Affichage des articles dont le libellé est Duvivier Claire. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Duvivier Claire. Afficher tous les articles

lundi 20 novembre 2023

Claire Duvivier - L'Armée fantoche

L'Armée fantoche, Claire Duvivier, Tome 6/6 de la Tour de Garde, Tome 3/3 de Capitale du Nord, 2023, 537 pages

Après Citadins de demain et Mort aux geais !, L'Armée fantoche conclut la trilogie Capitale du Nord et clôt définitivement la saga de La Tour de Garde.

À l'image de Les Contes suspendus pour la trilogie de Guillaume Chamanadjian, L'Armée fantoche est un troisième tome dans la lignée des deux précédents, avec les mêmes qualités. Les mêmes petits défauts aussi, mais rares et minimes sur l'ensemble. Amalia y est ainsi toujours un peu trop plaintive par moment, même si les circonstances sont difficiles, a des pulsions de divulgachâge de la suite du récit et n'est peut-être pas aussi bien connecté au mystère sous-jacent de la Tour de Garde que peut l'être Nox.

À bien y réfléchir, ce ne sont même pas réellement des défauts. C'est bien plus une histoire de goût, ayant préféré l'aventure sudiste. Ce qui ne doit pas donner une image négative de l'épopée nordiste. J'ai préféré Nox à Amalia de la même manière qu'on préfère remporter 10.000€ au loto plutôt que 9000€. Ce qu'il faut retenir, c'est que les deux sont très bien. Et qu'ils se complètent admirablement bien, sans se marcher dessus. Il n'y a guère que la rencontre entre les deux personnages principaux - et c'est parfaitement normal - qui a des airs de redite pour quiconque a lu Les Contes suspendus récemment, mais cela ne dure que quelques pages et la suite s'imbrique parfaitement.

L'Armée fantoche est une très bonne conclusion à une excellente saga. Une oeuvre unique sur la forme et extrêmement plaisante sur le fond. Une réussite totale, jusque dans les couvertures d'Elena Vieillard et les titres des livres remarquablement bien choisis, fondamentaux sans être divulgâcheurs. À coup sûr une oeuvre majeure de la fantasy française. Et maintenant que tout est paru, vous n'avez aucune excuse de ne pas vous lancer.

Couverture : Elena Vieillard
D'autres avis : ...

jeudi 23 mars 2023

Claire Duvivier - Mort aux geais !

Mort aux geais !, Claire Duvivier, Tome 4/6 de la Tour de Garde, Tome 2/3 de Capitale du Nord, 2022, 382 pages

Mort aux geais ! est le deuxième tome de Capitale du Nord, l'équivalent dehavenien de Trois lucioles, le deuxième tome de Capitale du Sud par Guillaume Chamanadjian. Il est la suite directe de Citadins de demain et de sa fin brutale, dans tous les sens du terme. Si cette fin m'avait laissé quelque peu dubitatif, force est de constater qu'elle fait sens en lisant ce nouveau volume.

Ainsi tout change, ou presque, dans Mort aux geais !. Et c'est pour le mieux tant le récit est agréable à lire. Sans en dire trop, la localisation change, les personnages évoluent et l'ambiance tout entière du roman se modifie en conséquence. Mais si cette dernière est forte, ce sont bien les personnages et leur caractérisation qui sont le gros point fort du livre - et pas seulement Lute, la meilleure. Des personnages qui font sens, qui ont leurs forces, leurs faiblesses, qui apprennent, qui souffrent, qui osent, qui rechutent, qui vont de l'avant. Des personnages vivants.

J'ai dévoré Mort aux geais ! en deux jours, n'ayant aucune envie de le lâcher pour faire autre chose. Ça en dit suffisamment long sur mon ressenti. C'est un très bon roman hyper prenant. On n'avance peut-être pas énormément sur le grand mystère mais ça n'empêche pas la lecture d'être satisfaisante. Et tout est désormais en place pour un (double) final grandiose. J'ai hâte !

Couverture : Elena Vieillard
D'autres avis : Tigger Lilly, Célinedanaë, Le nocher des livres, Dionysos, ...

dimanche 27 février 2022

Claire Duvivier - Citadins de demain

Citadins de demain, Claire Duvivier, Tome 2/6 de la Tour de Garde, Tome 1/3 de Capitale du Nord, 2021, 365 pages
« Hirion et moi n'étions pas rationnels, mesurés, sages, pragmatiques comme nous étions censés le devenir. Nous étions juste de grands enfants qui n'avaient jamais quitté le nid, qui se pensaient capables de tout parce que c'était ce qu'on leur avait mis en tête, mais qui émotionnellement étaient encore des pages blanches.
Voici comment, pour moi, la page a commencé à s'écrire.
»
Amalia et Hirion, deux jeunes aristocrates, ainsi que Yonas, un roturier, ont été formés depuis leur enfance pour être des 'citadins de demain', éduqués en tous domaines pour être aptes à diriger leur ville vers la prospérité et le futur. Sauf que la vie réelle va s'imposer de plein fouet à eux, à travers une révolte grandissante mais aussi un mystérieux miroir.

