L'Épée brisée, Poul Anderson, 1954, 301 pages.
L'Épée brisée est une saga, dans son sens littéraire de légende scandinave. Ouvrir ses pages, c'est plonger en plein coeur de la mythologie nordique. Car, comme dans toutes les sagas, Ases et Jötunn, Dieux et Géants, s'affrontent dans leur guerre perpétuelle qui ne pourra que les mener au Ragnarök.
Au premier plan, la légende est ici celle de Skafloc et Valgard. Skafloc, enfant humain volé discrètement par Imric, un seigneur elfe, et élevé comme l'un des leurs. Valgard, le changelin utilisé pour camoufler le vol, mi-elfe mi-troll élevé comme un viking : une bête assoiffée de sang. La destinée les réunira dans une lutte acharnée, qui a tout de fratricide si ce n'est les liens du sang, qui se conclura logiquement par la réalisation de la prophétie de l'épée brisée.
Au contraire d'oeuvres habituelles de fantasy, nulle lutte du bien contre le mal ici. Les frontières sont trop floues pour cela. Pendant bien longtemps, les deux antagonistes apparaissent comme aussi mauvais l'un que l'autre. Ainsi, rien ne semble anormal quand, devenus bien visiblement deux pièces sur l'échiquier des puissants, tous les tourments du monde s'abattent sur eux. Tout est possible et rien ne leur sera épargné, à eux comme à ceux qui les entourent.
L'Épée brisée est une lutte. La lutte de Skafloc et Valgard. La lutte des Ases et des Jötunn. Mais aussi la lutte du Nord contre le Sud, d'une croyance qui s'enfonce dans sa mort tandis qu'une autre voit croître son aire d'influence. Les luttes sont à tous les niveaux, et cela se ressent dans ce roman brutal, guerrier, violent.
L'Épée brisée est une réussite. Un grand roman loin des clichés habituels, que cela soit par son cadre que par le développement de son intrigue. Une véritable légende, une épopée qu'on imagine très bien contée par un Homère nordique autour d'un grand feu.
Septième emprunt à la bibliothèque pour le challenge Morwenna's List
Deuxième voyage dans les landes du Winter Mythic Fiction
Plus je lis des avis et plus je pense qu'il va atterrir dans ma PAL...
RépondreSupprimerJe confirme, de la fantasy âpre et rude, loin des univers parfois gentillets qu'on peut avoir dans le genre.
RépondreSupprimerOn est plutôt dans la tragédie scandinave.
Et c'est très bon.
@Xapur -> Cela me semble une très bonne idée !
RépondreSupprimer@Lorhkan -> De la vraie brutalité nordique. Bien loin de "Thor" en film Marvel, ahaha.
Je pense que je ne vais pas tarder à craquer pour celui-là ^^
RépondreSupprimerFais toi plaisir ! =)
RépondreSupprimerMalheureusement le plaisir ne fût pas au rendez-vous pour moi, je suis passée complètement à côté. Snif.
RépondreSupprimerArf, dommage. =(
RépondreSupprimerDes raisons particulières ?
Sans doute le style comme tu as pu le lire.
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