La Fin du monde, Fabrice Colin, Tome 1/2, 2009, 190 pages.
« La Fin du monde n'est pas un texte « sur » la guerre nucléaire, de même qu'Invisible n'était pas un roman « sur » les nanotechnologies ou Memory Park un livre « sur » les génocides. Le destin de mes personnages est ce qui m'importe avant tout, d'autant que ce roman comporte une suite. A plusieurs reprises toutefois, je me suis demandé si je ne devais pas montrer les choses de façon plus directe encore - détailler les conséquences globales d'une attaque atomique et leurs effets sur les êtres humains. Finalement, jugeant le texte suffisamment sombre ainsi, j'ai décidé de m'abstenir. »
Je continue ma découverte de l'hétéroclite bibliographie de Fabrice Colin avec une lecture "jeunesse" : La Fin du monde. Et je commence ce billet en citant un extrait de la postface, parce qu'il comporte quasiment tous les éléments que je vais aborder.
La Fin du monde n'est peut-être pas un texte « sur » la guerre nucléaire, mais elle reste un élément très important. En effet, c'est le point de départ du livre : des bombes atomiques sont lâchées un peu partout dans le monde, rayant un par un les pays de la carte. C'est une Troisième Guerre Mondiale qui n'a même pas le temps de donner son nom. Mais il est vrai que l'on ne suit que de loin les raisons de la guerre et ce qui se passe au niveau planétaire.
Plutôt que de voir ces événements au niveau macroscopique, on suit le destin de 4 adolescents : Jim l'américain, fils d'un haut fonctionnaire ; François le français (non, je ne blague pas...), fils de riche dont la mère est malade ; Xian le chinois, prodige des échecs ; Hafsa l'égyptienne, musulmane ex-terroriste. Quatre personnages opposés, qui vivront chacun leurs histoires, tout en étant liés par un même but : survivre.
C'est une lecture rapide : peu de pages, et une histoire qui passe d'une personnage à l'autre, pour un rythme qui ne se perd jamais. Mais surtout, ce qui est le plus frappant et prenant, c'est le ton du roman. Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est sombre. Ce n'est pas un livre gentillet, où tout se passe bien et facilement. Non, ici tout est possible. Je ne suis pas spécialiste des "romans jeunesse", mais j'ai trouvé ça assez osé et percutant. Je ne sais pas s'il est abordable pour tous les jeunes, de par la dureté des faits. Et en même temps, c'est ce qui permet de passer un message avec une si grande force. Un message qui est complété par une belle postface informative sur le nucléaire.
C'est donc un bon livre, à la fois pour suivre la lutte de ces 4 jeunes dans la tourmente, que pour faire réfléchir sur la guerre nucléaire, notamment auprès des jeunes. Il n'y a plus qu'à attendre la suite (gros cliffhanger pour terminer), dont le titre est donné à la fin du livre : Après.
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