Sous des cieux étrangers, Lucius Shepard, 1992-2007, 457 pages
Sous des cieux étrangers est un recueil de 5 longues nouvelles, entre science-fiction et fantastique, de Lucius Shepard. L'auteur y démontre une nouvelle fois sa capacité à créer et décrire des microcosmes, des communautés en nombre restreint, et à y immerger complètement le lecteur, la magie de sa plume opérant à chaque fois. Il propose, comme à son habitude, des textes relativement sombres, voire violents, mais d'une violence lucide, celle de la réalité et de la vie ordinaire, exacerbée peut-être pour les besoins des récits mais aisément et indéniablement transposable.
Mais cette violence n'est nullement gratuite, et surtout pas vaine. Si cet aspect peut rebuter à priori, il est en fait le moteur d'une recherche de beauté et d'espoir. Car si l'humanité a ses déviances et ses mauvais penchants, l'humain lui peut toujours choisir et essayer de faire bien, de faire mieux. L'espoir est toujours présent dans ces cinq textes, à travers notamment des personnages qui s'accrochent et qui luttent. Mais ce n'est jamais un espoir simple, évident - à l'exception peut-être d'un aspect de Des étoiles entrevues dans la pierre, d'une gentillesse rare. C'est un espoir qui tâche, un espoir réaliste, et il en est encore plus puissant.
Sous des cieux étrangers est un excellent recueil de textes à la fois unis dans une certaine ambiance et thématique shepardiennes mais variés dans chaque intrigue et cadre. Du thriller entre futur et passé de Radieuse étoile verte au weird de Limbo en passant par le vaudou de Dead Money (où l'on retrouve avec plaisir l'univers du roman Les yeux électriques - dont Dead Money dévoile d'ailleurs la trame), chaque texte fonctionne et offre une belle contribution à l'ensemble. Avec comme point d'orgue Bernacle Bill le Spatial, un sublime texte, sans concession mais d'une beauté et d'une force rares, qui mérite certainement à lui seul la lecture du recueil.
Couverture : Pascal Casolari / Traduction : Jean-Daniel Brèque, Pierre K. Rey et Olivier Girard
Quoi ? Un article sur un livre de Lucius Shepard et pas une seule référence au Dragon ? Mais…
RépondreSupprimer@TmbM : Nul besoin de le citer pour que sa présence se fasse sentir. Et qui sait, peut-être qu'Il avait prévu que quelqu'un parlerait de Lui en commentaire...
SupprimerUn article sur Lucius Shepard par ici ! Oh ! Quelle surprise ;-)
RépondreSupprimer@FeyGirl : N'est-ce pas ? Il fallait commencer l'année en beauté. ^^
SupprimerMiam ! Il faudra que je le rattrape celui-là un jour...
RépondreSupprimer@Vert : Très bonne idée !
SupprimerBernacle Bill le Spatial,je commencerai par cette nouvelle..
RépondreSupprimerBonne année à toi et au blog.
@Carmen : Tu n'es donc pas de ces personnes qui gardent le meilleur pour la fin ? ^^
SupprimerMerci, et merci pour tous tes commentaires réguliers. Une belle année à toi aussi, que Griaule te soit favorable !
Mais de rien,c’est toujours un plaisir de passer par là et merci à toi pour les découvertes d’auteurs romans ,BD nouvelles qui m’ont marquée.
SupprimerEt promis je lis Griaule cette année !
@Carmen : Plaisir partagé ! Et quelle belle nouvelle. =D
SupprimerTout cela a l'air fort intéressant.
RépondreSupprimer@Alys : Devine quoi ? Ça n'en a pas que l'air. =P
SupprimerTiens marrant Limbo c'est aussi le nom d'un jeu de plate-forme assez glauque.
RépondreSupprimerEst-ce que j'ai envie de lire ce livre ? Oui parfaitement. Est-ce que je sais quand je compte m'y mettre ? Pas du tout.
@Tigger Lilly : Ah oui, je vois ce que c'est. Ça pourrait bien être dans une ambiance assez proche. ^^'
SupprimerEst-ce tu as ce problème pour un nombre impressionnant de livres ? Je crois. =P
Connais pas l'auteur !
RépondreSupprimerMais je lirai bien ce recueil ;p
@Le chien critique : Bon choix, c'est un auteur prometteur, il paraît qu'il a écrit des textes autour d'un certain dragon Griaule qui valent aussi le détour.
SupprimerConnaissais pas mais ça à l'air intéressant.
RépondreSupprimer@Zina : Ça l'est oui. Il faut lire du Lucius Shepard de manière générale, et celui-ci est un très bon cru. ^^
SupprimerDes nouvelles longues, ça peut se tenter. Qui sait. Un jour peut-être.
RépondreSupprimer@shaya : Oui, les textes sont assez copieux, ça peut peut-être suffire à passer outre ta hantise des textes courts. ^^
SupprimerCa fait un moment que je me dis qu'il faudrait que je me fasse l'intégrale de ce que le Bélial' a publié de Lucius Shepard, tant j'ai à peu près aimé tout ce que j'ai lu de lui.
RépondreSupprimerJ'ai du boulot, à commencer par ce recueil. Merci de l'avoir fait remonter dans ma wishlist. ;)
@Lorhkan : Ça fait plaisir à lire. Beau et noble projet, que je ne peux qu'approuver parce que Lucius Shepard (et parce que je le mène aussi peu à peu). 🐲
SupprimerJe le lirai... un jour (probablement plus lointain que proche)
RépondreSupprimer@itenarasa : Tant que c'est un jour. Les livres ne périment pas. ^^
Supprimermais moi oui
Supprimer@itenarasa : >.< Heureusement, l'humain est plutôt de longue conservation.
SupprimerShepard ne m'était pas évident. Des phrases bien trop longues, bien trop denses, charnues, interminables. Je m'y suis frotté et du abandonner souvent. Et puis, un jour, en défi obligé: ce recueil (qui en plus est un bien bel objet).
RépondreSupprimerEt bien, tout ce que j'avais lu et entendu de Shepard était vrai, fondé, sincère: c'est un bon, un vrai, pas monté en épingle, avec des choses à dire et à (d)écrire sur un mode qui emprunte à la SF trempée dans le Fantastique (ou l'inverse c'est selon.
"Sous des cieux étrangers" a été suivi de quelques autres dont je n'ai jamais regretté de tourner les pages en PDF, A&D ou autres Heure-lumière.
@La convergence des parallèles : Lucius Shepard n'est pas forcément aisé à lire oui, et ne peut pas plaire à tout le monde, c'est indéniable. Mais c'est si bien ! C'est top que tu aies fini par l'apprécier, que Griaule en soit remercié. 🐲
SupprimerJ'ai eu le tort premier de me battre contre la manière de Shepard, de pester, de reprendre ses phrases; alors qu'il suffit de s'y laisser glisser. A celles et ceux rebutés: persévérer jusqu'à se laisser happer, hameçonner .... et çà vient, tôt ou tard.
Supprimer@La convergence des parallèles : Je ne suis pas trop pour forcer les choses, plutôt retenter plus tard ou laisser tomber parce qu'on ne peut pas tout aimer, mais c'est cool pour toi que la persévérance ait payé.
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