Petite musique de nuit, Lucius Shepard, 1997, 248 pages.
Le mois dernier, Lucius Shepard est mort. De son vivant, je dois honteusement avouer n'avoir lu que Le Dragon Griaule, un livre qui m'a marqué puisque je jure désormais régulièrement par le nom de Griaule. Alors le peu que je pouvais faire pour lui rendre hommage était de lire un autre de ses ouvrages.
Petite musique de nuit est un recueil de 5 nouvelles (ou 4 nouvelles et 1 novella peut-être) écrites par Lucius Shepard dans les années 90. C'est la VF du recueil Barnacle Bill the Spacer and Other Stories qui comprend 7 nouvelles. Les 2 nouvelles manquantes sont parues dans d'autres recueils en VF (Zone de feu Émeraude et Futurs à bascule).
Une fois n'est pas coutume, je vais commencer par la nouvelle qui termine le recueil : Une histoire de l'humanité. Longue d'une centaine de pages, c'est la seule à être fortement ancrée science-fiction. À la limite du post-apo peut-être. Peut-être, parce que je ne suis pas exactement sûr d'avoir compris l'histoire. Il y a pourtant de bons éléments, un mystère sur la compréhension et la réalité du monde et une ambiance lorgnant vers le western. Mais je n'ai jamais réussi à vraiment visualiser la situation. La dernière partie ne m'aura pas aidé, sans véritable résolution. Une déception.
Avant cela, il y a 4 courtes nouvelles. Deux m'ont moyennement plu. Dans Petite musique de nuit, un critique musical voit sa perception du monde bouleversée après avoir entendu le concert d'un quatuor de musiciens ressuscités. Du potentiel, une montée en puissance mais une fin qui retombe à plat. Cela m'a un peu fait penser à Le Sens secret d'Isaac Asimov mais en moins bien. Concernant Tous les parfums d'Arabie... je ne me souviens déjà plus de la fin. Une histoire d'amour (un point commun à toutes ces nouvelles) sur fond de marché noir. Ça ne décolle pas.
Mais tout n'est pas négatif. La Bête des terres intérieures et L'Amérique du sport ont le point commun de parler de sport. La première est l'histoire d'un boxeur presque aveugle. La deuxième celle de deux tueurs qui parlent baseball et basket pour passer le temps et détourner leurs pensées. Deux histoires touchantes, pour des parcours à la fois exceptionnels et ordinaires, portées par des personnages forts et vrais.
Au final, c'est un recueil en dents de scie. On reconnait la patte Lucius Shepard dans ces histoires où l'intérêt se concentre du côté des personnages. Des personnages tracassés, tiraillés par la vie et leurs vie de couple. Pas un livre indispensable mais le potentiel de faire une bonne découverte au détour d'une nouvelle.
Shepard semble un peu plus présent sur la blogosphère en ce moment, et c'est tant mieux !
RépondreSupprimerUne histoire de l'humanité m'intéresse drôlement. Tu m'as convaincue en prononçant le mot magique : "postapo" :D
RépondreSupprimer@Lorhkan -> Une bonne nouvelle oui, qu'il continue à vivre par ses livres.
RépondreSupprimer@Tigger Lilly -> Huhu. Je ne suis pas spécialiste du genre, mais je crois que ça s'en rapproche en effet. Je n'ai pas apprécié mais je te souhaite d'y trouver ton plaisir. ^^
Je note de ne pas me jeter forcément sur celui-là la prochaine fois que j'aurais envie d'un Lucius Shepard ^^
RépondreSupprimerTout à fait. Ou alors en ayant moins d'attente.
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