Apeirogon, Colum McCann, 2020, 504 pages
Rami Elhanan est israélien. Bassam Aramin est palestinien. Le premier a perdu une fille, Smadar, dans un attentat terroriste en plein Jérusalem. Le deuxième a perdu une fille, Abir, touchée par une balle d'un soldat israélien. Depuis, les deux hommes sont devenus amis, frères, et partagent leurs histoires au plus grand monde pour entamer le dialogue, espérer un arrêt de la colonisation et une réconciliation.
« 181En 1001 parties de longueur variable, de deux-trois lignes à deux-trois pages, Colum McCann raconte l'histoire de ces deux hommes existant réellement. Mais il ne la raconte pas de manière linéaire, ni ne raconte que cela. Apeirogon portant bien son nom. Chaque élément raconté, chaque moment concret de leurs vies, est l'occasion d'un zoom ou d'un dézoom, d'un pas de côté, d'un parallèle. C'est une forme fourmillante que livre Colum McCann, aux accents kaléidoscopiques, qui représente aussi bien la multiplicité du conflit que le sacerdoce des deux hommes, répétant inlassablement leurs histoires.
Apeirogon : une forme possédant un nombre dénombrablement infini de côtés. »
Apeirogon n'est pas exempt de quelques défauts, le principal étant que le message est passé et digéré bien avant la fin de ses 500 pages. Mais peu importe. Le message, et ses messagers, est éminemment respectable et mérite d'être partagé au plus grand monde. C'est ce que parvient à faire Colum McCann avec, en prime, un livre qui ne laisse pas avec un sentiment de désespoir alors que la situation a pourtant tout de désespérant.
Couverture : ? / Traduction : Clément Baude
Je n'ai jamais entendu parler de ce livre mais cela est très intrigant. J'ai un peu de me lasser sur la longueur mais je suis quand même interessé.
RépondreSupprimer@Le Maki : C'est un risque, même si la lassitude elle-même peut être considérée comme faisant sens au regard du sujet.
SupprimerC’est intéressant. Pas encore lu.
RépondreSupprimerPour Belfond,c’est souvent Cerise Heurteur pour la couverture. Je suis allée voir sur son site. C’est une illustration à partir de la couverture
en VO.
@Carmen : Ok, merci. Je n'arrive plus à être sûr si ça n'est pas indiqué ou si j'ai oublié de regarder avant de rendre le livre. 😅
SupprimerIntéressant. Pas une lecture facile par les temps qui courent. Qu'est-ce qui t'y a mené ?
RépondreSupprimer@Tigger Lilly : Parce que Colum McCann. J'adore l'auteur depuis que j'ai lu par hasard "Et que le vaste monde poursuive sa course folle" - un livre aussi beau que son titre - parce qu'il était rangé juste à côté des Cormac McCarthy. Et le timing de lecture de celui-ci est totalement un hasard, il s'est avéré disponible à ce moment-là et je ne savais pas de quoi il parlait avant de l'ouvrir...
SupprimerOooh, belle découverte. Eh bien ça fait envie en tout cas.
SupprimerJe n'ai jamais entendu parler de l'auteur, ni de ce livre. Ça doit être poignant. Mais je reconnais bien là ton humanisme.
RépondreSupprimer@Alys : C'est un auteur plutôt réputé et qui vend bien, mais il y en a tant qu'il est impossible de tous les connaitre. Si tu tombes un jour sur "Let the great world spin"...
SupprimerUne merveilleuse histoire d’amitié entre deux hommes unis par la même douleur.
RépondreSupprimerOn parle aussi beaucoup de son dernier roman ”American mother”. Bouleversant.
@Melvin : Je ne sais pas si je le lirai, c'est encore plus une non-fiction que celui-ci, mais le sujet est là aussi extrêmement fort, c'est certain.
SupprimerJe ne connais pas du tout, merci pour la découverte. Le sujet est intéressant mais dur.
RépondreSupprimer@shaya : Ah ça, c'est sûr que ça n'a rien de fun. Mais il arrive à traiter le sujet d'une manière peu déprimante, et c'est déjà beaucoup.
SupprimerPas forcément le genre de lecture qui m'attire a priori, mais ça a l'air marquant. Et puis la longueur me fait peur, ce n'est pas adapté à mon temps libre actuellement, donc peut-être à noter pour plus tard...
RépondreSupprimer@Ksidra : Ça me semble raisonnable. Même si la forme proposée est bien trouvé, c'est un livre qui est surtout important pour faire connaître l'histoire de ces deux hommes et un double regard interne au conflit, ce qu'on peut finalement découvrir autrement qu'avec ce livre.
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