Sans parler du chien, Connie Wilis, 1997, 535 pages.
Je connaissais Connie Willis de nom, notamment pour toutes les chroniques positives que j'ai pu lire sur sa série Blitz. Sans aucun esprit de contradiction, je me suis donc décidé à lire... Sans parler du chien.
L'histoire jongle, voyage temporel aidant, entre trois époques. En 2057, le présent, la cathédrale de Coventry est en train d'être reconstruite. En 1940, date de destruction de la cathédrale lors d'un raid nazi, les historiens cherchent ce qui est advenu de la potiche de l'évêque. En 1888, l'époque principal du récit, un chat a été sauvé : paradoxe temporel en vue.
Même si cela peut sembler un peu chargé au départ, l'histoire se cale rapidement et est étonnamment peu compliquée à suivre. Le thème du paradoxe temporel, central et habituel dès que l'on parle de voyage dans le temps, est amené par étapes et détaillé pour être le plus compréhensible possible. En parallèle de ce paradoxe, la question principale est "qu'est-ce qui fait l'Histoire ?" : les actions individuelles, les petits riens, les forces supérieures,... Tous les éléments sont traités avec de nombreux exemples à l'appui et en particulier la bataille de Waterloo.
Sans parler du chien c'est aussi, comme son titre l'indique, un hommage à la littérature. Tout d'abord à Trois hommes dans un bateau (sans parler du chien) de Jerome K. Jerome : le cadre est identique et les références sont multiples. Il n'est pas gênant de ne pas connaître le livre, mais cela vous donnera peut-être envie, comme moi, de le lire ensuite. Un autre hommage est fait à la littérature policière des années 1930, Agatha Christie en tête. La deuxième partie du roman tend vers le polar et reprend, en les citant explicitement et en s'en amusant, tous les codes du genre.
De la réflexion et des références donc. Mais n'ayez pas peur, cela est parfaitement intégré. Sans parler du chien est avant tout une histoire légère, une aventure dans l'Angleterre victorienne qui se lit comme un thriller avec toujours une pointe d'humour et de loufoquerie qu'on qualifierait facilement "d'humour anglais" si Connie Willis n'était pas américaine. Le tout est porté par un texte fluide, un enchaînement de courts paragraphes et de nombreux dialogues. Un texte vivant pour un bon moment.
Cinquième participation au challenge SFFF au féminin
Il faudrait que je m'attarde sur Connie Willis, mais il y a tellement de chose à lire :s
RépondreSupprimerOuaip, pareil que Kissifrott, surtout que Connie Willis a été distinguée par de prestigieux prix à de nombreuses reprises notamment le Locus et le Hugo pour ce roman-ci)...
RépondreSupprimerIl est trop bien ce roman :D.
RépondreSupprimerC'est le 2e roman que j'ai lu d'elle (j'avais lu Passage avant, très très bien mais dans une veine assez différente), et rien de ce que j'ai lu d'elle depuis n'a été aussi bon je crois.
@Kissifrott & Lorhkan -> Vous pouvez prendre quelques heures pour lire celui-ci, c'est sympathique et reposant. ^^
RépondreSupprimer@Vert -> Oh. Je vais penser à "Passage" alors.
J'ai lu aussi bien Blitz que celui-ci que j'ai autant adoré même si très différent :)
RépondreSupprimerJe lirai surement "Blitz" un jour, j'espère autant l'aimer !
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