Balade choreïale, Ayerdhal, 1994, 380 pages
L'humanité a pris son envol dans l'espace et découvert sa première planète habitée, Azir, où vit une espèce humanoïde moins avancé technologiquement. Méline, vice-consul, est l'ambassadrice de la Fédération terrienne sur Azir, avec l'objectif officiel d'y préparer une coopération commerciale. Face à un peuple morcelé en chorês, des petits territoires, Nerbrume devient son interlocutrice principale, une azirie ayant pleinement conscience que les terriens peuvent apporter autant de bienfaits que de calamités.
Peut-on débarquer sur un territoire déjà habité de manière éthique ? Peut-on coloniser sans dénaturer ? Comment se défendre face à une colonisation technologique aux bénéfices indéniables et préserver ses particularités ? Ce sont ces questions et ces thématiques qui sont au coeur de Balade choreïale. Une réflexion qui se joue à l'échelle d'une planète mais se vit à taille 'humaine' - tant terrienne qu'azirie - par le prisme d'individus au coeur du grand changement en cours.
Au-delà de ce fond, il y a une intrigue maitrisée avec son lot de rebondissements, sur fond d'amicale manipulation constante entre Méline et Nerbrume, parvenant à rendre compte du temps qui passe sans jamais paraitre précipitée. Mais l'autre point fort du roman, ce sont ses personnages. Des personnages aux caractères affirmés, ne restant pas assignés à un rôle de gentil ou de méchant, évoluant aux fils des évènements - et leurs relations entre eux évoluant avec - pour un résultat qui fait pleinement sens.
Balade choreïale est un très bon planet-opera, alliant parfaitement un plaisir simple et immédiat de lecture à des réflexions finement distillées au fil des pages. Et je n'ai même pas évoqué le Lo-Yendi, le sport local, qui jouera un rôle imprévu mais sera surtout l'occasion d'un des plus beaux passages du roman. Une franche réussite.
Couverture : Olivier Fontvieille
Première lecture pour le challenge 365 jours avec Ayerdhal organisé par le RSF Blog