Zone 1, Colson Whitehead, 2011, 338 pages
« (...) tout le monde souffrait du SPAC. Selon Herkimet, il touchait soixante-quinze pour cent de la population survivante ; quant aux vingt-cinq pour cent restants, ils étaient en butte à des problèmes mentaux préexistants, évidemment exacerbés par la grande catastrophe. Bref, selon les dernières estimations, cent pour cent des gens étaient fous. Ça avait l'air assez juste. »Survivant de la Dernière Nuit, Mark Spitz est désormais un ratisseur. Avec ses deux partenaires de l'unité Oméga, ils arpentent les secteurs qui leur sont confiés au sein de la Zone 1, l'île de Manhattan, pour débusquer les derniers zombies et préparer la zone à un possible retour à une vie normale.
Zone 1 est donc un roman de zombies à la sauce Colson Whitehead. Comme souvent, l'auteur y met en scène un personnage principal lambda, moyen, normal, pour évoquer de manière plus générale la masse, les gens qui ne font pas de vagues mais réfléchissent tout de même à leur sort. Évidemment, l'écriture de Colson Whitehead est toujours une grande force. Si elle comporte quelques fulgurances, elle ne repose pas spécialement sur les formules mais bien sur un certain sens de la narration, des mots bien agencés qui évoquent et provoquent des choses à la lecture.
Néanmoins, Zone 1 est certainement ma moins bonne expérience avec l'auteur jusqu'à présent. S'il reste d'un très bon niveau, je l'ai trouvé moins percutant, manquant d'un petit truc en plus, d'un aspect historique ou émotionnel que Colson Whitehead propose habituellement. Peut-être est-ce parce que ce sont les zombies qui doivent faire ici office de "valeur ajoutée" et que je ne suis pas très porté sur ce type de créatures ? C'est fort probable. Ça ne m'empêchera pas en tout cas de continuer à parcourir l'oeuvre de l'auteur.
Couverture : ? / Traduction : Serge Chauvin