La Horde du Contrevent, Alain Damasio, 2004, 701 pages.
J'avais lu beaucoup d'avis positifs (et pour être plus précis, que des avis positifs) sur ce livre, notamment chez Le Dévoreur de Livres, AcrO ou Lune. Considéré quasiment par tous comme un chef d'oeuvre, la pression était assez énorme avant l'ouverture. Alea Jacta Est !
Les premières pages sont troublantes. Une longue liste de personnages avec des petits symboles bizarres, puis deux pages énigmatiques, pour finir avec le moment "ouvre-bien-grand-tes-yeux" : le livre commence à la page 701, pour aller en décroissant. J'avais déjà lu cette particularité, mais je l'avais oublié au moment de commencer le livre, et autant dire que cela fait un petit choc. On entre clairement dans un nouvel univers.
Une sensation amplifiée par le début du récit, qui démarre en trombe, en pleine action, sans aucune explication. Cela peut faire peur, mais c'est finalement un excellent choix. Rapidement, bien que sans comprendre tous les tenants et aboutissants, on se retrouve, comme par magie, happé par la lutte que mène cette horde pour sa survie contre le vent.
Mais ce n'est que le début d'une aventure inoubliable, où peu à peu les éléments de compréhension vont venir s'insérer dans le récit. Alain Damasio a réussi à créer un univers unique, porté par une horde de 23 personnages exceptionnelle. Chacun des personnages va être en alternance le conteur de cette histoire, bien que certains seront, assez logiquement, plus utilisés que d'autres. Mais là où l'écriture d'Alain Damasio devient géniale, c'est dans la faculté qu'il a à transmettre une vie propre à chacun de ses 23 personnages, avec une façon de parler se modifiant pour coller au plus près du caractère de chacun. J'ai surement été influencé par la mini-biographie de l'auteur où il est écrit qu' « Alain Damasio écrit peu, par exigence », mais j'ai vraiment trouvé qu'il y avait de la recherche dans l'écriture, que chaque mot était pesé.
Nous avons donc un groupe de personnages attachant, menant une quête improbable vers l'Extrême-Amont, servi par une écriture intelligente. Cela vous semble suffisant à en faire un bon livre ? Il n'empêche que La Horde du Contrevent est bien plus que cela. C'est un fourmillement d'idées et de raisonnements, allant du sens de la vie à l'origine du monde, en passant par le mouvement et même l'écriture. Et bien sûr, le vent. Le vent qui est l'élément central du livre, presque plus important que la Horde elle-même. Si Les Piliers de la Terre a changé à jamais mon point de vue sur les églises et cathédrales, La Horde du Contrevent aura le même effet sur ma manière de ressentir le vent.
Bien contente que ça t'ait plu, il fait partie de mon top ten de tous les temps :D
RépondreSupprimerUn superbe livre en effet !
RépondreSupprimer@Lune | Il doit pas être très loin du mien =P
RépondreSupprimer@Tigger Lilly | C'est un bon résumé. =)
Très beau texte, faudrait que je le relise un été.
RépondreSupprimerY'avait une sorte BO avec des passages lus qui allait avec la version grand format, c'est pas mal à écouter en parallèle (même si elle spoile un peu la fin).
Oui, j'ai trouvé ça sur internet. J'ai écouté un peu, c'est un peu spécial par moment, mais on sent bien le vent. ^^
RépondreSupprimerAh je n'ai pas écrit de chronique digne de ce nom, mais c'est vrai que ce roman reste un coup de coeur pour moi. Il faut lâcher prise, se fier au vent. J'ai essayé de le combattre les premières pages, pour comprendre, pour m'imprégner des personnages, mais le mieux est encore de se laisser porter ;)
RépondreSupprimerJ'aime bien la BO originelle, mais il ne faut pas la mettre en même temps que sa lecture, sinon on risque de se faire un peu spoiler.