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mercredi 5 février 2020

Bulles de feu #21 - Voyages

Le Voyage de Marcel Grob, Philippe Collin & Sébastien Goethals, 2018, 178 planches

Le 28 juin 1944, Marcel Grob, alsacien, est enrôlé de force dans l'armée nazie, et plus particulièrement dans la Waffen-SS. En 2009, à 83 ans, il est l'heure de rendre des comptes et de répondre aux questions du juge.

En évoquant l'histoire de son grand-oncle Marcel Grob, Philippe Colin parle plus généralement des « malgré-nous », ces français ayant été forcés à combattre du côté nazi. Un sujet important, qu'on entend peu dans les nombreuses BD sur cette période et qui offre une place de choix à la fameuse question "qu'aurions-nous fait à leur place ?".

Le Voyage de Marcel Grob est un ouvrage accessible dans le ton et dans le style. Pas de dédiabolisation, pas de recherche de larmoyant, c'est simplement la narration d'une histoire, parmi tant d'autres, qui poursuit le devoir de mémoire en apportant un angle rare. Le tout sonne juste. Une lecture nécessaire.

Les Voyages de Jules, Emmanuel Lepage, Sophie Michel et René Follet, 2019, 164 planches

Dans la lignée de Les Voyages d'Anna et Les Voyages d'Ulysse, Les Voyages de Jules est un ouvrage atypique pouvant se lire indépendamment - vu mes souvenirs des deux premiers volumes, ce fut quasiment le cas pour moi - narrant la vie de Jules Toulet, peintre amoureux de la mer.

L'intrigue est ici quasiment inexistante, mais ce n'est pas nécessairement un mal. Les Voyages de Jules adopte pleinement son statut d'oeuvre à part en proposant une forme totale de carnet de notes, avec griffonnages en marge, où se greffent de sublimes illustrations-tableaux d'Emmanuel Lepage et René Follet qui valent à elles-seules de feuilleter ce livre. Une vraie tranche de vie et de pensées avec en filigrane la littérature d'aventures de la fin du XIXème / début du XXème siècle et, toujours, la mer.

Un ouvrage hors-norme, qui tient autant - si ce n'est plus - de l'exposition que de la BD, fort particulier mais brillant d'incroyables éclats.

Quelques planches ici.

dimanche 5 mai 2019

Bulles de feu #13 - Emmanuel Lepage

Ar-Men, l'Enfer des enfers, Emmanuel Lepage, 2017, 88 planches

Magnifique. Il n'y a pas d'autres mots pour qualifier le travail d'Emmanuel Lepage en général, et cet album en particulier. Un album qui parvient à parler du phare d'Ar-Men en lui-même, de son histoire, tout en évoquant la vie d'un gardien de phare, sans oublier de convier à la fête quelques légendes du passé. C'est riche mais ce n'est jamais trop, le tout s'enchaînant naturellement.

Mais surtout, il y a le dessin d'Emmanuel Lepage et des planches plus majestueuses les unes que les autres, qu'on ne refuserait pas à avoir en grand format encadré chez soi. Juste sublime et une raison plus que suffisante pour lire Ar-Men, qu'on soit attiré ou non par la Bretagne - mais qui ne l'est pas ?

D'autres avis : Lorhkan, Boudicca, ...

Les Voyages d'Ulysse, Emmanuel Lepage, Sophie Michel et René Follet, 2016, 221 planches

Fin du XIXème siècle. Salomé Ziegler, capitaine du navire L'Odysseus, est à la recherche du peintre Ammôn Kazacz. Elle est aidée par Jules Tourlet, peintre lui aussi, et tous deux partent pour un périple dans le bassin méditerranéen qui sera l'occasion d'en apprendre plus sur le passé de la jeune femme.

Comme le titre l'indique, l'histoire va tourner en filigrane autour d'Ulysse, personnage important pour l'héroïne. La BD est érudite et les références sont multiples, allant jusqu'à l'insertion d'extraits de L'Odyssée sur des feuillets intercalés dans l'ouvrage. L'ensemble reste malgré tout compréhensible et plaisant pour quelqu'un n'étant pas forcément à l'aise avec l'histoire d'Ulysse, notamment car l'essentiel reste l'histoire de Salomé et sa propre quête.

Si Les Voyages d'Ulysse n'est pas nécessairement facile d'accès, le prologue étant assez étrange, il finira par être immersif, emportant le lecteur pour un voyage consistant de plus de 200 pages où la patte graphique d'Emmanuel Lepage fait toujours des merveilles, en adéquation avec celle de René Follet à l'oeuvre pour les peintures d'Ammôn Kazacz. Un ouvrage qui sort de l'ordinaire et tente des choses, en plus d'un récit intelligemment écrit et de superbes dessins.

La Lune est blanche, François Lepage et Emmanuel Lepage, 2014, 221 planches

Direction l'Antarctique pour les frères Lepage - François le photographe et Emmanuel le dessinateur - à la découverte de la base polaire Dumont d'Urville et la participation au ravitaillement de la base Concordia, à plus de 1000 kilomètres dans les terres - enfin, dans les glaces.

La Lune est blanche retrace l'histoire de ce projet fou où les rebondissements semblent avoir été minutieusement préparés par un scénariste qui ne rechercherait pas trop la crédibilité. Et pourtant, c'est une histoire vraie et surtout une histoire fascinante à suivre avec en filigrane la découverte de cette terre lointaine.

Oeuvre commune des deux frères, La Lune est blanche est un livre massif où se mêlent bande dessinée et photographies. Si l'idée est sympathique, elle apporte aussi le seul bémol de cet ouvrage : la BD prend très - trop - largement le dessus et on déplorera le manque de photos. Un point de détail qui ne doit pas venir masquer l'essentiel : c'est un très bon livre !

D'autres avis : , ...