mardi 9 juillet 2013

Christopher Priest - La Séparation

La Séparation, Christopher Priest, 2002, 455 pages.

J'avais lu la chronique d'AcrO il y a quelques temps, ainsi que quelques autres par-ci par-là. Alors, malgré la référence au Maître du Haut Château qui me faisait un peu peur, je me suis lancé. Et la comparaison avec l'oeuvre de Philip K. Dick est justifié. Malheureusement pour moi, qui en garde quelques réticences.

Tout d'abord, il me faut parler de la structure du récit. Tout commence en 1999, avec Stuart Gratton, historien et auteur, qui s'intéresse à un dénommé Sawyer qui aurait eu un impact pendant la seconde guerre mondiale. Le roman comporte deux petites parties avec Stuart Gratton, qui permettent d'introduire et de justifier la présence des autres éléments du récit, qui sont des mémoires et des extraits d'autres livres. C'est très intelligent, car ça donne un véritable liant à l'ensemble. Je ne pense pas que cela fonctionnerait aussi bien sans cela.

L'histoire en elle-même se déroule entre 1936 et 1945. Sur fond de seconde guerre mondiale donc. Plus que sur fond d'ailleurs. L'ensemble du livre apparaît véritablement comme un roman historique, très bien documenté. C'est vraiment troublant, surtout quand de petites distorsions viennent s'insérer dans l'Histoire (avec son lot de remises en question : "hum, j'ai trop dormi en cours d'Histoire ?"). On se retrouve dans une uchronie.

Uchronie ? Ou uchronies ? Je ne saurais pas répondre. C'est un flou permanent qui se déroule devant nous, avec de nombreux éléments contradictoires, apportés par les différentes sources que nous pouvons être amenés à lire. D'un côté, j'ai bien aimé ce doute qu'apporte l'auteur, qui porte à réfléchir sur ce qu'est la réalité ou comment les choses peuvent facilement basculer.

Mais d'un autre côté, j'ai un problème : il me manque quelque chose sur quoi me reposer une fois le livre terminé. Je ne demande pas une solution complète et détaillée du problème, mais au moins une petite idée. Un problème de rationalisation de ma part j'en conviens. Le flou permanent est un peu trop permanent. De plus, alors que d'autres l'ont célébrée, je n'ai absolument pas aimé la fin. Ou tout du moins ce que j'en ai compris, puisque je veux bien supposer ne pas avoir tout saisi.

Au final, c'est un avis mitigé. La structure et les idées développées sont superbes (et je ne suis pas entré plus en détail sur le concept de séparation, qui est exprimé de multiples manières), mais j'ai un goût d'inachevé en bouche. Un soupçon de "au final, tout ça pour quoi ?". Je veux bien croire que cela vienne de moi, alors n'hésitez pas à le tenter !

4 commentaires:

  1. Coup de cœur pour moi ! Un livre étonnant, où l'on ne ressent pas le besoin de tout comprendre, mais on se laisse porter par cette histoire étonnante !

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  2. Je me suis longtemps laissé porter, mais je suis malheureusement retombé avant la fin. =(

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  3. Je comprends que le flou le soit trop et que tu te sois senti perdu... C'est vrai qu'on aimerait bien avoir une preuve tangible d'avoir tout compris (ou de quel côté de l'auteur se place vraiment) mais tout comme Lune - et tu le sais - j'ai adoré :)

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  4. Peut-être que je l'apprécierai plus sur une relecture dans quelques années ? J'essayerai peut-être ^^

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