilement marquant.
SupprimerPS : Jette-moi des pierres plutôt, j'ai empêché des gens d'avoir une chance à un concours, c'est scandaleux !
Rabat joie !
RépondreSupprimerPriestien convaincu, ce recueil permet de découvrir l'auteur dans son versant novelliste et les entretiens et essais complètent le tout de belle manière. Mais oui, c’est pour les fanatiques.
@Le chien critique : Faut bien que je contrebalance ta positivité habituelle. =P
Supprimer"Pour les fans de Priest" = donc, je passe mon tour, pas assez fan xD
RépondreSupprimer@shaya : Ça plus le fait que ce sont des nouvelles, ce n'est clairement pas pour toi. ^^
SupprimerPour ma part, j'ai été plutôt agréablement surprise par les nouvelles alors que je suis une frileuse de ce format-là. Clairement, le recueil m'a plu justement parce que Christopher Priest a fait du Christopher Priest comme tu l'écris très justement. Mais il faut dire que j'aime les thématiques qu'il fait siennes.
RépondreSupprimer@Acr0 : Ça confirme le caractère très priestien du recueil, c'est donc bien un incontournable pour ceux qui l'apprécient déjà. ^^
SupprimerTu ne me tentes pas trop là, déjà que je ne suis pas hyper attirée par cet auteur... et j'ai un peu peur du glauque de La Tête et la main, comme d'autres ont peur de Greg Egan ^^'
RépondreSupprimer@Ksidra : Je ne suis clairement pas le meilleur prescripteur de l'auteur. D'ailleurs, mon meilleur conseil de lecture de Christopher Priest, c'est de lire du Nina Allan. =P
SupprimerHummmm... :/ Je vais passer mon tour je crois :D. Merci ! ^^
RépondreSupprimer@Sabine : C'est sûrement plus sûr de se pencher davantage sur ses romans. ^^
SupprimerLa couverture est superbe mais je crois que je ne suis pas Priest-compatible hélas xD
RépondreSupprimer@Vert : Parole de non-Priest-compatible aussi, tu ne devrais en effet pas te réconcilier avec celui-ci. ^^
SupprimerJ'ai adoré Le prestige était apprécié un autre de ses romans, pour autant, il y a de plus en plus dans l'homme Priest quelque chose qui ne m'incite pas à aller ers ses textes
RépondreSupprimer@itenarasa : Ah. Ça arrive. Il y a tant à lire, autant se concentrer sur ce qui nous fait envie, tu as raison.
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