Pavane, Keith Roberts, 1966, 253 pages.
Le point de divergence se situe en 1588. En cette année, la reine Elisabeth I d'Angleterre meurt assassinée et la Grande Armada espagnole n'est pas repoussée. La face du monde, de l'Europe tout du moins, en est bouleversée. Le XXème siècle n'est pas celui que nous avons connu : la révolution industrielle n'a pas eu lieu, le rail et les sémaphores sont ce qu'il y a de plus avancé, le Pape, dont le pouvoir n'a jamais décliné, interdisant tout développement de la technologie, cette sorcellerie.
C'est dans cet univers que Keith Roberts fait danser sa pavane à divers protagonistes qui n'interagiront entre eux que de manière lointaine. Car Pavane se compose de six récits ("mouvements") et d'un épilogue ("coda") qui sont presque autant de nouvelles indépendantes, chacun se concentrant sur un personnage propre. Et pourtant, si les histoires sont déjà excellentes en soi et que la concordance générale ne se distingue pas immédiatement, c'est bien dans sa globalité que Pavane devient génial et s'avère être bien plus qu'un simple fix-up.
Avec Pavane, Keith Roberts se veut quelque peu horloger. Ainsi, pour construire son chef-d'oeuvre, il assemble minutieusement ses nombreuses pièces. Dans celles-ci, on retrouve aussi bien des hommes et des femmes, avec le plus souvent leurs luttes et leurs tragédies, que des machines, trains à vapeur et sémaphores qui sont autant de personnages à part entière. Chaque chose est à sa place, chaque élément est contrôlé. Le tout forme une mécanique de précision inéluctable.
Pavane est un très grand livre dont je ne saurais rendre toute l'importance. À la fois pionnier du steampunk et classique de l'uchronie, c'est aussi une oeuvre de science-fiction qui s'offre quelques intrigantes touches de fantastique. Peu importe, Pavane dépasse les catégories pour créer quelque chose de plus grand. Un moment d'évasion dans une autre Angleterre, dont on ne ressortira pas forcément avec toutes les réponses mais assurément avec de très belles images plein la tête.
Un grand merci à Lorhkan pour la découverte
Troisième emprunt à la bibliothèque pour le challenge Morwenna's List
Voilà qui fait envie. J'ai failli le sortir plusieurs fois de la PAL mais je ne sais pas pourquoi j'ai peur de m'embourber dedans. Mais s'il y a de belles images, alors... ^^
RépondreSupprimerRavi de te l'avoir fait découvrir et content que tu aies apprécié !
RépondreSupprimerJ'ai eu un peu de mal au début, et puis petit à petit, la trame globale et la superbe écriture de Keith Roberts m'ont captivé.
Une très belle découverte chaudement recommandée à tous. ;)
@Lelf -> Personnellement, je n'ai pas trouvé ça difficile à lire, l'écriture de Keith Roberts est très agréable, sa minutie n'est jamais "trop" précise.
RépondreSupprimerMais bon, je ne suis pas forcément objectif, le premier récit parle abondamment d'un train à vapeur et a presque un côté western, comment ne pas s'enthousiasmer ? ^^
@Lorhkan -> Encore merci ! Je valide forcément cette recommandation, surtout que je n'ai même pas eu de problème avec le début, j'ai tout de suite accroché. ^^
J'allais le rajouter dans ma liste de livres à lire mais je vois qu'il y est déjà, je soupçonne la mauvaise influence de Lorhkan :p
RépondreSupprimerVous( toi et Lorhkan) me donner envie de le ressortir, j'avais essayé il y a quelques années et j'avais abandonné.
RépondreSupprimer@Vert -> Lorhkan, c'est le mal (même si en cette occasion particulière, c'est un très bon mal). ^^
RépondreSupprimer@Cornwall -> Ça se retente en effet. Surtout que cela participe d'un certain challenge. =P