Citadins de demain est le premier tome de "Capitale du Nord", trilogie mettant en scène la ville de Dehaven. Elle se déroule dans l'univers partagé de "La Tour de Garde", où Guillaume Chamanadjian met lui en scène la ville de Gemina (cf. Le Sang de la Cité). Si les deux trilogies sont supposément indépendantes, et si Citadins de demain se tient certainement de lui-même, elle gagnent déjà à être lues en parallèle pour profiter au maximum des petites références qui y sont glissées et des liens qui se développent.

Cette double lecture permet aussi de voir à quel point à partir d'une même base et d'un même fil d'évènements à dérouler, deux auteurices peuvent tirer des romans différents et créer une atmosphère propre à chacune des deux trilogies. Car oui, les points de comparaison entre Citadins de demain et Le Sang de la cité sont nombreux. Au point d'avoir l'impression de lire le même roman ? Jamais, et c'est déjà une belle réussite.

J'ai préféré le premier tome de Guillaume Chamanadjian qui m'est apparu plus frais. Mais Citadins de demain ne démérite pas pour autant. Si ce n'est sur trois petits points : un trop plein de petites phrases prémonitoires de la catastrophe à venir, sans grand intérêt ; un non-dit artificiellement gardé sous silence ; une fin trop brutale, apparaissant plus comme une fin de chapitre que comme une fin de roman. Voilà pour les défauts, mineurs au regard de la qualité de l'ensemble.

Car Citadins de demain est avant tout un récit agréable et prenant qui fait la part belle aux personnages imparfaits et à un mystère fort intrigant et fascinant. Le projet de "La Tour de Garde" est assurément lancé sur une bonne voie. Ces deux premiers tomes, un peu classiques pour le moment mais indéniablement efficaces et appréciables, ont parfaitement rempli leurs rôles introductifs. La mèche est allumée, on attend désormais l'explosion du feu d'artifice.

Couverture : Elena Vieillard
D'autres avis : Tigger Lilly, Célinedanaë, Le nocher des livres, Le Chroniqueur, Boudicca, Lianne, ...

vendredi 13 novembre 2020

Claire Duvivier - Un long voyage

Un long voyage, Claire Duvivier, 2020, 314 pages

Banni de son village lorsqu'il était jeune, Liesse est parvenu à se faire une place dans le comptoir commercial qui sert d'avant-poste à l'Empire dans l'Archipel. C'est là qu'il fera la connaissance de Malvine Zélina de Félarasie, personnage d'importance de l'Empire, qu'il suivra pendant de nombreuses années. C'est cette rencontre et cette vie qu'il couche sur le papier dans un long récit à destination d'une certaine Gémétous.

Un long voyage est tout autant l'histoire, le parcours de vie, de Malvine que celle de Liesse, les deux étant aussi importantes et entrainantes l'une que l'autre. C'est aussi l'histoire d'un Empire sur le déclin, ainsi que celle d'une terre à ses confins. Le tout, même si la joie n'est pas toujours au rendez-vous - loin de là - dans une ambiance plutôt douce, un cocon de personnages attachants et un récit prenant, tout en simplicité et à taille humaine, où la part de fantasy est mineur - mais indispensable.

Et c'est excellent de bout en bout, sans fausse note ou perte d'intérêt à aucun moment. Il n'y a rien à ajouter ou à retirer, tout y est déjà, parfaitement à sa place, dans une construction et un rythme admirablement maitrisés par Claire Duvivier. Preuve en est le passage du temps, des mois, des années, que l'on ressent, que l'on voit passer, sans jamais que cela soit pesant ou vecteur de longueurs. Car si le voyage est long pour les personnages, il ne l'est jamais pour le lecteur. Il est comme il doit être : parfait de la première à la dernière ligne pour un très beau voyage, et bien plus que ça.
« Si le grandiose t'intéresse tant, Gémétous, prends la peine de te pencher également sur le trivial ; rappelle-toi que ce n'est pas à l'ombre de des légendes qu'on trouve le bonheur, mais auprès de la chair et du sang. Personne ne le sait mieux que nous deux. »
Couverture : Elena Vieillard
D'autres avis : Tigger Lilly, Lune, Chut... maman lit !, Célindanaé, Gromovar, Cédric, Brize, Anouchka, Yuyine, Lhisbei, FeyGirl, Marc, Boudicca, ...