jeudi 9 janvier 2014

Patrick Rothfuss - Le Nom du vent

Le Nom du vent, Patrick Rothfuss, Tome 1/3 de Chronique du tueur de roi, 2007, 7782 pages.

Vous aurez déjà remarqué que j'ai de grosses lacunes de lecture, mais je ne sais toujours pas comment j'ai pu attendre autant de temps pour lire ce monument, au moins en devenir, de la fantasy contemporaine. L'erreur est enfin réparée.

Premier tome d'une trilogie qui comprendra plus de trois livres en français (on en reparlera dans le tome 2), Le Nom du vent a déjà pour lui un beau titre et une sublime couverture de Marc Simonetti (auteur aussi des couvertures "J'ai Lu" du Trône de Fer - regardez son site si vous avez 5 minutes, c'est encore plus magnifique en grand et propre). Personnellement, le titre en lui-même me fait rêver. Là où ça tourne déjà au génie, c'est que ce nom du vent va revenir régulièrement au cours du récit et en être une pierre centrale. Un titre beau et sensé, c'est une première réussite.

L'histoire commence dans le présent. Grossièrement, Kvothe va rencontrer Chroniqueur et lui raconter son histoire, sous forme d'un très long flashback. Il décide qu'il lui faudra trois journées pour raconter son récit entièrement. Trois jours, trois livres. J'ai eu très peur quand j'ai vu la direction prise par l'auteur. J'ai du mal avec les flashbacks, qui servent surtout à annuler une partie du suspense pour très souvent ne rien apporter. Mais pas ici. Intelligemment, Patrick Rothfuss se sert de cette situation pour insérer des interludes qui ajoutent quelques éléments, posent des questions et créent une impatience et surtout un mystère supplémentaire. En plus, cela donne une vraie raison d'exister au texte que l'on lit. Tout simplement intelligent.
« Ça devrait suffire pour aujourd'hui, dit Kvothe en faisant signe à Chroniqueur de poser sa plume. C’en est fini du travail préparatoire. Nous avons posé les fondations pour notre histoire. »
L'histoire en elle-même s'avère classique. On y suit la jeunesse de Kvothe avec tous les éléments incontournables du roman d'apprentissage : un grand drame, la survie dans la misère, le temps de l'école, le premier amour, les premiers faits d'armes. Comme le dit Kvothe lui-même, ce premier tome est une introduction. À près de 800 pages l'introduction, surtout pour une histoire qui parait très classique, cela peut sembler long. Personnellement je ne l'ai absolument pas ressenti. Déjà, parce que l'auteur maîtrise parfaitement son histoire et semble savoir où il va et ce qu'il fait, jusqu'à en jouer (à deux trois reprises, après certaines remarques, je l'ai parfaitement imaginé avec un petit sourire en coin). Mais il y a surtout une raison primordiale : le personnage de Kvothe. Sympathique et intelligent, il a tout pour être attachant. Jamais je n'ai eu envie de lui mettre une baffe (coucou Fitz), toujours j'ai eu envie qu'il réussisse. Un bonheur de héros.

Au final, c'est un très bon tome pour entrer dans l'univers. Tout est en place pour que la suite soit exquise. Mais en lui-même, ce livre arrive déjà à transcender son classicisme notamment par son souci des détails et son personnage principal déjà iconique. Une réussite qui ne pourra que se confirmer, je suis confiant.

9 commentaires:

  1. Je l'ai depuis sa sortie (en version brochée), et je ne l'ai toujours pas lu, malgré une première tentative soldée par un échec à cause d'un prologue qui ne m'a pas emballé.
    Mais je lui redonnerai sa chance, je suis bien obligé devant le concert de louanges des critiques !
    J'envisage même d'acheter les deux volumes du tome 2 (!!) sans même avoir lu le premier. Si ça ce n'est pas avoir confiance... :D

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  2. C'est plus que de la confiance, c'est presque de la folie xD
    Je ne peux que te conseiller de lui redonner une chance. Le prologue et le début du roman ne sont clairement pas les meilleures parties (au moins à chaud, parce qu'après avoir lu la suite elles prennent plus de sens) et ne représentent pas ce qui fait la grande majorité du récit, cela monte en puissance par la suite.

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  3. Sincèrement Lorhkan, une fois les cinquante premières pages passée, tu plonges dedans. Monument, c'est exactement le mot ;)

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  4. Avec tout ça, je ne peux que m'y mettre !^^

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  5. Ah j'approuve, les couvertures sont magnifiques (bien que j'ai une préférence pour celle de ce tome-ci). Pas de secret de mon côté, c'est un coup de cœur et je me dis que l'attente du tome 3 risque d'être très (trop) longue pour moi. Clairement, j'aurai aimé écrire ce livre, rien que pour l'imagination dont Rothfuss nous fait part :)

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  6. @Lorhkan -> C'est parfait pour ta période de lectures fantasy en plus !

    @AcrO -> Je suis en plein dans le (premier) tome 2 et, même si je sais que je devrais le savourer, je ne peux pas m'empêcher de le dévorer. =X
    Je crois que je vais rapidement te rejoindre dans les rangs des "gens-qui-patientent-comme-ils-peuvent-en-attendant-le-tome-3" ^^

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  7. je compte bien le lire un jour, mais j'attends d'avoir une grosse envie de fantasy pour ça. Ce jour là je prendrais ce livre là et le Trône de fer et on entendra plus parler de moi pendant 2 mois :D

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  8. C'est sûr que cela fait un beau petit pavé. ^^
    C'est bien plus digeste que Le Trône de fer par contre. Lis-le en premier et tu auras peut-être une chance de pouvoir enchaîner les deux =P

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  9. Au vu des trois couvertures signée par Simonetti, ma préférée reste pour l'instant la première :) Oui, classique et terriblement prenant. J'ai beaucoup aimé ma lecture. Je l'avais relu avant d'attaquer les deux parties du tome 2, et j'en suis ressortie aussi admirative. J'aurai bien voulu écrire cette histoire.
    Ahah, oui, on est loin d'une introduction, quand même...

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