jeudi 7 janvier 2021

John Crowley - Kra

Kra, John Crowley, 2017, 505 pages

Une corneille blessée se pose dans le jardin d'un homme. Celui-ci la recueille, la soigne, et découvre qu'il peut communiquer avec elle. Il va ainsi apprendre l'histoire - les histoires - de Dar Duchesne, la corneille immortelle.

Kra est un livre formidable. D'abord parce qu'on y suit pendant 500 pages les aventures d'une corneille et que ces tranches de vies sont passionnantes à suivre. Le changement de point de vue, inordinaire, associé à la plume poétique de John Crowley font déjà de Kra un très bon roman en soi. À cela s'ajoute, en filigrane, un grand panorama de l'humanité et de son Histoire où l'auteur dissèque intelligemment les coutumes les plus basiques de notre espèce.

Le sujet le plus essentiel de Kra est certainement la mort. Cela peut effrayer, et pourtant le livre n'est jamais déprimant, pesant ou même sombre. Intelligemment, John Crowley traite ce thème de manière sobre, par petites touches, variant subtilement sur des thématiques liées et faisant évoluant le propos au fil des parties. Présent sans être omniprésent, il accompagne la lecture tout en laissant amplement de la place au récit en lui-même. Ce n'en est que d'autant plus efficace.

Kra peut sembler un livre très particulier et ambitieux. Il est atypique, c'est vrai, mais dans le bon sens, celui de l'originalité, et sans tomber dans le bizarre, restant toujours facile à lire grâce à la plume belle et fluide de John Crowley. De loin, Kra est un peu comme une immense et imposante montagne qui parait inaccessible. Il faut pourtant se lancer. L'ascension s'avère en fait fort agréable, sans une trace d'effort, et le sommet est atteint sans même s'en rendre compte. Et comme souvent avec les merveilles de la nature, il est bien difficile d'en rendre toute la force de manière satisfaisante avec quelques mots. Mais de là-haut, je peux vous l'assurer, la satisfaction est au rendez-vous et la vue est magnifique.

Couverture : Sonia Chaghatzbanian / Illustrations intérieures : Melody Newcomb / Traduction : Patrick Couton
D'autres avis : Yuyine, Vanille, Célindanaé, ...

26 commentaires:

  1. Parfait. Je te l'ai déjà dit je crois, mais je le lis ce mois ^^

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    1. @Tigger Lilly : Oui, j'ai hâte - et un peu peur, forcément - de savoir ce que tu vas en penser. ^^

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  2. Oh! Ça a l'air hors de l'ordinaire. 🙂 Et très intéressant.

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    1. @Alys : Tout à fait, et c'est beau jusque dans la couverture !

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  3. Ca m'a l'air d'être très original, mais vu mes angoisses par rapport à la mort, je passe mon tour pour l'instant.

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    1. @shaya : Figure-toi que je ne suis pas non plus à l'aise avec le sujet, loin de là, et pourtant j'ai trouvé ça très bien, pas angoissant ou pesant. Mais je ne peux malheureusement pas jurer que ça marchera aussi sur toi.

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  4. Ce n'est pas le Maki qui avait abandonné Kra ?

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    1. @Le chien critique : C'est possible. Il en abandonne tant, je n'arrive pas à suivre. =P

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  5. Si c'est recommandé par toi également, je vais la mettre dans ma wishlist pour le prendre en numérique. Jusqu'à maintenant j'hésitais.

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    1. @Anne-Laure : Top ! J'ai longtemps hésité aussi et je ne regrette pas, bien au contraire. Je t'en souhaite autant. =)

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  6. C'est très beau ce que tu en dis. Je re-tenterai à l'occasion l'ascension de cette montagne ;) :D.

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    1. @Sabine : Merci ! J'espère que tu pourras apprécier cette vue du sommet un jour - et dans le cas contraire, si tu es définitivement plus plage que montagne, tu auras toujours cette petite carte postale, et d'autres, pour l'apprécier à distance. (#MétaphoreInfinie)

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  7. Je l’avais repéré et ta chronique poétique confirme mon idée de le lire.
    C’est la corneille qui est le fil du récit on dirait et peut-être que c’est un roman qui aide à dépasser l’idée qu’on se fait de la mort.

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    1. @Carmen : Tu vois juste, c'est tout à fait ça, on croirait que tu l'as déjà lu. ^^

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  8. Non pas encore mais j’aime bien les volatiles dans la littérature Ah Ah! Dans les romans japonais les oiseaux ont une symbolique.
    Je verrai avec celui là mais ça devrait me plaire.

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    1. @Carmen : Si tu aimes les oiseaux, tu vas être servie ! Et je pense effectivement que tu y trouveras ton compte.

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  9. Ça a l'air superbe et en même temps j'ai un peu peur de me casser les dents dessus. Un jour peut-être...

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    1. @Vert : J'ai eu peur aussi et finalement c'est moins ardu que ce que je pensais. Ce n'est pas non plus le livre le plus simple et léger, mais je pense que tu pourrais le tenter à l'occasion.

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  10. Bon, avec les critiques positives, voire ultra-positives, que je lis ici ou là, il va falloir que je m'y mette un jour... Mais c'est vrai qu'il est intimidant ce roman...

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    1. @Lorhkan : Il l'est, et pas sans raison. Il vaut mieux savoir dans quoi on s'engage, ce n'est pas un roman lambda. Mais il reste tout à fait abordable finalement, étonnamment. Ça vaut le coup de le tenter.

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  11. Une belle plume pour un corbeau :)

    500 p.quand même, j e n e s a i s p a s. . .

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    1. @itenarasa : Même si c'est une corneille. =P
      Ça se lit bien, mais ça reste 500 pages et pas vraiment rigolotes, c'est sûr.

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    2. je suis comme tout le monde à confondre corbeaux et corneilles. En plus je paries qu'iels n'ont pas le même cri. Kra

      Je le vois en librairie et pour le moment, je fais l'aveugle :p

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    3. @itenarasa : D'ailleurs, la confusion corbeau/corneille est évoquée rapidement dans le livre. ^^

      Je note seulement le "pour le moment". =P

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  12. Je n'en avais pas encore entendu parler jusque maintenant... et je trouve cela plutôt intrigant ! par contre je suis nulle en Histoire, est ce que ça peut être un frein ?
    (bon et l'autre frein c'est quand même les 500 pages... si je veux pas me le traîner pour 6 mois, je vais attendre un peu d'avoir plus de temps disponible ^^')

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    1. @Ksidra : Non, absolument pas, il n'y a aucune difficulté à mon avis de ce coté-là. Par contre, je ne peux rien faire contre sa taille, c'est indéniablement un livre assez épais. ^^' Mais ça vaut le coup de le tenter un jour si tu le peux !

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