Nicolas Eymerich, inquisiteur, Valerio Evangelisti, Tome 1/? de Nicolas Eymerich, 1994, 210 pages.
C'est grâce à Nébal que j'ai fait la connaissance de Valerio Evangelisti. Et lire de la science-fiction italienne, ce n'est pas tous les jours. Lire de la fantasy italienne non plus. Alors les deux en même temps...
Nicolas Eymerich est un personnage historique ayant réellement existé. Prêtre dominicain du XIVème siècle, il devient en 1357 l'inquisiteur général d'Aragon. Il écrira le Directorium Inquisitorum, le texte de référence de l'inquisition.
Prenant quelques libertés avec la réalité (ce qui n'exclut pas une base historique documentée), c'est en 1352, au moment de sa prise de fonction (et "prise" est le terme à employer), que débute les aventures contées par Valerio Evangelisti. Dans ce premier roman, Nicolas Eymerich se retrouve face à sa première enquête : de mystérieux bébés bifaces.
Nicolas Eymerich, inquisiteur est construit et se lit comme un polar. La quatrième de couverture compare le héros à Sherlock Holmes et il y a de ça, que ce soit par son intelligence, son amour du mystère et des énigmes ou son "dégout" de ses contemporains. Peu importe ce que l'on peut penser de ses convictions, Nicolas Eymerich est un personnage entier, qui va jusqu'au bout de ses idées et n'a pas peur des conséquences. Il n'a pas grand chose à première vue pour être aimé et pourtant il porte le roman.
On pourrait croire que ce livre est un polar historique. C'est bien plus que ça. Tout d'abord, je rajouterai quelques effets surnaturels, une pointe de fantastique, à ce récit. Mais surtout, l'aventure d'Eymerich est entrecoupée de deux autres histoires.
La première, dans notre présent, conte les efforts de Marcus Frullifer pour faire accepter sa théorie des psytrons (qui expliquerait tous les événements surnaturels) puis nous dévoile sa théorie en elle-même. Enchaînement de nombreux concepts et mots compliqués, c'est de la hard-science du plus bel effet. Ou plus précisément, si j'ai bien compris, une parodie de hard-science. Qui fait tout aussi peur et parait tout aussi incompréhensible pour l'ignare que je suis.
La deuxième se déroule dans le futur où un vaisseau spatial, dirigé par un abbé et utilisant la théorie de Frullifer, part dans une quête mystérieuse. Ne semblant n'avoir aucun rapport au départ, ce voyage et l'aventure de Nicolas Eymerich finiront par se rejoindre sur plusieurs points.
C'est donc, si vous avez bien suivi, un polar historique fantastique et hard-science-fictif. Un mélange qui peut faire peur mais qui fonctionne parfaitement. Valerie Evangelisti dose parfaitement les genres et réussit l'exploit de toujours retomber sur ses pattes, notamment grâce à une fin convaincante.
J'aime bien le mélange des genres, en particulier avec de l'historique médiéval dedans, et donc cette série me plait. D'autant plus que cet inquisiteur est vraiment un salopard de première, c'est culotté d'en faire un héros.
RépondreSupprimerJe n'ai pas eu une si grande impression de "salopard" sur ce premier tome (même si cela reste effectivement un héros inattendu). Je m'attendais à pire je crois. Ça viendra surement par la suite. ^^
RépondreSupprimerC'est marrant cette alternance d'histoire me fait penser au Livre de Cendres de Mary Gentle (où tu avais un roman historique d'un côté et de l'autre la correspondance de l'auteur/traducteur/transcripteur moderne du dit texte, jusqu'à que tout bascule un peu dans la SF finalement ^^)
RépondreSupprimerJe ne connais pas, je vais regarder, mais cela pourrait effectivement trouver un certain écho. ^^
RépondreSupprimerMarrant ça, je voyais cette série comme quelque chose de quasi purement historique.
RépondreSupprimerJe ne m'attendais pas à y trouver de la SF ! Intéressant... ;)
J'ai lu le premier il y a longtemps, j'avais bien aimé tout en trouvant ça extrêmement bizarre. Je reprendrais bien à l'occasion.
RépondreSupprimer@Lorhkan -> Rien ne le laisse l'imaginer. C'est surprenant mais finalement bien géré.
RépondreSupprimer@Tigger Lilly -> Je pense lire les suivants, peut-être qu'un avis positif te motivera !