dimanche 30 avril 2023

Michael McDowell - La Fortune

Michael McDowell, La Fortune, Tome 5/6 de Blackwater, 1983, 251 pages

Après La Crue, La Digue, La Maison et La Guerre, La Fortune est le cinquième tome de la série Blackwater. Au titre parfaitement limpide puisque, sans surprise vu les tomes précédents, les finances de la famille Caskey vont être ici au beau fixe. Encore plus qu'avant.

La Fortune est une nouvelle fois un tome dans la continuité de ses prédécesseurs. Arrivé à ce point, celleux qui apprécient apprécieront quand celleux qui ne sont pas enthousiastes depuis le début... auraient mieux fait de s'arrêter plus tôt. Par chance je fais partie des premiers et je continue donc de suivre avec plaisir la famille Caskey. Il ne se passe pas d'énormes rebondissements mais au bout d'un millier de pages je suis suffisamment attaché aux personnages pour que suivre les petits développements de leurs vies me suffisent.

D'une dangereuse petite rivière, Blackwater est quasiment devenu un long fleuve tranquille. Jusqu'à faire passer ici la part fantastico-horrifique du récit comme un élément presque normal et lambda, loin du choc et du mystère des débuts. Mais le fleuve restera-t-il tranquille jusqu'au bout ? Réponse dans Pluie, le volume final.

Couverture : Pedro Oyarbide / Traduction : Hélène Charrier et Yoko Lacour
D'autres avis : FeyGirl, Gromovar, Célinedanaë, Vert, Lorhkan, ...

lundi 24 avril 2023

Thomas Day - Dragon

Dragon, Thomas Day, 2016, 149 pages
« Apichatpong Khomsiri ? Je suis allé dans la jungle et je l'ai tué. »
Bangkok, dans un futur proche qui pourrait tout aussi bien être le présent. Un tueur implacable - Dragon, du symbole présent sur les cartes de visite qu'il laisse sur ses victimes - sévit contre des consommateurs de prostitution infantile. Est-il un meurtrier ou un justicier ? C'est une question que se posera Tann Ruedpokanon, le policier chargé de l'arrêter.

Dragon est une plongée dans les recoins les moins reluisants de la Thaïlande, symbole de la prostitution infantile mais loin d'en être le seul pourvoyeur. C'est un texte dur, violent, qui envoie aux yeux du lecteurice toute l'horreur d'une pratique abjecte. Au regard des mots et du parcours de Thomas Day, difficile d'imaginer l'impact de cette novella sur l'auteur, certainement bien au-delà de la catharsis. Mais il parvient à nous en faire parvenir au moins une fraction qui est déjà d'une immense puissance.

Comme souvent avec Thomas Day, c'est un texte dans la veine d'un Lucius Shepard. Pour son cadre, pour sa réalité crue, pour son côté poisseux et pour l'intrication de l'auteur au coeur du récit. Dans une version plus évidente, où le sujet et le but de l'histoire sont bien plus limpides. Mais c'est surtout un texte de Thomas Day. Qui pourrait quasiment être la septième nouvelle de l'excellent recueil Sept secondes pour devenir un aigle, ne serait-ce que pour cette façon de ne jamais faire la leçon. Ce qui n'en donne pas moins un texte éminemment frappant et marquant.

Couverture : Aurélien Police
D'autres avis : Tigger Lilly, Yuyine, Alys, Gromovar, Lorhkan, Vert, FeydRautha, Célinedanaé, L'ours inculte, OmbreBones, Boudicca, lutin82, Jean-Yves, Apophis, Xapur, Le Maki, Elhyandra, ...

lundi 17 avril 2023

Michael McDowell - La Guerre

Michael McDowell, La Guerre, Tome 4/6 de Blackwater, 1983, 252 pages

Après La Crue, La Digue et La Maison, La Guerre est le quatrième tome de la saga Blackwater. Comme son nom l'indique, il se déroule durant la Seconde Guerre mondiale, avec d'obligatoires conséquences pour la famille Caskey. Et pas forcément des négatives.
« - Qui sait ? répondit sombrement Sister. C'est tout le problème de cette famille... On ne peut jamais être sûr que les choses restent longtemps ce qu'elles sont. »
La Guerre est dans la continuité des tomes précédents même si le changement de génération se fait de plus en plus sentir. Ce qui n'est pas une mauvaise chose, surtout quand ces personnages évoluent dans le bon sens et semblent capables d'apprendre des erreurs de leurs parents. L'ensemble sonne donc plus joyeux que les trois premiers volumes. Au moins un peu. Car les drames sont toujours là, évidemment, comme une présence fantastique qui se dévoile à mots plus découverts que jamais.

Il n'y a bien que dans Blackwater qu'on peut le dire : La Guerre, c'est bien.

Couverture : Pedro Oyarbide / Traduction : Hélène Charrier et Yoko Lacour
D'autres avis : Lorhkan, FeyGirl, Gromovar, Célinedanaë, Vert, ...

mardi 11 avril 2023

Anthony Doerr - La Cité des nuages et des oiseaux

La Cité des nuages et des oiseaux, Anthony Doerr, 2021, 690 pages
« Mais les livres meurent, de la même manière que les humains. Ils succombent aux incendies ou aux inondations, à la morsure des vers ou aux caprices des tyrans. Si personne ne se soucie de les conserver, ils disparaissent de ce monde. Et quand un livre disparaît, la mémoire connait une seconde mort. »
Un vieux traducteur et un poseur de bombes, aux États-Unis de nos jours. Un bouvier et une brodeuse, à Constantinople au XVème siècle. Une jeune fille en route pour une lointaine planète, dans le futur. Ce qui les relie ? Un antique texte d'Antoine Diogène, La Cité des nuages et des oiseaux.

