lundi 20 mai 2019

Marie Pavlenko - La Fille-Sortilège

La Fille-Sortilège, Marie Pavlenko, 2013, 427 pages

Au milieu du désert, la Cité des Six est une Cité-État qui vit en quasi-autosuffisance autour des six clans qui la composent et qui exercent chacun une spécialité en s'aidant de la magie. Une harmonie parfaite... si ce n'est pour les orklas - les hors-clans - qui tentent de survivre en marge de ce système. L'histoire suit les traces d'Érine, une orkla, qui déterre et revend des cadavres pour survivre et qui va, bien évidemment, se voir involontairement mêler à une intrigue au coeur des arcanes de la Cité.

La Fille-Sortilège peut sembler très classique sur le papier, et il l'est sur certains points. Ce n'est d'ailleurs pas un défaut en soi, puisqu'il faut bien des oeuvres un peu "classiques" pour que puissent exister des oeuvres atypiques. C'est encore moins un défaut quand ces aspects classiques sont bien menés, comme c'est le cas ici : un bon rythme qui ne tire pas inutilement à la ligne, des révélations logiques et bien dosées, une visualisation et une caractérisation très efficaces, ... Même la partie finale, nécessairement un peu plus dans de l'action, est suffisamment courte pour ne pas tomber dans l'ennui.

Tout cela ne veut pas dire qu'il n'y a aucune surprise ni trouvaille, bien au contraire. Surtout, l'histoire commence bien après ce qui aurait pu être le début du récit, un choix intelligent qui permet d'avoir une héroïne ayant déjà du vécu et de recentrer l'intrigue sur une plus courte durée.  

La Fille-Sortilège est un bon roman, simple et efficace, porté tout autant par une intéressante cité que par une sympathique héroïne. Un livre à taille humaine qui ne perd jamais le lecteur en évitant l'écueil de la grandiloquence, avec en prime un fond évoquant, tout en finesse et discrétion, l'écologie et l'égalité. Une réussite, peu importe l'étiquette qu'on lui colle.

D'autre avis : Xapur, Mariejuliet, ...

9 commentaires:

  1. L"aspect classique ne me rebute guère, mais certaines étiquettes ont la vie dure : au vue de la couverture et du résumé, j'ai l'impression que nous sommes dans la littérature jeunesse. Même si cela se lit tout seul, j'attends un peu autre chose. Un autre

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    1. @Le chien critique : Il n'y a certes pas une complexification extrême. Mais peu m'importe les étiquettes, un bon livre est un bon livre. Et puis de toute façon, la SFFF c'est pour les enfants, ce n'est pas de la vraie littérature, non ?

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  2. Voilà une chronique simple et efficace qui met en lumière un roman que j'avais déjà oublié (je plaide coupable).

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    1. @AcrO : Je ne sais pas s'il restera bien longtemps présent dans mon esprit, ce n'est pas certain, mais ça aura au moins été un bon moment, c'est l'essentiel. ^^

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  3. Marrant, dans ma tête c'était un Young Adult. Ça ne me tente outre mesure, mais on ne sait jamais !

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    1. @shaya : Ton catalogage était bon, c'est comme ça qu'il est catégorisé il me semble. Mais ça ne l'empêche pas d'être potentiellement un bon livre, peu importe le lecteur. ^^

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  4. Ce livre a priori ne m'intéresse pas mais merci de porter son existence à ma connaissance :D

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    1. @Tigger Lilly : À votre service. C'est un peu mon fonds de commerce - et mon seul intérêt - finalement de parler de livres que (presque) personne n'a en tête. =P

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