À crier dans les ruines, Alexandra Koszelyk, 2019, 251 pages
2006. Lena retourne pour la première fois à Prypiat, en Ukraine, sa ville de naissance. Elle en est partie vingt ans plus tôt, à l'âge de 13 ans, fuyant la catastrophe de Tchernobyl avec sa famille pour s'installer en France. Elle a laissé derrière elle ses origines ainsi qu'Ivan, son amour d'enfance. Deux absences qui ne cessent de la hanter depuis.
Plus que ce retour en Ukraine, c'est la vie de Lena jusqu'à ce moment qui compose l'essentiel du récit. Et si la catastrophe de Tchernobyl est une facette importante du récit - tout autant pour l'évènement en lui-même que pour ses conséquences naturelles, sociales et psychologiques - la réflexion sur l'exil, sur l'oubli, sur la construction de soi ou le besoin de racines est tout à fait universelle. Pour autant, malgré son sujet, À crier dans les ruines n'est pas un livre déprimant, Alexandra Koszelyk parvenant à conter tout ça d'une manière assez lumineuse.
À crier dans les ruines est un livre bien plus abordable que La Dixième Muse. La plume y est plus simple mais surtout le récit est limpide et l'héroïne tout à fait sympathique. Mais comme La Dixième Muse, c'est un livre que je n'aurais pas dû aimer. C'est un pur roman de littérature générale et c'est, plus que tout et en fil rouge de tout le reste, une histoire d'amour. Et pourtant. Pourtant j'ai aimé cette romance, prenante, extrêmement attachante et qui fait chaud au coeur, peu importe son improbabilité. Alexandra Koszelyk a définitivement un petit truc en plus.
Couverture : Elena Vieillard
D'autres avis : Le Maki, ...