À un moment du roman, il est fait mention d'une couverture pour La Cité des nuages et des oiseaux. Or la couverture de La Cité des nuages et des oiseaux, celle que nous avons entre les mains, n'est pas exactement la même que celle présentée à l'intérieur. C'est le plus gros défaut du livre. Certainement le seul en fait.

La Cité des nuages et des oiseaux est un excellent livre. Il est composé de nombreux petits chapitres et de réguliers changements de points de vue ce qui, malgré son volume, rend la lecture dynamique et aisée. S'il est très bon dès les premières pages, il atteint une excellence dans sa conclusion, lorsque tous les éléments se combinent à la perfection. Car c'est bien là la qualité première du roman d'Anthony Doerr : une maitrise totale de sa narration, tel un puzzle dont les pièces finissent par s'emboîter parfaitement.

La Cité des nuages et des oiseaux est un roman qui met en avant les livres, leur importance et leur puissance. Il ne manquera pas de parler à tous celleux qui aiment la lecture et les bibliothèques. Mais il ne se restreint pas à ce sujet, loin de là. Tout autant qu'il multiplie les personnages principaux, il multiplie aussi les thématiques, avec notamment l'écologie, la survie ou la différence. Mais sans jamais rien asséner, sans être grossier, en sachant être discret tout en étant très facilement compréhensible.

C'est là l'autre grande caractéristique de La Cité des nuages et des oiseaux : c'est un roman simple à lire. Si je l'ai comparé plus haut à un puzzle, c'est un puzzle abordable composé de peu de pièces et d'une notice. Ce qui n'est pas un défaut. Ça l'est seulement si vous cherchez un roman à la David Mitchell. Non, cela n'a pas la flamboyance ou l'excitation d'un David Mitchell. Ça n'a pas non plus une originalité folle dans son déroulé ou son fond. Mais c'est si bien fait, si maitrisé, que même le twist le plus évident s'accepte avec joie. La Cité des nuages et des oiseaux est la preuve qu'il n'y a pas besoin de réinventer la roue pour s’émerveiller de la voir tourner.

Couverture : Narcisse, Adam Simpson, The New Yorker © Condé Nast / Traduction : Marina Boraso
D'autres avis : FeydRautha, Le nocher des livres, Gromovar, Le Maki, Zina, ...

mercredi 5 avril 2023

Bulles de feu #48 - Mars 2023

Un petit récapitulatif de mes lectures BDs/mangas/comics du mois, pour en garder une trace.
Le classement est absolument imparfait, insatisfaisant et un peu aléatoire mais peut donner un ordre d'idée. Les avis sont (ultra)brefs, n'hésitez pas à demander un complément d'informations en commentaire si nécessaire.

Mouais



Beastars T.19-22/22 - Paru Itagaki

La fin n'aura pas réussi à récupérer mon intérêt, bien au contraire. Il y a indéniablement des idées et du potentiel, mais je n'ai jamais vraiment accroché à la tournure et au ton.
Bien / Ok / Correct



Blue Lock T.8/? - Muneyuki Kaneshiro et Yûsuke Nomura

Le fond est discutable, mais la forme est vraiment très réussi, pleine de tension et de vitesse.



L'Ogre Lion T.2/? - Bruno Bessadi

Bien mieux que le tome 1, avec enfin les bases qui n'étaient pas posées dans le premier tome. C'est pas mal mais ça reste léger, en fantasy animalière avec des royaumes ça tient difficilement la comparaison avec Les 5 Terres.



Blue Period T.12/? - Tsubasa Yamaguchi

Un bon volume, pas aussi éclatant que le tome 11 mais tout de même de qualité, un esprit de liberté et de révolution intrigant et fascinant.



Le vieil homme et son chat T.8/? - Nekomaki

Toujours une douce bulle de gentillesse. Il ne se passe rien et pourtant c'est tout à fait agréable à lire.



Insomniaques T.7/? - Makoto Ojiro

Mieux que le tome précédent, un peu de développement et de renouvellement, et toujours un duo central adorable.



Tananarive - Mark Eacersall et Sylvain Vallée

Une belle histoire et un beau voyage, pas très joyeux mais qui sonne si vrai sur les rêves et les mensonges, aux autres et à soi-même.
Très bien



Emma T.7-10/10 - Kaoru Mori

Une bonne fin, dans la lignée des tomes précédents. À noter que l'histoire principale se conclut à l'issue du tome 7, les trois suivants sont des histoires bonus sur des personnages secondaires... et c'est peut-être encore mieux que de suivre Emma !



Le Maître des livres T.5-6/15 - Umiharu Shinohara

Toujours très bien, le groupe de personnages se développe et la littérature jeunesse est très bien utilisée et présentée.



L'Attaque des titans T.5-6/34 - Hajime Isayama

Toujours très bien, vraiment une belle réussite d'avoir un rythme haletant tout en parvenant quand même à développer les personnages.



La Concierge du grand magasin - Tsuchika Nishimura

Des petites tranches de vie simples et agréables avec en toile de fond la mise en avant d'espèces animales disparues. Surprenant, atypique, un dessin pas fabuleux mais sur lequel on passe facilement outre tant il se dégage quelque chose de ces pages, un certain baume au coeur, un sorte d'espoir malgré tout.