Un Éclat de givre, Estelle Faye, 2014, 245 pages.
« Alors la Nature s’est révoltée. Oh, pas d’un coup. Pas dans un grand chambard général, pas comme dans les films-catastrophes étranges et exagérés qui se multipliaient autour de 2012. L’Apocalypse n’a pas eu lieu dans une immense explosion, une déflagration réduisant à néant, en quelques années, la civilisation entière. Non, le monde a mis du temps à mourir. C’est ça que l’homme n’a pas compris. »
2267. La nature a repris ses droits. Les populations survivantes s'agglutinent dans les capitales. À Paris, Chet est chanteur de jazz la nuit et vivote le jour dans diverses activités plus ou moins légales. Jusqu'au jour où il se retrouve embarqué, bon gré mal gré, dans une mission pour sauver la ville. Et comme il n'a rien de mieux à faire...
Une nouvelle fois, l'écriture d'Estelle Faye fait mouche pour dépayser le lecteur. Après la Chine douce et magique de Porcelaine, elle nous entraîne cette fois dans un Paris aux teintes musicales et sales, entre club de jazz et cour des miracles, où la beauté et la noirceur se mélangent en toute normalité. Saluons aussi la magnifique couverture d'Aurélien Police qui préfigure parfaitement ce cadre avant même d'en lire les premières lignes.
Si le cadre est déjà un argument presque suffisant pour apprécier ce livre, l'histoire n'est pas en reste. Suivre le sympathique et humain Chet, je ne trouve pas d'adjectif plus juste pour le qualifier, chercher son chemin vers la quiétude et la sérénité, tel Ulysse bataillant sur la route du retour, est un vrai régal. D'autant plus que l'intrigue a le bon sens de rester, malgré les implications fortes, à taille humaine. Ce qui n'interdit nullement un sens de l'extraordinaire, littéralement, mais sans jamais tomber dans l'incroyable, littéralement.
Un Éclat de givre est une nouvelle réussite pour Estelle Faye. Même si à froid on peut y déceler quelques faiblesses, la plongée est telle que l'on n'y prête aucune attention lors de la lecture. N'est-ce pas là l'essentiel ?
« Le sort m’offre un second round. L’occasion de me prouver que je peux rentrer là-bas, et en ressortir indemne. L’occasion de solder une partie de mes mauvais rêves. Je suis Chet et je marche seul. Je ne dois plus jamais l’oublier. »
Vingt-quatrième participation au challenge SFFF au féminin
Troisième participation au Challenge Francofou
Ce roman-là fait partie de ceux à lire tout prochainement. A te lire, j'ai bien envie de le placer tout en haut de la pile...
RépondreSupprimerL'une des plus belle/poétique prose de la SFFF Française (imo) !
RépondreSupprimer@Sandrine -> Il mérite effectivement une place dans le haut de la pile. ;)
RépondreSupprimer@Plume -> Mon humble opinion te rejoint.
Faut que je le lise (un jour)
RépondreSupprimerCelui-ci est dans ma wishlist (et pourtant, j'en ai déjà deux de cette auteure qui m'attendent dans la PAL : gloups)
RépondreSupprimer@Vert -> Bonne idée !
RépondreSupprimer@AcrO -> Il va falloir penser à passer à l'étape de la lecture. Surtout qu'Estelle Faye, c'est du tout bon. ^^