Le Voyage de Marcel Grob, Philippe Collin & Sébastien Goethals, 2018, 178 planches
Le 28 juin 1944, Marcel Grob, alsacien, est enrôlé de force dans l'armée nazie, et plus particulièrement dans la Waffen-SS. En 2009, à 83 ans, il est l'heure de rendre des comptes et de répondre aux questions du juge.
En évoquant l'histoire de son grand-oncle Marcel Grob, Philippe Colin parle plus généralement des « malgré-nous », ces français ayant été forcés à combattre du côté nazi. Un sujet important, qu'on entend peu dans les nombreuses BD sur cette période et qui offre une place de choix à la fameuse question "qu'aurions-nous fait à leur place ?".
Le Voyage de Marcel Grob est un ouvrage accessible dans le ton et dans le style. Pas de dédiabolisation, pas de recherche de larmoyant, c'est simplement la narration d'une histoire, parmi tant d'autres, qui poursuit le devoir de mémoire en apportant un angle rare. Le tout sonne juste. Une lecture nécessaire.
Les Voyages de Jules, Emmanuel Lepage, Sophie Michel et René Follet, 2019, 164 planches
Dans la lignée de Les Voyages d'Anna et Les Voyages d'Ulysse, Les Voyages de Jules est un ouvrage atypique pouvant se lire indépendamment - vu mes souvenirs des deux premiers volumes, ce fut quasiment le cas pour moi - narrant la vie de Jules Toulet, peintre amoureux de la mer.
L'intrigue est ici quasiment inexistante, mais ce n'est pas nécessairement un mal. Les Voyages de Jules adopte pleinement son statut d'oeuvre à part en proposant une forme totale de carnet de notes, avec griffonnages en marge, où se greffent de sublimes illustrations-tableaux d'Emmanuel Lepage et René Follet qui valent à elles-seules de feuilleter ce livre. Une vraie tranche de vie et de pensées avec en filigrane la littérature d'aventures de la fin du XIXème / début du XXème siècle et, toujours, la mer.
Un ouvrage hors-norme, qui tient autant - si ce n'est plus - de l'exposition que de la BD, fort particulier mais brillant d'incroyables éclats.
Un ouvrage hors-norme, qui tient autant - si ce n'est plus - de l'exposition que de la BD, fort particulier mais brillant d'incroyables éclats.
Quelques planches ici.
Le premier m'intéresse grandement, c'est souvent le genre d'ouvrages où l'on se rend compte que le bien le mal tout ça c'est plus compliqué qu'il n'y parait. Le second m'attire moins, il a l'air très beau cependant.
RépondreSupprimer@Tigger Lilly : Oui, c'est très clairement ça, et il le fait avec justesse.
SupprimerJe comprends pour "Les Voyages de Jules" et ce n'est pas le genre que je pousserais forcément à lire. Mais si tu as l'occasion de le feuilleter en librairie ou bibliothèque, n'hésite pas, les pleines pages valent effectivement le coup d'oeil.
Ben moi c'est le contraire de Tigger Lilly, le premier ne m'attire pas, le second un peu plus, mais bon, le manque d'intrigue me fait un peu peur quand même.
RépondreSupprimer@shaya : C'est très particulier. Disons que c'est un peu comme de la littérature blanche, c'est "juste" un homme qui raconte sa vie. Est-ce suffisant, à toi de voir.
SupprimerLes deux me donnent envie, même si concrètement je ne suis pas sûre de passer à l'action pour Le voyage de Marcel Grob (dur, triste, toussa).
RépondreSupprimer@Alys : J'ai tendance aussi à "éviter" ce genre d'ouvrage. Là j'ai trouvé que la dosage était bien réussi, c'est forcément touchant mais ça amène surtout à la réflexion, y'a une forme de retenue bienvenue.
SupprimerAh cette tête qui se retourne, ce que le visage exprime : bam! Je veux la lire (tes mots donnent envie aussi)
RépondreSupprimerEt la 2ème, ben Lepage donc oui et oui pour les planches.
@itenarasa : Je ne le prends pas mal si la couverture suffit à te convaincre. Surtout que c'est vrai qu'elle est réussie. ^^
SupprimerEt oui, quand on a été convaincu par Lepage on a du mal à résister à y replonger. ^^
mais z'ai bien dit que tes mots aussi avaient contribué hein, et c'est vrai de vrai promis juré craché (ah non pas craché, y a coronavirus)
Supprimer@itenarasa : Ouais ouais, c'est ça, pas besoin d'essayer de te rattraper, je ne l'ai pas pris mal. (xD)
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