L'Éloquence de l'épée, Joe Abercrombie, Tome 1/3 de La Première Loi, 2006, 574 pages.
Avec la sortie récente de Les Héros, un one-shot bien tentant, il était temps que je me plonge dans l'univers de Joe Abercrombie et de sa trilogie La Première Loi (qui utilise le même monde que Les Héros). À noter que ce premier tome s'intitule L'Éloquence de l'épée dans sa première édition mais a été renommé Premier sang dans les versions suivantes.
Classiquement, la première partie du récit nous offre un tour d'horizon des différents protagonistes. Mais une chose est frappante : tous sont plus ou moins présentés comme mauvais. Certains peuvent avoir quelques excuses ou donner l'impression de changer, mais les faits sont là, pas de grand chevalier blanc ici. C'est une fantasy très sombre et pessimiste que décrit Abercrombie.
Cela ne donne pas une entrée en matière facile, avec des personnages que l'on a pas forcément envie d'apprécier (Logen est peut-être le seul sympathique, Glotka étant fascinant pour d'autres raisons) et quelques moments difficiles (j'ai encore des frissons de la scène de torture...), mais cela crée une vraie ambiance particulière. Certes c'est noir, mais c'est surtout rare et génial. Le style d'Abercrombie aide aussi à rentrer dedans. Tout en dialogues et en actions simples (à deux scènes près), les pages s'enchaînent facilement.
Puis vient l'histoire en elle-même. Après un début si particulier et porteur d'espoir, la suite semble malheureusement très banale. Légère déception sur ce point. Les protagonistes vont caricaturalement passer 500 pages à voyager pour se regrouper et effectuer un remake de La Communauté de l'Anneau : des personnages bien différents, qui ne s'aiment pas, sont réunis par un mage, qui en sait plus qu'il ne le dit, pour partir dans une quête qui sauvera le monde.
Comme je l'ai déjà dit, cela se lit malgré tout très bien. L'histoire de Glotka, personnage le plus trouble, donne un vrai intérêt à ce premier tome. L'ambiance est excellente et l'univers semble avoir du potentiel. Considérons que ceci est une longue introduction pour poser les bases. À voir si le deuxième tome saura redonner un peu de folie à tout cela.
« Ah, le chagrin de l’amante délaissée. Privation. Colère. Honte. Impression qu’on ne s’en remettra jamais. Quel poète a donc écrit qu’il n’y a pire chagrin que celui d’un coeur brisé ? Niaiseries sentimentales. Il aurait dû passer plus de temps dans les geôles de l’empereur. (...) Un coeur brisé finit par guérir ; des dents cassées, jamais. »À lire aussi, l'avis de Lorhkan et BlackWolf.
Glotka best character ever :D
RépondreSupprimerAh, et ils ont changé le titre du grand format au poche, ça passe de "Premier sang" à "L'éloquence de l'épée", bizarre, bizarre. Enquêtons ! ^^
RépondreSupprimer@Kissifroot : "L'éloquence de l'épée" c'était le nom du premier tome lors de sa première sortie en France (et directement en poche il me semble), avant que la trilogie ne soit reprise par Pygmalion en grand format avec les noms que l'on connait. ;)
RépondreSupprimerA part ça, moi j'attends de lire le deuxième pour être pleinement convaincu du talent et de "l'impertinence" d'Abercrombie. Tout est réuni en fin de volume pour vraiment lancer la machine, mais j'espère que ça en va pas faire pschitt...
L'édition "J'ai Lu" de L'éloquence de l'épée est un grand format aussi.
RépondreSupprimerEn tout cas, c'est un cas assez rare, à ma connaissance, de changement de titre et heureusement, parce que ça met un peu le bazar. =X
@Kissifrott -> Glotka est clairement un ton au-dessus, mais sa complexité ne le rend pas facile à apprécier. ^^'
@Lorhkan -> Tout pareil. J'ai du coup un mélange de hâte et de peur, c'est bizarre. ^^