Transatlantic, Colum McCann, 2013, 371 pages.
Petit détour du côté de la littérature "générale". Transatlantic est le dernier roman en date de Colum McCann. Et je dois bien dire que, une fois n'est pas coutume, je suis tout à fait d'accord avec les commentaires sur les rabats et la quatrième de couverture : c'est un roman très attendu après l'exceptionnel Et que le vaste monde poursuive sa course folle. Et tous ses autres bons romans.
Transatlantic est typiquement du Colum McCann. Sur la forme tout d'abord. Dans la lignée de son précédent roman, il multiplie, raisonnablement, les histoires et les personnages pour les faire se croiser, ici ou là, de près ou de loin. Deux types de personnages s'imbriquent : les "réels", ayant véritablement existé, mis en scène d'une manière qui se veut la plus proche possible d'un certain réalisme (les aviateurs Alcock et Brown, l'anti-esclavagiste Frederick Douglass et le politicien George Mitchell) et les "inventés", en l'occurrence les différentes générations de la famille Duggan.
Thématiquement, c'est aussi du pur Colum McCann. L'Irlande est au coeur du récit. Avec les Etats-Unis. Transatlantique qu'on vous dit, ce n'est pas qu'un titre. Les nombreuses parties concernant l'Irlande m'ont fait penser à son recueil de nouvelles Ailleurs, en ce pays, dans cette manière de montrer la pauvreté avec une sobriété qui n'enlève rien à la tristesse. La sobriété, c'est un des mots qui définit le mieux le style de Colum McCann. Il n'en fait jamais trop, il colle au plus près de la réalité. Des phrases courtes, percutantes. À la fois détaillé et précis dans son propos, mais toujours simple et concis.
Il y a de la mélancolie et de la tristesse qui se dégage de ce roman. Des passages durs, des peines, des détresses. Mais pas de pessimisme. Pas forcément de grand optimisme non plus. Des petits bonheurs. Un simple constat. Et des avancées, de temps à autre, peut-être. Colum McCann offre un reflet de la vérité, dans ce mélange entre exceptions et banalités. Chacun y trouvera la sienne.
Transatlantic, c'est une nouvelle fois le récit de la vie. La vraie vie, pour ce que cela peut bien vouloir signifier. Celle qui mélange l'Histoire et l'histoire. Celle où les personnages de la grande histoire en vivent de petites. Où les personnages de la petite histoire croisent la route de la grande.
Bon, je t'avoue que celui-ci, je ne le lirais pas, même si ça a l'air bien :s
RépondreSupprimerTu as tout à fait tort. =X
RépondreSupprimerEnfin, je t'excuserai si tu préfères lire "Et que le vaste monde poursuive sa course folle". =P
Oui, mais je fais des économies en ce moment, et Belfond, c'est un peu cher :p
RépondreSupprimer